Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Live Together Jeu 5 Jan - 2:33 | |
| Voici un Os Ohmiyaesque (vive les mots inventés ) qui m'a pris plusieurs mois à cause d'un manque fréquent d'inspiration ^^" Mais après une grande révélation soudaine et une nuit passée devant mon clavier d'ordinateur, j'ai finalement réussi à le boucler J'espère qu'il vous plaira ^^ dozo ! - Spoiler:
Juin 1983
Satoshi-kun marchait en tenant fermement la main de sa mère dans ce couloir où défilaient des hommes et des femmes en blouses blanches. Sa grande sœur, Mika, sautillait joyeusement autour de ses parents. On l’avait emmené dans cet endroit étrange avec pour seule explications que Kazuko-san, une amie de sa mère « venait d’avoir un bébé ». Il ne comprenait pas ce que cela voulait dire. Il n’avait pas encore 3 ans, il n’allait pas encore à l’école et passait le plus clair de son temps avec sa mère à la maison. Régulièrement, Kazuko-san venait à la maison prendre un thé et discuter avec sa mère. Il l’aimait bien, à chaque fois qu’elle venait, elle lui faisait un gros bisou et cela lui laissait une marque de rouge à lèvre sur la joue. Parfois, elle apportait un gâteau et lui donnait toujours une fine tranche en plus lorsque sa mère ne regardait pas. Un jour, il s’en souvenait très bien, elle était venue avec un grand sourire et avait discuté pendant des heures avec sa mère. Longtemps après, elle était revenue avec un gros ventre, peut-être qu’elle avait mangé trop de gâteau parce qu’elle est restée ainsi. Et maintenant, voilà qu’elle « venait d’avoir un bébé ». Est-ce que c’était quelque chose de grave ? Pourquoi y avait-il autant de docteurs ici ? Son père ouvrit une porte et Satoshi put voir Kazuko-san assise dans un lit en train de regarder dans la direction opposée, la main posée sur quelque chose à sa hauteur. Ils s’avancèrent et elle le regarda avec l’un de ces grands sourires qu’il aimait tant. Dans un fauteuil un peu plus loin, se trouvait Natsumi, la grande fille de Kazuko-san. Mina et elle se rejoignirent et s’approchèrent de la chose à côté du lit.
- Satoshi-kun ? Tu veux voir le bébé ? demanda-t-elle.
Enfin, il allait savoir ce que c’était ce « bébé ». Il ne répondit rien et son père le souleva pour qu’il voie enfin ce qui se trouvait près de l’amie de sa mère. Il constata qu’il s’agissait d’un lit plus petit et transparent. Dedans reposait une petite personne, plus petite que lui et étrangement fascinante. Il n’avait jamais rien vu de tel et décida qu’il allait la protéger. Tandis qu’il observait ce joli poupon aux joues roses, les adultes rirent à voix basse.
- Il s’appelle Kazunari, Satoshi-kun. C’est un petit garçon, comme toi. Je suis sûre que vous serez de bons amis. Dit Kazuko-san.
« Ami » ? Alors ce « bébé » était aussi un « ami » ? Il ne comprenait plus rien. Mais le mot « Kazunari » Sonnait tellement bien dans son esprit que cela renforça l’idée qu’il fallait qu’il le protège pour le reste de sa vie.
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Juillet 1988
Ninomiya-san faisait la vaisselle en chantonnant dans la cuisine cette après-midi-là. Elle interrompit son geste et jeta un œil par la fenêtre. Il faisait beau en ce début d’été et une légère brise tiède se faufilait à travers la maison par la porte ouverte de la terrasse, faisant tinter le carillon accroché au plafond. Un soupir résonna alors dans la pièce adjacente. La jeune femme au foyer abandonna sa tâche et jeta un œil dans le salon où son petit garçon de 5 ans était allongé sur le ventre. Elle s’approcha de lui et s’accroupit avant de lui caresser la tête affectueusement.
- Qu’est-ce qu’il y a mon chéri ? - Toshi est en retard… - Kazu, laisse le temps à Satoshi-kun de rentrer de l’école - Il a promis de venir jouer au catchball avec moi…
Kazuko-san s’assit sur les tatamis et prit son fils sur ses genoux, faisant d’abord face à sa petite bouille boudeuse si adorable.
- Je suis sûre qu’il va venir, il tient toujours les promesses qu’il te fait. - Mou…gémit-il. - Comment ça « mou » ? C’est plutôt moi qui devrais soupirer avec un petit garçon aussi impatient que toi ! rit-elle.
Son fils rit avec elle jusqu’au moment où la sonnette de la porte d’entrée retentisse et qu’il abandonne délibérément sa mère qui se laissa tomber sur le sol. Kazunari courut dans l’entrée et ouvrit la porte à la volée.
Son ami se trouvait derrière celle-ci.
- Salut Kaz… - Toshiiii !!! cria le plus jeune en se jetant dans les bras de son meilleur ami. - Oui, moi aussi je suis content de te voir mais tu me sers trop fort, j’étouffe…
Le petit garçon déserra son étreinte et recula.
- Gomen ne…entre ! on va aller dans le jardin !
Kazunari emmena son ami à travers la maison en le tirant par la main. Il s’arrêta au salon, enjamba sa mère, attrapa deux gants de base-ball sur la table basse et repartit vers son ami. Celui-ci fixait la silhouette allongée sur le sol.
- Kazuko-san, daijoubu ? - Ah, Satoshi-kun, bonjour ! sourit-elle en se tournant vers le jeune garçon. - Konnichiwa. Répondit-il en s’inclinant. - Kaa-chan, on va dans le jardin ! - Amusez-vous bien !
Le plus jeune attrapa de nouveau son ami par le bras et le tira vers l’arrière de la maison. Une fois dans le jardin, ils enfilèrent leur gant et commencèrent à se lancer la balle gentiment.
- Ano ne ? Dit le petit garçon, j’ai cru que tu m’avais oublié Satoshi-kun. - Jamais je ne t’oublierais Nino-chan. - Tu faisais quoi alors ? - Rien. Je suis revenu de l’école et je suis venu jouer avec toi. - T’es lent ! - Tu m’as vraiment attendu. - Ben oui. T’es mon meilleur copain Satoshi-kun.
Nino lança la balle de toutes ses forces et Satoshi la rattrapa de justesse. Il lui sourit.
- Toi aussi t’es mon meilleur copain Nino-chan.
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Décembre 1993
Il faisait froid et la neige ne cessait de tomber en cette veille de Noël. Pourtant, ne se préoccupant pas du froid glacial, Satoshi courait à en perdre haleine, son bonnet lui tombant sans cesse sur les yeux. Il n’en avait rien à faire, il fallait qu’il le retrouve et vite.
En arrivant chez son ami pour simplement lui souhaiter un bon réveillon avec sa famille, il avait trouvé sa sœur aînée en pleurs dans les bras de sa mère. Il n’avait jamais vu cette dernière dans un tel état, elle qu’il trouvait si belle depuis sa plus tendre enfance et qui paraissait encore jeune pour ses 40 ans avait les yeux rouges et bouffis, ses cheveux n’étaient pas coiffés et sa voix tremblait alors qu’elle rassurait sa fille. Il avait vite compris que quelque chose n’allait pas. Lorsqu’il avait demandé où était Nino, Kazuko-san lui avait tout expliqué et il s’était précipité dehors pour aller le chercher, n’écoutant que son cœur.
Son instinct l’avait alors guidé vers le parc du quartier où ils avaient grandi. Là-bas, ils avaient passé énormément de temps quitte à rentrer en retard pour l’heure du dîner et essuyer les réprimandes de leurs parents. La nuit était tombée depuis un moment, on n’y voyait rien même avec l’aide de l’éclairage public. Il s’arrêta, reprit son souffle quelques minutes et appela son nom en balayant l’espace du regard. Aucune réponse. Il le chercha partout dans l’aire de jeux sans le trouver. Satoshi était à deux doigts d’abandonner et d’aller le chercher ailleurs lorsqu’il entendit un éternuement derrière lui. Il se retourna et son regard se posa sur le toboggan. Il avait oublié qu’une ouverture permettait d’y entrer et dans la pénombre, il ne l’avait pas vue. Il s’approcha se mit à quatre pattes et passa sa tête dans l’ouverture. Son ami était là, recroquevillé sur lui-même, la tête enfoncée dans ses bras encerclant ses genoux. Malgré le noir, il put nettement le voir trembler de froid.
- Kazu-chan… souffla-t-il, incapable de prononcer le moindre mot. - Laisse-moi ! eructa-t-il d’une voix tremblante. - Kazu, je sais pourquoi tu t’es enfui, ta maman m’a dit pour ton père.
Le plus jeune renifla.
- Ils nous a abandonné… - Je sais…tiens, mets-ça, tu vas prendre froid. Dit son ami en déposant sa propre veste sur les épaules de Nino - Il a pas le droit…il a pas le droit de partir juste avant Noël…
Satoshi se rapprocha de lui et s’assit à ses côtés.
- Tu sais, je peux pas arranger les choses entre tes parents mais je suis là pour toi, moi. - … - Ta maman s’inquiète…ne lui donne pas plus de chagrin, rentrons. - Je ne veux pas…je veux que mon papa revienne…
Le plus vieux se serra un peu plus contre lui et le prit dans ses bras.
- Tu dois avoir froid ici, on sera mieux au chaud.
Il sentit son ami hausser les épaules en guise de réponse.
- Tu veux vraiment que ta maman soit triste à cause de toi ? - …non… - Pourtant c’est ce que tu fais. - …
Kazunari trembla soudainement plus fort.
- Kazu…ça ne va pas ? - …j’ai froid…je veux rentrer…
Satoshi se leva et aida son ami à en faire de même mais celui-ci vacilla et manqua de tomber si son ami ne le rattrapait pas.
- Kazu ! Qu’est-ce que tu as ?
Satoshi toucha le front de son ami du bout des doigts, il était brûlant. Il le prit alors sur son dos et se mit en route jusque chez lui.
- C’est malin ! t’as attrapé froid maintenant ! - Gomen…entendit-il son ami murmurer à son oreille. - Ça va…c’est pas entièrement ta faute… - Tu crois que…ma maman sera fâchée ? - Je ne crois pas. Elle sera surtout heureuse de te revoir sain et sauf. Sérieusement qu’est-ce qui t’as pris de rester comme ça dans le froid ? Si t’étais mort de froid j’aurais fais quoi moi ? tu es mon seul ami. - Hontou ? pourtant…t’es un grand du collège…tu devrais avoir des tas d’amis…comme Natsumi nee-chan… - J’ai pas besoin d’un autre ami que toi.
Il y eut un long moment de silence avant qu’un autre murmure ne s’échappe de la bouche de Nino.
- Moi non plus j’ai pas besoin d’un autre ami que toi…
À ce moment, malgré la neige et le froid, le cœur de l’adolescent se réchauffa instantanément. Il sourit.
- Baka…dit-il tout bas pour que son ami ne l’entende pas.
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Janvier 1998
- Oi…Satoshi, quand est-ce que t-as fini ? je dois pisser !
Le plus vieux jeta un œil à son ami par-dessus son carnet de dessin et rit silencieusement avant de se reconcentrer sur son oeuvre.
- Patience Kazu-chan, j’ai bientôt fini.
Nino leva les yeux au ciel et reprit sa partie de jeux vidéos.
- Rappelle-moi pourquoi j’ai accepté de te servir de modèle ? - Parce que tu es mon meilleur ami et que j’ai choisi de dessiner des scènes du quotidien pour le concours d’entrée à mon école d’art. - Tu savais pas être doué en calligraphie ?! - Terminé ! annonça fièrement le plus âgé.
Aussitôt, Nino lâcha sa console et courut jusqu’aux toilettes. Satoshi entendit nettement la porte claquer et il sourit. L’adolescent jeta un œil à son dessin et y apporta quelques retouches mineures. Quelques minutes plus tard, son ami revint dans sa chambre.
- Alors ? je peux voir ?
Satoshi lui montra sa feuille. Nino resta sans voix, comme toujours, devant le talent de son meilleur ami.
- Wow ! je suis vraiment impressionné, on dirait que je suis encore plus beau gosse sur tes dessins !
Le plus vieux leva les yeux au ciel.
- Sérieusement, si le jury du concours ne te prend pas dans cette école, j’irai tous les tabasser dans la minute !
- Si je comprends bien, ça te plaît ? - Bien sûr que ça me plaît ! tout me plaît en toi Satoshi… - Ah oui ? fit-il avec un sourire taquin sur le visage.
Nino prit soudain une teinte rouge vive.
- Enfin, je veux dire…Si je pouvais être aussi patient que toi, aussi poli que toi et aussi doué que toi en dessin… - Ça va, j’ai compris, je te fais marcher Kazu-chan. - Mou…gémit Kazunari.
Il jeta un œil à sa montre et constata qu’il allait être en retard pour pre=éparer le dîner chez lui.
- Raaah…à cause de toi, je vais être en retard pour préparer le dîner, tu sais comment sont ma mère et ma sœur ? de vraies furies quand elles ont faim. - On se voit demain ? demanda Satoshi - J’ai un exposé à préparer alors…je t’appelle d’accord ?
Nino remballa ses affaires précipitamment et quitta la pièce presque en courant. Une fois dans la rue, il souffla un bon coup avant de marcher en direction de chez lui. Pourquoi fallait-il que son cœur batte la chamade ainsi à chaque fois qu’il passait du temps avec Satoshi ? C’était un garçon, tout comme lui, il ne pouvait pas tomber amoureux de lui et pourtant…Chaque jour passé sans lui, lui faisait mal au plus profond de son être mais lorsqu’il était avec lui, dès qu’il voyait son visage, son sourire angélique, il perdait ses moyens, il avait des bouffées de chaleur et son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine.
Non, il ne pouvait pas l’aimer ainsi, pour lui, c’était clair et net parce que Satoshi, lui, ne ressentait rien pour lui. Il secoua la tête tout en marchant, chassant l’idée futile qu’il avait peut-être une chance avec son meilleur ami.
*****
Mai 2003
Le cœur d'Ohno se mit à battre la chamade lorsqu'il posa un pied sur le quai de la gare. Le jeune homme posa ses paquets sur le sol et scruta les alentours à la recherche de son meilleur ami. La dernière fois qu'ils s'étaient vus remontait à plus de 5 ans. Il devait avoir changé un peu depuis. Lui-même avait abandonné ses longs cheveux pour les couper cours et les teindre en blond mais pour lui, il n'y avait pas que ça. Peu à peu, l'absence de Nino lui était devenue douloureuse et il ne pensait à rien d'autre que lui à longueur de journée. Bien sûr, ils s'étaient parlé au téléphone plusieurs fois mais ce n'était pas pareil. La douleur ne faisait que croître dans son cœur et il avait fini par comprendre qu'il devait être tout bonnement amoureux de Nino. D'abord cela lui avait paru stupide, il le connaissait simplement depuis sa naissance et ils avaient passé toute leur vie ensemble. Mais plus le temps passait, plus il se disait qu'il fallait bien se rendre à l'évidence: il l'aimait. Pas juste comme un ami, pas juste comme un frère, il l'aimait de cet amour qui vous consume de l'intérieur, celui qui vous empêche de dormir, de manger et de penser à autre chose qu'à l'être cher. Mais il y avait une autre évidence: Son ami, lui, ne l'aimait pas de cette façon. Et pour cause, Nino avait une petite amie depuis 3 ans. Il avait alors enfoui ses sentiments pour le plus jeune au plus profond de lui, se promettant de ne jamais les faire sortir de peur de briser leur amitié fusionnelle. Il tourna la tête de tous côtés pour la énième fois et l'aperçut enfin qui lui faisait signe assis sur un banc. Il sourit en coin et saisit ses valises pour s'approcher de lui. "Nino tout craché." Songea-t-il.
- Yo Satoshi! Fit-il d'un air enjoué en bondissant sur ses pieds. - Yo! Répondit-il sur le même ton. - Tu t'es coupé les cheveux...dit-il en changeant soudainement d'humeur. - Hum. Je ne te l'avais pas dit? - Non. - Gomen ne... - Bah...mis à part la couleur, ça te va bien. Allez, en route.
Ah oui, il avait oublié un détail. Ils devaient passer la nuit ensemble chez Nino. Voilà qui compliquait les choses puisqu'ils ne s'étaient jamais retrouvés aussi proches pendant toute une soirée depuis des années. De toute façon, il n'avait pas le choix. Une promesse est une promesse, surtout faite à son meilleur ami. Ils se mirent donc en route dans la voiture du plus jeune et arrivèrent chez lui quelques dizaines de minutes plus tard.
- T'as faim? Je vais commander des pizzas, t'as qu'à...prendre un bain pour te reposer un peu du voyage. Dit Nino, la voix un peu hésitante en refermant la porte de son appartement. - Je...c'est gentil. - C'est par là.
Le jeune homme lui indiquait une porte vers la gauche.
- Arigatou. Fit Ohno en se dirigeant vers la salle de bain.
Son ami le rattrapa alors brusquement par le poignet, ce qui eut pour effet d'accélérer ses battements de cœur. Lentement, il se retourna pour lui faire face et fut alors violemment plaqué contre le mur avant qu'une bouche ne se colle à la sienne et l'envahisse avec passion. C'était doux et extrêmement agréable et une petite voix dans sa tête criait victoire alors qu'il comprenait petit à petit ce qui lui arrivait. Son cadet le relâcha doucement.
- Je...je...comment? - Désolé Satoshi. Je...je te laisse...oublie...Fit-il, le visage honteux en voulant s'en aller dans l'autre pièce.
Cette fois, ce fut lui qui le retint et qui lui rendit son baiser avec encore plus de passion si cela fut possible.
- Je t'aime Satoshi, je t'aime à la folie! Tu m'as tellement manqué! Dit Nino en serrant son aîné dans ses bras. - Je t'aime aussi Kazu. Mais je croyais que...enfin, tu as une copine... - Elle n'a jamais existé, je disais ça parce que je refusais de voir la vérité en face, il n'y a que toi que j'aime, je pensais que c'était toi qui ne m'aimais pas. - On fait une belle paire d'imbéciles. - Tu l'as dit.
Ils éclatèrent de rire tout en restant serrés l'un contre l'autre.
- Depuis quand? Demanda. Ohno. - Quelques mois avant que tu ne partes. - Je n'ai compris qu'il y a 3 ans que j'étais amoureux de toi. - Toujours aussi lent... - Oi!
Nino ricana et embrassa à nouveau son amant pour sceller leur union.
*****
Août 2008
- Satoshi, chéri, tu sais que je t’aime ? - Hmm…Marmonna le jeune homme affalé sur le canapé depuis plusieurs dizaines de minutes.
Son compagnon soupira et lui flanqua un coup de genou dans la cuisse auquel il ne manifesta qu’un autre grognement entre ses dents.
- Oi ! Lève-toi ! on n’a pas fini je te rappelle ! Les déménageurs vont arriver demain et on n’aura pas emballé la moitié de nos affaires. - Trop…chaud…marmonna le plus vieux. - Donc t’es en train de me dire que je dois faire tous les cartons tout seul ? - Hmmm…s’il te plaît…
Nino leva un sourcil inquisiteur et attrapa un des pieds de son amant avant de le tirer violemment hors du canapé. Celui-ci s’écrasa parterre dans un bruit sourd et poussa un léger cri de douleur.
- Aïe ! tu m’as fait mal, Kazu ! - C’était le but. Non mais où tu te crois ? C’est de notre appartement qu’il s’agit alors tu prends ces cartons qui sont là et tu les remplis, merci. Moi, je vais ranger ce qu’il y a dans la chambre. Dit Nino en se rendant dans le couloir.
Il revint cependant en arrière et fit les gros yeux au dessinateur.
- Si quand je reviens, je te trouve à jouer avec ton fichu matériel de pêche, je fais la grève du sexe pendant un mois !
Satoshi se contenta de rire devant l’air autoritaire de son compagnon.
- Un mois ? tu tiendras jamais ! - Ne me teste pas vieil homme ! Tu ne sais pas de quoi je suis capable !
Le gamer quitta la pièce pour de bon.
- Je t’aime quand tu t’énerve Kaz’ ! ça te rend encore plus sexy ! - La ferme !
Néanmoins, lorsqu’il eut passé la porte du salon. Kazunari esquissa un léger sourire. Son amant pouvait être aussi énervant qu’il le voulait, il arriverait toujours à le faire rire malgré tout. Il pénétra dans leur chambre et emballa soigneusement tout ce qui s’y trouvait. Son compagnon, lui, tint sa promesse si bien qu’à la fin de la journée, le plus jeune ferma le dernier carton, le rangea avec les autres et s’assit contre l’un des murs du salon, près du pêcheur. Ils contemplèrent la pièce en silence un instant.
- Ça paraît grand hein ? Fit le plus vieux. - Hum, mais le nouvel appartement l’est encore plus, beaucoup plus…
Le ton de Kazunari s’était fait plus bas en prononçant ces deux derniers mots.
- Ça ne va pas, Kazu ? - Je me disais juste que…toi et moi, on se sentirait peut-être un peu seuls dans un si grand appartement… - Mais non, voyons. On en profitera encore mieux, c’est tout.
Satoshi l’entoura de son bras gauche et le rapprocha de lui avant de baiser sa tempe. Mais le visage de son amant demeurait triste.
- Satoshi…on est ensemble depuis 5 ans, ne ? - Hum. - Nos deux carrières se portent bien, on vient d’acheter un plus grand appart avec une deuxième chambre…Je me disais qu’on pourrait passer à l’étape suivante et… - Et ? - Satoshi…je crois que…Je crois que je veux un enfant.
Son compagnon le regarda d’abord d’un drôle d’air et le gamer se demanda s’il n’allait pas faire une blague de type : « Tu comptes te faire greffer un utérus ? » ou même le rejeter. À la place, le dessinateur lui fit son plus beau sourire en passant une main dans ses cheveux.
- Moi aussi je voudrais avoir un enfant, surtout si c’est avec toi que je l’élève. - Vraiment ? - Hum, vraiment.
Kazunari esquissa un large sourire avant de se jeter sur son amant pour l’ensevelir de baisers et profiter une dernière fois de leur appartement comme il se doit.
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Février 2013
Satoshi, en attendant que son compagnon ait terminé, passait son temps à faire des grimaces plus stupides et ridicules les unes que les autres.
- Satoshi… le gronda gentiment Kazunari qui revenait avec une petite assiette pleine de sa préparation. Si elle rigole trop, elle ne mangera pas, tu le sais. - Sumimaseeen ! fit-il en caressant la joue rebondie de sa fille.
Son amant leva les yeux au ciel et s’assit à table, juste à côté de la chaise haute où était déjà installé le bébé de 8 mois.
- Allez Mayumi, c’est l’heure d’avaler la délicieuse purée de carotte de papa Kazu, ne ?
Satoshi observa sa moitié imiter l’avion et user de toutes sortes de stratagèmes pour faire manger leur fille. Il le trouva radieux, sublime, comme chaque jour depuis qu’ils avaient adopté Mayumi 7 mois et demi plus tôt. Elle était très jeune à ce moment-là, à peine deux semaines. Ses véritables parents étaient des lycéens qui ne pouvaient pas assumer un enfant et qui l’avaient confiée à une institution dès sa naissance, pour son bien et le plus grand bonheur de ses deux papas. Cela faisait environ 4 ans qu’ils avaient pris contact avec l’agence d’adoption et ils désespéraient d’avoir un enfant un jour. Puis la chance leur a souri et l’agence les a appelés pour leur parler de la petite.
Après le repas de Mayumi, Kazunari s’empara d’elle et la souleva de sa chaise pour aller s’installer sur le canapé. Satoshi les rejoignit et regarda les deux amours de sa vie s’amuser. Installée à plat ventre sur le torse de son père, la petite riait à gorge déployée devant celui-ci qui se cachait derrière ses mains puis réapparaissait la minute suivante. Kazunari embrassa la petite joue potelée du bébé et la souleva dans les airs en s’exclamant que la petite s’envolait loin de lui dans le ciel. Il la ramena près de lui en riant et se redressa avant de la passer à Satoshi.
- Papa Toshi, fais-moi un gros câlin dont tu as le secret. Dit son compagnon en imitant le bébé. - Yosh ! viens par ici, jeune demoiselle.
Le jeune homme serra Mayumi dans ses bras, embrassa son front et l’installa ensuite sur ses genoux pour la regarder en souriant tendrement à cette petite fille qui chaque jour leur apportait un peu plus de bonheur. Celle-ci s’intéressa davantage aux boutons de la chemise de Satoshi qu’elle agrippait maladroitement, mais avec une sacrée poigne, avant de tirer dessus de toutes ses forces.
- Mayu-chan, tu deviens comme Papa Kazu, tu ne penses qu’à déshabiller Papa Toshi. Rit-il. - Ne dis pas ça devant elle ! Le gronda Kazunari qui cachait mal son rire et la teinte écarlate de ses joues. - Elle est trop petite pour comprendre, Kazu-chan, relax.
La petite lâcha sa chemise tout doucement. Ses paupières, de même que sa petite tête semblaient s’alourdir, si bien qu’en quelques minutes, elle s’endormit, la tête posée contre la poitrine de Satoshi.
- Je crois que quelqu’un a besoin d’une sieste. Murmura Kazunari en caressant délicatement la tête de sa fille.
Satoshi se leva tout doucement et se dirigea vers la chambre du bébé, son amant sur les talons. Il déposa Mayumi dans son lit et la recouvrit à moitié avec sa couverture. Ils la regardèrent dormir tous les deux avec le même sourire attendri sur le visage.
- Je crois qu’elle est la plus belle chose qu’il me soit arrivé dans la vie. Murmura le plus vieux.
Satoshi se tourna ensuite vers son compagnon et ami de toujours avant de l’embrasser tendrement et de le serrer un peu plus contre lui à l’aide de son bras droit qu’il passa autour de sa taille.
- …Avec toi. Je t’aime Kazu. - Je t’aime encore plus Toshi. Répondit son amant en l’embrassant à son tour et posant sa tête sur son épaule. Ma vie est tellement plus belle lorsque tu es là.
Le dessinateur n’en pensait pas moins. Et il remercia le ciel pour la vie qu’il avait vécue auprès de Kazunari ainsi que pour tous les autres merveilleux moments qu’ils allaient encore certainement passer ensemble.
Bye bye | |
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