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| | To the bank | |
| | Auteur | Message |
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Sora-chan Sempai
Messages : 41 Date d'inscription : 27/06/2014
| Sujet: To the bank Ven 5 Sep - 15:00 | |
| Bonjour, bonjour^^ J'ai écris quatre one-shot inspirés du clip to the limit, j'espère que ça vous plaira ! - Spoiler:
Titre : To the bank
Partie 1 Nakamaru Yuichi :
La journée s'annonçait longue. En effet, le samedi, les banques étaient toujours pleines, et en général, la majorité des clients étaient loin d'être satisfaits à tord ou à raison. Yamada Sakura, 25 ans, travaillant ici depuis 6 mois, soupirait déjà alors qu'elle venait à peine d'entrer la salle réservée au personnel. D'emblée, elle chercha quelqu'un du regard. Évidemment, il était déjà arrivé, prêt à se mettre au travail. Comme d'habitude, son costume n'avait pas un seul faux pli, ses cheveux étaient impeccablement coiffés, ses lunettes semblaient comme neuves. Son style propre sur lui et son air sérieux ne le rendaient pas très charismatique, pourtant cela faisait six mois que Sakura essayait de l'inviter à boire un verre avec elle. Chaque jour, elle arrivait au travail avec la ferme intention de lui parler dans ce but mais elle trouvait toujours une excuse pour se défiler. Le problème de la jeune femme était sa timidité presque maladive. Au point qu'elle se sentait mal à l'aise quand une vendeuse dans un magasin lui demandait si elle avait besoin d'aide... Sakura détestait son caractère, cela lui compliquait la vie et la rendait complètement passive. Ce sentiment de vouloir être transparente et d'être remarquée en même temps. Puis cette panique inévitable lorsqu'on est obligé de s'exprimer, non, ce n'était pas facile à vivre, ni pour elle ni pour les autres. Cependant, elle avait décidé de se battre contre ce défaut très gênant, ce qui expliquait pourquoi elle travaillait dans une banque. Ici, elle devait parler à ses collègues, et pire encore, à des clients mécontents qui, eux, n'avaient pas peur d'oser le montrer. Il fallait qu'elle soit souriante en tout circonstance, sans montrer son anxiété. Le plus dur était sans doute de ne pas s'enfuir en courant en criant « chacun pour soi » dès qu'une personne haussait un peu la voix envers elle. Bref, c'était un cauchemar tous les jours. Au moins, elle avait fait quelque progrès, elle ne faisait plus de crises d'angoisses... Heureusement, elle travaillait souvent avec Yuichi, étant donné qu'il s'occupait également de l'accueil. Il était sa source de motivation principale. C'était lui qui lui avait expliqué son travail. Il parlait de manière claire, sans mettre de pression. De temps en temps, un léger bégaiement se faisait entendre mais il se rattrapait très vite. Sakura avait cru qu'il serait difficile de travailler avec lui vu son apparence stricte mais en vérité il était très sympathique, voire drôle. Du moins, avec les autres. En effet, il était plutôt timide avec les femmes, de plus, il ne s'adressait à sa collègue que pour le travail et rien d'autre. Le strict minimum. Il faut dire que l'aura « je vous en supplie, ne me parlez pas » en avait découragé plus d'un ( sauf les clients, faut rester lucide quand même hein!). Sakura en était consciente alors elle faisait ce qu'elle pouvait pour changer. Petit à petit. A son rythme. Lentement mais sûrement. La jeune femme avait donc décidé de ne pas s'adresser seulement à Nakamaru mais aussi aux autres collègues, pour que personne ne se doute de rien. Sakura tentait chaque jour de communiquer avec tout le monde, de bien les regarder dans les yeux, de ne pas paraître stressée. C'était plus facile à dire qu'à faire. C'était même très facile à dire. En théorie, cela relevait de la bonne initiative mais en pratique, ça se résumait à : « Bonjour, ça va ? » « Oui, ça va merci » sans compter un sourire crispé limite inquiétant. De temps en temps, elle avait une poussée d'assurance et on avait droit à « tu as passé un bon week-end ? ». Bref, chaque jour, Sakura épuisait ses limites de conversation sociale. Cependant, la future banquière n'était pas seulement timide mais aussi obstinée. Elle ne se décourageait pas. Quand elle voyait Nakamaru garder tous ses moyens devant les clients, de parler avec un tel naturel, rire avec ses collègues dont elle ne faisait pas partie, vaincre sa timidité semblait possible. Elle tenait vraiment à être à l'aise avec lui, qu'il la remarque. Etre amis était amplement suffisant (elle ne voulait pas être trop ambitieuse..), elle aimerait lui ressembler juste un petit peu. Elle n'aurait pas cru qu'il serait son genre d'homme mais finalement sa simplicité l'avait séduite. De plus, il était mignon, surtout quand il souriait. Dommage, il lui souriait rarement de manière naturelle, elle, elle avait droit au sourire qu'il donnait aux clients. C'était déjà çà... Tout en cherchant une tentative d'approche subtile, elle réalisa qu'il n'était plus seul, mais entouré de ses amis Kamenashi Kazuya, Tanaka Kôki et d'autres. « Ah là, ça va pas être possible, j'aime pas les groupes, ça me destabilise complètement. En plus, je connais pas les autres très bien... Non, pas de groupes, trop de personnes, trop compliqué à gérer... Mince, il m'a vue, vite aie l'air occupé ! Vite ! Vite ! Ah !! Une feuille ! » Elle se mit donc à lire une feuille prise au hasard avec une concentration extrême. Les autres passèrent près d'elle en lui disant bonjour sauf Nakamaru qui resta pour lui parler. Serait-ce son jour de chance ?
« Ano.... Yamada-san ? Demanda-t-il l'air légèrement inquiet.
- Oui Nakamaru-san ? « Il me parle ! Il me parle ! » - Vous êtes en train de lire cette feuille ? - Oui, je... je vérifie certaines choses... - Vous vérifiez qu'elle est blanche ? - Pardon ? - Votre feuille est complètement blanche Yamada-san.... - … ; regardant la feuille effectivement blanche, elle ne savait que dire. - Yamada-san, vous allez bien ? - Oui, oui. Je savais qu'elle était blanche, c'est ce qui me semblait bizarre justement ; essaya-t-elle de lui faire avec un brin ( et je dis bien un brin) d'assurance. - Bizarre ? Une feuille blanche près d'une imprimante ?
Sakura avait atteint sa limite. Elle n'arrivait plus à parler. Aucune excuse ne lui venait en tête, la panique commençait sérieusement à l'envahir. Elle put seulement répondre par un sourire gêné, avant qu'il s'en aille tout aussi gêné qu'elle. Passer pour une idiote de bonne heure, Sakura avait connu des matins plus glorieux. Elle soupira encore une fois avant de se placer derrière le guichet, tout en évitant soigneusement de croiser le regard de Nakamaru.
La matinée avait déjà bien commencée, Sakura s'occupait d'une cliente qui se plaignait de ne pas pouvoir lire ses comptes sur internet. Etant donné qu'elle n'avait pas pris cette option, ça allait difficilement marcher. Mais çà, la jeune femme avait beau lui répéter, la cliente refusait d'entendre. A part çà, rien d'inhabituel, les gens faisaient la queue, d'autres étaient en plein rendez-vous. Soudain, les portes de la banque s'ouvrirent brusquement et plusieurs hommes en cagoules vêtus de noir armés entrèrent en criant « tout le monde à terre !! ». Tout se passa très vite, trop vite pour Sakura. Les criminels tirèrent plusieurs fois. Les clients furent ligotés par deux, le policier de l'entrée assommé, l'autre disparu, tout le personnel y compris le directeur ligotés également ; elle et Nakamaru menacés par un fusil à pompe par un cambrioleur nerveux. Il s'adressa à la jeune femme tétanisée en crachant presque ces mots : « DONNE-MOI LES CLEFS DES COFFRES ET LES CODES !!! DEPECHE-TOI!!! ». Sakura était littéralement pétrifiée. Elle avait beaucoup de mal à parler aux personnes qu'elles ne connaissaient pas. Surtout quand elles lui criaient dessus. Et encore moins quand ladite personne la menaçait avec un fusil à pompe. La pauvre fille était loin d'avoir atteint ce niveau. Nakamaru, comprenant que la situation allait vite se dégrader si elle ne réagissait pas, l'aida en disant qu'elle était nouvelle, qu'elle ne savait rien, mais que lui pouvait être utile. Deux cambrioleurs les amenèrent donc dans la salle des coffres, juste à côté de la grande salle, pour prendre ce qu'ils voulaient. Ils forcèrent Nakamaru à prendre des lingots d'or et des billets pour ensuite les mettre dans les sacs. Sakura devait l'aider mais elle tremblait tellement que, agacé, un des malfaiteurs la projeta contre le mur. Il repartit ensuite dans la salle principale. Celui qui restait, pressait Nakamaru de se dépêcher en lui tapant la tête continuellement avec le bout de son pistolet. L'ex-future banquière – car après ça, elle était sûr de ne jamais retourner dans cette banque- restait interdite contre le mur. Elle se sentait impuissante, désespérée, au point qu'elle n'avait même plus la force de pleurer. Pourtant, quelque chose commençait à bouillir en elle. Petit à petit, doucement mais sûrement. La colère prit la place de la peur. Elle ne supportait pas que cet homme traite Yuichi de la sorte. Il n'avait pas le droit de le menacer ainsi, de plus, il pourrait le tuer s'il ne se contrôlait pas. « Non », se dit Sakura, « ça doit faire une heure que ce sale type est là et il se comporte comme ça ?! Alors que moi je galère depuis des mois ne serait-ce que pour lui parler ?! Non, ça va pas être possible. Mais alors pas du tout. Ca fait six mois que je suis sur le dossier alors c'est pas lui qui va tout gâcher ! Il n'a qu'à jouer les méchants ailleurs !! ». Nakamaru qui rattrapait toujours ses maladresses risquait de mourir lors d'un vulgaire braquage de banque ? Sakura ne l'acceptait pas. Voir le visage de celui qu'elle aimait souffrir ainsi la mettait hors d'elle. Il fallait agir.
« Ca ne sert à rien de le malmener ainsi ! S'écria-t-elle ; ça ralentit ses mouvements ! Vous perdez du temps tout seul ! Nan mais franchement même moi je m'y prendrai mieux !!»
Cela eut l'effet escompté. Le braqueur s'arrêta net, surpris par ces paroles. Nakamaru stoppa également, encore plus choqué que lui de l'entendre ainsi parler. Décidément, aujourd'hui était loin d'être un jour ordinaire. Il aurait du se douter que le coup de la feuille blanche était un mauvais présage. Il se remit quand même à s'inquiéter quand il vit le braqueur pointer son pistolet vers Sakura qui avait subitement perdu son accès d'assurance. Il ne faut pas trop en demander non plus.
« Quoi ? Tu as dit quelqu'chose ; dit le malfaiteur énervé ; t'aimes pas ma façon de cambrioler ? - Non, non, je disais juste, que, enfin ; balbutia-t-elle ; c'est mieux de, bref, vous voyez ? - Tu te fous de moi ! Cria-t-il en menaçant de la frapper avec son arme. - Ano... intervint Yuichi d'une voix mal assurée ; j'ai fini de remplir les sacs. - … C'est vrai que c'était plus rapide ; avoua le sale type en regardant la jeune femme qui n'avait pas bougé d'un millimètre. Elle se contenta de faire un petit sourire pas vraiment rassuré. - Bon, on retourne dans....
Il ne finit pas sa phrase pour tirer en direction d'un policier qui tentait d'assommer un autre criminel. Il tourna le dos à Nakamaru qui s'était mis à côté de Sakura. C'est à ce moment précis que le jeune homme eut comme une illumination. Il se revit étant petit, apprenant le karaté par lui-même, s'entraînant sans relâche. Sakura qui l'observait pour voir si tout allait bien, fut perplexe. « Mais qu'est-ce qu'il fait, ces quoi ces gestes bizarres, c'est du karaté ça ? » Nakamaru faisait de grands gestes qui inquiétait beaucoup la jeune femme. Mais avant qu'elle puisse le retenir, il avait déjà attaqué l'adversaire. Il mit un coup de poing dans le dos de son adversaire, bloqua son attaque pour jeter son fusil, le frappa dans le cou, esquiva ses poings, et le roua davantage de coups, sous les yeux ébahis de tous. Pendant que Nakamaru prenait sa pose finale de karatéka, Sakura remarqua que le braqueur allait se relever. Elle ramassa alors le fusil et le menaça avec pour lui dissuader de faire tout mouvement. Tout s'enchaîna alors très vite, les otages se rebellèrent et les autres voleurs furent dépassés par les événements. La police put entrer dans le bâtiment et arrêter les criminels.
Alors que tout le monde se remettait de ses émotions, Yuichi essayait de résonner Sakura. Elle n'avait pas cessé de le surprendre aujourd'hui. A vrai dire, elle l'intriguait depuis son arrivée. Toujours discrète, on pouvait cependant comprendre qu'elle n'aimait pas ce qu'elle faisait. A part sa timidité, il avait du mal à la cerner réellement. Mais il ne pouvait s'empêchait d'admirer sa ténacité face à son travail. Elle revenait tous les jours même si c'était une corvée. Pourtant, à cet instant, il aurait voulu qu'elle ne connaisse pas le mot « ténacité » :
- Sakura-san, vous pouvez lâcher le fusil maintenant. Ca fait dix minutes que le braqueur ait parti. Il n'y a plus rien au sol. Donnez le gentiment au policier. - Non. - Sakura-san... - J'ai dit non. Et s'ils avaient d'autres personnes à leurs services ? Et s'ils venaient la nuit ? - Et vous feriez quoi ? - Je vais garder la banque. Je vais les accueillir comme il se doit... - En pointant un fusil au sol ? - …
Nakamaru soupira. Il enlaça gentiment le dos de Sakura et posa ses mains sur les siennes. Il répéta avec douceur que c'était fini, qu'elle n'avait plus rien à craindre, que le sol ne lui avait rien fait. Elle lui remit le fusil qu'il s'empressa de donner au policier. Puis, il la reprit dans ses bras pour la rassurer encore- et un peu pour se rassurer lui-même.
« Merci ; dit-il ; merci d'avoir pris ma défense tout à l'heure, je commençais vraiment à avoir mal à la tête. Je vous en prie, c'était normal. - J'ai une dette envers vous. - Sachant que c'est en partie grâce à vous que la banque soit libre, je pense qu'on est quittes. - Non, je tiens à vous remercier personnellement.
Sakura allait encore refuser quand elle eut une idée. Ce n'était pas très honnête mais après ce qu'ils venait de vivre, un peu plus ou un peu moins ne ferait pas une grande différence. Elle avait enfin vaincu sa timidité à cause/grâce à ces braqueurs et elle comptait bien en profiter maintenant. - Dans ce cas, prenez un verre avec moi ce soir ; affirma-t-elle ; j'aimerais qu'on se connaisse mieux. « Il ne peut pas refuser... » - D'accord ; répondit Yuichi sans réfléchir une seule seconde ; on peut même dîner ensemble.
C'était la première fois qu'une femme prenait l'initiative de l'inviter, il n'allait pas laisser passer sa chance, surtout avec Sakura. Il avait lui-même toujours eu envie de la connaître mais il n'avait jamais su comment s' y prendre. Il l'avait vue évoluer peu à peu, communiquer davantage avec ses collègues. Il n'avait même plus besoin de s'inquiéter de ses crises d'angoisses. Et puis, cette jeune femme maladroite était tout simplement craquante, par conséquent, il s'efforçait de ne pas la laisser le déconcentrer durant son travail. Le fait qu'elle l'invite d'elle-même lui fit plus plaisir qu'il ne l'aurait cru. Il espérait simplement qu'il n'aurait pas à attendre un prochain braquage pour que ça se reproduise...
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| | | Sora-chan Sempai
Messages : 41 Date d'inscription : 27/06/2014
| Sujet: Re: To the bank Dim 7 Sep - 21:11 | |
| Voici la 2ème partie^^ - Spoiler:
Partie 2 Ogawa Risa se préparait pour son rendez-vous avec son client. Elle vérifia que son tailleur et sa coiffure était impeccables avant de le rejoindre. La banquière aimait son métier mais elle ne voulait pas y aller. Elle savait que ça allait durer longtemps, qu'elle aurait beau argumenter, il ne lâcherait pas l'affaire. Il reviendrait chaque semaine jusqu'à ce qu'elle dise oui à son projet. Honnêtement, son plan tenait la route, cet homme voulait ouvrir une école de danse dans un quartier qui n'en possédait pas encore. De plus, il y avait un lycée pas très loin, ce qui promettait des volontaires. Le danseur connaissait les claquettes, la danse urbaine et classique, il y avait donc du choix. Le bâtiment était neuf et correspondait aux critères administratifs. Cependant, Risa ne pouvait se résoudre à lui accorder son prêt. Elle ne tenait pas à donner raison au cliché du banquier avare mais elle n'y arrivait pas. Non, c'était au-dessus de ses moyens de prêter de l'argent à un homme qui se présentait en disant : « Iriguchi, deguchi, Taguchi deeeesu !!!! ». Non, ce n'était pas possible. Le pire, c'est qu'elle n'avait rien vu venir. Il était plutôt bel homme, grand et souriant. Sans compter qu'il était très sérieux sur son école de danse. Elle n'aurait jamais cru en le voyant ainsi qu'il sortirait d'un coup sans prévenir des jeux de mots aussi nuls les uns que les autres. Au début, il n'en faisait que sur la danse, son domaine de prédilection, mais au fur et à mesure, il s'améliorait. A présent, elle en avait sur tout, la danse, la finance, l'argent et l'administration. Il ne connaissait aucune limite, c'en était presque effrayant. A chaque fois, Risa maintenait un sourire commerciale légèrement crispé mais elle n'en pensait pas moins. Elle maudissait son supérieur de lui avoir fourni un tel client et surtout elle maudissait son sens de l'humour que lui seul croyait drôle. Par conséquent, elle se disait que c'était une bonne action envers la société de refuser son projet. Rien que d'imaginer ces jeunes obligés de subir cet humour gênant à chaque cours, le terme « oui » fuyait son vocabulaire. Elle ne pouvait permettre une telle chose. Il était en son devoir, en tant qu'adulte, de préserver le moral des jeunes. Ca aurait pu être très simple, elle refusait et il partait déçu essayer ailleurs. Oui, ça aurait pu se finir ainsi mais c'était mal connaître le phénomène. On avait l'impression qu'il ne connaissait pas le mot « non ». A chaque fois qu'elle lui faisait comprendre que ça ne marcherait pas, il lui sortait un jeu de mot et repartait dans son argumentation. Il se débrouillait si bien qu'elle rendait les armes épuisée en lui promettant d'y réfléchir encore une fois. La banquière aimait pourtant aider les gens à créer leurs propres boites (si c'était valable évidemment) mais avec lui, elle n'y arrivait pas. Il la destabilisait complètement, dérangeait son professionnalisme, massacrait sa bonne humeur. Elle ne savait plus quoi faire, il l'énervait tellement qu'elle avait failli craquer plusieurs fois. Mais il en fallait plus que ça pour la faire abandonner, après tout deux pouvaient jouer à ce jeu. Parfaitement, Ogawa Risa ne se laisserait pas amadouer par la passion du jeune homme pour la danse. Elle ne se laisserait pas convaincre par son argumentation sans faille. Et surtout, elle ne laisserait pas ses jeux de mots lui faire perdre son calme. Tout en se préparant mentalement, elle vint le saluer à l'accueil, lui proposa un café – elle fit mine d'ignorer son jeu de mot sur la caféine- et le prit de s'installer à une table dans la grande salle. Elle avait un bureau, mais depuis qu'elle avait découvert ses pulsions de meurtres en le rencontrant, elle préférait qu'il y ait du monde autour d'elle. Elle espérait que la présence de témoins la dissuade de tout mouvement violent. Ce n'était pas en tuant ses clients qu'elle obtenait son salaire alors elle avait intérêt à ne pas manifester son énervement. Les deux personnes de l'accueil – une timide effrayée rien qu'en la regardant et un type pas vraiment à l'aise avec les femmes – épuisaient déjà sa patience. Inutile de vous dire que Taguchi Junnosuke ne l'aidait pas à se sentir mieux. Se disant qu'elle ne devait pas se laisser déconcentrer par son beau sourire qui cachait trop de blagues, elle commença la bataille, à parler.
« Taguchi-san, Konnichiwa. - Ogawa-san ! Konnichiwa, alors vous avez réfléchis ? - Oui, et ma décision est toujours...
Elle fut coupée par une entrée violente d'hommes habillés en noir armés. Ils tirèrent sur les vases, en l'air. Tout le monde se mit à terre, elle-même fut ligotée avec Junnosuke par terre. Ils étaient à côté de deux clients également ligotés dos à dos. Risa était choquée, elle regardait partout autour d'elle. Il n'y avait aucune échappatoire. Impuissante, elle vit Nakamaru et Yamada se faire entraîner vers les coffres. Les brigands étaient loin d'être tendres avec eux. Un autre de ses collègues et une jeune femme furent amenés devant la banque pour servir d'otages devant la police qui n'allait pas tarder à intervenir. Elle essaya de calmer sa respiration haletante mais la panique la perturbait trop. Puis, elle sentit que Junnosuke prit ses mains. Elle les serra en retour. Au moins, elle n'était pas seule. La jeune cliente à côté d'elle n'avait pas l'air rassurée non plus (mais ça c'est une autre histoire...). Cela faisait au moins un quart d'heure qu'ils étaient là. Les braqueurs rôdaient autour d'eux surveillant leurs moindres gestes. Le côté positif de la situation était qu'au moins elle avait la paix au niveau des jeux de mots. Soudain, Risa se figea d'horreur. Depuis combien de temps Junnosuke n'avait-il pas dit un mot ? Il avait du atteindre sa limite. Il allait forcément en dire un. Au niveau des blagues, rien ne lui faisait peur, cambriolage ou pas.
- Ogawa-san ? Dit Junnosuke comme s'il faisait écho à ses pensées.
* Ca y est, ça y est, il va le faire, il va le faire !! Mon dieu sauvez-moi... *
- Je vous jure que si vous faites une blague maintenant, je vous tue ; répondit-elle sèchement. - Mais non je voulais juste dire que le braqueur cambriole en faisant des cabrioles ! Répliqua-t-il en souriant. - ...Taguchi-san, je peux vous demander une faveur ? - Oui ? - Ne dites rien aux criminels s'il vous plaît. Je ne veux pas mourir à cause de vos jeux de mots. Par pitié ! - Avouez au moins que ça vous a changé les idées.
Là, il marquait un point. Décidément, il n'y avait rien à faire, même quand leurs vies étaient en danger, elle n'arrivait pas à avoir le dernier mot contre lui. Néanmoins, elle lui était reconnaissante. Elle se sentait beaucoup plus sereine. Elle était presque contente de vivre ça avec lui, même si elle ne lui avouerait jamais. Il atténuait volontairement sa peur et ça la touchait. Sans lui, elle aurait sûrement fondu en larmes, ce qui ne collait pas à son image. Finalement, il était plus responsable qu'elle ne l'aurait cru. Elle interrompit le fil de ses pensées lorsqu'elle sentit quelque chose dans sa main.
- Qu'est-ce que c'est ? - Un cutter, je vais essayer de couper nos liens, je parle juste des cordes ne vous inquiétez pas. - Mais d'où il sort ce cutter ? Et puis soyez sérieux une minute ! - Le gars d'à côté me l'a passé, il fait semblant d'être attaché.
La banquière vit qu'il avait raison mais ça ne les avançait pas pour autant. Que feraient-ils une fois détachés ? Ils n'allaient pas se battre avec des cordes tout de même ? Le fait que Taguchi se retenait de rire derrière elle confirma qu'ils n'étaient pas encore sortis d'affaire.
- Taguchi-san... On va se faire repérer, essayez d'avoir l'air effrayé ! - La minute de sérieux est passée;répliqua-t-il ; Non mais suis-je vraiment le seul à être excité ? C'est original comme situation ! - Pfff... Il n'y a vraiment que vous pour rire maintenant ; répondit-elle sans s'empêcher de rire aussi. - Mais vous aussi vous riez ! Vous vous rendez compte que j'ai du attendre un braquage pour vous faire rire?! Vous êtes un public difficile Ogawa-san. * difficile mais joli... * Suis pas payée pour rire. - HE VOUS ! Pourquoi vous riez ?! Ca vous amuse les pistolets ? Vous voulez que je tire pour rire avec vous ? S'écria un braqueur avec animosité.
Risa écarquilla les yeux de peur, ils étaient maintenant réellement en danger. Même Taguchi ne souriait plus. Le voleur se plaça à côté d'eux, malgré la cagoule, on comprenait qu'il les toisait d'un œil mauvais. Mais avant qu'il ait pu rajouter quelque chose, un cri inattendu se fit entendre :
« Ca ne sert à rien de le malmener ainsi ! S'écria Yamada Sakura; ça ralentit ses mouvements ! Vous perdez du temps tout seul ! Nan mais franchement même moi je m'y prendrai mieux !!»
Risa n'en revenait pas, cette fille savait dire autre chose que « Bonjour » ? « Mais que se passe-t-il aujourd'hui ? On se fait braquer, je ris avec Junnosuke-san, Sakura-san dit plus d'une phrase, c'est quoi la suite ?! Yuichi-san fait du karaté ?! ». Bien qu'elle ait complètement oublié le criminel qui la visait, pour lui, ce n'était pas le cas. Quand elle tourna la tête vers lui, elle redescendit sur terre et comprit que son heure avait peut-être sonné. Soudain, elle vit un policier s'approcher de lui lentement avec un objet bizarre à la main. Encore une décoration de bon goût.... Il s'apprêtait à l'assommer avec, mais le braqueur du côté de Yuichi tira sur l'objet avant. Ce fut comme un déclencheur. Nakamaru lui fit des prises de karaté sans prendre un seul coup. Tout le monde regardait avec un air admiratif, même les autres voleurs en avait le souffle coupé. Il faut dire que, vu le style, on s'y attendait pas, mais alors pas du tout. Cependant, quand Sakura prit en main le fusil à pompe, chacun reprit ses esprits. Ils formaient plutôt un bon duo. Les autres criminels voulurent tirer sur le jeune karatéka mais Taguchi et un autre client avaient décidé de les contre-attaquer. Ils se jetèrent sur un pour le maîtriser tandis que le policier ramassa un pistolet pour contrôler l'autre. Ils eurent tout de même du mal à les ligoter ensemble, ces braqueurs étaient des brutes fortes. Un des deux finit par frapper Taguchi dans le ventre le mettant à terre. L'autre client l'aida en mettant un coup de poing définitif à celui qui s'était relevé. L'autre brute épaisse voulait aussi intervenir mais Risa le contrôla en lui mettant un coup de talon aiguille bien placé. L'autre cliente le calma également à sa manière. Soudain un coup de feu se fit entendre. Risa se stoppa net, elle avait cru qu'ils les avaient tous désarmés mais elle avait eu tord... Sur les quatre, un était toujours dehors avec les otages. Elle tomba à genoux, se tenant le ventre comme si elle avait mal.
- Oh mon dieu, ça y est je vais mourir. Oh mon dieu, par pitié, si je meurs, faites que Taguchi Junnosuke survive, je n'ai pas le courage de supporter ses blagues pendant l'éternité... Se lamenta-t-elle misérablement. - Oie, Risa-san, vous n'avez rien ! Et puis même au bord de la mort, vous n'avez pas d'humour ; déclara Junno en soupirant. - Mais... Mais... si je vais bien, c'est que...c'est que... AH ! Vous êtes blessés ! Où ça ? Vite ! Faut vous soigner ! Oh mon dieu, laissez le vie, je vous jure que je ferai des efforts pour supporter son manque d'humour !
Et pendant qu'elle s'affolait toute seule à chercher en vain une blessure, Junno la regardait faire. Sa douleur s'était apaisée donc il aurait pu l'arrêter, mais cela l'amusait. En vérité, cette femme l'amusait tout le temps. Il adorait la tourmenter avec ses jeux de mots débiles. Il aimait la voir se forcer à garder son calme. Même quand elle lui disait non, il ne lui en voulait pas car il savait qu'il pourrait la revoir et l'embêter encore plus. C'était une douce vengeance. Il était vraiment curieux de ce qui se cachait derrière son professionnalisme alors il n'arrêtait jamais de blaguer, même si son projet était sérieux. Le fait de la voir maintenant paniquer pour lui faisait plaisir et rire en même temps. Même si elle le croyait blessé, elle ne dit pas un mot sur le prêt, cette femme était vraiment implacable. Il finit pourtant par lui faire comprendre qu'il allait bien. On ne sait pourquoi mais elle se sentit un peu ridicule. Le coup de feu venait de dehors donc personne ne risquait d'être blessé, du moins à l'intérieur. Les policiers étaient à présent sur place embarquant les malfaiteurs. Junnosuke resta auprès de Risa, se disant qu'il avait peut-être une chance.
- Ano, Risa-san, vous ne pensez pas que je mérite le prêt maintenant ? - Hum.... Non toujours pas. - Hé ? Après tout ce que j'ai fait ?! Vous abusez ! - Vous voulez ouvrir une école de danse, pas une école d'anti-braquage. Vous m'avez prouvé qu'on pouvait compter sur vous en cas de danger, ça n'a rien à voir avec votre projet. Et ne me dite pas qu'on peut braquer une école de danse. En revanche... - En revanche ? - En revanche, si vous me montrez vos qualités de danseur, peut-être que je changerais d'avis.
Elle eut droit un beau sourire du jeune homme. D'emblée il lui proposa de venir avec lui un samedi soir le voir danser lors d'une soirée faite exprès pour les danseurs. Quand elle lui demanda si il comptait faire des claquettes à une heure du matin, il répondit qu'il aimait son humour. Risa sourit. Non seulement, elle était sûre de passer une bonne soirée, et en plus, si Junno dansait, il ne parlait pas donc pas de jeux de mots. Oui, elle avait vraiment hâte d'y être.
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| | | Sora-chan Sempai
Messages : 41 Date d'inscription : 27/06/2014
| Sujet: Re: To the bank Mer 10 Sep - 22:24 | |
| Voici la 3ème partie^^ - Spoiler:
Partie 3 :
Kawakami Yôko était dans le bus pour aller à la banque. Elle venait de déménager donc il fallait qu'elle transfère ses comptes. Oh joie, encore des papiers ou « trucs incompréhensibles » comme elle les appelaient. La jeune étudiante en musique n'avait jamais aimé toutes ces démarches administratives, que ce soit pour la banque, l'assurance ou autre « trucs » du même genre. Elle était donc de mauvaise humeur, on pouvait presque voir ses ondes négatives se propager dans le bus entier. Elles venaient d'ailleurs de s'amplifier car elle se rappela qu'elle devait aussi prendre rendez-vous avec un nouveau banquier. Tout cela ne l'intéressait pas et la laissait même complètement indifférente. De toute façon, elle était persuadée qu'elle ne comprendrait rien alors elle avait déjà prévu son plan : dire non à tout. Pour elle, tout ce qui concernait les livrets, les taux d'intérêts, les prêts appartenaient à un autre monde alors ce n'était même pas la peine de s'en occuper. Elle avait au moins retenu son code de carte bleue, ce qui relevait déjà du miracle. Pour une fois, les supplications de sa mère avaient marché. Le problème de Yôko était que, si quelque chose ne l'intéressait pas, elle fermait complètement son esprit. Il devenait alors impossible d'attirer son attention dessus. Elle était dans son monde de musiques, de paroles. En effet, elle ne pensait qu'à écrire des paroles de chansons. Elle rêvait de percer dans ce milieu. Pourtant, au lieu de chercher l'inspiration dans ce qui l'entourait, elle le faisait dans sa tête. En fixant sans vraiment le voir un point imaginaire, des centaines de mots lui traversaient l'esprit jusqu'à ce qu'elle trouve le bon. C'était sa manière de procéder et pas autrement. Une fois concentrée, elle n'entendait plus rien, ne voyait plus rien. Par conséquent, elle aura sûrement oublié le chemin qu'elle a pris pour se rendre à la banque le lendemain. En fait, elle aura plutôt oublié qu'elle y sera allée... D'ailleurs, elle n'avait toujours pas remarqué qu'une personne s'était mise à côté d'elle depuis cinq arrêts. A quoi bon ? Cela ne lui servait à rien pour ses paroles. La banque encore moins. En parlant de banque, c'était quel arrêt déjà ? Yôko fit l'effort de regarder autour d'elle pour voir où elle était mais elle ne reconnaissait pas du tout les environs. Après avoir soupiré, elle se dit qu'elle s'en occuperait au terminus. Elle n'avait pas rendez-vous – sa mère avait du prévoir le coup – il n'y avait donc pas d'urgence. Alors qu'elle comptait replonger dans ses pensées, elle croisa le regard d'un homme avant qu'il s’assoit devant elle. Elle ne l'avait vu que quelques secondes mais elle se souvenait bien de son visage. Etant donné son caractère, on se doutait bien que la mémoire photogénique ne faisait pas partie de ses qualités, c'était donc un fait surprenant. Il avait les cheveux courts noirs relevés en arrière, les traits assez marqués et ses yeux reflétaient le même désintérêt qu'elle. Cela dit, elle retourna bien vite dans son monde. Étrangement, la jeune parolière ne trouvait plus ses mots, une mélodie à peine audible s'infiltrait dans son esprit la perturbant. Une autre fait assez rare puisqu'elle n'avait pas entendu une seule fois la voix criarde du bus... La mélodie provenait du même jeune homme devant elle. Il chantonnait probablement ce qui passait dans ses écouteurs. Ah, elle n'avait pas remarqué les écouteurs, çà, c'était un fait normal. Elle ne reconnaissait pas la chanson mais elle s'en fichait. Elle ne supportait pas de ne pas pouvoir compléter ses lignes. Elle ne se coupait pas du monde extérieur pour entendre quelqu'un chanter. *Il se croit seul au monde ou quoi ?* pensa-t-elle légèrement irritée.Ce qui n'était absolument pas du tout ironique venant de sa part. Du tout... L'inconnu avait du sentir son regard énervé car il se retourna vers elle. Il haussa un sourcil devant elle puis repris sa position en chantant un peu plus fort. Yôko n'en revenait pas, pour qui se prenait-il ? Elle décida de lui enlever ses écouteurs pour l'embêter à son tour mais le bus s'arrêta juste à ce moment-là. L'effronté descendit et en le suivant des yeux, elle se rendit compte qu'il se dirigeait vers une banque. *Banque... Banque.... ça me dit quelque chose çà... AH ! Banque !!!*. A son tour, elle quitta le bus mais de manière plus catastrophique car elle faillit se prendre les portes sur la figure. Encore plus agacée, elle courut pour dépasser le jeune homme et entrer avant lui dans le bâtiment. Ainsi, elle se retrouva juste devant lui dans la file d'attente. Elle sourit en constatant son air renfrogné. Cependant, son sourire disparut très vite quand des hommes masqués entrèrent violemment en tirant, provoquant la panique dans la banque. Elle fut ensuite ligotée sans délicatesse avec le jeune homme dos à dos. Le cerveau de la jeune fille était en panique totale. Trop de choses se déroulaient en même temps. Des otages devant l'établissement, des membres du personnel amenés de force vers les coffres, des fusils partout. Yôko soupira. Evidemment, une des rares fois où elle se rendait à la banque, elle se retrouvait au milieu d'un braquage. Ca n'aurait pas été drôle sinon. De plus, le malpoli s'était remis à chanter légèrement. * J'aurais mieux fait d'oublier que je devais m'y rendre... C'est à cause de lui que je m'en suis souvenue en plus... M'énerve ce type.* Pourtant, elle avait beau râler intérieurement, elle aimait bien cette mélodie inconnue. Elle aurait voulu l'ignorer royalement cet homme, mais il l’intriguait trop. Un homme qui fredonne en plein braquage, il y avait de quoi s'étonner. N'y tenant plus, elle lui adressa la parole.
- Euh excusez-moi ; chuchota-t-elle ; je suis pas sûre que ce soit le moment de chanter. Ils ont l'air assez agressifs alors vaux mieux ne pas se faire remarquer. - Ah pardon, je le fais sans le remarquer. Une mauvaise habitude. Je vais faire attention.
Pourtant, deux minutes après, il recommença. Yôko ne dit rien, décidant de se concentrer sur l'air pour oublier un peu ce qu'il se passait autour d'elle. Avant même de le réaliser, elle écrivait déjà des paroles dans sa tête sur ce qu'elle entendait. D'emblée, elle se sentit mieux, apaisée. Les yeux fermés, elle repartait dans son monde. Finalement, cet inconnu n'était pas si dérangeant que ça. Et juste quand elle pensait de manière positive à son sujet, il n'émit plus un son. Pas du tout contrariant le jeune homme...
- Pourquoi vous vous êtes arrêté ? - Hein ? Mais c'est vous tout à l'heure qui m'avez dit de le faire. Pour une fois que je me stoppe moi-même... - C'est dommage, c'était joli, c'est de qui ? - De moi. - …. Je vois. - Au fait vous vous appelez comment ? Moi, c'est Ueda Tatsuya. - Kawakami Yôko. Vous êtes doué, vous composez souvent ? Demanda-t-elle, intéressée dès qu'il s'agissait de musique. - Assez souvent. J'ai beaucoup d'imagination ; répondit-il tout en faisant attention autour de lui. - Ah oui ? Moi aussi ? Mon cerveau n'arrête pas ! - Je comprends ce que vous voulez dire. Quand j'étais ado, je voyais même des fées ! - Pardon ? Des fées ? Répéta-t-elle, perplexe. - J'en suis pas très fier mais bon, c'était marrant. Ca aurait été drôle d'en voir maintenant non ? - Soyez honnête, vous preniez de la drogue ? - Non, même pas ! Déclara-t-il en laissant échapper un rire discret ; je prétendais voir des fées, c'était une manière bizarre de me rendre intéressant.
Yôko préféra ne rien répondre. Son stress finit par revenir. Elle n'arrivait pas à comprendre cet homme. Elle avait l'impression qu'il était encore pire qu'elle, lui il ne devait jamais sortir de son monde. Plus elle réfléchissait, plus elle estimait cet individu suspicieux. Il chantait tout le temps et il faisait des confidences des plus étranges. Qui avouerait dans ce genre de circonstances qu'il prétendait voir des fées ?! Certes, c'était une bonne manière de se changer les idées mais tout de même, il y a des limites... Le fait qu'il y ait des braqueurs plus ou moins sympathiques n'était pas une raison pour révéler n'importe quoi. D'ailleurs, était-il au moins honnête ? Il était peut-être même un braqueur en civil ? Cela expliquerait pas mal de choses... Yôko était toujours dans ses pensées quand Ueda lui fit une déclaration qui ne fit que l'effrayer davantage. « J'ai trouvé un cutter ! ». Apparemment, l'un des malfaiteurs l'avait perdu en entrant. La jeune femme n'essaya même pas de savoir à quoi servait un cutter dans une banque. En revanche, ce qui la préoccupait, était qu'il soit entre les mains d'un type pas vraiment rassurant. Honnêtement, quand on sait qu'un homme louche a un cutter dans les mains, on a pas vraiment envie d'être près de lui.
Yôko était terrifiée. Ce n'étaient pas vraiment les criminels armés qui la mettaient dans cet état. Après tout, une banque qui se faisait braquer, cela respectait une certaine logique. Par contre, être ligotée avec un homme qui tenait un cutter et qui voyait des fées étant jeune, là, cela dépassait tout sens commun. Il était peut-être même drogué. Yôko n'avait pas plus qu'à prier pour en sortir indemne. Elle ne saisissait pas l'intérêt de se détacher. Elle préférait laisser les choses se faire. Pourtant, le jeune homme avait du sentir son trouble car il lui murmura quelques mots gentils. Evidemment, elle n'en crut pas une parole. Ueda mit un quart d'heure à couper les liens qui les retenaient. Il mit du temps car il faisait attention aux braqueurs qui rôdaient et particulièrement à celle qui était derrière lui. Personne ne fut blessé, ce qui releva du miracle pour elle. Elle vit qu'il donna le cutter au jeune homme à côté d'eux. D'ailleurs, l'autre victime avait l'air désespérée pour on ne sait quelle raison...
- Vous avez toujours peur ? S'inquiéta Ueda. - J'ai connu mieux ; avoua-t-elle ; et maintenant on fait quoi ? Ils ont des armes et on a des cordes... - Je vous préviens, ne comptez pas sur moi pour faire du lasso ! - A vrai dire, je n'en sais rien mais dans le pire des cas, je fais de la boxe donc dans le combat rapproché, on peut s'en sortir. - Pitié, ne me dites pas que ce sont les fées qui vous ont entraînés ? - Non, je vais vraiment en salle ! Ecoutez, je sais qu'on ne se connaît pas mais faites moi confiance, il ne vous arrivera rien. - Mouais...
Tatsuya aurait voulu répliquer mais un voleur fâché s'approcha du couple à côté d'eux. Ils baissèrent la tête tous les deux pour ne pas se faire remarquer à leur tour. Soudain, une des employées attira l'attention de tout le monde en s'énervant contre l'un des criminels. Et c'était loin d'être fini. Un policier voulut agir à son tour mais il fut rapidement stoppé. Un autre employé se déchaîna contre un braqueur et réussit à le désarmer. Yôko était admirative mais elle se reprit quand elle vit que la malfrat près d'elle allait tirer sur le karatéka. Cependant, en se concertant du regard, Ueda et son voisin s'en prirent à lui pour le maîtriser. Le policier avait ramassé un pistolet pour dissuader le deuxième qui arrivait de faire quoi que ce soit. Quand ils voulurent les ligoter ensemble, un des deux braqueurs frappa le client qui avait aidé Ueda. Yôko, sous le choc, vit Tatsuya lui un mettre un coup de poing qui le mit K.O d'emblée. Ne jamais énerver un homme qui voit des fées, il peut être capable du pire. Cependant, il tournait le dos au deuxième criminel mais l'employée de banque lui mit un coup de pied qui le calma tout de suite. Yôko laissa sa colère prendre le dessus sur sa peur et lui asséna un coup de poing en plein dans le nez pour être sûr qu'il ne se relève pas. Les deux jeunes femmes se sourirent mais un coup de feu devant la banque se fit entendre. Une des deux se mit à genoux terrifiée. Ueda et Yôko la regardèrent bizarrement car ils voyaient bien qu'elle n'était pas blessée. Quand les policiers entrèrent enfin, le soulagement était visible sur leurs visages.
Tatsuya observa alors la jeune femme avec attention car il n'en avait pas vraiment eu l'occasion avant. Il l'avait d'abord trouvée étrange car elle n'avait pas hésité à le tuer du regard dans le bus. Un peu comme les personnes âgées qui désapprouvent le comportement des jeunes. Finalement, son côté enfantin se révéla quand elle sortit de manière très discrète du bus pour ensuite le doubler avec une fierté non cachée. Cette femme l'amusait. Il ne savait pas pourquoi il lui avait parlé de lui mais il n'avait pas hésité. Le fait qu'elle ait peur de lui l'avait divertit et ça la rendait plutôt mignonne à ses yeux. La rencontrer dans d'autres circonstances ne lui aurait pas déplu. Elle était jolie avec un caractère insaisissable. Il aimerait bien la revoir, ne serait-ce que pour l'embêter un peu plus avec cette histoire de fées. Yôko sentit le regard du brun et se retourna vers lui. Elle devait avouer que son coup de poing l'avait impressionnée, même si elle ne lui dirait jamais. On ne complimente pas un homme qui voit des fées, il ne faut pas l'encourager. Quand il lui sourit, elle fut encore destabilisée. Elle ne s'était pas attendu à le trouver si mignon. Il arborait presque un air d'enfant espiègle. A croire qu'il jouait à plusieurs personnages différents. Elle lui sourit aussi, tout en regardant discrètement son corps musclé. Le jeune boxeur commençait à lui plaire et elle n'était pas sûre que ce soit une bonne nouvelle. Se rapprochant d'elle, il prit la parole.
- Il était pas mal votre coup mais ça faisait vraiment débutante. Je suis sûre que vous vous êtes fais - plus mal que lui ; déclara-t-il sur un ton moqueur. - L'essentiel est qu'il soit arrêté, le reste n'est pas important. - Faites attention à vous quand même ; dit-il en lui prenant la main devenue rouge à cause du coup ; vous devriez venir à mon club de boxe, je vous entrainerai.
Sans lui laisser le temps de refuser, il lui donna l'adresse du club. De manière à la perturber davantage, il la prit dans bras rapidement en chuchotant, « ça aussi, c'est une de mes mauvaises habitudes ». Puis il partit tranquillement vers les autres « héros du jour ».
Normalement, elle aurait jeté l'adresse oubliant déjà pourquoi on lui avait donné. Pourtant, Tatsuya n'avait pas quitté son esprit depuis qu'elle avait croisé son regard, chamboulant toutes ses habitudes. Perdre tous ses repères n'était peut-être pas si désagréable après tout.
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| | | Sora-chan Sempai
Messages : 41 Date d'inscription : 27/06/2014
| Sujet: Re: To the bank Dim 14 Sep - 17:11 | |
| Voici la dernière partie, j'en écrirais peut-être une sur le dernier membre, ça dépendra de mes idées. - Spoiler:
Kurosora Yuriko était en avance pour la pause-déjeuner mais cela ne la dérangeait pas. Elle n'avait pas d'autres rendez-vous prévus pour la matinée et l'après-midi suffirait pour les dossiers qu'elle devait traiter. Avant de sortir de la banque où elle travaillait, elle recoiffa ses cheveux châtains qui lui arrivaient jusqu'au épaules. Elle réajusta également sa jupe, qui remontait un peu trop souvent à son goût. Elle préférait largement mettre des pantalons mais de temps en temps elle faisait des efforts. Elle ferma son bureau à clef puis elle fut enfin prête pour aller embêter son meilleur ami Kamenashi Kazuya. Ils ne travaillaient pas dans la même banque mais ils avaient l'habitude de déjeuner ensemble plusieurs fois dans la semaine. Ils se connaissaient depuis la première année de fac ayant choisi les mêmes études. En y repensant, Yuriko n'arrivait toujours pas à comprendre comment ils étaient devenus amis. Lorsqu'elle l'avait rencontré en cours d'économie au milieu du premier semestre, jamais elle n'aurait cru qu'ils le seraient. A cette époque, Kazuya était très populaire. Ses traits gracieux presque féminins séduisaient autant les femmes que les hommes. Son charme n'avait aucune limite, troublant même les étudiants les plus hétéros. Evidemment, il avait de bons résultats partout et il excellait en sports, surtout le baseball. Tout le monde le respectait, l'admirait, l'adulait, enfin bref, presque tout le monde le voyait comme une star. Yuriko découvrit alors que les dramas et les mangas à l'eau de rose avaient raison sur un point : les groupies qui suivaient leur idole sans faire de pause existaient bel et bien. En tout cas la nuisance sonore qui allait avec existait bel et bien. Pourtant, Yuriko ne l'avait jamais vu de près et n'avait pas cherchait à le faire, elle avait simplement entendu parler de lui. Alors, quand un jour il se mit à côté d'elle car c'était la seule place libre qui restait, elle fut un peu déçue. Il ne s'était pas présenté mais vu le nombre d'étudiantes qui la tuaient du regard, son identité ne faisait aucun doute. En l'observant discrètement, elle constata qu'on faisait beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Il était petit, maigre et ses cheveux étaient trop longs. Il semblait froid et renfermé sur lui-même. Cela relevait limite de l'arnaque tellement cet homme n'était pas du tout son genre. Au moins, elle n'était pas comme les autres, elle ne tomberait pas sous charme en un regard. Affaire classée. Cependant, comme ni l'un ni l'autre ne connaissaient personne en cours d'économie, ils furent souvent obligés de s'asseoir à la même table et donc de faire connaissance. Ils ne se parlaient seulement pour les devoirs à faire en commun mais avant même de le réaliser, ils se mettaient à côté sans réfléchir et discuter d'autre chose que du cours. En apprenant à mieux le connaître, Yuriko réalisa qu'elle s'amusait beaucoup avec lui. C'était divertissant d'observer toutes ces jeunes filles et garçons venir le voir en espérant lui parler plus de cinq minutes et de compter toutes les lettres d'amour qu'il recevait. Et c'était sans oublier les différents agents qui tenaient absolument à faire de lui une star de la télé ou de base-ball. Honnêtement, être amie avec lui ne l'avait pas vraiment intéressée mais dès qu'elle était avec lui, elle voulait savoir ce qui se cachait derrière ses beaux yeux. Elle ne fut pas déçue du voyage car elle apprit de quoi se moquer de lui à vie. Son humour n'était pas terrible, il ne valait mieux pas le laisser faire des blagues. Quand il était ivre, il avait une fâcheuse tendance à draguer ses amis. Au karaoké, il se déhanchait d'une telle manière qu'elle en devenait gênée pour lui car il ne lui restait aucune virilité. Bref, il était insortable et c'était pour cela que Yuriko était devenue amie avec lui. Elle ne s'ennuyait jamais. Et puis, il était quelqu'un de fiable, à qui on on pouvait se confier. Devenus inséparables, la future banquière se réjouissait de cette amitié irremplaçable. Elle ne faisait pas partie des « groupies » de Kame, elle était différente et elle en était fière. Amis pour la vie, tout simplement.
Ou pas. Sans le remarquer, à force de rester avec lui, elle ne faisait plus attention attention aux autres hommes. Elle ne les voyait plus comme de potentiels petits copains. Pire que cela, elle n'en ressentait même plus le besoin. Elle le réalisa un soir, pendant une sortie dans un bar. Elle était avec Kazuya et d'autres amis, discutant de leurs projets après leurs études. Assise à côté de lui, elle vit un homme s'avancer vers eux afin de leur parler. Elle avait mis au moins cinq minutes à comprendre qu'il la draguait elle et non son meilleur ami. Elle avait complètement oublié le fait qu'elle pouvait plaire, non par manque de confiance, mais juste parce qu'elle n'y pensait pas. Elle ne se laissait pas aller non plus, elle soignait son apparence pour elle et non pour les autres. Une fois qu'elle eut rejeté l'intrus, elle avait senti que ce n'était pas normal. Quelque chose clochait au fond d'elle-même et elle n'aimait pas çà. Elle avait laissé à Kazuya une place importante dans sa vie, une place qu'aurait du occuper l'homme qu'elle aimait et non son meilleur ami. Ainsi, elle était tombée amoureuse de lui sans le remarquer. Horreur. Elle avait fait comme tout le monde, elle ne valait pas mieux qu'eux. Elle avait toujours été contente de le voir, heureuse de ne pas avoir laissé les préjugés l'éloigner de lui mais elle n'avait pas compris ce que cela signifiait. Bien attendu, non seulement elle culpabilisait de ressentir plus que de l'amitié envers lui mais elle lui en voulait aussi de la troubler ainsi, sans même le faire exprès. Elle ne changea pas son comportement avec lui. Evidemment, il n'en sut jamais rien. Ce n'était pas la peur de briser leur amitié qui l'empêchait de se déclarer, au contraire elle aurait préféré être honnête d'emblée plutôt que cette relation devenue hypocrite malgré elle. En vérité, sa fierté la faisait taire, rien que d'imaginer lui avouer ses sentiments l'irritait. Elle aimait être la Yuriko qui restait de glace devant Kazuya, celle que son charme n'atteignait pas, celle qui ne le décevrait pas.
Tout en se remémorant la fin de leurs études, la jeune femme entra dans la banque où travaillait le fameux Kamenashi Kazuya. Ils étaient censés être rivaux mais cela ne changeait rien pour eux. En arrivant, elle le vit remettre des papiers à une cliente avant qu'elle s'en aille. En attendant qu'il finisse avant d'aller le rejoindre, elle eut des pensées tout à fait amicales envers lui :*oh la la, Kame en costume... J'adore les hommes qui portent des costumes... et cette coupe de cheveux lui va vraiment bi- OK stop on arrête ! On se reconcentre. Kame est petit. Kame frime trop en lunettes de soleil. Kame est une tortue.* Après ce débat intérieur, elle vint lui dire « bonjour » comme si de rien n'était.
- Ca y est ? La geisha a fini de séduire ses clientes ? Demanda-t-elle avec un air espiègle. - Haha, tu l'aimes vraiment ce surnom hein ? Tu ne t'es toujours pas remise de la fois où j'ai essayé les kimonos avec toi ? Répliqua-t-il en faisant un clin d'oeil. - D'ailleurs, je n'ai pas encore compris comment on en est arrivés là. Déjà, je ne t'avais pas invité et en plus à cause de toi, les vendeuses m'ont complètement oubliée car soi-disant, tu les portais mieux que moi... - Ne me dis pas que je ne t'ai pas laissée indifférente tout de même ? Dit-il pour la taquiner sans se douter ce que ces paroles provoquaient chez elle. - Désolée, j'aime pas les femmes ; lâcha-t-elle sèchement.
Cette fois-ci, son meilleur ami ne répondit pas. Il sourit quand même un peu mais elle comprit qu'elle était allée trop loin. Elle réprima de justesse un soupir. A chaque fois qu'il faisait battre son cœur un peu trop vite, elle se redonnait contenance en se moquant de lui gentiment. Cependant, elle pouvait vraiment devenir méchante inutilement et le blesser. C'était sa manière de le remettre à la place où il devait être. C'était dans ces moments-là qu'elle aurait préféré avouer ce qu'elle ressentait, lui crier ses sentiments en rejetant la faute sur lui. Elle ne le faisait jamais et essayer plutôt de se rattraper.
- Je préfère les tortues ninja ; déclara-t-elle avec un air faussement sérieux. - Dis moi, tu es douée pour faire des compliments sans vraiment en faire n'est-ce pas ? - C'est tout un art, Kame, tout un art. Bon, on va manger ? - Après toi.
Mais dès qu'ils se tournèrent vers la sortie, des braqueurs armés firent une entrée fracassante qui sema la panique dans la banque. Rapidement, le personnel et les clients furent à terre ligotés. Un criminel amenait déjà deux personnes aux coffres pour prendre l'argent. Yuriko tremblait de peur face à la situation, tout comme Kazuya qui n'avait pas l'air mieux. Ils ne furent pas attachés ensemble comme les autres. Ils étaient destinés à une autre tâche pas du tout stressante et effrayante : être otage. Au moins, ce serait une pause déjeuner très originale. Un des malfaiteurs les amena tous les deux devant l'entrée, juste devant les portes, pour bloquer les policiers qui devaient intervenir. Il les mit violemment à genoux, un fusil braqué sur eux, leur faisant comprendre qu'il ne valait mieux pas faire quelque chose de stupide. La banquière était paralysée, il n'y avait même pas un quart d'heure, elle blaguait encore avec Kame. Maintenant, elle n'était pas sûre si elle serait encore en vie dans l'heure qui suivrait. Le jeune homme était sûrement plus anxieux, ses collègues et ses clients étant également bloqués à l'intérieur. Soudain, Yuriko entendit les sirènes de la police. Elle retint de justesse un soupir de soulagement. Elle se tourna discrètement vers Kame et essaya de lui sourire. Elle tentait de lui faire comprendre que tout irait bien. Cependant, quand la police arriva devant eux, le braqueur hurla que si jamais, ils tentaient quoi que ce soit, c'en était fini des otages. C'était assez prévisible comme réaction mais cela suffit à effrayer la banquière encore plus. Bye bye le soulagement... De plus, elle constata avec effroi que le criminel derrière elle était armé, tout comme les policiers devant elle. Par conséquent, si jamais la situation dérapait, ils seraient les premiers à en souffrir. Elle se rapprocha un peu plus de Kame, elle avait besoin de se rassurer. Il était la seule personne en qui elle pouvait avoir confiance dans ce genre de situation. Il n'y avait pas de raison concrète, mais quitte à être aveuglément confiante envers une personne, autant l'être avec son meilleur ami. D'ailleurs, entre les policiers qui semblaient tout sauf doués à la négociation et le malfrat loin d'être calme, ce n'était pas comme si elle avait le choix. Il y avait de quoi désespérer. Le policier qui voulait résonner le braqueur n'était pas des plus éloquents et faisait stagner la situation. A ce rythme-là, ils seraient encore tous là demain matin si les criminels le décidaient. Maintenant collée contre Kame, elle tâcha de se calmer en se disant qu'elle n'affrontait pas cette épreuve toute seule. Son meilleur ami commença à lui parler, profitant du bruit du haut-parleur fait par le policier.
- Je suis désolé Yuriko, si je ne t'avais pas invitée à déjeuner, tu ne serais pas là ; chuchota-t-il avec regret. - Tu sais bien que ce n'est pas de ta faute; déclara-t-elle et puis ajouta malicieusement : et puis, au moins, ça ne se passe pas chez moi, je ne vais pas perdre de clients. - Je me sens beaucoup mieux là, je te remercie. - Je t'en prie, c'était gratuit.
Ils s’arrêtèrent de parler et espérèrent en vain que les policiers réussissent leur négociation. Un d'eux devint même menaçant mais cela fit rire le braqueur. Les otages qui se trouvaient devant lui n'étaient pas les seuls. Il pouvait s'en servir comme avertissement et en prendre d'autres après. Yuriko ne respirait même plus. Et les policiers n'avaient pas plus d'assurance non plus... Pourtant, la jeune femme n'avait pas dit son dernier mot. Elle se mit à réfléchir à toute vitesse comme lorsqu'elle avait un client qui refusait de rembourser un prêt. Elle devait trouver un moyen efficace pour résoudre le problème. Une solution pas terrible lui vint à l'esprit mais c'était la seule dont elle disposait et ce n'était pas le moment pour faire la difficile. Elle fit donc son plus beau sourire commercial et se lança.
- Kame ; murmura-t-elle discrètement ; je ne voudrais pas paraître pessimiste mais je sens que c'est mal partie pour qu'on reste en vie avec toutes armes autour de nous. - Ne panique pas, je suis là ; dit-il pour la rassurer. - Je sais et je pense même que tu peux nous sortir de là. - Je voudrais bien mais comment ? - Il faut que... Tu dois draguer le braqueur ; lâcha-t-elle rapidement. - … Dis moi que c'est la peur qui te rend folle. - Tu m'as mise dans cette galère alors assume ! - Mais...Mais tu as dit que c'était pas de ma faute... - Ca, c'était avant. Maintenant il faut agir. Tu es le seul à pouvoir faire ça. Fais lui juste un sourire ravageur, c'est pas compliqué ! - Non Yuriko. Ce n'est pas la peine de négocier, je ne vais pas draguer un type armé. Je n'en ai pas envie et je pense pas que ce soit bon pour la santé ! - Le contraire eut été surprenant....Allez fais un effort ! - Et pourquoi je devrais faire çà ? - Euh, en l'honneur des tortues ? Oh ! J'ai encore mieux, sauver nos vies ? - Laisse mon nom de famille en dehors de çà ! - Tu es le premier à sortir Kamerun quand tu fais du baseball alors t'es mal placé pour parler.
Ils auraient pu continuer à débattre longtemps mais un coup de feu tiré à l'intérieur de la banque les arrêta net. Le criminel aussi étonné qu'eux les fit se relever pour qu'ils soient debout devant lui. Ils lui servaient de bouclier pendant qu'il reculait doucement vers l'entrée pour voir ce qu'il se passait. Il crut distinguer un homme faisant du karaté ce qui le perturba au point de baisser son fusil. Erreur dont profita Kame pour le frapper. Il fut assez efficace et rapide. Il lui mit un coup dans le ventre pour le destabiliser, et sans lui laisser le temps de répondre, le poussa pour le frapper encore dans le ventre. Enfin, il le fit basculer par dessus son épaule. On en aurait presque de le peine pour le criminel. J'ai bien dit presque. Yuriko n'en revenait pas, était-ce vraiment fini ? Elle n'avait pas tout saisi mais apparemment tous les braqueurs étaient maîtrisés. Mais elle avait un mauvais pressentiment, les policiers étaient à présent libre d'agir mais elle n'était toujours pas tranquille. Et il faut toujours respecter l'intuition féminine, surtout quand un sale type fait semblant d'être assommé. La jeune femme ne le quittait pas des yeux pendant que les policiers s'apprêtaient à le menotter. Soudain, il se redressa pour prendre un pistolet d'un des policiers et fou de rage, visa Kazuya. Sans réfléchir une seule seconde, Yuriko s'était déjà précipité vers l'homme qu'elle aimait pour se jeter sur lui.
Un seul coup de feu retentit mais il fit couler du sang.
Yuriko, allongée sur Kazuya, ne respirait plus. Ils se regardaient tous les deux avec effroi. Ils n'osaient plus bouger ne sachant qui avait été touché. C'est seulement lorsqu'un des policiers les aida à se relever qu'ils comprirent qu'ils n'avaient rien. Seulement le braqueur était blessé. Un policier avait tiré sur son poignet avant qu'il n'agisse. Finalement, ils étaient utiles.
Kazuya avait gardé la jeune femme dans ses bras. Après ce qu'il s'était passé, il n'était pas près de la lâcher. Il avait eu peur pour elle et il n'arrivait toujours pas à croire qu'elle se serait sacrifiée pour lui. Il aurait pu perdre sa meilleure amie ainsi, celle qu'il aimait secrètement depuis plusieurs années. En effet, cela faisait longtemps qu'il éprouvait plus que de l'amitié pour Yuriko. Il l'avait remarqué un soir pendant qu'un homme la draguait devant lui. Il ne l'avait pas supporté. A ce moment-là, il avait eu envie de le dégager vite fait bien fait. Depuis cette soirée, il faisait en sorte qu'aucun homme n'approche la jeune femme. Il ne savait pas trop comment ses sentiments étaient apparus. Il aimait juste passer du temps avec elle, subir ses moqueries et en rire. Elle ne l'avait jamais traité comme les autres sans pour autant le détester non plus. Leur lien s'était créée naturellement mais maintenant il en voulait plus. C'était pourquoi, il essayait de la séduire sans le montrer. Il s'était coupé les cheveux, fit un peu de musculation, bref il faisait des efforts. Les kimonos étant l'exception qui confirme la règle... Heureusement pour lui, Yuriko était une femme plus naive qu'elle ne le pensait donc elle ne voyait rien. Cependant Kazuya était plus observateur alors il avait des doutes sur ce qu'elle ressentait. Au début, il était persuadée qu'elle ne l'aimerait jamais, mais il décelait de temps en temps des failles dans ce mur d'indifférence et de moqueries. C'était pourquoi il insinuait de plus en plus souvent qu'elle était tombée sous son charme. A chaque fois, elle se braquait d'emblée ce qui était assez significatif mais on ne pouvait être sûr de rien.
Aujourd'hui, c'était différent. Kazuya sut qu'il ne pourrait plus être ami avec elle. Après cette journée, il ne voulait plus faire des efforts pour cacher ses sentiments. Il prit donc le visage de la jeune femme dans ses mains et l'embrassa tendrement. Elle fut surprise mais se laissa faire sans réfléchir. Normalement, elle l'aurait repoussé en l'insultant de tous les noms par réflexe. Elle décida pourtant de ne pas chercher à comprendre le pourquoi du comment et en profita. Les questions et les déclarations viendront plus tard. Elle approfondit même le baiser sans se préoccuper du policier qui tentait désespérément de prendre leurs dépositions.
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