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C’était un jour comme les autres. Et pourtant, une personne allait bouleverser ma vie.
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Les cours de la semaine s’étaient finis en beauté. Je n’avais aucun devoir à faire pour lundi. Je décidai de trainer dehors avant de rentrer à la maison. Alors que j’allais prendre mon bus, un ami me retint.
- Hoy Matsumura Hokuto-kun ! N’oublie pas de bien réviser. Nous passons en terminal l’année prochaine. L’obtention de notre cher baccalauréat S est pour bientôt !
J’éclatai de rire. Ce gosse ou senpai, vu qu’il avait redoublé 5 fois dans son cursus scolaire me faisait tellement rigoler. Le conducteur du bus me fit signe d’accélérer le mouvement. Un peu gêné, j’acquiesçai les joues légèrement rouges.
- Baka Yasui Kentaro-chan ! Je vais dormir, prendre des photos et geeker. À Lundi Kenta-chan.
Je lui envoyai un bisou par la main et lui souris.
- Ne m’évite pas comme ça, Hokku-chan ! J’ai une nouvelle à te dire. Jesse l’américain-japonais est de retour dans ta ville !
- Eh ? Qui est-ce ?
- J’en sais rien. C’est Tanaka Juri-chan qui m’a dit ça.
- T’es bête. Nous ne le connaissons même pas.
J’avais parfois honte de connaître ce garçon. Il n’était pas tout le temps intelligent et faisait souvent l’idiot avec Juri. Ensemble, nous formons une bande de trois bons amis. J’ai connu Juri à la maternelle. Au fur et à mesure du temps, nous nous sommes rapprochés de Kentaro. À force de redoubler, il devait bien se faire des amis plus jeunes que lui. Je me demandais comment il avait pu réussir à rentrer en S.
Mais bon, aujourd’hui était un jour parfait ! Il faisait beau même si les routes étaient encore trempées par la pluie qui s’était déversée le matin même. Je descendis de mon bus en face du jardin public et enfonçai mes écouteurs dans mes oreilles. J’avançai vers le parc, le sourire aux lèvres. Comme le disais si souvent mes parents, j’avais la joie de vivre.
J’aperçu à quelques mètres de moi la présence d’un autre jeune homme. Était-ce le nouveau dont m’avait parlé Kentaro ? Seules les personnes âgées squattaient le parc. Voir un adolescent me surprenait un peu. Il était assis sur l’herbe légèrement mouillée et gribouillait sur un carnet.
Oh merde ! Je me suis arrêté sur le chemin pour l’admirer et détailler ses moindres faits et gestes tel un stalker surveillant sa proie. J’espérai intérieurement qu’il ne m’ait pas vu. La discrétion et moi n’étions jamais en très bons termes. Ce qui pouvait me mettre dans des situations assez gênantes.
Héhéhé… Il m’a vu. Il vient de me griller en beauté. Il vient tout juste de se lever et de se rapprocher de moi. Tout d’un coup, sans que je puisse avoir le temps d’analyser la situation, il me sauta au cou et me fit un câlin avant de m’embrasser la joue.
Je n’étais pas du genre à m’éloigner lorsque qu’un inconnu était trop proche avec moi. Je préférai rester en mode : ne pas bouger et attendre.
Sérieusement, ce garçon à peine plus âgé que moi vu sa bouille enfantine, me faisait extrêmement peur. J’eus le courage de le regarder. Ses prunelles fixaient les miennes. Pendant quelques secondes, nous avons dû nous regarder dans le blanc des yeux, avant qu’il ne me reprenne dans ses bras. Qui pouvait bien être cet attardé ? Jesse ? Le nouveau dans ma ville ? L’américain-japonais ?
- Tu es toujours aussi mignon ! Je vais pouvoir continuer à te faire des câlins jours et nuits !
Toujours ? Continuer ? De quoi parlait-il ? J’ai froncé les sourcils et essayer de chercher d’où je le connaissais. Rien ne me vint à l’esprit. Alors, j’ai simplement souri et hoché la tête. C’était bête, mais je ne savais quoi répondre à ça et il fallait bien que je réagisse. Mais sinon, il avait un bel accent américain sympa à entendre.
- Quoi ? Tu es muet ? Oh, c’est tellement dommage ! Je voulais continuer à discuter avec toi !
Continuer ? Avais-je ouvert la bouche depuis son accolade ? En tout cas, il était direct et pas timide. Voilà l’image que je pouvais me faire de lui. Sa bouille enfantine quand il boudait était si craquante ! Je commençais à « gagatiser » sur un adolescent. J’étais foutu.
Mais je ne le comprenais vraiment pas. Nous nous connaissions avant ? Je n’avais aucun souvenir de l’avoir vu quelque part.
- J’ai toujours une voix. Ne t’inquiète pas pour ça. Et comment ça ? Nous nous sommes déjà parlés ?
- Hokuto ? Tu es bien de la famille Matsumura ? Tu as bien 17 ans comme moi.
- Oui, je suis Matsumura Hokuto. Tu me connais ?
- Tu rigoles là ? Cruel ! Tu es tellement horrible Hokuto ! Bon viens avec moi, je vais rafraîchir ta mémoire.
Ses yeux pétillaient. Il me refit un câlin et me tira jusqu’à un coin d’herbe, mouillé qui me salit le jean. Jesse ou je ne savais qui, dessinait sur son cahier. Je me sentais un tout petit peu à l’écart.
- Alors ? Qui es-tu pour moi ?
Au lieu de me répondre, le garçon me brandit son carnet où il y avait dessiné une… Girafe ? Je soupirai. Cet adolescent était un débile mental. J’étais presque certain qu’il connaissait Kentaro ou alors ils allaient bien s’entendre. Je ne voyais pas d’autres solutions. Comme je ne répondais rien, il colla sa chose contre mon visage.
- C’est beau hein ?
Je repoussai gentiment son trophée et lui lançai un faux sourire.
- Pouvons-nous parler sérieusement ?
- … La représentation de moi-même n’est pas jolie ?
- Si, c’est mignon tout plein. S’il te plait, j’ai besoin de savoir d’où toi, tu me connais.
Il acquiesça et posa son cahier. Une minute de silence se rallongea en cinq. Aucun de nous deux ne parlaient. J’étais peut-être calme, mais j’allai m’énerver si ça continuait comme ça. Je fis claquer ma langue contre mon palet.
- Je suis désolé, c’est que je ne sais pas par où commencer.
- Fais-le par le début. Ne me dis surtout pas que tu ne me connais pas !
À cette simple phrase, il me regarda avec une once de colère dans ses yeux. Oh, alors nous nous connaissons vraiment ?
- Ce n’est pas ça, mais… Écoute juste ! Nous étions voisins étant petit. Nous étions de très bon copain et on s’amusait beaucoup ensemble. Tu sais, nous allions dans la forêt. Parfois même, nous n’en sortions que très tard le soir avec de la boue jusque sur la tête. Nos parents étaient toujours inquiets. On passait notre temps ensemble. Si nous n’étions pas dehors, alors on était chez l’un ou chez l’autre. Tu t’en rappelles ?
- Ça me dit vaguement quelque chose.
- Oh… Eh bien… Te souviens-tu d’avoir été abandonné par un de tes amis ?
- Oui ! Je crois que j’en avais pleuré des jours et des nuits pendant un moment.
- C’était moi. Dis comme ça, je passe pour un sadique.
- Mais alors, pourquoi es-tu parti ? Et revenu ?
Jesse, mon ancien ami d’enfance baissa la tête et fixa l’herbe. Les retrouvailles était surement plus difficile que ce qu’il avait prévu. Quant à moi, j’étais content, mais sans plus. C’était surement à cause de cet abandon.
- Mon père a été transféré en Californie. Nous avons dû déménager en vitesse. Pour ne pas te faire du mal, nous avons préféré ne rien te dire. Je suis désolé !
- Et donc, pourquoi es-tu revenu ? Comment m’as-tu reconnu ? Et, pourquoi es-tu dans ce parc à cette heure-ci et-
- Je vais répondre à tes questions une par une. Mon père a créé son entreprise ici, dans la ville. Ma mère et moi l’avons suivi. Nous habitons à l’opposer de chez toi, j’aurai aimé redevenir ton voisin. C’est grâce à Juri que je t’ai reconnu facilement et que je suis dans le parc depuis midi à t’attendre.
- Tu connais Juri ?
- Héhéhé, j’ai des connaissances dans cette ville. Elles ne sont pas nombreuses, mais c’est déjà ça.
Je ne le comprenais vraiment pas. Jesse savait être sérieux, mais quand il partait dans ces délires, il était incontrôlable.
- J’avais un professeur de Japonais en Californie. Je devais être à votre niveau pour reprendre mes études au Japon. Il s’appelait Akanishi Jin. Il était ami avec un des grands frères de Juri, soit Tanaka Koki.
- C’est bien beau ton histoire, mais et donc ? Comment as-tu appris que Juri me connaissait ?
- Eh bien, c’est assez stupide ! Un jour, Akanishi-sempai discutait de sa prochaine soirée au Japon avec Tanaka-san sur Skype.
- Je ne vois toujours pas le lien avec moi.
- Laisse-moi parler aussi ! J’étais à côté de lui. Toi, Juri et Kentaro êtes passés devant la caméra. Juri s’est arrêté pour me saluer. Je discutais avec lui de temps en temps, mais à aucun moment, il ne me parlait de ses amis. Kentaro-kun m’a souri. Et toi, tu m’as dit bonjour en souriant. J’ai demandé à Juri des informations sur toi et l’autre. Juri me les a donnés.
Alors c’était grâce ou à cause de Juri que cet attardé m’a reconnu. Ce n’était pas que je ne voulais plus le voir, mais j’avais toujours une once de colère envers lui.
- D’une, on ne demande pas des informations juste parce qu’on croit connaître la personne. C’est très mal poli. De deux, tu ne peux pas saluer quelqu’un comme tu l’as fait tout à l’heure ! Ça ne se fait pas. Tu peux comprendre ça ?
- Tu allais m’ignorer ! Je suis sûr que nous pourrons redevenir amis vu que tu ne m’aimes plus.
- Ce n’est pas ça. J’ai juste une rancœur envers toi. Et puis, une amitié ne se recrée par comme ça et encore moins parce que quelqu’un le veut. Elle se fait à deux.
- Tu ne veux plus être mon copain ?
Je soupirai et baissai la tête. Je ne savais pas quoi lui répondre. Il était tellement mignon.
- Je veux bien. Je t’interdis de-
- Je pourrais continuer à te faire des câlins et bisous ? S’il te plait !
- Je- C’est d’accord.
- Ne t’inquiète pas, nous allons bien réapprendre à nous connaître, maintenant. Prépare-toi à me poser autant de questions que tu le souhaites !
J’acquiesçai. Au début, je ne savais pas comment réagir à toutes ces questions basées sur ma vie. J’étais du genre réservé. Je savais que Jesse était sympa et compréhensif. Je fis un effort pour paraitre plus sociable. Afin que je sois moins stressé, Jesse me caressa la main. Ah oui, il était très tactile. Étrangement, je me surpris moi-même à me détendre.
Malheureusement, la nuit n’a pas tardé à arriver. Et pourtant, nous sommes restés assis à papoter comme deux très bons amis qui ne s’étaient pas vus depuis une éternité. Ce qui était purement vrai. Autrement, notre interrogatoire nous a appris à nous connaître un minimum.
Je ne fus pas surpris qu’il me fasse un câlin pour me dire au revoir.
- Fais bien attention à toi ! Nous nous revoyons demain à la même heure ? Nous partirons plus tôt, car je pense que nos parents ne vont pas être joyeux de ne nous voir rentrer à cette heure-ci.
- Non, tu crois, Jesse ? Je suis arrivé à 16 heures et il est 23 heures passé de ce que je peux voir sur ma montre grâce à la lumière des lampadaires. Ils sont morts de trouilles. En plus, je n’ai pas pris mon téléphone avec moi.
- Bon courage à nous deux pour un interrogatoire. À demain Hokuto !
J’étais content de l’avoir revu. Mais, je sentais qu’il n’allait pas me lâcher d’une semelle. Au moins, lundi, j’aurai des choses à raconter à Juri et Kentaro.
Sur la route du retour, je me rappelai notre récente discussion.
C’était un garçon assez grand pour son âge vu qu’il avait 17 ans, comme moi. Je n’étais pas petit au contraire. Il avait des gênes américains et moi, j’étais un simple et pur japonais. Ses cheveux châtains arrivaient à sa nuque. Une mèche rebelle passait au-dessus de ses yeux chocolat, aux airs rieurs. Et ça, je l’ai remarqué au coucher du soleil lors de ma question philosophique qui l’a fait mourir de rire pendant plusieurs minutes : pourquoi le soleil explose les yeux quand on le fixe ?
Il était tellement adorable quand il recevait un compliment. Ses joues rosissaient et il cachait son visage presque parfait entre ses doigts si fins. Je ne parlais même pas de son sourire si ravissant ! Et ses lèvres roses avaient l’air si pulpeuses.
Autrement, il portait une chemise à carreau noir et rouge. Il avait un jean délavé avec une ceinture noire. Ses chaussures étaient noires avec des lacets blancs. En résumé, et j’ai déjà dû le dire, c’était un ravissant garçon très simple atteignant la perfection. Je devenais fou, et ça, c’était dangereux pour mon entourage. Il avait quand même beaucoup changé… Il était devenu tellement beau… Ah je me répétais !
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Hier soir, mes parents ont cru que quelqu’un m’avait kidnappé. Je leur ai expliqué mon retard. Ils ont été super heureux de savoir que j’avais revu Jesse. Ils ne m’ont posé aucune question pour savoir que faisaient ses parents. Étaient-ils au courant que les Américains étaient de retour ? Par contre, ils ont voulu savoir ce que nous nous étions dits. Vive la vie privée. J’avais un sourire collé à mes lèvres quand je me suis endormi. J’ai vraiment trop parlé en l’espace d’une soirée.
Aujourd’hui, je me suis rendu au point de rendez-vous. Jesse était déjà là. Il m’a fait un câlin en arrivant et deux en partant. Nous avons assez bien discuté. Nous nous sommes trouvés de nombreuses points communs comme aimer chanter, danser, se promener et faire des soirées tranquilles entre bons amis. Nous étions vraiment des frères, comme le disais si souvent nos parents quand nous étions petits.
J’ai passé le week-end en sa compagnie. J’ai dormi chez lui le dimanche soir. Mes parents n’aimaient pas que j’aille squatter chez Kentaro ou chez Juri. Et bien sûr, ils ont directement accepté l’invitation de Jesse. Autrement, la soirée était bien plus que géniale ! Nous sommes redevenus de bons amis, bientôt, nous allions être meilleurs amis, comme avant. Nous nous sommes racontés notre enfance après notre séparation dans les moindres détails. Nous nous sommes regardés de nombreux films, qu’ils soient romantiques, humoristiques ou d’horreur. J’ai dû dormir une heure voir deux. Je suis crevé et lui aussi. C’était pour notre bien alors, je n’ai aucun regret.
En arrivant en cours, Kenta-chan et Juri m’ont posés des questions sur mon mode « zombie ». Je leur aie raconté mon week-end. Mes deux amis ont sauté de joie. D’après eux, je commençais à avoir une vie sociable hors du lycée. En guise de félicitation, ils m’ont offert une brindille d’herbe à la récréation. Je les haïssais.
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Les jours et les semaines sont passés assez vite. Chaque soir après le lycée, je voyais Jesse. Le samedi soir, un de nous deux dormaient chez l’autre. Parfois même, Kentaro et Juri venaient avec moi voir l’Américain. Juri et moi n’avons été guère étonnés de voir que notre « senpai » et mon « meilleur » ami s’entendaient à merveille. Ils se font toujours de bons délires. Quand nous étions tous les quatre, Jesse se collait toujours contre moi. D’après lui, je lui appartenais vu qu’il me connaissait depuis que nous étions petits. Et donc, nous étions les meilleurs amis du monde. Il avait en parti raison. Je le considérai aussi comme mon acolyte, mais nous n’étions pas les « Best Friends of the World ».
Un beau jour soit un an après notre rencontre au parc, nous avons pensé à échanger nos numéros. Eh oui, aucun de nous deux n’en avions eus encore besoin. Nous nous parlions par Facebook ou Skype. Et puis, nous étions pratiquement toujours ensemble.
- Je vais t’appeler tous les jours ! T’imagines si un jour l’un de nous deux a un empêchement, j’en mourrais ! Pas toi Hokku-chan ?
La sonorisation de ce surnom pouvait paraitre horrible si quelqu’un d’autre que lui le prononçait. Sortant de sa bouche, il paraissait si beau. J’acquiesçai à sa remarque et posai ma tête contre son épaule. Ah… je me sentais tellement bien en sa présence. Je devais me répéter, non ?
- Je vais voir avec mes parents si je peux avoir un abonnement illimité en appel vers ton numéro.
- Ce serait trop méga génial ! Toi et moi au téléphone, à nous textoter en cours ! Ce serait le comble du bonheur !
- Tu as ton baccalauréat à réviser. Tu le passes cette année.
- Tu es dans le même cas que moi. Je vais pouvoir t’aider à revoir tes cours.
- Ah… Je n’ai pas le choix de toute façon.
Il acquiesça et me tira la langue. Ses yeux étaient comme un livre ouvert. En ce moment même, ils exprimaient la joie. Heureusement que nous étions au parc. Je me mis à kyatter pour ensuite sauter sur lui et le câliner. J’étais devenu assez dépendant de ses câlins, bisous, de son odeur et de ... Jesse ? Ce dernier enserra l’étreinte. Là, j’étais au paradis.
Nous sommes tombés comme des merdes par terre tout en restant l’un contre l’autre. Je sentais mon cœur s’accélérer. Matsumura Hokuto avait quelques problèmes, mais ne savait pas pourquoi… C’était urgent. Je devais me faire soigner.
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Pourquoi ne pouvons-nous pas choisir notre vie ?
Les jours, semaines et mois sont passés tellement rapidement que je n’ai même pas vu les saisons passer. Ça faisait plus d’un an que j’avais retrouvé Jesse. Nous avons fêté nos anniversaires ensemble avec le duo Juri/Kentaro.
Cette année, nous passions en étude supérieure. Nous nous sommes promis avant de passer le baccalauréat de ne pas nous dire où nous allions l’année prochaine. Et donc, je n’avais aucune idée d’où il allait, ce qui était plutôt horrible. Je savais où j’allais aller. C’était un assez bon début, non ?
Nous nous sommes donné rendez-vous au parc alors que l’hiver s’installait tranquillement. Pourquoi nous n’étions pas en Europe où la fin d’année était généralement fin printemps-début été. Là-bas, il faisait beau et chaud !
Parmi la légère brume, je le vis emmitouflé dans son manteau d’hiver sur un banc à moitié gelé. Je m’assis à côté de lui et le pris dans mes bras. L’un contre l’autre, nous avions une chance de nous réchauffer mutuellement. En plus, ça faisait du bien à mon petit cœur.
- Alors comme ça, c’est la fin de l’année… J’ai eu mon baccalauréat STMG ! Mais ça, je te l’ai dit quand je suis venu à ton lycée, me dit Jesse d’une voix mitigé entre la joie et la tristesse.
- Je m’en rappelle. Et dire que j’ai eu mon baccalauréat S ! J’avais adoré la tête de mes autres camarades de classe quand tu m’as sauté dans les bras et embrassés sur les joues à plusieurs reprises. Ils ont cru que nous sortions ensemble. Kentaro et Juri étaient si heureux que tu viennes. Ces gosses t’adorent, répliquais-je le sourire aux lèvres.
- Je les kiff aussi. Les autres ne sont que des nuls. Je te fais autant de câlins et bisous que je veux. Je te prouve mon amour, « because I love you ! ».
- Je t’aime aussi Jesse. Mais, le mot amitié serait plus approprié.
Il se retira de l’étreinte et me regarda l’air furieux. Je lui fis un rapide baiser sur sa joue refroidie par le froid. Instinctivement, Jesse enfoui son visage contre mon cou. Avais-je dit une bêtise ? Nous n’étions pas amis, ou alors, y avait-il entre nous plus que de l’amitié ? Ce n’était pas possible. Je l’aimais, mais lui non ou alors… Je me faisais de fausses idées ? Non, c’était impossible.
- Ne Hokku-chan, tu vas faire quoi l’année prochaine ? Je veux que l’on reste ensemble, où que l’on aille. Je ne veux plus qu’aucun de nous deux n’abandonne l’autre.
- Ne fais pas ton enfant, Jesse. Mes parents veulent que j’aille aux États-Unis en faculté de médecine pendant 5 ans. J’y passerai un diplôme. Ils m’ont déjà pris mon-
Jesse se leva subitement ce qui me procura un manque de chaleur. Il croisa ses bras contre son torse et me fixa d’un regard noir.
- Tu es cruel ! Je viens d’Amérique et toi, tu y vas ! Ils ont du tout prévoir pour que tu restes là-bas à vie sans jamais que tu ne reviennes ici ! Tu sais quoi, je vais faire un BTS Commerce Internationale en Angleterre. Tu peux être fier de toi. Le mien dure deux ans. Et toi… Pourquoi tes études durent-elles si longtemps ?!
Je me suis mis debout à mon tour et entourai son torse de mes bras. Il posa sa tête sur mon épaule. Il n’y avait que ça qui pouvait le calmer.
- Je suis désolé Jesse. Malgré la distance, nous resterons meilleurs amis. I love you, ne Jesse ?
- I love you too, Hokku-chan.
En ce début d’hiver, nous sommes restés enlaces l’un contre l’autre. Cette proximité allait me manquer.
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C’était le jour J. Nous avions prévu de partir le même jour comme ça, la séparation allait être moins dure, même si nous allions pleurer. J’avais déposé ma valise depuis maintenant plusieurs heures. Dans quelques prochaines heures, mon avion allait décoller même si le sien partait en premier.
Un stress sans que je sache pourquoi, m’empêchais de respirer. J’ai dû m’assoir sur une chaise. J’entendis un rire qui ne m’était pas inconnu. C’était Jesse. Il rigolait avec Kentaro et Juri qui venaient nous saluer. Jesse les avaient invités chez lui. Il voulait leur parler d’un truc secret. J’en étais presque jaloux. Ça me poignardait le cœur. Pourquoi ne m’en parlait-il pas ? Qui considérait-il déjà comme son meilleur ami ? Ces deux questions raisonnaient dans ma tête.
Je le regrette… J’aurai dû me calmer et aller le voir.
Nous n’apprenons que pas nos bêtises ce qui est fort dommage.
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Il m’a sauté dans les bras en me promettant de nous revoir quoiqu’il puisse arriver. J’ai acquiescé et l’ai laissé partir. J’avais eu tellement mal au cœur.
Nos avions n’ont jamais atterri…
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Nous nous sommes revus un an plus tard quand je suis revenu au Japon.
Je n’avais pas réussi à passer la première année de faculté de médecine. Le visage de Jesse envahissait mes pensées. Ce jour-là, il pleuvait. Je ne me suis pas arrêté à l’arrêt de bus habituel, celui en face du jardin public. Je voulais aller à l’Hôpital. La rancœur me faisait mal au cœur.
J’ai demandé à l’accueil le numéro d’une chambre. J’ai dû ouvrir la porte même si les larmes me piquaient les yeux. Je me détestais de ne pas être venu avant. Je me disais son meilleur ami. Je l’ai abandonné sur le lit dans cette pièce blanche. C’était bien plus cruel que ce qu’il m’avait fait quand nous étions petits.
Quelques fils étaient branchés sur son corps. Je me suis rapproché de Jesse. J’ai passé ma main sur ses lèvres. Il m’a regardé puis m’a souri. Ses yeux rieurs brillaient à la lumière du lampadaire. Les miens pleuraient de chaudes larmes. J’avais craqué.
Son décollage s’est bien passé. Des terroristes étaient ses « camarades » de voyages. L’avion est redescendu aussi vite qu’il était parti. En bref, il s’est scratché. Il y avait de nombreux morts et blessés. Jesse a vécu une catastrophe qui lui a détruit son existence. Et dire qu’à ce moment-là, je devais discuter avec le duo Kentaro/Juri.
- Hokku, don’t cry.
Jesse m’a fait signe de m’assoir. J’étais son objet. J’étais capable de faire tout ce qu’il pouvait me demander de faire, quitte à me jeter par la fenêtre.
- Tu es mignon, mais je me sens terriblement mal d’avoir pu t’abandonner autant de temps.
J’eus envie de continuer mon monologue, mais je ne pus réussir. Les pleurs étaient revenus en force. Heureusement que Kentaro et Juri m’ont prévenu du réveil de Jesse. Ils ont été les seuls à me prévenir de son état de santé. Je ne pouvais que les remercier. Maintenant que j’y repensais, ils ont dû le soutenir énormément.
Je regardai un peu plus la pièce, ou plutôt sa chambre. Un vase était posé sur le rebord de la fenêtre. À vue d’œil, je pouvais voir des nombreux papiers pliés. Mais, de qui ?
- Akanishi-sempai, Koki-chan, nos parents et le duo de comique m’ont écrit de nombreux mots quand j’étais dans le coma. Ils continuent à en écrire quand ils viennent me rendre visite. Je les relis tous les soirs. Ça peut paraître égoïste, mais je n’avais envie que d’une seule chose quand je me suis réveillé. Je voulais juste te voir.
Il était sérieux. Il ne me mentait pas. J’étais tout simplement heureux qu’il me dise ça. Je pris sa main entre la mienne et enlaçai nos doigts.
- J’écrirais moi aussi un mot. Tu m’as tellement manqué. Je ne pensais qu’à toi durant mes cours. Je n’ai même pas été capable de réussir mon année. En fait, seule ta présence me suffit pour vivre. Si tu savais seulement, à quel point je tiens à toi.
- Et voilà, nous pleurons tous les deux à chaudes larmes. Pourquoi la vérité pouvait être aussi triste et… Réel ? Je crus me perdre, quand ses yeux se sont ancrés dans les miens.
- Hokku, tu sais, si je peux te voir et te parler, alors c’est que je suis encore vie. Je t’aime tellement. Je sais que toi aussi, peut-être pas autant que moi et de la même façon, mais nous nous aimons. Je me demandais si… Hokuto ?
Je venais de rougir à cette déclaration. Que voulait-il dire ? Il savait que je l’aimais comme un garçon aime sa copine dans un couple ou… ? Non-non-non. Je ne voulais pas de ça maintenant.
- Je… Il fait chaud, tu ne trouves pas ?
Il haussa les épaules en souriant. Comment un homme même dans un lit d’hôpital pouvait être aussi beau ?
- Si tu le dis. Et donc, tu penses que je peux réussir à marcher de nouveau ? Je veux te refaire des bisous et câlins. Ou d’autres choses…
Ses yeux fixèrent les miens pendant un petit instant avant que nous ne détournions les yeux. Des rougeurs apparaissaient sur nos joues. Avais-je bien entendu ? Autre ? Qu’entendait-il par-là ? J’avais vraiment chaud là.
Je ne savais vraiment pas quoi répondre à ça…
- Je vais voir ça avec les garçons. Je reviens demain. Je t’écrirai un mot demain.
Et voilà comment je venais de fuir mon propre meilleur ami, qui me faisait… Des avances ?!
*~~~~*
Je suis revenu le lendemain et les jours suivants. J’ai demandé à de nombreux docteurs avec l’aide du duo si quelqu’un pouvait s’occuper de Jesse.
Et en fait, j’ai appris qu’un médecin l’avait déjà en « patient ». Il allait sortir dans quelques mois de l’hôpital. Mais ça, tout le monde le savait à part moi. Mes amis étaient des démons.
En ce moment, j’étais dans la chambre de Jesse avec son senpai, Koki, Juri et Kentaro. Jesse réapprenait à marcher. Ah et, le jour où je suis venu lui rendre visite, ce n’était pas des vrais fils. C’était un montage du duo. Tout ça, c’était pour me faire flipper. Ça devait être aussi une sorte de vengeance de ma non-visite.
- Ne fais pas la tête Hokuto, nous t’avons juste un peu menti, dit Kentaro fier de sa bêtise.
- Et puis, ça va surement vous aider à vous déclarer l’un à l’autre. Vous vous aimez, ça se voit dans vos regards depuis que vous vous connaissez, répliqua Juri.
- Au pire, si tu ne sais pas comment faire, tu lui sautes dessus et tu le baises jusqu’à ne plus avoir d’énergie.
Ça, c’était Akanishi-senpai, dans toute sa splendeur. Koki plaqua sa main sur la bouche de son ami. Kentaro et Juri éclatèrent de rire. Et moi, je rougissais. Je les haïssais.
Jesse revint dans la chambre avec l’aide du docteur. Ni une, ni deux, il se colla contre moi. C’était normal. Dès qu’il était debout, il me faisait des nombreux de câlins et bisous. J’en étais particulièrement heureux.
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Quelques années plus tard, Jesse était dans ce magasin à faire rire les clients et à les aide r à choisir leurs produits. Il était heureux et épanoui quand il rentrait à notre appartement le soir, puisque nous vivions ensemble.
Ensemble, avec l’aide de nos amis, nous avons mis deux ans à faire en sorte que Jesse redevienne quelqu’un d’utile pour la société.
Enfin de compte, je suis devenu professeur de science et vie de la terre. Je vis très bien ma vie puisque je pouvais voir Jesse assez souvent. Chaque soir et week-end quand nous ne sortons pas avec notre duo favori, nous nous regardons des dessins animés et drama dans le lit ou sur le canapé. Nous devons passer pour un couple. Car au fond, c’est ce que nous étions.
Un matin, je me suis réveillé seul dans le lit. Je vis un papier posé au milieu de son oreiller. Intrigué, je le lus.
« Sois heureux et continue de profiter de la vie. Grâce à toi, je suis devenu quelqu’un.
Je pars en Californie avec Akanishi-senpai pour agrandir la clientèle du magasin afin qu’elle devienne mondiale. Il veut devenir le PDG. Ce serait génial. Et donc, pour te garder la surprise, je ne t’ai rien dit.
Je t’en supplie… Ne trouve pas l’amour. Tu m’appartiens à moi seul. Je t’aime et je pourrais te le dire autant que tu le veuilles. Attends-moi et reste seul. C’est cruel, mais tu es à moi et je suis à toi.
Je reviens dans quatre semaines. Continue de sourire et de rire, je t’aime tellement.
Ton Jesse qui t’aime. I love my Hokku-chan.
P.S : N’oublie pas ! 11 heures à l’aéroport dans 4 semaines. I love you ! »
Il m’aimait. Oh ça oui, je ne pouvais pas l’oublier cette déclaration.
Ce jour-là, il était debout et portait fièrement son sac en sortant de l’hôpital. Je l’attendais en compagnie de Juri et Kentaro. Jesse a couru vers moi et m’a sauté dans les bras. Il a pris mon visage entre ses mains, l’a caressé du bout de ses pouces et m’a embrassé avec passion. Nous nous sommes soufflés des « I love you » en nous bisoutant sur la bouche pendant de nombreuses minutes.
Le duo Kenta/Juri en avait profité pour eux aussi s’embrasser. Je n’ai pas du tout été surpris lorsqu’ils m’ont dit qu’ils formaient un couple. Les meilleurs amis deviennent inséparables à ne plus savoir comment se séparer.
En tout cas, embrasser son ancien meilleur ami avant d’aller travailler, dormir ensemble, se câliner… C’étaient des habitudes d’un couple mignon.
Comme prévus, nous nous sommes revus quatre semaines plus tard. Je suis venu le chercher à l’aéroport. Nous nous sommes serrés dans les bras pendant dix bonnes minutes en nous chuchotant des « Aishiteru » avant de nous embrasser. Il m’avait manqué.
Un soir au lit pendant que nous regardions Bad Boys J, je lui aie de nouveau confessé mon amour.
- Ça fait des années que nous nous connaissons. Je ne te remercierais jamais assez d’être venu me voir pendant que je t’observais. Heureusement que tu m’as reconnu. Depuis, ma vie a changé. Tu es quelqu’un en qui j’ai énormément confiance. Ta rencontre et notre amour sont mon bonheur.
J’avais connu la forte amitié, puis l’amour avec la même personne. Sans son retour au Japon, aurais-je vécu autrement ? Bon, de toute façon, je m’en foutais car j’étais franchement/vraiment heureux.
Bonus 1.
Les soirées à 4 avant l’accident Pour la 4ème fois du mois, nous étions tous chez moi. Mes parents étaient partis en vadrouille voir des amis. Ce qui pouvait être compréhensible, nous étions au mois de janvier et il fallait donner les cadeaux aux petits de la famille. Comme j’en avais strictement rien à foutre de ces cérémonies, je préférais rester chez moi à geeker.
Mais ça, c’était avant que je ne rencontre Jesse et que ma mère ait la fabuleuse idée de l’inviter à dormir pour me tenir compagnie. Bien évidemment, cet imbécile de meilleur ami a accepté. Il a même invité mes amis. « Plus on est de fous, plus on rit », a-t-il dit avant de me faire un énorme câlin pour s’excuser.
Nous étions tous dans ma chambre. Kenta-chan et Jesse jouaient à la Xbox et chantaient des chansons des Arashi et des NEWS. Juri s’enfilait une bouteille d’Ice Tea à lui tout seul. Nous n’avions pas l’âge de boire. Et moi, je les regardais s’amuser.
- J’ai gagné ! Ne cherche pas Kenta-chan, je suis meilleur que toi.
Jesse tira la langue à Kentaro et vint s’assoir à côté de moi en prenant soin de poser sa tête contre mon épaule. Et voilà, je souriais comme un idiot sans vraiment comprendre. Je crus surprendre un regard entre mes deux amis.
- Qu-Quoi ? Vous voulez faire une partie de Mario Kart ?
- Nous voulons nous bourrer la gueule et faire des trucs qu’on n’ose pas faire en étant sobre ! Me cria Juri.
- C’est hors de question ! Quand nous serons plus grands, j’accepterais, répliquais-je.
- Mais moi, je suis majeur !
J’ai juste soupiré à la remarque de Kentaro. Il l’était, oui, mais pas dans sa tête. Pour me prouver qu’il était mature, il nous a proposé de jouer aux petits chevaux. Toute mon estime pour lui venait de tomber bien bas. Enfin de compte, nous avons joué aux cartes par groupes de deux. Avais-je vraiment besoin de préciser que je jouais avec Jesse ?
Vers 2 heures du matin, le sommeil commençait à arriver. Je dormais presque sur l’épaule de Juri pendant que les deux imbéciles jouaient à Wii Sport.
Je n’ai pas vraiment compris pourquoi Jesse s’est retourné, surement pour me dire qu’il gagnait, et a poussé Juri hors du lit. À ce moment, mon corps a suivi le mouvement et s’est étalé sur le reste du lit. Ma tête a heurté le rebord.
- Hé ? Que- Pourquoi ? Demandais-je un peu sonné.
- Nous allons dormir. Je suis crevé, me répondis sèchement Jesse.
J’acquiesçai. Je leur fis signe de s’installer sur le lit deux places. Ils pouvaient dormir à trois. Je n’avais aucune envie qu’un d’entre eux m’embête à vouloir savoir le : qui dormais avec qui. Je me mis en pyjama m’installa donc dans mon lit et me massa le crâne.
- Je dors avec Hokuto ! S’exclama Juri.
- Oh non, je n’ai jamais dormi avec lui, c’est toujours toi ou Jesse, dit Kentaro en gonflant ses joues.
Je soupirai. J’en avais marre de ce genre de disputes. Sans vraiment que je m’y attende, le drap se souleva. Je sentis un corps se coller contre moi et un bras m’entourer la taille. Des soupirs se firent entendre.
- Je dors avec Hokuto, que vous le vouliez ou non.
Mon cœur se mit à battre. Outre Jesse, je ne supportais pas que quelqu’un me colle pour dormir. Mais avec lui, c’était agréable. Je m’endormis facilement après avoir reçu de nombreux bisous sur la joue.
Au fond, j’aimais nos soirées à 4 ou juste celle que je faisais avec Jesse. Elle se terminait toujours bien puisque je dormais avec mon meilleur ami.
2.
Les soirées à 4 après l’accident Comme d’habitude, nous nous rejoignons toutes les deux semaines un soir, chez soit le Kenta/Juri ou chez moi et Jesse. Si nous ne faisons pas ça, nous risquons de ne pas se raconter les nouveautés, puisque nous avons tous les 4 une très mauvaise mémoire à part celle des positions que nous utilisons quand nous faisons l’amour avec notre partenaire. J’ai compris, mon esprit déraillait totalement.
Et là, nous nous sommes tous rejoint chez Koki. Ce dernier est parti en Californie chez Jin. Il n’aimait pas laisser son appartement sans surveillance. Mon ami devait donc la garder pendant son absence de 6 semaines. Si ça ce n’était pas de la chance.
J’arrivai donc avec Jesse. Nous nous sommes posés sur le canapé et avons regardé la télévision pendant que les deux autres faisaient leur affaire dans la chambre d’ami. J’étais un peu gêné d’entendre tous ces bruits.
- Ça fait longtemps que nous n’avons pas-
- Tais-toi Jesse. Tu sais quoi, allons faire à manger, répliquais-je le rouge aux joues.
Nous n’avons rien fait pendant 3 semaines et je m’en fichais un peu. Nous étions heureux et pas vraiment en manque au début. C’était vrai que, ça me manquait ce genre d’attraction. Je l’ai donc trainé dans la cuisine. Il s’est mis aux fourneaux. Il était le cuisiner, j’étais son assistant ce qui ne changeait pas de d’habitude.
Après 30 minutes de cuisines, le repas était prêt. Nos deux amis sont descendus le sourire aux lèvres. Aucun des deux ne s’est excusé de ce retard dû à une ou plusieurs parties de jambes en l’air habituelles. Ils se sont assis sur les chaises et nous ont servi à boire. Les bouteilles sont très vite parties. Nous avons fait de nombreux mélanges pour tester de nombreux cocktails et essayer d’en améliorer d’autres. De plus, ils passaient très bien avec le repas Français que nous avaient concocté Jesse.
La nuit venue, nous nous sommes allongés dans le sofa à nous regarder un film d’horreur, collé à notre chéri respectif. Au programme, c’était : massacre à la tronçonneuse. Je flippais tellement que j’ai serré le bras de Jesse en me cachant sous un des coussins rose bonbon du canapé.
Le film était enfin fini. Je lâchais le bras de mon petit ami. Il me prit dans ses bras afin de me rassurer. Juri fit pareil avec Kentaro. Nous étions tous les deux des trouillards.
Après ça, nous avons joué aux cartes en buvant nos cocktails favoris. Car bien sûr, ce n’étaient pas des boissons alcoolisées. Se bourrer la gueule n’était pas nos priorités quand nous étions ensemble. Nous préférions nous amuser.
- Jesse, j’avais oublié cette histoire. Comment ça se passe le magasin où tu bosses ? Demanda Kentaro après avoir posé ses dernières cartes.
Oh, mais ça datait cette histoire ! Je m’en rappelai encore de la soirée que nous avions faites quelques jours après son retour avec Jin et ces deux amis, Tomo et Ryo. Je n’avais plus aucun respect pour ces trois-là après ce que j’avais vu et entendu : Partouz à 3, et autres choses…
- Akanishi-san est mon patron ! Il a viré l’ancien. Ses potes Yamashita-san et Nishikido-san sont mes collaborateurs. Nos clients viennent du monde entier ! Et donc, l’affaire fonctionne très bien !
La discussion a donc été la réussite de la société où nous travaillons. Je n’ai pas eu grand-chose à dire.
Une école fonctionnait normalement toujours bien. Juri travaillait dans une boulangerie en tant que pâtissier, ça se passait bien. Il avait totalement changé de voie. Et Kentaro était un journaliste, il était fort content d’avoir rejoint cette entreprise reconnut mondialement. Nous réussissons bien notre vie même si seul Jesse était resté dans sa voie de départ.
La fatigue se faisait sentir. Je proposai à Jesse de rentrer. Nous ne dormions plus avec l’autre couple. Nous avons maintenant notre vie privée. Il n’y avait que ça de changer dans notre amitié.
- Nous nous voyons dans deux semaines, alors ? Demandais-je.
- Ce sera chez vous. Ne Juri, on essaiera le sofa, il a l’air confortable, répliqua Kentaro.
- Oh que non ! Nous allons y passer avant.
Je remerciai intérieurement mon petit ami pour son intervention qui me fit rougir. Bon eh bien, je savais ce que nous allions faire ce soir en rentrant. Ça devait être ça la vie à deux, convenir aux besoins de l’autre à condition que cela ne le gêne pas.