Tiiliane Sempai
Messages : 34 Date d'inscription : 11/02/2014 Age : 30 Localisation : France Emploi/loisirs : Artiste Humeur : A.B.C-Z en boucle :D
| Sujet: Regards Croisés Mer 2 Avr - 11:19 | |
| Voilà une petite fic que j'ai écris il y a deux semaines. Beaucoup de fic que j'ai pu lire ici m'ont inspirées. J'espère qu'elle vous plaira. - Spoiler:
Je m'appelle Aiba Masaki, je suis musicien, ou plutôt étudiant et musicien, car je n'arrive pas à vivre de ma musique. Je joue à droite à gauche, dans des petits bars, je passe des auditions, mais je n'ai aucun succès. Aujourd'hui, je vais juste composer, m'installer à la terrasse d'un café qu'une amie m'a conseillé. Elle devrait déjà m'y attendre d'ailleurs je suis tellement en retard. Je cours, avec une guitare sur le dos, c'est pas pratique. J'arrive dans la rue en question, il y a du monde et j'ai du mal à avancer, surtout avec mon instrument. Le café lui vient à peine d'ouvrir, et il n'y a pas encore trop de monde. J'appelle un des serveurs, qui me sert une bonne limonade, mais sans l'agréabilité qui va avec. Pas d'espoir de le faire sourire. Je commence à composer, sirotant de temps à autre ma limonade, essayant de ne pas gêner les autres clients.
Je m'appelle Mastumoto Jun et je suis serveur dans un café, ou plutôt j'y travaille à temps partiel quand je ne suis pas à la fac, ou dans un love-hôtel avec une belle femme. Aujourd'hui, il fait beau, et le travaille afflue. Enfin, là on vient juste d'ouvrir. Lorsque je sors, juste après m'être changée, un guitariste m'interpelle. Je lui sers sa limonade, sans un sourire. Je n'aime pas ces musiciens, ceux qui pensent pouvoir vivre de la musique. La journée a continué. Peu à peu la terrasse s'est remplie. Il y a les familles, les couples qui viennent, mais aussi des gens beaucoup moins social et agréable : ceux qui ne font juste rien, ceux qui étudient, ou encore qui jouent aux jeux vidéos. Ces gens-là par contre, je ne les regarde pas. Je ne les calcule pas. Les jambes fines, les jupes courtes, les douces peaux exposées au soleil brillant. Elles, elles m'intéressent. Toutes les jeunes demoiselles qui veulent boire un café, j'essaye de les servir et leur glisser mon numéro de téléphone. « Peut-être qu'elle passera aujourd'hui »
Je m'appelle Sakurai Sho, je suis étudiant et ce, à plein temps. La plupart du temps, je suis à la bibliothèque de l'université, mais comme il fait beau, je vais aller lire à l'extérieur. D'habitude, je vais dans un parc, mais aujourd'hui je vais au café. Je n'aime pas trop cet endroit, c'est beaucoup trop animé. Je n'ai pas trop le choix, j'y vais parce qu'elle me l'a demandé. Normalement, elle n'a pas besoin d'aide, elle est bien meilleure que moi en physique, mais là, apparemment, il fallait que je lui explique. Quand j'arrive au café, un guitariste me salue, je ne lui réponds pas, je n'ai pas le temps de donner des sous, surtout à ceux qui veulent vivre de la musique. Je m'assois loin de lui, une des dernières tables de libre. Le serveur me sert un café, fort, puis il repart draguer des filles. Je continue de lire mon livre. Il me fallait ça pour attendre. Elle n'est jamais à l'heure en ce moment. Rapidement la terrasse se remplie, des familles, des gens qui se relaxent, d'autres gens dans leur monde, parfois plus électronique.
Je m'appelle Ninomiya Kazunari, je suis un otaku, un geek et même un pro-gamer. Je passe mon temps chez moi à jouer, m'améliorer pour gagner encore plus de compétition. Aujourd'hui, j'ai décidé de sortir. Bien sûr, j'ai mis ma casquette et mes lunettes de soleil. Je dois protéger ma peau et mes yeux, trop habitué à l'obscurité, et pas assez à la lumière. Mais là, je n'avais pas le choix ! Quelque chose chez ma sœur ne tournait pas rond, et je devais en avoir le cœur net. Hier, elle m'a dit qu'elle devait aller voir son copain. Ils devaient se rejoindre au café du coin, aujourd'hui. Alors je m'y rends. Ce n'est pas bien d'espionner la relation des autres, je sais. Mais, si quelque chose ne va pas, s'il lui fait du mal : je dois le savoir. J'arrive donc au café. Un guitariste m'interpelle, rien à faire, j'ai d'autres occupations moi ! Je m'assois à la première table venue, je sors ma Nintendo DS et je joue. Bien sûr, si je ne commande pas, je ne peux pas rester là. Je prends donc un Coca, ça suffira. J'attends en jouant, elle n'est toujours pas là. Pourtant lui, il est là. Que fait elle donc ?
Je m'appelle Ohno Satoshi, je suis étudiant, enfin quand je me réveille à l'heure pour aller à l'université. Le reste du temps je pêche. Oui, vraiment je ne travaille pas du tout. Aujourd'hui, je fais une exception. Je devrais être sur un bateau, en train de lancer ma ligne, mais je ne peux pas, ou plutôt je ne veux pas. Quelque chose m'inquiète. Ce n'est pas à propos de la pêche ou de moi, enfin pas totalement de moi. C'est à cause de cette fille, cette idiote, celle à qui je pense tout le temps, ma copine quoi. Elle ne fait plus les choses comme avant. Je le vois, elle va mal. Elle m'a donné rendez-vous ici. À ce café où nous allons souvent. Je suis censé l'y attendre, mais je suis déjà en retard. Je ne presse pas non plus le pas, elle m'attendra, j'en suis sûr. J'y suis enfin. Elle n'y est pas. Je prends la dernière table, juste derrière le musicien qui m'avait interpellé, deux minutes plus tôt. Je n'ai rien pour m'occuper en attendant, je n'avais pas prévu, mais c'est pas grave, dormir au soleil, il n'y a que ça de vrai.
Face au café, un petit parc, elle se tient debout et les a tous observé s'installer. Ses jambes lui font mal, elle a couru jusqu'ici. Elle les regarde, un par un, ces cinq compères. Elle veut avancer, mais elle ne peut toujours pas, l'entorse qu'elle s'est faite cette nuit lui fait mal. Elle regarde son frère, son copain, et ses amis, qu'elle avait enfin réussi tous réunis. Tous là, parce qu'elle leur avait demandé. Elle remet son pull, recouvre son bras droit, couvert d’égratignures, d'une manche, puis fait pareil à gauche. Elle n'en a pas fini avec eux, ces cinq crétins, ces cinq amis qui ne se regardent même plus. Elle lâche son arbre, et avance enfin, vers eux. Elle boite et elle est lente. C'est douloureux, c'est une épreuve, mais en tout cas pas plus dure que celle de la nuit dernière. Ou que la nuit à venir. Elle a fait la moitié du chemin, il lui reste la moitié de la route, et les escaliers, ceux qui mènent à la terrasse du café. Elle parvint douloureusement, jusqu'au bas des marches. Ils ne l'ont pas vu. Le bruit d'une moto se fait entendre. Elle connaît, et même reconnaît ce son. Mais … Pourquoi ici ? Aurait-elle trop traînée dans le coin ? … C'est eux. Elle a trop pris son temps. La moto circule à toute vitesse, elle esquive habilement les passants. Ils sont deux, un chauffeur et et le passager. Ce dernier sort son arme. Elle veut hurler, elle ne peut pas. Pas maintenant, elle veut plus de temps. Il n'y en a plus pour elle, le sablier est vide. Elle est à portée de tir. Une Deux Trois Quatre Cinq balles. Elle s'effondre au sol.
POV (Point Of View) Sho
Je lisais tranquillement mon livre lorsqu'une moto a débarqué à vive allure au milieu de la rue. Au début, je me suis dit qu'il s'agissait juste d'un chauffard. Cependant, arrivé au niveau de l'accès à la terrasse, il s'est mis à tirer à un rythme effréné. Tout le monde s'est mis à crier , et moi, comme tous les autres, je me suis jeté sous la table. Puis la moto repart aussi vite qu'elle est venue. C'est alors la panique la plus totale. Autour, tout le monde est perdu, et ne sait plus où se réfugier. Je me relève, et avec prudence, m'approche des escaliers. Une femme qui s'en était inquiété plus rapidement, s'écrie, et son regard transmet une peur, qui ne me rassure pas. Elle recule rapidement, et se précipite à l'intérieur du café, complètement apeurée. J'accélère le pas, j'ai un mauvais pressentiment. J'arrive en haut des marches et je vois l’atrocité, surtout une atrocité que je n'aurais jamais voulu voir. Elle était venue, elle était là. Je dois vérifier. Je ne veux pas vraiment le faire. Sauf que tout les quatre attendent derrière, je les vois ils attendent. Nous attendons tous cette réponse, mais pourtant, je reste le plus calme du groupe. Tout doucement, je retourne le corps inanimé, mes mains s'enduisent de rouge. Je fais de mon mieux pour résister à l'envie de tout lâcher, de hurler et d'aller frapper ces deux motards. Peu importe qui ils sont ? Qu'est ce que qu'ils sont, je ne peux pas m'empêcher de vouloir leur exploser la tête. Je vois son visage, c'est bien elle. Puis, je passe ma main le long de son cou, jusqu'à pouvoir sentir son pouls. Aiba est déjà en larme dans les bras de Jun, qui fait de son mieux pour le calmer. Ohno et Nino, se tiennent debout, droit, tellement droit que l'on voit que quelque chose cloche. Je l'entends : ils retiennent leur respiration, ils attendent mon verdict. Je parviens à le mesurer, c'était pas très compliqué, il avait disparu. Je veux qu'elle puisse regarder le ciel une dernière fois, mais je ne peux pas. Pour la police j'en ai déjà trop fait, alors je la repose délicatement au sol, face contre terre. Elle aurait été mieux dans l'autre sens, elle aurait même été mieux vivante. Mais, je ne veux pas perdre de preuves, ces connards doivent aller en prison. Aiba a complètement fondu en larmes, et Jun tente tant bien que mal de le calmer, mais les larmes lui montent aussi aux yeux. Nino et Ohno attendent encore une réponse. Je me tourne donc vers eux. D'un regard, d'un signe de tête je leur fais comprendre. D'un coup, tout s'effondre pour eux, leurs sentiments explosent et s’extériorisent. Ohno se précipite à ses côtés. Agenouillé à ses côtés, il saisit sa main, et laissent ses larmes couler sur la peau qui commence déjà à refroidir. Nino lui, laisse exploser sa colère. Il se retourne brusquement. Il frappe la table la plus proche d'un coup de poing, puis il la projette en arrière, puis les chaises. Jun intervient et l'arrête. Lorsqu'il relevait le mobilier, il n'a pas cessé de répéter « Les salopards » De mon côté, je regarde mes mains. Elles sont rouges. J'attrape une serviette posée sur une table et je les essuie. Il était toujours là. J'ai beau les essuyer, ça ne veut pas partir. En tout cas dans mon esprit, mes mains sont encore couverte de sang. Je ne peux rien faire, alors je dois penser à autre chose. Je pleurerai plus tard en rentrant. Comme personne de bouge, je me charge d'appeler la police.
POV Nino
Dès le lendemain, je me suis rendu à l'hôpital. Ils m'ont refoulé. Je m'y attendais. La police a besoin du corps. Qu'ils prennent ce qu'ils veulent ! Je veux juste la voir, vérifier que ce soit bien elle, vérifier qu'elle est bien morte. Ça ne pouvait pas être elle, là-bas ! … Non, je dois me faire à cette idée. Oui elle n'est plus là, oui elle me manque, mais Merde ! Je veux la voir encore une fois, et sans doute encore une autre fois après. Trois jours plus tard, la police m'a appelé. Elle m'a dit que je pouvais venir récupérer certains de ces effets. Pourtant, je ne peux toujours pas la voir. Peut-être que ce n'était pas elle ! Peut-être que Sho s'est trompé ! Peut-être qu'elle a juste quitté la maison pour un temps … L'ambiance au commissariat est désagréable. Je m'y sens mal à l'aise. Pourquoi je dois venir là ? J'ai envie de hurler « Je ne l'ai pas tuée ! Je vous jure ! ». Et l'inspecteur qui m'accueille le sais. Il fait d'ailleurs part de la plus grande gentillesse mais cela reste dur, je me sens mal à l'aise, je ne peux pas, c'est trop étouffant, oppressant. J'ai l'impression que l'on m'accuse, que l'on me juge. Oui, je suis un mauvais frère, je n'ai pas pu la protéger, mais je ne mérite pas ça ! Il a commencé son speech de policier : « Je comprends ta volonté de voir le corps. Mais, vois-tu, nous, la police blablabla. Nous devons garder certains éléments pour l'enquête …. Blablabla » et j'en passe. « Pourquoi ? » demandais-je d'une voix fébrile « Ninomiya-san ... » Il réfléchit puis comprend la question. « Cela risque d'être difficile à entendre... » Il prend une pause. « Nous avons peut-être fait le lien entre votre sœur et un trafic de drogue » « Vous mentez ! » m'écriai-je. Tout le commissariat s'arrêta et me regarda. L'inspecteur fit un signe aux autres qui retournèrent travailler, et me fixa droit dans les yeux. Ce n'étais pas possible ! Non, il ment ! Elle n'aurait jamais pu être liée à ça ! Oui, elle sortait beaucoup le soir, mais c'était pour s'amuser. Sauf, si elle a rencontré quelqu'un de mauvais en boîte. Ce n'est pas possible ! Elle sait … Savait qu'il faut faire attention dans ces endroits-là « Ninomiya-san, je ne vous ai pas fait venir pour parler de ça » dit alors l'inspecteur. « Pour … Quoi alors ?! » « Elle avait sur elle ces deux choses » dit-il en présentant devant moi, un disque et un morceau de papier plié, chacun dans un sac plastique, chacun un peu tâché. « Après les avoir étudiés, nous avons conclu que vous pouviez les récupérer » Je l'ai remercié et les ai pris. Puis, je suis rentré chez moi. Après une heure à fixer ces deux choses, je les aie enfin ouvertes.
POV Ohno
Cela faisait une semaine qu'elle n'était plus là, et enfin, enfin, on pouvait la « voir ». Je m'étais rendu seul à l'hôpital. Les médecins n'ont pas posé de questions quant au fait que je n'étais pas de la famille, ils m'ont juste laissé entrer. J'avance tout doucement dans la pièce. Seules ses mains et sa tête dépasse du kimono qu'ils lui ont mis. Je la regarde, encore et encore. Elle est belle. Belle comme je ne la verrai jamais plus. … Pourquoi ? « Pourquoi devais-tu partir ?! » Je saisis sa main froide. « Tu aurais pu m'en parler, de ces soucis. » J'appuie ma tête contre cette main gelée. « Tu aurais du m'en parler avant que je ne te demande de le faire » Je relève la tête, avance un peu, et caresse son visage. « Pourquoi ? » Chuchotais-je Et moi qui n'avais rien remarqué avant … Quel idiot je suis ! Baka Satoshi ! Incapable de voir que quelque chose clochait chez elle. Je veux la sentir dans mes bras encore une fois. Je veux sentir qu'elle a besoin de moi. Seulement, elle ne pourra pas, elle ne pourra plus. Alors j'ai juste repris sa main et j'ai pleuré, de longues heures durant. Dans l'après-midi, j'ai eut la visite de Nino, ou plutôt elle a eut la visite de Nino. Même si je pense qu'il voulait aussi me voir. Il s'est assis à côté de moi, et nous sommes bien resté silencieux pendant 15 minutes. « Tu n'as pas à t'en vouloir... Moi aussi je m'en veux. Je pense qu'on s'en veut tous. Mais aucun de nous n'est responsable » Me dis Nino. « Je savais … Je savais que quelque chose n'allait pas … Je … Je … Je ne lui ai pas demandé » répondis-je à nouveau dans un sanglot. « Je vivais avec elle ! Je l'ai vu,et, et même Sho … » Je laisse un temps, sans le réaliser nous ne l'avions pas aidé. « Pourquoi ? Qu'est ce qui n'allait pas ? Elle te l'a dit à toi ? Tu le sais ? » demandais-je. « Selon la police … Elle serait liée à un trafic de drogue. Moi, je n'en savais rien non plus » Que dire après quelque chose comme ça. C'était tellement, tellement incroyable mais en même temps terriblement possible. « Je savais que quelque chose clochait avec son amie Mika … » Oui, sa pote du lycée ne m'avais pas vraiment inspiré confiance. Elles sortaient tous les soirs, toutes les deux. Souvent elle ne rentrait pas dormir, car Mika n'allait pas bien. Forcément, quand ça touche à la drogue, rien ne va bien. Mais alors, pourquoi n'a-t-elle pas appelé à l'aide ? J'étais là ! J'étais là pour elle ! Pourquoi ne m'as tu rien dit ! « Ne lui en veut pas » ajouta Nino « Elle devait avoir ses raisons » Oh ça oui ! Elle en avait toujours des raisons. Dans ce cas-là quelques soit les raisons, elles étaient mauvaises. Nino posa sa main sur mon épaule, pour me montrer son soutien. Je me calmai un peu. C'est vrai qu'elle n'était pas en faut. C'était eux les responsables. « Tiens ! » dit-il en me tendant un disque et un papier. « Ça vient d'elle. Je crois qu'elle voulait nous les donner. » Il a ensuite quitté la pièce. Je suis resté encore une heure. J'ai lu sa lettre, car oui, c'était une lettre d'adieu. J'ai lu, et relu, et encore relu ses mots qui m'étaient personnellement destinés. Ne pleure pas Satoshi, s'il te plaît. Baka ! Comment pourrais-je ne pas pleurer ? !!
POV Jun
Cela fait dix jours que ça c'est passé, et je suis toujours là, toujours au café. Oh bien sûr je suis rentré chez moi entre temps. J'y ai pleuré. Je m'y suis changé, j'y ai mangé, et j'ai encore pleuré. Enfin, ce que je veux dire c'est que malgré tout, je travaille encore à ce café. J'arrive encore à y travailler. C'est simple, j'ai l'impression qu'elle y est, qu'elle est assise à une table et qu'elle me regarde travailler en souriant. Dire qu'elle était enfin venue. Elle n'a même pas eut le temps de boire quoi que ce soit. Je n'ai même pas pu lui servir son thé préféré. Je ne suis même pas allé la voir à la morgue, savoir, ou plutôt imaginer qu'elle est assise à une de ses tables me suffit amplement. Aujourd'hui c'est un jour plutôt calme. Il ne fait ni trop beau, ni trop mauvais. Les clients ne sont pas trop nombreux. Je lavais une table, à l’extérieur, sur la fameuse terrasse, lorsqu'un client des plus surprenants est venu. Il s'agissait d'Ohno Satoshi, mon ami d'enfance. « Yo » le saluai-je Il me répond d'un signe de tête. Je lui indique une table et lui sert un thé, le fameux thé d'ailleurs. Puis, je m'assois face à lui, après avoir indiqué au patron que je prenais ma pause. « Comment fais-tu pour continuer à travailler ici ? » demande-t-il avec un air triste en regardant autour. « Je l'imagine ici, comme une de nos clientes. » Il boit une gorgée de thé. « Les clients ont fuis ? » demande-t-il « Un peu. Il paraît que c'est lié à la mafia. » Il hocha la tête, puis but à nouveau une gorgée de thé. « Elle m'avait dit qu'elle passerait un jour, mais elle n'a jamais pu, elle n'a même pas pu atteindre la terrasse » « Jun » Je le regarde. Il n'a jamais eut un visage aussi sérieux avant. Il a aussi les larmes aux yeux. Je vois, qu'il n'est pas venu par hasard. Ces larmes montrent qu'il ne serait d'ailleurs pas venu sans bonne raison. Il est mal à l'aise ici, il se concentre sur sa tasse, il ne regarde plus autour. « Je suis venu te donner ça. C'est à elle. Une lettre et puis ça » Il sort de sa poche la lettre en question et un disque. « Qu'est-ce que c'est ? » « Tu verras. » Il a bu son thé d'une traite et est parti, laissant aussi un billet de 5000 yens sur la table.
POV Aiba
Deux semaines après, nous avons enfin pu procéder à l'enterrement. J'ai beaucoup aidé Nino dans les préparatifs, ça m'a permis de ne pas trop y penser. J'avais tellement pleuré dans les jours qui avaient suivi que j'avais aussi besoin de faire quelque chose, pour elle, quelque chose d'important. Là, je suis encore seul, face au cercueil. Ils ne sont pas encore arrivés. Nino s'est tellement appliqué. La photo, les fleurs, le cercueil sont totalement en accord. Personne d'autre que lui n'aurait pu faire un meilleur hommage. Mes larmes commencent à couler à nouveau. Et là, ils sont rentrés, tout les quatre. Ils se sont assis à côté de moi, et nous sommes restés silencieux. Je crois que nous avons tous pleurés, plus ou moins fort. Ohno et Nino on eut du mal à détacher leurs yeux du corps inanimé dans le lit mortuaire. « Tu lui as fait le meilleur des adieux Nino, dit Shô. Personne n'aurait fait mieux » Il brisa le silence, et les autres suivirent. « Elle restera belle à jamais » ajoute Ohno avec la voix sanglotante. Puis on a fixé sa photo, celle qui trônait dans la pièce, qui nous blessait encore plus. « Ce jour là … Si on y était, c'était pas pour rien, non ? » dit Jun, en regardant un CD dans sa main. « Elle nous a réuni … » supposa Nino. « Je le pense aussi » ajouta Shô. En effet. Ce jour-là, elle m'avait donné rendez-vous. Elle voulait qu'on parle musique. Je les avais vus venir un par un, mais j'avais eut beau les saluer, ils m'avaient tous ignoré. Tout à cause de notre dispute datant du lycée. Nos liens semblaient s'être rompus. « C'était peut-être sa dernière volonté … » supposai-je. Derrière la porte, les autres proches endeuillé commençaient à s'agiter. La famille, les amis, ils voulaient aussi lui dire au revoir. Jun s'est approché de moi, il ma donné le CD, puis une lettre. « Qu'est-ce que c'est ? » « Donne là à Shô quand tu auras fini avec » me répondit-il juste Puis la cérémonie a commencé.
POV Shô
Un mois a passé. L'enquête de la police ne progresse pas. Elle semble ralenti par la difficulté à entrer dans le milieu underground. Et oui, car malgré ce que tout le monde voit, mon air de bon garçon et de travailleur acharné, ce genre de choses je m'y connais aussi. MA famille en fait partie. Surtout qu'après un mois, j'ai eut envie de savoir, et moi aussi je fouille. Là je rentrais de la fac, et pour une fois depuis plus d'un mois, je n'avais pas été seul. Aiba avait soudainement décidé de venir. Il m'a donné un CD et une lettre qu'elle a laissée. Il s'est excusé de ne pas me l'avoir donné plus tôt. Il avait été plutôt chamboulé, et qu'il n'arrivait pas à retrouver ses humeurs d'avant. Je pense que je suis le dernier à l'avoir. Tous les autres doivent savoir ce que c'est. Je rentre chez moi, dans le hall, il y a beaucoup de chaussures. Mon père doit avoir des invités. Je m'enfiche, ses activités ne sont pas mon problème. Je me dirige dans ma chambre. Je pose mes affaires je m'installe sur mon lit, et je me précipite pour lire sa lettre. Je pleure. Elle savait qu'ils la retrouveraient, elle voulait nous parler une dernière fois, elle n'a pas pu. Elle voulait qu'on se réconcilie. Ensuite, elle nous a laissé des messages personnels. Kazu : Onii-chan arrête les jeux-vidéos, ça te rend désagréable. Satoshi : Je suis désolé. Je t'aime. J'aurais voulu aller pêcher avec toi un jour. Ne pleure pas Satoshi s'il te plaît Jun : une amie m'a dit que tu étais mignon et que ton café était bon. Arrêtes de draguer ces filles superflues Baka ! Aiba : Ne t'arrêtes pas de rire, rassemble les autour de tes blagues. Tu es un bon musicien Shô : Quitte donc un peu cette bibliothèque ! Il y a plein d'autres choses à faire dehors. Quelle idiote ! C'est elle que l'on devrait traiter de baka ! J'essuie mes larmes, et repli la lettre. Il y a toujours ce CD qui dépasse de mon sac. Je le mets dans le lecteur de mon ordinateur. Il n'y a qu'un fichier, un mp3 : c'est une musique. Le son est bon, mais les notes sont maladroites. Il n'y a que du piano, c'est moi qui lui avais appris à en jouer. Elle est d'ailleurs toujours aussi maladroite. La musique par contre ! Elle est belle ! Elle l'a faite elle-même … Wahou ! Je pleure, je ne peux plus stopper mes larmes. Cette chanson représente toute notre amitié. De notre enfance, à jouer tout les cinq sur un terrain de baseball à l'abandon, passant par le collège où nous apprenions la musique tous ensemble, jusqu'au lycée, où nous avions formé notre groupe et qu'elle nous encourageait. Mais aussi après le lycée, à la cérémonie de remise des diplômes, où nous avions dissous le groupe. Je me souviens plus de la raison. Aiba s'était énervé. Nous avions bêtement coupé les liens. Il est temps de les réveiller, et de nous réunir à nouveau autour de la musique, autour de cette musique. Rapidement, je saisis le disque, la lettre, ma veste et repart. « Shô » m'arrête mon père depuis le salon, juxtaposé à l'entrée. Je tourne la tête. Ce n'était pas des invités, c'était les inspecteurs. Mon père était menotté. « Tu n'as quand même pas … » demandais-je en déglutissant. « Je n'ai pas tué ton amie. Je l’appréciais. Je me suis juste plus sali les mains » Quoi ?! Attendez ! Je n'ai pas compris... C'est quoi ce bordel ? Tout se mélange dans ma tête. Les policiers l'emmènent. Attendez ! Je dois lui poser plus de questions. Je me précipite mais un policier m'arrête. Mon père disparaît dans l'encadrement de la porte. Les policiers sortent aussi. Le dernier inspecteur reste. Il veut m'expliquer. « Notre enquête nous a mené vers le gang de votre père. Non pas qu'il soit coupable entièrement. Seuls quelques-uns de ses subordonnés avait pris l'initiative de créer ce trafic. » Le genre de trafic que mon père ne supporte pas. « Comme il portait un peu d'affection à votre amie, il a mené aussi son enquête. Lorsqu'il a découvert ce qui se tramait, il a réglé les choses, à sa façon » Ne pas se salir les mains Je vois … Pourquoi faire quelque chose d'insensé ! Pourquoi se mettre autant en danger pour ça. Les policiers quittent la maison. Pour moi c'est fini … Je suis désormais seul. Je suis vraiment seul. Assis devant la porte, je regarde les policiers partirent avec leurs sirènes. Je ne sais plus quoi faire. Ce genre de choses noirci le tableau qui redevenait tout juste « blanc ». « Shô » Quelqu'un m'appelle depuis la rue. Je lève la tête, il s'agit de Nino. « L'inspecteur m'a appelé. J'ai pensé que ce serait un coup dur, alors je suis venu » Je souris un peu. Il voit le CD et la lettre dans mes mains. « Alors qu'en penses-tu ? » demande-t-il J'ai un petit rire, car mélangé à cette désillusion soudaine. « Qu'elle nous a bien eut. Que c'est une idiote … Et nous aussi ! » « Je savais que tu dirais ça ! Aller viens ! » Je ferme la maison, et je suis Nino. On marche, mais je reconnais la route. C'est celle du cimetière. Les trois autres nous attendaient devant la tombe. Nous avons prié et brûlé l'encens pendant un moment. Puis nous avons discuté. « Vraiment futée cette fille » rigola Aiba. « Elle pensait vraiment qu'on ne remarquerait pas qu'elle essayait de nous réunir » s'exclama Nino « Baka » dit Ohno à la tombe. « Alors ? On le fait ? » demanda Jun. « Bien sûr ! » « Yeaaah ! On reforme le groupe » s'écria Aiba, avant de se rappeler qu'il était dans un lieu de recueillement. « Et pour le nom ? » demanda Jun. « On change ! « strong wind » c'est pourrit comme nom » se plaint Nino. Nous commençâmes à réfléchir. Puis nous nous éloignâmes. « Strong wind » était le nom qu'on avait donné à la colline derrière le lycée. Nous jouions étant gamins, et le vent nous emportait toujours. Selon Aiba, ça représentait bien nos caractères aussi. « J'ai pas d'idée » gémit Nino après cinq minutes. « Moi non plus » répondis-je. Nous continuâmes à réfléchir. Le calme du cimetière revint, c'était plus lourd autour de nous. Ohno était toujours devant sa tombe. « Arashi » dit-il. On se retourna vers lui. « Arashi » répéta-t-il. « Ohno, Arashi est morte … » rappela Nino, en revenant poser une main sur son épaule, comme pour le consoler. « Non, Arashi en tant que nom du groupe ! » expliqua-t-il. Il y eut un long silence. C'était son nom, mais en y réfléchissant, ça sonnait bien, c'était proche de l'ancien, ça représentait celle qui nous avait réuni. « Je suis d'accord » s'exclama Aiba levant la main comme pour un vote. « Moi aussi » dit Jun en souriant. Nino et Ohno sourirent. « Et bien voilà, c'est décidé ! » conclus-je. « Et Ohno sera le leader ! » renchérit Aiba. « Non, je … » « ça lui va bien » Rigola Jun. « Qu'en penses-tu … Riiida ? » demanda Nino en rigolant. « Adjugé vendu ! » Terminai-je. « Non, je … mais … » tenta Ohno avant de comprendre qu'il était trop tard. Nous quittâmes le cimetière ainsi en blaguant.
Aujourd'hui, nous chantons sur toutes les routes, en on la ramène à la vie à chaque note.
FIN
Et je rajoute la chanson (avec le clip en bonus) qui ferait un bon générique pour une telle histoire. http://facedl.com/fvideo.php?f=aknnikukooaexkq&arashi-aozora-pedal-pv-eng-sub(Lien trouvé sur le net hein, merci à celui qui l'a partagé quelqu'il soit :) ) | |
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