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| | When he left me... (15/15) | |
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Auteur | Message |
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Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: When he left me... (15/15) Lun 26 Sep - 11:47 | |
| Hello~ Si je suis ici aujourd'hui c'est (comme vous l'aurez deviné) pour partagez une nouvelle fic que je suis en train d'écrire ^^ L'histoire est centrée sur Ohno et...je vous laisse découvrir sinon je vais tous déballer ^^" Bonne lecture~ - Chapitre 1:
Chapitre 1
- Eh ?! - Honnêtement, je crois que c’est mieux comme ça. - Mais explique-moi, au moins ! Tu ne vas pas me quitter sans raison ! Il se tourne vers moi et son sourire mélancolique me brise le cœur en milliers d’éclats. - Adieu, Satoshi. Mes larmes coulent. Et alors qu’il s’éloigne de moi, mon corps entier reste paralysé, m’empêchant de courir pour le rattraper et le supplier de ne pas partir. Mes yeux inondent mon visage et ce qui reste de mon pauvre cœur démoli éclate petit à petit en morceaux pendant que je le regarde s’éloigner de moi un peu plus à chaque pas qu’il fait. Je reprends le contrôle de mes lèvres mais alors que mon cœur meurt d’envie de crier, seul un murmure s’en échappe. - Kazu…
*****
Mon crâne heurte le sol et mon réveille-matin me vrille les tympans à l’aide de sa sonnerie stridente. Le réveil est dur aujourd’hui. Je me redresse et coupe l’objet de mon supplice, me remets sur mes pieds et masse mon dos endoloris par la position dans laquelle je me trouvais. J’ouvre les rideaux de ma chambre et scrute le ciel. Une belle journée s’annonce et je soupire avant de me rendre à la salle de bain en bâillant à m’en décrocher la mâchoire.
Mon nom est Satoshi Ohno, j’ai 32 ans et je suis professeur d’art au lycée. Il y a 6 ans, mon petit-ami m’a quitté et a coupé totalement les ponts avec moi sans même m’en donner la raison. Cela faisait 4 ans qu’on sortait ensemble. On s’est rencontrés à la fac alors qu’il venait d’y entrer et par le plus grand des hasards, c’est moi qui lui ai servi de guide sur le campus. Bien que nous n’étions pas dans la même filière, nous sommes devenus très proches et sommes tombés amoureux l’un de l’autre. Je l’aimais à un point inimaginable et le souvenir de notre rupture m’est toujours aussi douloureux qu’au moment où je l’ai vécue. Cette scène, je la revis d’ailleurs presque chaque nuit dans mes rêves. La dernière en faisait partie, à mon plus grand malheur.
Une fois douché et habillé, je me rends dans la cuisine et jette un œil à l’horloge. Trop tard pour un café, je le prendrai avant mon premier cours. Je prends mon sac, enfile mes chaussures et ma veste et sors en fermant la porte derrière moi. Lorsque je traverse la cour d’entrée du lycée, quelques élèves me saluent, majoritairement des filles, et je leur rends leur bonjour avec un sourire. Ce n’est pas pour me vanter, mais je suis plutôt fier de dire que j’ai mon petit succès auprès de mes étudiants. Je fais enfin coulisser la porte de la salle des professeurs et salue mes collègues avant d’aller m’installer à mon bureau. Quelques dizaines de secondes plus tard, mon ami, Matsumoto Jun, pénètre dans la salle l’air joyeux et s’assied lui aussi à son bureau situé juste à côté du mien.
- Yo Satoshi ! me lance-t-il. - Ohayo, Jun-kun. Fais-je sans grande motivation. - Oulà…ça va pas fort, on dirait. - J’ai pas encore pris mon café du matin, je suis tombé du lit et j’ai encore fait ce maudit rêve.
Je l’entends claquer de la langue avant de me répondre.
- Tu crois pas qu’il serait temps de passer à autre chose ? ça remonte à quand ? 3 ans ? - Ça fait 6 ans, Jun. - Soit, il serait temps d’aller de l’avant, de rencontrer un autre homme ou même une femme, qui sait ?
Je souris malgré moi et lui file une tape sur le bras. Il rit et je l’imite finalement.
- Je comprends que tu veuilles que je passe à autre chose et que je sois heureux mais j’aimais Kazunari plus que tout et c’était mon seul et unique amour, je ne sais pas si je retomberai amoureux un jour ou si j’en ai envie d’ailleurs. - Tu verras. Un jour, ça viendra.
Il se lève de sa chaise et consulte sa montre.
- Il reste 20 minutes avant la première heure, je te prends un café ? - Si tu veux bien. Lui dis-je avec un sourire.
*****
- Le cours est terminé. Je vous félicite, vos œuvres sont toutes très réussies. À demain.
La cloche sonne et les élèves rangent leurs affaires avant de sortir dans le couloir où se forme déjà un brouhaha monstrueux. Je range mes affaires dans mon sac et me prépare à quitter la classe lorsque mon téléphone se met à sonner. Je décroche en m’installant sur un tabouret habituellement réservé aux élèves.
- Moshi moshi, Ohno desu. - Ohno-kun ? Ici Ninomiya Kazuko, vous vous rappelez ? La mère de Kazunari…
À la mention du nom de mon ancien amant, mon cœur ne fait qu’un tour pour se mettre ensuite à battre fortement dans ma poitrine.
- Hai…répondit-je enfin d’une voix basse. - Pourrait-on…se voir, le plus tôt possible ? - Hai, je viens de terminer ma journée, mais je… - Dans ce cas, il vaudrait mieux que vous veniez tout de suite. - …D’accord…je…j’arrive. - Tu sais toujours où nous vivons ? - Hum. Bien-sûr - Jaa…à tout de suite.
Je raccroche. Mon cœur bat toujours aussi vite. Pourquoi Ninomiya-san veut-elle me voir ? Pourquoi n’est-ce pas Kazunari qui m’appelle directement ? Des tas d’autres questions se bousculent dans ma tête mais rester dans cette classe ne sert à rien, il faut que je me rende chez sa mère. Je me lève du tabouret où j’avais posé mon séant, prend mon sac et sors de l’atelier d’art pour enfin quitter le lycée. Tout au long de mon trajet je ne peux m’empêcher de ressentir une joie et en même temps une angoisse terrible, imaginant le meilleur comme le pire et avant que je ne m’en rende compte, je suis arrivé à destination.
Les lieux n’ont pas changé d’un pouce depuis la dernière fois que je suis venu. Je m’avance dans l’allée et sonne à la porte. La mère de mon ancien amant m’ouvre, vêtue de son tablier et le visage fatigué. Elle non plus n’a pas changé. Elle me fait entrer et alors qu’elle me mène à travers un couloir, la question fatale traverse le barrage de mes lèvres.
- Kazunari…va bien ?
Ninomiya-san me regarde, de l’étonnement, de la peine et sans doute un peu de peur voile son regard à la seconde ou je termine de poser ma question. Cependant, elle ne dit pas un mot. Cela veut-il dire qu’il ne va pas bien ? Ou simplement qu’elle ne sait pas quoi dire ? Je veux savoir, même s’il n’a pas l’intention de se remettre avec moi. Son bonheur et surtout sa santé sont tout ce qui compte à mes yeux. C’est alors que sa mère me fait entrer au salon et que je comprends tout.
Cet autel, ce bâton d’encens qui se consume et embaume la pièce, son portrait encadré de noir… J’ai l’impression de me prendre des immeubles entiers en plein visage, la réalité est bien pire que tout ce que j’avais imaginé sur le chemin pour venir jusqu’ici. Mes genoux s’affaissent sous le poids de mon corps et mes joues se trempent au rythme des larmes qui s’écoulent. Cette fois, c’est bel et bien terminé, je ne le verrai plus jamais.
Soudain, je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne, le visage toujours baigné de larmes et constate que Ninomiya-san s’est agenouillée près de moi et qu’elle pleure également. Ma gorge se noue et m’empêche de prendre la parole. J’arrive tout de même à laisser échapper un mot.
- Comment ?
Elle plonge la main dans la poche de son tablier et en ressort une enveloppe à mon nom. Elle me la tend.
- Il vaut mieux que tu lises ça, il l’a écrite un peu avant sa mort.
J’ouvre l’enveloppe et en sort une feuille de papier presque entièrement noircie. Pas de doute, il s’agit bien de son écriture. Mes mains tremblent, j’hésite à la lire mais il le faut. Ce sont ses derniers mots à mon égard et j’aimerais comprendre. Je sèche d’abord mes larmes et parcours la dernière lettre de Kazunari.
Satoshi,
Si tu lis cette lettre, c’est que je ne suis probablement plus de ce monde. Je comprends que le fait de t’écrire après ce qu’il s’est passé entre nous peut te paraître bizarre mais puisque ma mort approche, il fallait que je t’avoue toute la vérité sur papier tant que j’en suis encore capable.
Tout d’abord, comment vas-tu ? Tu dois être devenu un prof hyper populaire ne ? J’aurais tellement aimé être là pour le constater. Je voudrais que tu sache que rompre avec toi m’a fait énormément de mal et fut sans doute la plus grosse erreur de toute ma vie. Mais j’y ai été forcé…Pas par mes parents comme tu t’en doute mais…Non, il vaut mieux je te le raconte depuis le début.
Il y a 6 ans, environ un mois avant notre rupture, nous nous sommes disputés pour des broutilles toi et moi. J’étais tellement en colère que je suis parti et que je me suis rendu dans un bar. J’ai bu quelques verres et j’ai rencontré une femme du nom de Chiemi. On a beaucoup parlé elle et moi et surtout…beaucoup bu.
Le lendemain, nous nous sommes réveillés dans son lit, sans le moindre vêtement ni doute sur ce que nous avions fait dans notre état d’ébriété avancé. Nous avons décidé de passer à autre chose et d’oublier ce qu’il s’est passé. Toi et moi on s’est réconciliés et je n’ai plus revu Chiemi…Jusqu’à la veille de notre rupture. Ce jour-là, ma mère m’a appelé pour me dire de venir chez elle au plus vite. Ce que j’ai fait. Chiemi était là, avec ses parents. Ils étaient furieux et m’ont fait asseoir avant de jouer carte sur table. Cette nuit-là, elle et moi avions conçu un enfant.
La nouvelle m’est tombée dessus telle une enclume. Les parents de Chiemi refusaient qu’elle avorte, c’est pourquoi j’ai dû l’épouser et par conséquent, te quitter. Ensuite, nous avons emménagé dans un petit appartement. Bien que nous étions mariés, je n’adressais presque jamais la parole à Chiemi, je buvais plus que de raison et j’ai passé les premiers mois de cette nouvelle vie à pleurer à chaque fois que j’étais seul dans l’espoir de me réveiller de ce cauchemar. Je ne me suis jamais pardonné de t’avoir quitté, de t’avoir fait du mal.
En trois ou quatre mois, j’étais devenu une vraie loque et chaque jour, en me regardant dans le miroir, je ne pouvais que constater que les cernes provoqués par le manque de sommeil et les pleurs ne faisaient que s’approfondir et que mes joues se creusaient à force de ne manger que très peu. Mes beaux-parents me sermonnaient sans cesse parce que je n’étais pas un bon mari pour leur fille et que si elle n’était pas enceinte, ils l’auraient convaincue de demander le divorce. Je n’en avais rien à faire, tu étais le seul qui occupait mes pensées.
Un jour, j’ai reçu un coup de fil de l’hôpital au boulot. Chiemi avait été admise en urgence mais je ne comprenais rien de ce que la femme à l’autre bout du fil essayait de m’expliquer, si ce n’est qu’elle était dans un état grave. Je me souviendrai de ce moment jusqu’à la dernière seconde de ma vie. Mon sang s’est glacé en un millième de secondes et mon cœur s’est mis à battre avec force. Je me suis mis immédiatement en route et une fois arrivé, ils m’ont demandé de patienter. Je n’avais jamais voulu ça, et si elle mourrait ? Chiemi aurait été tellement plus heureuse si je ne lui avais pas adressé la parole ce soir-là au bar. J’étais vraiment le pire des enfoirés…
Après des heures, un médecin est sorti de la salle d’opération couvert de sang. J’ai failli tourner de l’œil en imaginant le pire et il ne fit que confirmer mes hypothèses : Ils n’avaient pas pu sauver Chiemi. Étonnament, je n’ai pas versé la moindre larme, j’en étais incapable. Au contraire, je voyais dans sa mort une échappatoire à cette vie dont je n’avais pas voulu. C’était peut-être égoïste et cynique mais je m’apprêtais déjà à ne pas reconnaître l’enfant, le confier à une institution et tout faire pour revenir à tes côtés.
Le médecin m’a ensuite demandé de le suivre. Pensant qu’il voulait me faire signer des papiers, j’ai obéit et il m’a mené jusqu’à une pièce de soins. J’ai paniqué, je ne voulais en aucun cas voir cet enfant et j’ai voulu fuir mais il m’a retenu fermement. Je ne l’en remercierai jamais assez. Il s’est éloigné pour aller prendre quelque chose dans un coin de la pièce et est revenu ensuite le déposer dans mes bras. À partir de là, ce jour fut le plus beau de toute ma vie. J’avais dans les bras la huitième merveille de ce monde, un petit être tout chaud, dormant à poings fermés contre moi. Pendant plusieurs minutes, j’ai eu le sentiment qu’il n’y avait que nous deux au monde, même toi tu n’avais plus la moindre importance quand je regardais ce petit visage si parfait. Mon pauvre cœur brisé s’est réchauffé en quelques secondes, j’ai souri et mes larmes ont enfin coulé à flot. Je ne pouvais pas l’abandonner, plus maintenant. J’ai été rappelé à l’ordre par le médecin qui m’a annoncé que c’était une fille, j’avais une fille et je devais être le plus heureux des hommes.
Depuis, je me suis repris en main et j’ai élevé ma fille du mieux que je pouvais. Ça n’a pas été toujours facile, en particulier parce que les parents de Chiemi m’ont laissé seul avec elle. À l’heure où j’écris cette lettre, je ne les ai jamais revus. Bien sûr, tu me manquais toujours autant mais j’avais bien trop peur de te raconter toute la vérité et que tu me jettes à ton tour, comme je l’avais fait avec toi. Je n’ai par contre jamais manqué une occasion de lui parler de toi, de ce qu’on a vécu et elle m’écoutait toujours avec un large sourire. Elle est mon trésor, ce que j’ai de plus précieux au monde et je pensais sincèrement que nous continuerions à vivre paisiblement jusqu’à la fin.
J’avais tort.
Il y a un an. J’ai été pris de violents maux de tête qui duraient des jours et me faisaient me taper la tête contre les murs dès que la petite ne me regardait pas. Je suis allé voir un médecin et plusieurs examens plus tard, le verdict est tombé. Tumeur au cerveau. Il m’a prescrit un traitement que j’ai pris en secret. Il n’a pas suffi et j’ai terminé à l’hôpital. Ma mère était furieuse que je lui aie caché une chose pareille. J’ai pris un autre traitement qui m’a beaucoup affaibli et la petite ne pouvait venir me voir que derrière la vitre de ma chambre. C’est ce qui me faisait plus mal que la maladie et les traitements mais je devais être fort, pour elle. Plus tard, j’ai été opéré et j’ai enfin vu une lueur d’espoir dans ce tunnel sombre mais cela n’a servi qu’à réduire la tumeur qui était toujours bien présente et qui, peu de temps après, a commencé à grossir encore plus vite. Cette fois, j’ai commencé un autre traitement qui me rendait malade comme un chien. Personne ne peut imaginer cela sans l’avoir vécu. Je n’en pouvais plus, je m’étais toujours accroché pour ma fille mais je n’y arrivais plus. J’ai demandé aux médecins de tout arrêter et de me laisser mourir.
Au moment où j’écris cette lettre, cela fait 3 semaines que je ne prends plus de traitement. Je peux profiter de mes derniers moments presque pleinement. J’aurais aimé que tu sois là mais comment t’expliquer ? Cela fait des années que j’ai renoncé à ça et je ne veux surtout pas que tu me voies dans cet état. On m’administre des antidouleurs pour être « plus à l’aise » comme dit le médecin et lorsque j’ai vraiment trop mal, ils m’endorment parfois jusqu’à quelques jours, ça m’est arrivé il n’y a pas très longtemps.
Il faut que je profite du peu de temps qu’il me reste, ils m’ont dit que quand la maladie aura vraiment avancé, il se peut que je ne sois plus moi-même, que je perde la mémoire et que je me mette à délirer. La petite vient me voir tous les jours à l’hôpital et on passe un maximum de temps ensemble. Lorsque je commencerai à perdre la tête, j’ai demandé à ma mère de simuler ma mort auprès d’elle. Je ne veux pas qu’elle se souvienne de moi ainsi.
Seulement, Satoshi, et c’est là que je voulais en venir, à ma mort, elle n’aura plus personne à part ma mère. Tu vas peut-être refuser, trouver ça dingue ou autre mais…S’il te plaît, adopte-la et prends soin d’elle pour moi. Elle est si petite…Je te le demande en tant que dernière volonté, prends soin de Satoe…
Je t’ai toujours aimé, Satoshi, ne m’oublie jamais…
Kazunari.
Mes larmes se remettent à couler de plus belle. C’était bien pire que tout ce que j’avais imaginé. Kazunari avait été forcé de se marier, avait été malheureux et était mort dans un lit d’hôpital sans que je ne sois à ses côtés. Pourquoi ne m’a-t-il pas appelé pour que je le voie une dernière fois, même dans un état pitoyable ? Savoir que l’amour de ma vie avait eu une fin de vie pareille m’arrache plus le cœur que tout ce que j’ai déjà ressenti jusqu’à ce jour. Ninomiya-san me fait face, elle pleure toujours, elle aussi.
- Je regrette, Satoshi-kun, les parents de cette Chiemi ne nous ont pas laissé le choix, je lui ai dit de te retrouver et de t’expliquer mais il avait bien trop honte de lui pour ça. Si tu l’avais vu après la naissance de Satoe-chan, il était si radieux, jusqu’à…ce fameux jour… - Je lui aurais tout pardonné dans la seconde, Ninomiya-san. - Je sais. Comme les médecins nous l’avaient dit, ses derniers jours ont été très pénibles. Il ne me reconnaissait plus, délirais, n’arrivais plus à s’exprimer correctement et devenait presque violent puis il est tombé dans le coma et le lendemain…il nous a quitté. C’était il y a une semaine.
Elle sèche ses larmes et se reconcentre sur moi.
- Que comptes-tu faire…à propos de Satoe-chan ? - Je ne sais pas… - Tu voudrais la voir ? - Je ne sais pas… - Je comprends que tu sois chamboulé, il vaut mieux que tu prennes le temps d’y réfléchir. Même si tu décides de ne pas la prendre avec toi, ça ne fait rien, je m’occuperai d’elle.
Le silence règne alors dans la pièce. Je n’arrive plus à penser correctement après tout ce que je viens d’apprendre. Le seul qui occupe mon esprit, c’est lui, pas sa fille. Je m’en veux terriblement de ne pas avoir été près de lui à son décès. Plus tard, sa mère me raccompagne à la porte et avant que je ne parte, elle me retiens et me dit encore une chose.
- Satoshi-kun, son corps a déjà été incinéré mais…on lui rend hommage dans deux jours. Je suppose que tu seras là.
Je lui souris faiblement et hoche la tête avant de reprendre ma route à pied jusque chez moi, la tête encore embrumée par tout ce je venais d’apprendre.
Qu'en pensez-vous?
Dernière édition par Nino sama le Lun 22 Jan - 22:43, édité 3 fois | |
| | | magipink26 Sempai
Messages : 199 Date d'inscription : 03/10/2015 Age : 25 Localisation : Vaucluse Emploi/loisirs : Chef de MagiP Fansub Humeur : Toujours tranquille ;)
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Dim 9 Oct - 13:55 | |
| Super ta fic ! mais alors quelle tristesse j'espère que Satoshi va prendre la petite avec lui et qu'il va remonter la pente ^^ continue comme ça ! | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Dim 9 Oct - 19:48 | |
| Oh merci! merci! Je suis contente que ça t'ait plu magipink le chapitre deux est en cours d'écriture mais il devrait arriver avant la fin de la semaine qui vient ^^ à la prochaine | |
| | | MirenaMatsumotoSK Sempai
Messages : 204 Date d'inscription : 21/04/2016 Age : 24 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Ven 14 Oct - 18:11 | |
| OMG c'est direct ! :o Ninoooo T-T Je pensais tellement qu'ils allaient finir par se retrouver, sincèrement je m'attendais clairement pas à ça :o
Enfin, je suppose que Ohno va s'occuper de la petite mais sans Nino ça va être douloureux >w< J'attends la suite ;) | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Ven 14 Oct - 20:56 | |
| Merci ^^ j'essayerai de poster la suite ce week-end Ciao | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Sam 15 Oct - 22:18 | |
| Bonsoir bonsoir! (ou bonjour hein, arrêtons de chicaner sur l'heure à laquelle vous verrez ce message lol) Encore merci pour vos commentaires et je vous souhaite une bonne lecture du second chapitre - Chapitre 2:
Chapitre 2 Une sonnerie me sort de ma torpeur mais pas celle de mon réveil, on est samedi aujourd’hui. J’ouvre les yeux et comprends rapidement qu’il s’agit de la sonnerie de la porte d’entrée. Je me lève péniblement et me dirige vers cette dernière avant de l’ouvrir. Jun se trouve derrière, tout joyeux. - Yo ! fait-il. Tu me laisse entrer ? - Hum… Je m’écarte du chemin et le laisse pénétrer dans mon appartement. Il retire ses chaussures pendant que je referme la porte et nous nous dirigeons ensuite vers la cuisine où je prépare du café. - T’en veux ? Je lui demande en lui montrant le paquet de café soluble. - Bien volontiers. T’as encore l’air déprimé, encore le rêve de ta rupture ? Je me stoppe dans mes gestes alors que mes souvenirs de la veille resurgissent à la vitesse du son. Je me tourne vers mon ami. - Non. Hier, j’ai reçu un coup de fil de la mère de Kazunari et je suis allé chez elle. - Et alors ? tu l’as revu ? J’esquisse un sourire amer avant de répondre. - Non, il est mort il y a une semaine. D’une tumeur au cerveau. Je fais l’impasse sur le mariage et la paternité de Kazunari, il n’a pas besoin d’être au courant. - Je suis désolé. - Ce n’est pas grave, tu ne le connaissais pas de toute façon. J’enclenche la machine à café et patiente pendant que les tasses se remplissent. J’en tends ensuite une à Jun et saisit la mienne avant d’aller m’asseoir en face de lui à table. Nous buvons en silence pendant un petit moment. - Pourquoi tu venais, au juste ? - Comme ça. Dit-il en haussant les épaules. - Je vois, t’es encore venu squatter mon appart, c’est ça ? - J’ai une tonne d’interros à corriger et c’est pas marrant, tout seul chez moi. Je lève les yeux au ciel mais sa puérilité arrive tout de même à m’arracher un sourire. Je le vois sortir une pile de feuilles et un stylo rouge du sac qu’il a apporté avec lui et se mettre à l’œuvre. Jun est professeur de chimie et de biologie. Il a le même âge que Kazunari, un peu plus jeune je crois. On se connait depuis que je travaille au lycée, c’est-à-dire presque 5 ans. En termes d’ancienneté au sein de l’établissement, on peut le considérer comme mon senpai, il y enseignait déjà depuis un an quand je suis arrivé. Avant, je donnais quelques petits cours de dessin par-ci par-là et notamment dans une école primaire mais je dois dire que je suis beaucoup mieux avec ce poste stable au lycée. - Bordel, mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un élève pareil ?! jure Jun, plongé dans ses copies. Je le laisse dans ses corrections pour aller me doucher. Demain, on rend hommage à Kazunari. Je risque fort de voir sa fille, évidemment. Je n’en ai pas plus envie que ça mais je me demande tout de même si elle lui ressemble, si elle a hérité de ses yeux espiègles qui me faisaient tant rêver ou de sa moue adorable à laquelle je ne pouvais résister bien longtemps. Je le verrai bien demain. Comment s’appelle-t-elle déjà ? Ah oui, Satoe. Je souris tristement en réalisant seulement maintenant qu’il a utilisé un dérivé féminin de mon propre prénom pour la nommer et avant que je ne m’en rende compte, des larmes se remettent à couler sur mon visage. C’est bien trop dur de repenser à lui en sachant pertinemment qu’il n’est plus de ce monde. Lorsque je sors de la douche, Jun a presque terminé ses corrections. Au moment où je fais mon apparition dans la pièce, il tourne le regard vers moi et pose son stylo. - Ça va ? T’es resté un paquet de temps sous la douche… - Hum. Daijoubu. Dis-je en m’asseyant sur le canapé. J’allume la télévision et essaye de me concentrer sur le programme diffusé dans l’espoir qu’il ne me pose pas plus de question à ce sujet, je ne suis pas d’humeur pour ça. Heureusement, il ne dit plus rien et mes yeux restent captivés par l’écran. Quelques minutes plus tard, je l’entends qui range ses affaires dans son sac et il vient s’asseoir à côté de moi. - Tu comptes aller à ses funérailles ? - Bien-sûr. Dis-je. - T’as pas peur de voir son mec ? - Je n’ai pas à m’inquiéter de ça, il est mort seul. - Tu vas pas me faire croire qu’il ne s’est pas trouvé un autre petit-ami en 6 ans ? surtout si c’est lui qui t’as plaqué… - Tu ne le connais pas, Jun. - C’était un homme comme un autre… - Arrête… dis-je en sentant la colère monter. - Franchement, je ne vois pas pourquoi t’es resté bloqué sur lui alors qu’il s’est sûrement payé du bon temps toutes ces années… - TAIS-TOI !!! je lui hurle. Il ne sait rien. Il ne le connait pas. Et le fait qu’il se permette d’émettre des hypothèses sur ce que Kazunari a vécu ces 6 dernières années a le don de faire bouillonner le sang dans mes veines. Jun ne dit plus rien et me fixe sans bouger. Je me lève, au bord de la crise. - Tu ne le connais pas et tu ne sais rien de ce qu’il a vécu alors si tu voulais juste de la compagnie pendant que tu corrigeais tes interros, je t’en prie, la porte est par là ! Il ne répond pas et lève les yeux au ciel avant de prendre son sac et de se diriger vers la sortie. - Satoshi-kun, je crois que t’as besoin d’être seul. Je sais que tu tenais beaucoup à lui, je n’aurais pas dû dire ça. Si t’as besoin d’en parler, tu connais mon adresse et mon numéro ne ? Je hoche la tête brièvement sans même le regarder et il s’en va. Ma rage ne décroît pas pour autant. La télé m’exaspère et je l’éteins sans plus attendre avant de me laisser tomber rageusement sur le canapé. Mes pensées profitent alors de ce moment pour projeter le souvenir de Kazunari devant mes yeux. *flashback* Je suis en train de dessiner, assis dans le parc de la fac. Je relève la tête pour bien observer le paysage avant de la rabaisser pour immortaliser la vue sur une page de mon carnet de croquis. Lorsque mes yeux quittent à nouveau le papier, un étudiant plus jeune se tient devant moi, le sourire aux lèvres. Nous nous regardons de longues secondes et il prend enfin la parole. - Konnichiwa ! Tu te rappelles de moi ? tu m’as servi de guide sur le campus il y a trois jours. - Ah…oh…hum. Fais-je en hochant la tête brièvement. Il rit. Ce garçon est vraiment adorable lorsqu’il rit et mon cœur se met à battre plus vite tout d’un coup. - T’as l’air vraiment étourdi. Dit-il. Je tenais à te remercier. T’es étudiant en art c’est ça ? - Hum… - Moi aussi, enfin plutôt en photographie qu’en dessin, je suis loin d’être doué là-dedans. Il désigne un appareil photo plutôt perfectionné suspendu à son cou avant de s’asseoir à côté de moi dans l’herbe. Il me tend sa main. - Ninomiya Kazunari, mais tout le monde m’appelle Nino. Et toi ? - Ohno Satoshi. Dis-je en lui serrant la main. Ledit Nino se penche alors sur ma feuille où mon croquis commence à prendre forme. Son visage s’illumine et il tourne à nouveau le regard vers moi. - T’es vraiment doué…enfin, c’est logique, sinon tu n’aurais pas pu entrer dans cette université. C’est pour un projet de cours ? - Hum non. J’aime bien m’asseoir quelque part et dessiner ce qui m’entoure, ça me détend. Et toi ? tu cherches quelque chose à photographier pour tes cours ? - Non, j’ai trouvé. Dit-il, un petit sourire au coin du visage alors qu’il brandit son appareil photo devant moi et qu’un flash lumineux m’éblouit. Il jette un œil au cliché qu’il vient de prendre et me le montre. Réalisant qu’il vient de me mitrailler, je rougis instantanément et cela ne fait qu’empirer lorsque je vois mon visage hébété sur le petit écran de l’appareil. - T’es pas un mauvais modèle, tu sais ? Mon cœur s’accélère et je bégaye. - Tu…tu crois ? - Hum ! Bon, faut que j’y aille. Il se lève, frotte un peu son pantalon et me regarde à nouveau avant de me lancer un autre de ses sourires ravageurs. - Je pourrais peut-être avoir besoin d’un modèle pour mes photos. Quand viendra le moment, je penserai à toi, Satoshi-kun. Et il s’en va en courant. Me laissant bouche bée, écarlate et le cœur prêt à exploser. *fin du flashback* ***** Vers 17 heures, je me trouve devant la salle réservée par Ninomiya-san pour rendre hommage à son fils. Lorsque j’entre, je signe d’abord le registre de condoléances et vais ensuite m’asseoir à une table, seul. J’observe les alentours. La salle n’est pas grande mais de nombreuses personnes sont présentes. Certaines que je connais, d’autres que je n’ai jamais vues. Certaines pleurent, d’autres non. Ils sont tous attroupés en petits groupes éparpillés dans la salle. Je repère au loin deux amis de fac de mon ancien amant qui discutent avec sa mère, des membres de la famille et des voisins que j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer, des enfants mais aucun qui soit assez jeune pour être sa fille. Je me demande où elle peut être. Non loin de moi se trouve une estrade avec un micro et un portrait de Kazunari sur un présentoir orné de fleurs. Je soupire. Je vois Ninomiya-san quitter les deux anciens camarades de son fils et s’approcher de ladite estrade. Elle prend la parole au micro et invite la foule à s’asseoir aux tables. Elle dit ensuite quelques mots en hommage au défunt avant de proposer à qui le veut de prendre sa place pour s’exprimer. Elle redescend ensuite et, après m’avoir repéré, vient me rejoindre à ma table. - Merci d’être venu, Satoshi-kun. - Je n’aurais manqué cela pour rien au monde. C’était très beau…ce que vous avez dit tout à l’heure. - Merci. J’allais lui demander où pouvait bien être la fille de l’homme de ma vie mais une femme venait de prendre le micro pour parler. D’après ce que j’ai compris, il s’agissait d’une collègue de Kazu. S’en suivit un oncle, un des deux camarades, une cousine et la vieille voisine qui habite à côté de la maison de sa mère. Lorsque celle-ci termine son discours, Ninomiya-san me donne un petit coup de coude alors que j’applaudis. - Pourquoi tu ne dirais pas un mot pour lui, Satoshi-kun ? - Moi ? - Mais oui, je suis sûre que c’est ce qu’il aurait voulu. - Je ne sais pas… - Vas-y. Elle me sourit chaleureusement et sans que je ne m’en rende vraiment compte, je me suis levé et je marche jusqu’à l’estrade, monte les marche et me place devant le micro. La foule d’invités me paraît soudain immense et le trac s’empare de moi. - Bon…bonsoir, je suis Ohno Satoshi… Une boule se forme dans ma gorge. Qu’est-ce que je fais là ? La mère de Kazunari m’encourage avec un petit geste de la main. À ma gauche, le portrait de mon aimé me sourit. Je regarde à nouveau la foule et continue. - Pendant 4 ans, j’ai été le compagnon de Kazunari et je dois dire que cela a été les 4 plus belles années de ma vie. Il avait son caractère mais avant tout, c’était l’homme le plus gentil, généreux et passionné que j’ai connu. Je l’aimais énormément et… À la pensée de notre rupture des larmes me montent aux yeux. Je m’arrête, penche la tête en arrière et tente de les refouler. Sans succès. - Il m’a quitté il y a 6 ans sans me dire pourquoi et ma vie n’a plus été la même mais j’ai appris il y a quelque jours que je n’avais pas été le plus malheureux de nous deux. Kazunari m’a quitté alors qu’il n’avait pas le choix, il a pris ses responsabilités en tant que père et il a eu cette maladie qui l’a détruit…S’il m’entend, j’aimerais juste qu’il sache que je l’aime toujours autant et que je lui aurais donné le monde entier sans concession. Mon visage est trempé de larmes. Mes nerfs lâchent. Je quitte l’estrade et au lieu d’aller me rasseoir, je quitte la salle et me retrouve dans le hall d’entrée. Une fillette se tient debout devant moi et me regarde sans ciller, habillée d’une jolie robe noire assortie à ses longs cheveux. Elle serre dans ses bras un ours en peluche avec un ruban bleu autour du cou. C’est elle. Je le vois à ce regard si profond et cette petite bouille ronde si familière. Je sèche mes larmes et m’approche d’elle avant de me pencher à sa hauteur. Elle ne bouge pas et continue de me regarder fixement. Je lui souris. - Tu t’appelles Satoe-chan, c’est ça? - Mon papa m’a dit de pas parler aux gens que je ne connais pas. Je ris. Kazunari a bien fait son boulot de père. Cependant, la petite ne bouge toujours pas d’un pouce. - Ton papa a raison. - Il est plus là, il est au ciel. - C’est vrai. Tu ne restes pas près de ta grand-mère ? Pourquoi tu restes ici toute seule ? Elle secoue la tête et serre un peu plus son ours contre elle. - J’ai un peu peur avec toutes les grandes personnes. Et toi ? Tu restes pas avec les grands comme toi ? - Je me suis senti très triste et je voulais aller prendre un peu l’air, dehors. - Et pourquoi t’y vas plus ? - Parce que je suis tombé sur toi. Et que je me demandais ce qu’une petite fille aussi mignonne faisait ici toute seule. Elle me regarde soudain plus attentivement puis file en direction d’une chaise où elle a posé un petit sac, sans doute cousu main, avec une fleur brodée dessus. Elle ressort un bout de papier et revient vers moi. La fillette regarde le bout de papier puis me regarde et sourit de toutes ses dents. - Satoshi-kun ! Elle me prend dans ses bras sans que je n’aie le temps de dire quoi que ce soit. Lorsqu’elle s’écarte enfin, elle me montre le bout de papier qui n’est autre que ce cliché que son père a pris le jour de notre rencontre. - C’est toi l’amoureux de mon papa ! - Oui, oui…mais… - Il a dit que quoi qu’il arrive, je pourrais compter sur toi. Il a dit que je pouvais te faire confiance et que t’allais me protéger quand il sera au ciel. Je ne sais pas quoi dire. Ces yeux pétillants, ce sourire…Ils me rappellent tant de choses. Qu’est-ce que je dois faire ? Kazunari m’a demandé de l’élever, il a placé tous ses espoirs en moi pour prendre soin d’elle mais je ne sais pas comment m’occuper d’un enfant. Pourtant j’ai le sentiment que nous avons tant de choses en commun, tant de choses à partager. C’est pourquoi ma bouche s’ouvre et prononce ces mots : - Tu veux venir vivre avec moi ? Elle me regarde un instant en silence et sourit à nouveau avant de se jeter dans mes bras. - Hum !
à la prochaine | |
| | | magipink26 Sempai
Messages : 199 Date d'inscription : 03/10/2015 Age : 25 Localisation : Vaucluse Emploi/loisirs : Chef de MagiP Fansub Humeur : Toujours tranquille ;)
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Dim 16 Oct - 9:49 | |
| C'est trop trop trop mignon <3 satoshi va prendre la petite ! Elle a l'air super adorable, et puis on voit que Kazu lui a accordé sa confiance et qu'il tenait encore un grande place dans son coeur même séparé.
J'ai adoré ce chapitre bravo et j'attend encore la suite (qui promet d'être super riche en rebondissement) ! | |
| | | MirenaMatsumotoSK Sempai
Messages : 204 Date d'inscription : 21/04/2016 Age : 24 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Dim 16 Oct - 16:26 | |
| J'ai eu les larmes aux yeux, c'était beau et poignant ! Jun a été un peu maladroit... x') Le passé de Ohno et Nino était chouuux >w< Le reste est vraiment triste, mais j'adore ! Satoe est trop mignonne *^* En vrai, je me dis que Kazu n'est peut être pas mort, désolé mais j'ai du mal à y croire quand je vois du Ohmiya brisé xDD L'un sans l'autre c'est si triste x( Merci pour le partage :D | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Dim 16 Oct - 16:40 | |
| Merci les filles pour vos commentaire MirenaMatsumotoSK:Je te comprends, moi aussi l'Ohmiya brisé je trouve ça triste, c'est mon pairing préféré (non, sans blague? lol) mais je trouve aussi que c'est intéressant à exploiter pour une fic (nan en fait je suis juste une grosse sado-maso ) je pense pouvoir poster dans la semaine d'ici là, portez-vous bien | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Dim 23 Oct - 13:07 | |
| Hellow hellow Voici le troisième chapitre ^^ - Chapitre 3:
Chapitre 3 En me réveillant ce matin je suis étrangement proche du sol. Ah oui, j’ai étendu mon futon à côté de mon lit pour laisser dormir la petite dedans. Je me mets à genoux, juste à hauteur du lit. Elle dort encore. Je ne travaille pas aujourd’hui, on aura tout le temps de faire un peu plus connaissance. Sa grand-mère m’a accordé quelques jours « d’essais » avec elle et je verrai bien si je peux la garder avec moi par la suite. Pour l’instant, je n’ai jamais été aussi confiant et à la fois aussi anxieux de toute ma vie. Elle renifle un peu dans son sommeil juste comme son père le faisait avant elle lorsque je le regardais dormir encore un peu le matin à mes côtés. Je le revois tellement en elle. La génétique a parfois quelque chose de magique, on dirait sa copie conforme. Son ours ne l’a pas lâchée d’une semelle depuis hier. Je la comprends, il lui rappelle sûrement son père. Je bâille et me lève pour faire le petit-déjeuner. J’ouvre le frigo mais je ne sais même pas ce qu’elle aime manger. Il me reste de quoi faire des pancakes, elle doit aimer ça non ? Je tente le coup et attrape les ingrédients nécessaires au risque de me faire remballer. Une délicieuse odeur émane de ma poêle. Je retourne le pancake à moitié cuit avec une spatule et attends encore quelques minutes avant de le déposer dans une assiette et de réitérer l’opération. J’entends alors des pieds nus claquer sur le carrelage de la cuisine. Je tourne la tête vers la gauche et tombe nez à nez avec Satoe et son ours en peluche. - Ohayo, Satoe-chan. - Ohayo, Satoshi-kun ! - Tu as faim ? - Hum ! - Tu aimes les pancakes ? - Hum ! Je suis soulagé, j’ai réussi à éviter une crise. - Satoshi-kun ? demande-t-elle plus sérieusement. - Oui ? - Je peux aller faire pipi ? - Bien sûr, c’est la porte juste là. Dis-je en lui désignant l’entrée des toilettes. - Arigatou ! Elle file vers la porte en courant et je termine mes pancakes avant de couper le feu sous la poêle et de mettre celle-ci dans l’évier. Je sers ensuite les assiettes à table et elle refait son apparition. Je lui tire sa chaise de sous la table. - Tu viens manger ? Elle fronce les sourcils. - Il faut d’abord se laver les mains après avoir été aux toilettes ! - Bien sûr, tu as raison. Je lui avance une chaise devant l’évier et elle grimpe dessus. Elle fait le reste seul et je lui tends ensuite une serviette pour qu’elle s’essuie les mains. Nous pouvons enfin nous installer à table. Elle est encore un peu maladroite avec ses couverts mais elle se débrouille et cela la rend encore plus adorable. Elle porte enfin un bout de pancake à sa bouche et mâche en silence avant de me regarder en souriant largement. - C’est trop bon ! - Arigato. Dis-je en lui rendant son sourire. - Papa m’a dit une fois que tu lui faisais les meilleurs pancakes du monde. - C’est vrai ? il a dit ça ? Je lui demande, réellement étonné de ce qu’elle venait de déclarer. - Hum ! Ce qu’elle dit me fait chaud au cœur, cela signifie que son père pensait toujours à moi toutes ces années. Il ne m’a pas menti dans sa lettre, j’en suis tellement heureux. Nous terminons de manger et pendant que je fais la vaisselle, elle regarde des dessins animés à la télé. Nous devons retourner chez sa grand-mère cet après-midi pour lui prendre des affaires. Elle a insisté pour passer la nuit chez moi et je n’ai pu lui passer qu’un de mes t-shirt pour dormir. Celui-ci est si grand sur elle qu’il lui tombe plus bas que les genoux. Une fois que la vaisselle est finie. Je jette un œil à Satoe qui regarde toujours la télé. - Satoe-chan ? Elle se retourne et me fixe dans les yeux. - Je vais prendre une douche, d’accord ? tu…tu veux bien rester sage pendant ce temps-là ? - Hum ! Je me dirige alors vers la salle de bain, ferme la porte, me déshabille et entre dans la cabine de douche avant de faire couler l’eau chaude sur moi. *flashback* Alors que je prépare notre petit-déjeuner, un flash lumineux m’éblouit un peu du côté droit. Je lève les yeux au ciel et sourit. - Kazu ? tu lâches jamais cet appareil ? - Hum…Non. - Alors passe un peu à autre chose, tu ne vas pas continuer à me prendre en photo toutes les 5 minutes. Je l’entends se rapprocher de moi et il m’enlace par derrière en posant sa tête contre mon épaule. - C’est juste que tu m’inspires, Satoyan, et que je veux immortaliser ta sexitude à chaque moment de la journée. - Je suis flatté mais tu sais, le mot sexitude n’existe pas. - Ben il devrait. Il faut le rajouter au dictionnaire avec ta photo comme définition. Je ris et me retourne pour l’embrasser brièvement avant de retourner à ma pâte à pancakes. Mon petit-ami s’écarte de moi et trempe son doigt dans le bol où je mélange la préparation. - Hey ! fais-je. Pour toute réponse, il me regarde dans les yeux et porte son doigt à sa bouche avec ce petit air aguicheur et malicieux bien à lui. - Je suis sûr que t’as même pas les mains propres, en plus ! T’es dégoutant ! dis-je en riant tout en retenant tant bien que mal mes envies de lui sauter dessus. - Et toi t’es une chochotte, Satoyan ! se moque-t-il. T’inquiète, j’ai pas la peste. Il ne me laisse pas le temps de répondre qu’il trempe à nouveau son doigt dans la pâte et me le fiche sur le nez. Il me sourit ensuite avec un air fier de lui et lèche le restant de pâte sur son index avant de brandir à nouveau son appareil et de me mitrailler. Il jette un œil au cliché pendant que je m’essuie le nez et que je sors une poêle du placard. - Y a pas à dire, c’est ta petite bouille perdue qui me fait craquer. Dit-il en me pinçant la joue. - Je ne sais ce qui me retiens de t’étrangler. Il m’embrasse sur la joue et retrouve sa place dans mon dos. - C’est parce que tu m’aimes, Satoyan. C’est vrai, je l’aime. Je l’aime plus que tout. *fin du flashback* ***** En début d’après-midi, Satoe-chan et moi faisons route jusque chez sa grand-mère. Elle me tient la main fermement tout le long du chemin et de son bras libre, promène encore et toujours son ours en peluche. Pourtant, lorsque Ninomiya-san nous ouvre, la petite me lâche et cours se jeter dans ses bras. - Obaa-chan ! S’écrie-t-elle. - Satoe-chan, comment ça s’est passé chez Satoshi-kun ? Tu as été sage, j’espère ? - Hum ! Il m’a fait des pancakes ce matin, comme ceux qu’il faisait à papa ! - C’est super ! Allez, entrez. Elle me sourit et s’écarte pour nous laisser entrer. Nous nous déchaussons et la mère de Kazunari m’indique le salon avant d’aller changer la petite qui porte toujours les vêtements des funérailles de son père. Je m’exécute. Quand j’entre dans la pièce, le portrait de mon aimé me fait face. Je souris et vais m’agenouiller devant lui et faire une petite prière avant de m’installer à la table basse. Ninomiya-san et sa petite-fille ne tardent pas à revenir et la petite va se placer, tout comme moi, devant le portrait de son père pendant que sa grand-mère va faire du thé. - Papa, j’ai dormi chez Satoshi-kun hier et j’ai été super sage ! J’ai pas pleuré et il a fait des pancakes ! Elle se tourne ensuite vers moi. - Hein, Satoshi-kun ? - Ah…hum. C’est vrai. Dis-je avec un sourire. Elle continue ensuite de lui parler pendant de longues minutes. Longues minutes durant lesquelles je l’observe avec admiration car moi, même devant son portrait, je ne sais pas quoi lui dire. Cela fait si longtemps. Parler de lui, ça, j’y arrive sans le moindre problème mais parler à lui, j’en suis devenu incapable depuis des années et voilà seulement que je m’en rends compte. Ninomiya-san revient dans la pièce avec un plateau qu’elle pose sur la table. Elle me sert une tasse de thé et un jus d’orange à Satoe-chan. Cette dernière quitte alors son père pour venir siroter son verre à l’aide de sa paille et sa grand-mère engage la conversation. - Je ne te l’ai pas encore demandé, Satoshi-kun. Comment ça va au niveau du travail ? - Bien, j’enseigne au lycée maintenant. - N’est-ce pas ce que tu voulais ? Il me semble que mon fils m’en avait parlé, une fois. - C’est exact. Avant je n’étais pas très stable mais cela fait déjà quelques années que j’ai ce poste et j’en suis ravi. - Et…au niveau sentimental ? Tu as…retrouvé quelqu’un depuis ? Je jette un œil à la petite qui fait des bulles dans son verre et ne semble pas s’intéresser à notre conversation mais je ne suis pas sûr que ce soit le genre de chose qu’elle puisse entendre. - Non. Dis-je, un ton plus bas. - Je comprends. Dit-elle. Ce n’est pas évident après une rupture comme la vôtre. Tu es sûr que ça va aller pour t’occuper de la petite ? - Je crois, oui. Je suis quand-même un peu anxieux, je n’ai jamais pris soin d’un enfant auparavant. - Satoe-chan n’est pas une enfant difficile, tu n’auras pas à t’inquiéter pour cela. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux toujours m’appeler. - C’est gentil. - Ne, Satoe-chan, tu promets d’être bien sage ? - Ouais ! - On dit « oui » chérie, et pas « hum » ou « ouais ». - Haaaai ! Nous rions, cette petite est vraiment adorable. Le visage de Ninomiya-san redevient cependant plus sérieux. - Satoe-chan ? tu veux bien aller jouer dans ta chambre un petit moment ? - Haaaai ! La petite se lève et cours se réfugier dans sa chambre. Sa grand-mère se lève à son tour et ouvre une armoire d’où elle sort une boite en carton fermée par un couvercle. Elle la pose sur la table et referme le meuble avant de se rasseoir en face de moi. Elle pousse la boite devant moi. Sur le couvercle, il est écrit « fac ». - Je suis allée à l’appartement où Kazunari vivait avec Satoe-chan et j’ai trouvé cette boite. Je crois que tu devrais la prendre. Elle contient quelques vieux objets qui lui appartenaient, des effets personnels... - C’est gentil, vous êtes sûre que vous ne préférez pas les garder ? - Non, prends-les. J’ai assez de souvenirs de lui, ce serait égoïste de ne rien te laisser. Me dit-elle avec un sourire. - Dans ce cas, merci beaucoup. Je lui suis vraiment reconnaissant. De Kazunari, il ne me reste que mes souvenirs et l’une ou l’autre photo. Je me demande ce que ce carton peut bien contenir, il a l’air plein à craquer. J’y jetterai un œil en rentrant. En attendant, je le saisis et le pose à côté de moi. - Ah ! Il faut que je te donne les coordonnées de l’école de Satoe-chan. Elle se lève à nouveau et prend un bout de papier et un crayon. L’école ? Cela m’était complètement sorti de la tête. Bon début, Satoshi. - Ce n’est pas loin d’ici. Maintenant, je ne sais pas où tu habites maintenant. - J’habite à seulement quelques kilomètres de chez vous, on est venus en bus. Je me débrouillerai, ne vous en faites pas. - Tu es sûr ? - Oui, oui ! - Alors voilà. Dit-elle en me donnant le bout de papier où elle a écrit l’adresse et le numéro de téléphone de l’école. - Comptez sur moi, je m’occuperai bien de Satoe-chan. - Je n’en doute pas. ***** Sur le chemin du retour, j’ai pris le temps d’examiner l’adresse de l’école. Ce n’est pas très loin de chez moi, on peut même s’y rendre à pied. Je dois déposer la petite pour 8h, je serai un peu juste au lycée mais ça devrait aller. Satoe marche à côté de moi en me tenant la main. Nous sommes presque arrivés devant mon immeuble. Tout à coup, elle s’arrête nette. Je me retourne pour lui faire face. - Qu’est-ce qu’il se passe ? je lui demande. - Dis, Satoshi-kun…Tu vas t’occuper de moi pour la vie ? - Pourquoi ça ? - Je voudrais savoir. - Toi, tu en as envie ? Elle sourit et se remet en route. - Hum ! Parce que mon Papa parlait tout le temps de toi. - Vraiment ? - Ouais, il disait que vous étiez très très amoureux et que t’étais super gentil et marrant. Alors moi je voudrais être avec toi pour toujours ! - Dans ce cas, je m’occuperai de toi. - Ouaiiiiiiiis ! Je lui dis cela mais je sais bien que c’est compliqué. Je ne sais même pas si je serai en mesure de m’occuper d’elle ne serait-ce que quelques jours. Et même si c’est le cas et que je veux l’adopter, cela va prendre des mois avant que les procédures soient en ordre. Mais je ne peux pas briser sa joie et son innocence et elle est encore trop petite pour comprendre. L’important pour l’instant c’est qu’elle a envie de rester avec moi et moi avec elle, que nous avons tous les deux l’envie d’apprendre à connaître l’autre et moi d’en savoir plus sur ce qu’a été la vie de Kazunari toutes ses années. Lorsque nous arrivons devant la porte de mon appartement. Je suis étonné de la trouver ouverte. Nous entrons. La lumière est allumée et un trousseau de clés est posé sur le meuble où j’ai l’habitude de ranger mes chaussures et d’y poser mon propre trousseau. Merde, il est là et il ne sait pas que la petite vit avec moi. Il fait alors son apparition au bout du couloir sans que j’aie eu le temps de penser à autre chose. - Ah ! Pas trop tôt ! Je suis rentré avec mes clés, fallait que je t’app… Jun s’arrête net dans sa phrase à la vue de Satoe et la fixe, les yeux exorbités. Intimidée, la petite se cache derrière moi et agrippe le tissu de mon Jean. - Tu m’expliques ? me demande-t-il enfin.
Voilà ^^ à la prochaine | |
| | | MirenaMatsumotoSK Sempai
Messages : 204 Date d'inscription : 21/04/2016 Age : 24 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Dim 23 Oct - 15:31 | |
| Aaaaw Satoe est toute choux >w< Je suis un peu triste à chaque chapitre, avec les flashback et tout, Nino reviiiiient XDD Ce passage m'a fait rire "je veux immortaliser ta sexitude à chaque moment de la journée. - Je suis flatté mais tu sais, le mot sexitude n’existe pas. - Ben il devrait. Il faut le rajouter au dictionnaire avec ta photo comme définition." Ils sont choux, enfin ils étaient :') J'ai trèèèès hâte de connaitre la suite ^3^ | |
| | | magipink26 Sempai
Messages : 199 Date d'inscription : 03/10/2015 Age : 25 Localisation : Vaucluse Emploi/loisirs : Chef de MagiP Fansub Humeur : Toujours tranquille ;)
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Dim 23 Oct - 17:02 | |
| Super suite, et Jun qui rentre en jeu c'est génial ^^ Merci pour cette suite, tu écris super bien ^^ | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Jeu 27 Oct - 22:45 | |
| Hellow ! Tout d'abord merci pour vos commentaires qui me font toujours le plus grand plaisir ^^ Et ensuite je passe pour vous dire que la suite n'arrivera pas vers la fin de la semaine comme je le voulais mais plutôt début de la semaine prochaine, sachant que je n'ai pas encore entamé le chapitre 4 et que je pars en vacances à partir de ce week-end ^^ Je vous remercie pour votre patience et vous dit à bientôt | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Lun 31 Oct - 21:52 | |
| Hellow ^^ Me voici, comme promis avec le chapitre 4 que je viens tout juste de terminer Je vous souhaite de passer un bon moment ^^ - Chapitre 4:
Chapitre 4 Satoe joue dans ma chambre pendant que je prépare du thé à Jun qui me foudroie du regard depuis sa chaise. Je m’assieds enfin en face de lui, à table, lui sers sa tasse et me tiens prêt à tout lui raconter mais il prend la parole à ma place après avoir bu une gorgée. - Sérieusement, Satoshi-kun…Ne me dis pas que t’es le père de cette gosse ? - Non, non… - Elle est à qui alors ? Ne me dit pas que tu l’as kidnappée, tout de même ! - Sois pas stupide, c’est… Les mots me manquent, ma gorge s’enroue tout à coup. J’hésite. Il va encore me faire la morale comme il le fait parfois mais je suis bien obligé de lui avouer la vérité. - C’est la fille de Kazunari. Dis-je dans un souffle. - Pardon ?! - T’as bien entendu. - Il a eu un gosse ? - Oui… - C’est pour ça que lui…et toi… ? - Oui… - Donc ça veut dire qu’il t’a trompé…avec une femme ? - Il n’y a jamais rien eu entre eux… - Ils ont couché ensemble, je te signale. La gamine n’est pas tombée du ciel. - Ce n’était pas voulu, ils étaient soûls tous les deux…c’était un accident… - Bordel, Satoshi, il a préféré te quitter pour cette femme ! - Mais c’est parce qu’on ne lui a pas laissé le choix ! Sans que je ne m’en rende compte, j’ai haussé un peu le ton et me suis levé de ma chaise pour fixer Jun droit dans les yeux. Il me regarde quelques instants avant de croiser les jambes et moi de me rasseoir en soupirant. Il ne comprend rien, il ne le connaît pas… - N’empêche, pour moi, les faits sont là. Qu’est-ce que sa gosse fait ici, elle n’aurait pas une mère à tout hasard ? - Elle est décédée lors de l’accouchement. - Ben voyons… - Il m’a demandé de l’adopter. Pour l’instant, rien n’est fait ! On fait une espèce de test si tu veux. Je ne sais même pas si je vais la garder avec moi. - T’es vraiment trop bonne pâte pour accepter une situation pareille. Un jour ça va t’attirer des ennuis. - Je n’avais pas l’intention de le faire, à la base. Mais avant d’aller aux funérailles de Kazunari, je me suis posé un tas de questions, je me suis demandé à quoi elle pouvait bien ressembler et ce genre de choses. Quand je l’ai rencontrée elle m’a dit qu’elle voulait vivre avec moi parce que j’étais l’amoureux de son père. Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise ? Elle n’a que 5 ans, Jun. - La vérité. Tu ne sais pas t’occuper d’un enfant et ce n’est pas parce que tu sortais avec son père qu’elle doit s’imaginer que tu veux la garder avec toi. - Elle lui ressemble tellement. Elle agit exactement comme lui, c’est comme s’il était à nouveau près de moi, comme s’il m’avait laissé quelque chose. J’ai attendu ce moment pendant des années. - Mais ce n’est pas lui ! C’est sa fille et il ne reviendra jamais ! Il faut te faire une raison, bon sang ! Il passe sa main sur son visage puis se lève et prend sa sacoche. Il en sort un feuillet qu’il jette devant moi sur la table. - Tiens, j’étais venu t’apporter les horaires des réunions et le planning de la sortie à l’aquarium des 1ère années. Tu accompagnes aussi, il me semble ? Je te laisse, puisque t’as l’air occupé à jouer les pères de remplacement. Il quitte la pièce et quelques minutes plus tard, j’entends la porte claquer. La petite entrouvre la porte de la chambre et me regarde, l’air inquiet. - Satoshi-kun ? me demande-t-elle. - Hum ? - Il est parti, le monsieur qui fait peur ? - Hum, il est parti. Elle ouvre alors la porte plus grand et cours me rejoindre avant de grimper sur mes genoux et de me serrer contre elle. - Il est méchant et il fait peur, je veux plus jamais le voir ! Je ris brièvement et discrètement. Il est vrai que Jun peut être effrayant au premier abord. - Ne t’inquiète pas, Satoe-chan. C’est un ami à moi, il s’appelle Jun-kun et il est très gentil quand il n’est pas fâché. - Pourquoi il était fâché ? C’est à cause de moi ? Elle me fixe droit dans les yeux lorsqu’elle dit cela, comme si elle essayait de lire dans mes pensées pour y trouver la réponse à sa question. - Non, non, je te rassure. Il est un peu ronchon, c’est tout. - Papa aussi il était ronchon, c’est oba-chan qui l’a dit ! dit-elle en esquissant un large sourire. - C’est vrai, c’est vrai. Très ronchon. ***** Plus tard, je recouvre la petite de la couette de mon lit et lui souhaite une bonne nuit. Au moment où j’allais me lever, elle s’agrippe à mon t-shirt et me supplie presque du regard. - Qu’est-ce qui se passe ? - Tu veux bien me raconter une histoire ? - Une histoire ? - Hum… Je suis loin d’être un expert en histoires pour enfants et hier elle s’était endormie avant d’arriver chez moi, je n’ai donc pas eu à m’inquiéter de cela. - Tu sais, je ne suis pas doué pour raconter les histoires. - Papa non plus, il était pas doué. - Ah oui ? - Ouais, alors il me parlait de toi. - Et qu’est-ce qu’il disait, par exemple ? Elle réfléchit, levant les yeux au ciel puis me répond. - Il m’a raconté comment il t’a rencontré et qu’il a eu le coup de foudre pour toi. Ça, il ne me l’a jamais dit. J’ai toujours pensé que j’étais le seul à l’avoir aimé au premier regard. - Et toi ? t’as eu le coup de foudre pour mon papa ? - En quelque sorte. Dis-je avec un petit sourire. - Ça veut dire quoi « en quelque sorte » ? Je ris devant le regard perplexe de la petite. - Ça veut dire que oui. - Ouaiiiis ! Je suis contente ! Dis…tu l’aimais beaucoup, mon papa ? - Oui, beaucoup. - Beaucoup beaucoup ? - Plus que tu ne peux imaginer. - J’aurais bien aimé que tu sois mon papa aussi, comme ça j’aurais pu vous voir amoureux tous les deux. Quand j’ai demandé à papa pourquoi t’étais pas à la maison avec nous alors qu’il t’aimait fort fort fort, il m’a dit que c’était parce qu’il m’aimait encore plus fort. Il m’a expliqué aussi que pour faire un bébé il faut un monsieur et une madame et que deux monsieurs ça marchait pas et du coup tant que j’étais là ben…il était pas triste que toi tu sois pas là. Je ne dis rien et m’aperçois quelques dizaines de secondes plus tard que je pleure. Satoe remarque mon mal-être et se met sur ses genoux pour venir essuyer les larmes qui coulent de mes yeux avec ses petites mains. - Pleure pas Satoshi-kun. Ça veut pas dire qu’il t’aimait plus, il t’aimait vraiment fort fort fort, tu sais ? Elle m’entoure de ses deux bras et se blottit contre moi après m’avoir fait un bisou. Sans trop réfléchir, mes bras la serre également et notre étreinte dure quelques minutes. Nous ne nous séparons que lorsque je l’entends ronfler légèrement. Elle s’est endormie. Je la recouche donc dans mon lit, la recouvre soigneusement de la couette et quitte la pièce en laissant la porte entrouverte. Le carton que m’a remis Ninomiya-san trône sur la table basse, non-loin de moi. Je m’approche, m’assieds sur le canapé et soulève le couvercle. Dedans, je trouve, entre autre, le fameux appareil photo qui ne quittait jamais Kazunari. J’y jette un rapide coup d’œil, nostalgique, et le pose ensuite soigneusement à côté de moi pour continuer ma découverte du carton. J’y trouve des photos, beaucoup de photos. De lui, de nous deux, de la petite et lui…Je n’en reviens pas qu’il ait gardé tant de clichés de nous, moi-même je n’en ai pas tant que ça. Par contre, j’ai en ma possession des carnets entiers remplis de dessins le représentant. Je trouve sa sacoche en cuir qu’il utilisait pour venir en cours et la pose également sur le canapé à côté de moi. Le reste du carton contient d’autres objets personnels, notamment des cadeaux que je lui avais fait quand nous étions ensemble, comme me l’avait dit sa mère. Après avoir terminé mon investigation, je jette un œil à l’horloge dans le salon. 23h38. Il est temps que j’aille me mettre au lit. Demain, je travaille et je dois emmener Satoe à l’école. Je range donc tout ce que j’ai sorti de la boîte soigneusement. Alors que je me penche sur le côté pour saisir l’appareil photo reposant un peu loin de moi, la sacoche de Kazunari glisse et s’écrase sur le sol. Cependant, celle-ci émet un bruit sourd, comme si elle contenait quelque chose. Je la ramasse et l’ouvre. En effet, j’y trouve un carnet assez volumineux et daté d’avril 2008 à novembre 2012. Je repose le sac dans la boite, referme celle-ci et ouvre le carnet à la première page avant de lire en diagonale. Pas de doute, c’est bien l’écriture de mon ancien amant. Je poursuis ma lecture plus consciencieusement, curieux de ce qu’il a pu écrire durant cette période. 7 avril 2008
J’ignore pourquoi mais je ressens le besoin de m’exprimer à travers le papier. J’ai l’impression d’être une collégienne mais bon…
J’ignore plutôt pourquoi j’en ressens le besoin maintenant, alors que mon vrai problème a commencé il y a presque 9 mois.
J’étais avec un homme que j’aimais plus que tout et j’ai tout gâché sous l’effet de la colère après une ridicule petite dispute entre nous. J’ai noyé ma colère dans l’alcool et alors que j’étais ivre, j’ai mis une fille, que je connaissais à peine, enceinte. Ses parents étaient du genre strict et ils m’ont forcé à l’épouser. J’ai donc dû quitter Satoshi, car oui, c’est le nom de l’homme de ma vie, sans même lui expliquer pourquoi. Qu’est-ce que j’aurais pu lui dire de toute façon ?
En fait, c’est à lui que je veux le plus me confier à présent mais je suis incapable de reprendre contact avec lui. Il doit me détester maintenant, et il me détestera sûrement encore plus s’il sait la vérité. Alors à la place, je vais faire comme si je m’adressais à lui, à partir de maintenant.
Cher Satoshi,
Il s’est passé plein de choses dans ma vie ces derniers mois. Je me suis marié, j’ai déménagé, j’ai passé des mois à me morfondre et pas plus tard que cette après-midi, je suis devenu père.
Étonnant n’est-ce pas ? Moi qui ne me voyais pas avec des enfants dans le futur…
L’hôpital m’a appelé ce matin pour me prévenir que ma femme, Chiemi, était dans un état grave, que sa vie et celle de notre enfant était en danger. Je n’aimais pas Chiemi mais je ne lui souhaitais aucun mal pour autant et la nouvelle m’a fait pâlir de peur. Je me suis précipité à l’hôpital et j’ai attendu des heures et des heures dans une salle d’attente austère.
Un homme s’est finalement avancé vers moi et m’a annoncé que Chiemi était décédée suite à une grave hémorragie. Le bébé, lui, était en vie et en parfaite santé. Je n’ai pas pu verser la moindre larme ou montrer le moindre sentiment à l’égard du décès de mon épouse. Nous vivions comme deux étrangers dans notre appartement depuis des mois. Je voulais confier l’enfant à une institution et revenir auprès de toi.
Mais je n’ai pas pu, parce que le médecin m’a emmené voir le bébé. C’est une fille et sans doute la plus belle chose que j’ai vue de toute ma vie. Elle est toute petite et tellement fragile. En la rencontrant pour la première fois, elle, un si petit être, a réussi à briser le barrage de mes larmes.
J’ai passé le reste de la journée près d’elle à apprendre à m’en occuper ou à la regarder sans me lasser d’elle. À chaque fois qu’elle s’est mise à pleurer, je l’ai prise dans mes bras et elle s’est calmée instantanément, comme rassurée par mon simple contact, ma simple présence. Je n’aurais jamais cru être aussi heureux et fier à la fois, je me suis même pincé à plusieurs reprises pour être sûr de ne pas vivre en plein rêve. Moi ? Père ? Je n’aurais jamais cru ça un jour possible et encore moins avec une telle facilité et un tel plaisir à me glisser dans ce rôle.
En fait, je crois que c’est elle qui m’a fait ressentir le besoin de me confier parce que c’est juste après avoir enfin accepté de la lâcher, de cesser de contempler son magnifique petit visage et l’avoir laissée aux bons soins des infirmières de la nurserie pour la nuit que l’idée m’est venue d’acheter ce carnet au rayon papeterie du konbini près de la clinique.
« Je veux devenir le meilleur exemple à suivre pour elle. »
« Je veux la protéger jusqu’à mon dernier souffle. »
« Je veux qu’elle soit heureuse en toutes circonstances. »
« Je veux profiter de chaque instant à ses côtés car je sais qu’ils seront précieux. »
Un tas de phrases auxquelles je n’aurais jamais cru m’entendre penser ou prononcer.
Excuse-moi, Satoshi. Je ne cesserai jamais de t’aimer mais tu auras compris que j’aime encore bien plus ma fille que toi, même si j’étais persuadé que c’était impossible. Elle est la seule qui a réussi à me sortir de ma dépression et à me changer radicalement. Je referme le carnet. Tout ça, je le savais déjà mais le relire me fait me sentir toujours aussi triste pour l’homme qui a partagé ma vie et aussi pour Satoe qui a sans doute perdu le père le plus aimant qu’on puisse avoir. Je me lève, bâille et saisit le carnet et le carton avant de retourner dans ma chambre. Je trouve mon placard comme je peux dans l’obscurité et y dépose la boite. Je déroule ensuite mon futon à côté du lit où la petite dort toujours profondément avec son ours. Alors que je m’allonge et rabat la couette sur moi, je repense à Jun. L’ambiance risque d’être tendue demain en salle des professeurs. J’espère juste que notre amitié ne va pas en pâtir. Je ne comprends définitivement pas sa réaction. Est-ce qu’il a peur que je ne passe plus de temps avec lui ? Est-ce qu’il a peur que je l’oublie ? Ça ne risque certainement pas d’arriver, Jun est le premier ami que je me suis fait depuis que Kazu m’a quitté et je tiens vraiment beaucoup à lui. Il m’a toujours soutenu dans les moments difficiles et n’as eu aucun mal à accepter que j’aime les hommes. Je lui dois vraiment beaucoup de choses. Je me tourne sur le côté et aperçoit la silhouette sombre de la petite, endormie. Une chose est sûre, si un choix doit se faire, pardon, Jun, mais il sera vite fait. Je n’abandonnerai pas Satoe ainsi alors qu’elle et son père comptent sur moi. Elle ne mérite pas qu’on la laisse à nouveau, même si je sais bien qu’il y a sa grand-mère. Et même si je ne peux pas la garder avec moi, je ne compte pas disparaître de sa vie comme son père l’a fait avec moi, à contrecœur.
Ciao | |
| | | MirenaMatsumotoSK Sempai
Messages : 204 Date d'inscription : 21/04/2016 Age : 24 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Mar 1 Nov - 20:35 | |
| Décidément j'aime beaucoup *^* Satoe est tellement adorable j'en peux plus xD Ohno me brise encore le coeur, son coeur ne sera jamais réparé :( Il a besoin de son Nino ♡ J'ai très très très très très hâte de lire la suite *.* | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Dim 20 Nov - 0:37 | |
| Bonsoir bonsoir! d'abord, désolée pour cette absence mais je suis pas mal occupée par les cours ces temps-ci ^^' ensuite merci pour ton com Mirena (je peux t'appeler Mirena? oui? non? tant pis XD lol) et enfin, le plus intéressant: le nouveau chapitre de ma fic ^^ dozo! - Chapitre 5:
Chapitre 5 Je cours. Je crois n’avoir jamais couru aussi vite de ma vie. Je ne sais pas où je suis, seul un long couloir blanc s’étend devant moi. J’ignore où je vais mais ma course m’arrête devant une porte que j’ouvre à la volée pour pénétrer dans ce que je devine être une chambre. Lentement, je m’avance vers le lit où un corps est recouvert d’un drap blanc. Je soulève celui-ci et le visage de Kazunari me fait face. Mes doigts effleurent sa joue froide comme la glace alors que je contemple tristement mon amant sans vie. Soudain, il ouvre les yeux et me regarde avec colère : « C’est trop tard ! » Crie-t-il. Je me réveille en sursaut, haletant. Mon réveil sonne. Depuis combien de temps, je l’ignore mais la petite est agenouillée dans mon lit et me regarde, l’air inquiet. Je soupire de soulagement, il s’agissait juste d’un cauchemar. Je coupe la sonnerie du réveil et me tourne vers Satoe avant de lui sourire et d’ébouriffer ses cheveux gentiment. - Ohayo. Dis-je. Son visage ne change pas pour autant. - Ne Satoshi-kun, t’as fait un cauchemar ? - Hein ? Ah, oui. Daijoubu. Je la rassure. Elle descend du lit et vient me serrer dans ses bras. - Quand on a fait un cauchemar, un câlin ça le fait partir et il revient plus ! - Arigatou Satoe-chan. La fillette s’éloigne de moi et je me lève. - Yosh ! C’est l’heure du petit déjeuner ! fais-je plein d’entrain. - Ouaiiiiiis ! S’écrie-t-elle avec moi. ***** Après un solide petit déjeuner, Satoe et moi marchons dans la rue en direction de son école. À vrai dire, elle marche devant moi et je la suis. Elle est adorable avec son petit chapeau jaune vissé sur la tête et sa sacoche en bandoulière assortie. Je consulte ma montre juste pour être sûr de ne pas être en retard. Mais non. J’ai encore de la marge, à supposer que je ne rate pas mon bus. Nous arrivons enfin devant le portail de l’école. D’autres mères discutent çà et là par petits groupes tout en gardant leurs bambins collés à elles, replaçant leurs chapeaux ou ajustant leurs sacs à leur épaule. Je dois être le seul homme venu déposer un enfant, je me sens un peu seul pour le coup… La petite me prend par la main et se rapproche de moi. Exactement comme son père : Très timide au milieu d’un groupe. Kazunari m’a déjà raconté des milliers de fois qu’il avait beaucoup de mal à aller vers les autres à l’école et qu’il a acquis plus de confiance en lui en grandissant. Un instituteur s’approche de nous, le visage souriant, et me salue avant de se baisser à hauteur de Satoe. - Ohayo, Satoe-chan ! - Ohayo Ikuta-sensei. Répond la fillette, la voix à moitié étouffée par le tissu de mon pantalon. - Comment vas-tu, aujourd’hui ? - Bien. L’homme sourit et ébouriffe les cheveux de la petite avant de se relever. - Ano… je commence, tentant de trouver les mots pour expliquer la situation. - Ne vous inquiétez pas, Ninomiya-san m’a prévenue hier que vous preniez soin de Satoe-chan. Je suis Ikuta Toma, l’instituteur de la classe des papillons. En l’occurrence, celle de Satoe-chan. Il me tend alors la main et je la saisis pour la serrer. - Ohno Satoshi. Dis-je. - Jaa, Satoe-chan ? tu viens jouer dans la cour avec tes camarades ? La petite hoche la tête et décide de lâcher enfin mon jean. Elle se retourne vers moi et me fait signe de m’abaisser avant de me faire un bisou sur la joue et d’aller dans ladite couravec les autres enfants, de l’autre côté du portail coloré. Et je reste là, à fixer un point invisible en direction de cette barrière pendant un certain temps. C’est Ikuta-sensei qui me rappelle à l’ordre en agitant sa main devant mes yeux. - Ohno-san ? - Ha…Hai ? fais-je en redescendant sur terre. - Vous ne devez pas aller travailler ? me demande-t-il avec un sourire. - Si…Vous avez raison, j’y vais. - Bonne journée ! me dit-il avant que je ne m’éloigne en direction de l’arrêt de bus. *****
Comme je l’avais imaginé, je suis arrivé tout juste à l’heure au lycée. Je me suis rendu directement à la salle d’art pour mon premier cours de la journée, je n’ai donc pas encore eu l’occasion de croiser Jun. Les élèves que j’ai durant les deux prochaines heures sont des 2e année. Une classe assez calme, je dois dire. Ils continuent de travailler sur leurs œuvres aujourd’hui. Je n’ai pas grand-chose à faire à part peut-être tourner un peu autour d’eux pour observer, donner un conseil ou l’autre… Mais, voyant qu’ils se débrouillent bien, je décide d’aller m’asseoir à mon bureau et de griffonner un peu dans mon carnet de croquis. Je ne sors jamais sans carnet et crayon. Cela me permet de passer le temps et de coucher mes idées sur le papier si j’ai une soudaine vague d’inspiration. Il m’est déjà arrivé de dessiner dans le métro. Je ne le prends pas très souvent, je préfère le bus, mais tout de même assez pour connaître la sensation que cela fait lorsque l’on y est serré, compressé par des tas d’autres personnes de tous genres et pas toujours des plus agréables. Ainsi, le jour où, par miracle, je l’ai trouvé assez vide pour m’y asseoir, j’ai voulu immortaliser le moment et j’ai représenté mon entourage entier en quelques coups de crayon sur une page de mon carnet. Lorsque la sonnerie retentit, je fais un petit bond sur ma chaise en sortant brutalement de cette transe dans laquelle me plonge mon inspiration artistique. Les élèves, qui visiblement rangeaient déjà leurs affaires, me regardent d’un drôle d’œil un instant avant que je ne m’excuse avec un sourire désolé. Ils quittent la salle et c’est à mon tour de ranger carnet et crayon à papier dans mon sac avant de sortir de l’atelier et de fermer la porte à clé jusqu’à mes cours de l’après-midi. Ayant encore deux heures à tuer avant la pause déjeuner et au vu du superbe temps digne de la saison, je décide de sortir m’aérer la tête. J’ai mon petit jardin secret au lycée. Rien de bien particulier, il s’agit juste du toit de l’école. C’est là que je me rends. Arrivé en haut, je m’étire de tout mon long et contemple la vue imprenable sur la ville qu’offre cet endroit. Je m’installe sur le béton et fouille mon sac à la recherche de mon cahier pour reprendre mes esquisses tranquillement. Mais ce n’est pas mon carnet à dessin que je ressors de ma sacoche, c’est le journal de Kazu. Ce même journal dont j’ai lu les premières lignes hier soir. J’avais complètement oublié que je l’avais mis là. Changement de plan, ma curiosité me pousse à poursuivre ma lecture et je tourne les pages pour reprendre là où je m’étais arrêté. 8 avril 2008
Cher Satoshi,
Après une nuit qui m’a parue interminable, je suis retourné à l’hôpital voir ma fille aux premières heures de visites. Seulement, j’ai croisé mon beau-père dans le hall d’entrée ou plutôt, c’est lui qui m’a abordé. Il a demandé à me parler en privé. Nous sommes sortis et une fois à l’abri des regards, il m’a donné un coup de poing en pleine figure. J’ai mal encore maintenant.
Il m’a dit que Chiemi serait inhumée dans le caveau de leur famille et qu’ils ne voulaient plus avoir affaire ni à moi ni à ma fille, que nous étions les seuls responsables de sa mort et qu’elle ne méritait pas de finir ainsi. Il a continué son sermon en disant que cela le démangeait depuis des mois de me foutre son poing dans la figure quand il voyait à quel point sa fille était malheureuse à cause de moi, en me traitant encore et encore de tous les noms d’oiseaux possibles et imaginables puis il est parti en me répétant que je ne devais pas compter sur leur famille en cas de problème. Je suis resté un petit moment seul, dehors puis je suis retourné à l’intérieur.
Je sais que je suis responsable de la mort et du malheur de Chiemi, je le sais mieux que personne. Mais le bébé, lui, n’a rien à voir dans cette histoire. Elle n’a pas demandé à venir au monde dans ces circonstances et à survivre à sa mère alors que son irresponsable de père a souhaité leur disparition des mois durant et ne s’est jamais occupé du bien-être de son épouse. Si je pouvais voir Chiemi une dernière fois, je lui demanderais pardon pour ce que je lui ai fait subir et je la remercierais ensuite infiniment pour le cadeau qu’elle m’a laissé et qui n’est autre que notre bébé.
Un imbécile comme moi ne mérite pas un tel bonheur.
9 avril 2008
Cher Satoshi,
Bien que cela fait déjà deux jours que ma fille est née, j’ai déclaré sa naissance à l’état civil aujourd’hui. Naturellement, je lui ai trouvé un prénom mais je n’ai pas eu l’occasion de te le dévoiler. J’y ai pensé toute la première nuit après sa naissance mais je n’ai pas réussi à trouver un prénom assez parfait pour elle avant des heures. À la maison, je suis entré pour la première fois dans la seconde chambre qui lui était réservée. Chiemi avait tout préparé sans que je n’y fasse attention.
Les murs étaient repeints, les meubles montés, les vêtements rangés dans les armoires et les paquets de couches empilés dans un coin de la pièce. Tout était aménagé avec soin, d’une jolie couleur lilas. Au vu du reste de la décoration et des vêtements, j’ai pu en déduire qu’elle savait déjà qu’elle aurait une fille.
Bref, en inspectant la chambre, j’ai trouvé un livre intitulé « Trouver le prénom parfait pour mon bébé » posé sur une petite table de chevet à côté du fauteuil à bascule. Je l’ai feuilleté pour trouver une idée. Chiemi avait surligné soigneusement quelques prénoms mais ils ne me plaisaient pas vraiment jusqu’à ce que je tombe sur le prénom « Satoe ». Je ne sais pas si c’est le hasard ou si j’ai mentionné ton nom auprès d’elle lors de notre rencontre mais je l’ai tout de suite trouvé parfait. Une variante féminine de ton prénom qui sonne joliment à mes oreilles lorsque je le prononce et que Chiemi gardait en option pour nommer notre fille.
Ainsi, tant que ma fille sera là, je ne t’oublierai jamais et je respecte la mémoire de sa mère.
12 avril 2008
Cher Satoshi,
Satoe a 5 jours et ce matin, j’ai pu la ramener à la maison. Je suis seul avec elle désormais mais ma mère est venue m’aider pour la journée et je me débrouille assez bien pour m’occuper d’elle. Elle ne pleure pas beaucoup. En revanche, qu’est-ce qu’elle passe comme temps à dormir !
Je ne savais pas que les nouveau-nés dormaient autant, j’avais plutôt l’image du bébé qui hurle à longueur de journée pour qu’on le change ou qu’on le nourrisse. Mais non, elle s’est même endormie pendant que je lui donnais le biberon tout à l’heure.
Maintenant que nous sommes seuls, je suis inquiet en permanence (j’écris d’ailleurs dans sa chambre en la regardant dormir de peur qu’il arrive quelque chose). Ma mère me dit que c’est normal au début mais que je ne dois pas m’en faire autant. Elle en a de bonnes ! Je suis incapable de fermer l’œil tant j’ai peur qu’elle s’étouffe dans son sommeil ou que je ne l’entende pas pleurer (et pourtant comme tu t’en doutes, elle a de la voix, tout comme son père…).
Ah oui ! J’ai quitté mon boulot il y a deux jours. Je travaillais dans une petite entreprise mais ce travail ne me convenait pas. Ce sont les parents de Chiemi qui m’avaient obligé à postuler, ils affirmaient que le métier de photographe n’était pas une profession digne de ce nom. Maintenant que je suis à nouveau libre de mes choix, je vais postuler pour ce en quoi je suis doué et surtout ce que j’aime. Quand j’aurai économisé de l’argent, je déménagerai dans un autre appartement avec Satoe, pour tourner la page en quelque sorte. Je referme le carnet et le fixe sans trop savoir pourquoi. Une petite brise de printemps me caresse le visage et je range le journal de Kazu dans mon sac. Une seconde après, je sens une main se poser sur mon épaule et je sursaute avant de me retourner brusquement pour faire face à Jun qui me tends une canette de thé d’un des distributeurs de la salle des profs. - Jun ? Tu m’as fait peur ! dis-je en acceptant la boisson. Il ne répond pas et viens s’asseoir en tailleur à côté de moi pendant que j’ouvre ma canette. Il fait de même et boit une gorgée avant de prendre la parole. - Je savais que je te trouverais ici. Dit-il en fixant l’horizon. - Forcément, j’y viens à chaque fois que j’ai un trou dans ma journée. Bon, je suppose que t’es encore venu me faire la morale ? - Non, je suis venu m’excuser, encore une fois. Je me suis emporté hier et je n’aurais pas dû. C’est bien, ce que tu fais…Je veux dire…Prendre soin de la gamine et tout…C’est juste que… J’ai un peu l’impression que tu te focalise trop sur son père et je n’ai pas envie que tu replonges parce que tu t’imagines qu’elle est son sosie parfait. C’est sa fille, d’accord, mais ce ne sera jamais lui. - Je sais bien, Jun. Je ne suis plus au même stade que quand on s’est rencontrés. Ne t’inquiète pas. - Tu es mon meilleur ami, Satoshi, je ne veux que ton bonheur. Nous restons un moment dans le silence avant qu’il ne recommence à parler. - Comment ça se passe ? - Hein ? - Avec la petite… Je souris. - Bien, elle est absolument adorable. On partage souvent notre vécu avec Kazunari, je pense que ça nous fait du bien à tous les deux. - Tant mieux. - L’air de rien, elle est assez timide. D’ailleurs, elle a eu peur de toi, hier. - Pourquoi est-ce que tous les gosses ont peur de moi ? Je suis si effrayant que ça ? Me demande-t-il en me regardant dans les yeux. Son visage affiche une expression si sérieuse que cela en devient absurde et je me mets à rire de façon incontrôlée. - Quoi ? - T’as l’air tellement sérieux, c’est hilarant ! - Mou…Satoshi…Gémit-il. - Si tu veux mon avis c’est parce que t’as l’air plutôt intimidant au premier abord. - N’importe quoi ! t’as eu peur de moi toi ? - Hum…un peu. Dis-je Il me pousse un peu de côté et nous rions ensemble pendant un moment. La cloche du lycée retentit, nous indiquant l’heure du déjeuner. Jun se lève et me tends sa main. - Tu viens ? C’est l’heure de manger, je t’invite. - Wow, tu vas me payer un repas au self du lycée, on peut dire que tu regardes pas à la dépense ! - C’est ça, moque-toi ! Je remets mon sac à mon épaule et attrape sa main avant de me relever et nous descendons ensemble du toit. ***** Le bus me dépose non-loin de l’école de la petite. Je marche ensuite jusque-là, passe le portail, traverse la cour et pénètre enfin dans la salle où se tient la garderie pour les enfants dont les parents ne viennent pas les chercher directement après l’école. Satoe est là, assise à une table à faire du coloriage avec Ikuta-sensei et 2 autres enfants. - Konbanwa…fais-je pour signaler ma présence. Ils se retournent tous les 4 vers moi et le visage de la petite s’illumine. - Satoshi-kun ! Elle abandonne son dessin pour venir me serrer dans ses bras. Ikuta se lève aussi et s’approche de nous. - Konbanwa, Ohno-san. Satoe-chan a été bien sage aujourd’hui comme toujours d’ailleurs. Je n’ai pas le temps de répondre qu’un jeune homme, plus jeune que moi, portant un tablier et une casquette vissée sur la tête entre dans la pièce. L’instituteur se tourne vers un petit garçon assis à la table. - Masaki-kun, Uehara-kun est là. - Haaaai ! fait l’enfant en se levant pour aller chercher ses affaires accrochées à l’un des porte-manteaux de la classe. Une fois prêt, l’enfant s’en va avec le jeune homme après quelques mots échangés entre Ikuta-sensei et ce dernier. D’après ce que j’ai pu comprendre, les parents du petit garçon sont restaurateurs et n’ont pas le temps de venir chercher leur fils. Celui qui est venu le chercher est un jeune homme qui travaille pour eux. Une fois qu’ils sont partis, seule une petite fille demeure assise à table, à colorier sans un mot. Je me demande si elle va encore rester là longtemps et si c’est habituel…L’enseignant revient finalement vers Satoe et moi. - Jaa, à demain matin, Ohno-san ? - Ano… - Oui ? Après mûre réflexion, je m’abstiens de demander des réponses à mes interrogations. Ça ne me regarde pas. À la place, je souris à Ikuta-sensei. - Rien. Ce n’est pas important. - Si vous le dites. Dit-il en répondant à mon sourire. Je me penche ensuite vers Satoe. - Tu vas chercher tes affaires et on y va ? - Haaai ! fait-elle en courant dans le coin où se trouvent les porte-manteaux, comme le petit garçon l’a fait juste avant elle. Elle revient quelques minutes plus tard, chapeau sur la tête et sac à l’épaule. Elle prend ma main dans la sienne et agite l’autre devant Ikuta. - Bye bye, Ikuta-Sensei ! fait-elle avec moins de timidité que ce matin, ce qui me fait penser que le contraste est sûrement dû au nombre de personnes présentes autour d’elle. - Bye bye, Satoe-chan ! à demain Ohno-san. - À demain. Dis-je avant de quitter la pièce, non sans un dernier regard vers la fillette à table restée seule à table. Nous quittons ensuite l’école à pied et la petite entame alors le récit complet de sa journée jusqu’à ce que nous arrivions chez moi.
Bye bye | |
| | | MirenaMatsumotoSK Sempai
Messages : 204 Date d'inscription : 21/04/2016 Age : 24 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Sam 26 Nov - 16:37 | |
| Ooooh désolé du retard ~
Ah oui bien sûr !
Biiiien, merci beaucoup pour ce chapitre >w< J'aime de plus en plus en vrai xD Satoe est beaucoup trop mignonne *^* Le journal de Kazu me fait de la peine... :c Et du coup Ohno aussi ! Je suis trèèèèès contente que Jun soit venu s'excuser et lui dire que c'était bien ♥♥♥ J'ai hâte de voir la suite ! | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Jeu 5 Jan - 2:16 | |
| Hello hello et bonne année 2017 ! Ouch...ça fait plus d'un mois que j'ai pas posté pour cette fic... Je suis impardonnable Bon, bon... En tout cas, voilà la suite qui a mis si longtemps avant de sortir de mon cerveau ^^" - Spoiler:
Chapitre 6 - Itadakimasu ! - Itadakimasu ! Satoe et moi entamons notre repas du soir. Je n’ai pas eu le temps de faire de grandes courses alors j’ai juste acheté des bentos tout préparés sur le chemin du retour. La petite, comme toujours, mange de bon cœur. - Désolé pour le dîner de ce soir, Satoe-chan. J’irai faire des courses demain. Elle secoue la tête. - C’est pas grave Satoshi-kun. Dit-elle en ponctuant sa phrase d’un sourire éclatant. - Alors…C’était bien l’école ? - Hum ! On a chanté, on a fait des dessins et j’ai fait du toboggan avec Masaki-kun et Setsuna-chan ! - Setsuna-chan ? Est-ce que c’était la petite fille avec toi à la garderie tout à l’heure ? - Hum ! Elle habite avec son papa et il travaille beaucoup alors elle reste toujours la dernière. - So Ka… Maintenant je comprends mieux, le père de cette petite fille doit être très occupé. - Masaki-kun, sa maison c’est un restaurant. Même que son papa il est venu parler de son métier à l’école et le papa de Setsuna-chan aussi. Papa devait y aller aussi, mais… La petite baisse la tête et semble sur le point de pleurer. Pourtant elle relève la tête et affiche un petit sourire. - Mais il devait rester à l’hôpital à cause de sa maladie. C’est pas sa faute. Satoe-chan est bien plus courageuse que moi. Elle ne montre que très peu son chagrin après la mort de son père et ce n’est qu’une enfant. Peut-être que c’est justement parce qu’elle est encore petite, elle ne se rend peut-être pas compte de ce qu’est la mort. - Satoshi-kun ? - Oui ? - C’est quoi ton métier ? - J’apprends la peinture et le dessin, au lycée. - Ooooh…C’est vrai, papa m’a dit que tu dessinais suuuper bien ! Tu veux bien me montrer ? - Après le dîner et le bain. Dis-je non sans un petit rire. ***** Après le bain de la petite, j’ai ressorti mes anciens carnets de croquis et nous les regardons ensemble. - Et ça, Satoshi-kun, c’est quoi ? - C’est le parc de l’université où ton papa et moi on allait. Mon regard glisse vers le coin inférieur droit de la page et la date me confirme ce que je pensais, c’est le dessin que j’ai réalisé quand il est venu me parler ce jour-là, peu après notre rencontre. - Sugoi ! s’exclame-t-elle pour au moins la 20e fois de la soirée. Je tourne la page et le dessin qui suit m’arrache un petit sourire nostalgique. C’est le premier dessin que j’ai fait de Kazunari. À l’époque, on ne sortait pas encore ensemble, je pense que j’ai dû le dessiner de tête, lors d’une de ces nuits où il ne quittait pas mes pensées. - C’est papa ? demande la petite en pointant l’esquisse du doigt. - Hum. - Tu le dessinais beaucoup ? - Énormément, c’était ma muse. - C’est quoi une muse ? - C’est une personne qui te donne envie de ne dessiner qu’elle. - Oooh… Je tourne les pages, les portraits de Kazunari se succèdent sous tous les angles et Satoe reste émerveillée devant mes œuvres. - Tu l’as dessiné vraiment vraiment beaucoup. Observe-t-elle. - Hum, mais ton papa a fait pareil, il a pris des tas et des tas de photos de moi. - Et de moi aussi, même quand il était malade. - Ton papa ne quittait jamais son appareil photo, il avait économisé beaucoup d’argent pour se l’offrir et avait beaucoup travaillé pour pouvoir entrer à l’université pour devenir photographe. Il a réalisé son rêve, tu sais ? La petite bâille à s’en décrocher la mâchoire. Mon regard glisse vers l’horloge et constate qu’il est plus que temps de la mettre au lit. Je referme mon carnet et le pose sur la table basse. - C’est l’heure d’aller se coucher, Satoe-chan. Elle se lève et se dirige vers la chambre, je la suis. À peine pose-t-elle la tête sur l’oreiller qu’elle s’endort. Ça a dû être une longue journée pour elle. Je la recouvre correctement et la regarde dormir un instant avant de quitter la pièce. Je n’ai pas sommeil, moi. Pour occuper ma soirée en silence, je décide de reprendre ma lecture du journal de Kazu où je l’ai laissée. La photo d’un bébé est collée à la page où je me suis arrêté ce matin. Je ne l’avais même pas remarquée. Bien sûr, ce bébé, c’est Satoe-chan. La photo a dû être prise par Kazu à la maternité car au-dessus de la tête de l’enfant se trouve une fiche avec son nom, sa date de naissance et d’autre renseignements. 15 avril 2008
Cher Satoshi,
Satoe a 8 jour, sur la page à côté, c’est la première photo que j’ai prise d’elle. Je l’ai prise deux jours après sa naissance. Tu ne trouves pas qu’elle me ressemble ? Je ne suis pas encore parvenu à les immortaliser correctement mais tout le monde me dit qu’elle a mes yeux.
Je crois que je commence à m’habituer à mon nouveau rythme de vie. Maintenant, je peux préparer un biberon en un temps record ! Heureusement parce qu’au vu de l’appétit du bébé c’est mieux si je veux épargner mes tympans un minimum.
C’est dingue, quand je la vois j’ai l’impression de retomber amoureux. Elle est tellement parfaite, je suis sûr qu’il n’existe pas d’enfant plus parfait au monde. J’ai toujours trouvé les parents qui tenaient ce genre de propos ridicules mais maintenant que je suis devenu père, je comprends tout à fait ce qu’ils ressentent. Mais ma fille surpasse de loin leurs gremlins en poussette !
Malgré tout, Satoshi, tu ne quittes pas mes pensées depuis notre rupture. Je regrette ce que j’ai fait et je ne me le pardonnerai jamais. J’espère que tu vas bien, que tu vas retrouver quelqu’un qui ne fuira pas comme le lâche que j’ai été et que je suis toujours pour ne pas essayer de revenir auprès de toi. Mais je ne peux pas revenir, tu ne voudras certainement pas de Satoe qui est, malgré elle, la cause de ton malheur et je ne peux pas l’abandonner, plus maintenant.
Pourtant, ton visage souriant au réveil, ta chaleur apaisante à mes côtés avant de m’endormir, tes baisers qui me faisaient fondre en un instant, ta voix douce et calme en toutes circonstances, tout cela me manque plus que tu ne peux imaginer. J’aimerais t’écrire, mais je n’y arrive pas, par peur du rejet ou de l’ignorance qui me briseraient davantage le cœur.
C’est une sensation étrange que d’être comblé de bonheur par un petit être qui ne m’a même jamais adressé la parole tout en souffrant de ton manque dont je suis pourtant responsable. J’aime Satoe plus que tout au monde, les moments que je passe avec elle n’ont pas de prix mais une fois dans mon lit à attendre que le sommeil s’empare de moi, ce lit me semble immense pour moi tout seul.
J’aimerais tellement pouvoir vous avoir tous les deux…***** - Satoshi, tu veux que je te ramène chez toi après la réunion ? - Hein ? Quoi ? Quelle réunion ? Fais-je alors que j’allais ouvrir la porte de la salle des professeurs pour aller donner mon premier cours de l’après-midi. - La réunion de ce soir. T’as pas lu le planning que je t’ai apporté l’autre jour ? - J’ai dû oublier… En effet, ce planning m’est complètement sorti de la tête et je n’ai pas pu m’arranger pour la petite. Ça c’est un véritable problème. - Qu’est-ce qu’il y a ? me demande Jun. Pourquoi tu fais cette tête ? - On va bien en avoir jusque 19 heures, non ? - Oui comme d’habitude. - Je suis censé passer prendre Satoe à la maternelle à 17 heures. - Tu peux pas appeler pour t’arranger ? Je soupire. - Je vais essayer. À tout à l’heure à la réunion. - Hum. Je quitte définitivement la pièce et prends l’ascenseur pour me rendre en classe d’art. Lorsque j’entre dans la pièce, mes élèves sont déjà installés. Des troisième année, bavards mais pas méchants. - Bonjour à tous, vous pouvez vous remettre à vos œuvres, j’ai un petit coup de fil personnel à passer et je suis à vous. Je pose donc mon sac sur le bureau et ressort de la pièce pendants que les élèves se mettent au travail. Je saisis ensuite mon téléphone dans ma poche et compose le numéro de l’école. C’est une voix féminine qui me répond, je ne la connais pas. C’est sans doute la directrice. - École maternelle Yotsuba, que puis-je faire pour vous ? - Ohno Satoshi desu, je m’occupe de Ninomiya Satoe-chan…de la classe des papillons il me semble… - Hai, hai. En quoi puis-je vous aider ? - Je ne pourrai pas passer la prendre à 17 heures comme prévu, j’ai un empêchement qui pourrait durer jusque 19 heures et je me demandais jusque quelle heure se tenait la garderie de l’école… - N’ayez crainte, notre garderie se tient jusque 20 heures. - 20 heures ? Je suis soulagé. - Ne vous en faites pas, je transmettrai le message à Ikuta-sensei - Merci beaucoup ! - Bonne fin de journée Ohno-san. - À vous aussi. Je raccroche, soulagé. Je peux rentrer en classe un peu plus serein, sachant que je ne me ferai pas trop de soucis pour Satoe-chan, pendant la réunion de ce soir. Mes élèves sont calmes. J’en profite donc pour continuer le croquis que j’ai commencé hier en attendant la sonnerie. *****
*flashback* Des bruits de pas près de moi me réveillent. J’ouvre les yeux et dans la pénombre de ma chambre, j’arrive à distinguer la silhouette de Kazunari qui remet son jean et serre ensuite sa ceinture non-loin de mon lit. Il se retourne et son regard croise le mien. - Hey ! chuchote-t-il. - Tu comptais t’en aller comme ça ? sans même m’embrasser ? - Je ne voulais pas te réveiller Satoyan, mon cours commence tôt aujourd’hui. Me dit-il en se penchant pour emprisonner mes lèvres à l’aide des siennes. Il veut s’éloigner de moi mais je le retiens fermement par le poignet. - Je ne suis pas ton coup d’un soir, j’attends un minimum d’attention de ta part. fais-je avec un petit sourire en coin. - Gomen. On se serait revus à la cafet à l’heure du déjeuner. - Hmmm…Je sais, et je sais déjà ce que je vais manger en dessert. Cette fois, c’est à son tour d’afficher un petit sourire au coin de ses lèvres. Il m’observe en se mordillant la lèvre inférieure puis m’embrasse passionnément avant d’enfiler son t-shirt, ses chaussures et de saisir son sac et son appareil photo posés sur mon bureau. - Tu remercieras ton coloc pour nous avoir laissé la chambre cette nuit. Je t’aime. Dit il en me souriant une dernière fois avant de quitter la pièce. Je ris intérieurement, j’ai failli le faire craquer mais un câlin matinal n’est pas vraiment approprié pour lui, c’est vrai que son cours commence aux aurores et il travaille dur pour réaliser son rêve. Je ne vais pas me mettre en travers de son chemin. Sa passion pour la photographie et son sérieux dès qu’il s’agit de ses études sont deux choses parmi celles qui me plaisent en lui. Je souris dans le vague en fixant la porte par laquelle mon petit-ami est sorti et après de nombreuses minutes, mon regard glisse sur mon réveil qui indique 6h 14. Mon premier cours de la journée est à 9h. Je repose la tête sur mon oreiller et remonte la couette sur mes épaules pour repartir au pays des rêves. *fin du flashback* - Satoshi ! Oi ! Satoshi ! Je me réveille secoué par Jun. Je me frotte un peu les yeux. Nous sommes dans sa voiture et d’après ce que je vois, nous sommes arrêtés tout près de la maternelle. - On est arrivé à l’école, tu es sûr que tu ne veux pas que je vous raccompagne chez toi ? je peux attendre deux minutes tu sais ? - Non, non, ça ira. Merci Jun. - Jaa, on se voit demain ? - Hum. À demain. J’ouvre la portière et sort du véhicule. Une fois sur le trottoir, je fais signe à mon ami qui s’éloigne ensuite pour rentrer. Je marche encore quelques mètres et pénètre dans la cour de la maternelle. En ce mois de mai, il ne fait pas encore noir dehors, c’est une chance. J’entre dans le bâtiment et retrouve facilement la classe où se déroule la garderie. Quand j’entre, Satoe se jette sur moi. - Saaatoshi-kun ! - Konbanwa Satoe-chan, Gomen ne, je n’ai pas pu venir plus tôt. Elle secoue la tête. - C’est pas grave. Setsuna-chan, puisque c’est son nom, est encore là aujourd’hui et elle nous fixe encore en silence avant de retourner à son dessin. Ikuta-sensei s’approche de moi. - Konbanwa, Ohno-san. Tout s’est bien passé aujourd’hui aussi. - Excusez-moi d’avoir appelé à la dernière minute. Fais-je en me penchant devant lui. - Ne vous en faites pas pour ça, Ohno-san. La porte s’ouvre précipitamment et un homme essoufflé en costume cravate pénètre dans la pièce. - Papa ! Le visage de la petite fille restée à table s’éclaire et elle se lève pour aller se jeter dans les bras du nouveau venu. Celui-ci l’embrasse sur le front et l’installe sur sa hanche. - Sakurai-san, konbanwa. Fais Ikuta-sensei. - Konbanwa. Répond l’homme. Je lui fais un petit signe de tête pour le saluer et il y répond. - Jaa, Satoe-chan, tu reprends tes affaires et on y va ? - Hum ! - Setsuna, tu y vas aussi ? Il est déjà tard et on doit rentrer. Sakurai pose sa fille parterre et celle-ci suit Satoe vers les porte-manteaux. - Je vais vous aider, les filles. Dit l’enseignant avant de les suivre lui aussi. Me voilà seul avec le père de Setsuna-chan. C’est lui qui engage la conversation. - Vous devez être le père de Satoe-chan, je ne vous avais jamais vu avant, je crois que c’était sa grand-mère qui… - Non, non, il y a méprise, je ne suis pas son père. Il est décédé et je…m’occupe d’elle depuis quelques jours. - Oh, je vois. Je suis désolé, je me suis emporté. Sakurai Sho. Dit-il en me tendant sa main droite. - Ohno Satoshi. Je réponds en lui serrant la main avec un sourire. - Ma fille n’est pas toujours très bavarde en dehors de chez nous mais elle et Satoe-chan sont très amies, elle me parle souvent d’elle pendant le dîner. - C’est aussi l’impression que j’ai eue. Vous avez l’air de travailler beaucoup. - C’est vrai, je travaille pour une chaîne de télévision et je suis seul pour élever ma fille. Je m’en veux de la laisser aussi tard à la garderie mais je n’ai pas vraiment le choix. - Je suis prête papa ! Fais Setsuna-chan en revenant avec Satoe et Ikuta-sensei. - Yosh ! On peut y aller, princesse ! dit son père en la reprenant dans ses bras. - Nous aussi, ne Satoe-chan ? - Hum ! S’exclame-t-elle avec un large sourire. Nous quittons l’école maternelle tous les quatre après avoir dit au revoir à Ikuta-sensei et une fois arrivés au portail, nos chemins se séparent et nous nous faisons un dernier signe avant que Satoe et moi ne nous mettions en route jusqu’à mon appartement. - Donc pour les courses, Satoshi-kun… - Gomen ! Promis, on ira demain ! La petite se met à rire. - T’es trop drôle Satoshi-kun !
Voilà voilà pardonnez-moi pour cette absence et à la prochaine fois ^^" | |
| | | MirenaMatsumotoSK Sempai
Messages : 204 Date d'inscription : 21/04/2016 Age : 24 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Jeu 5 Jan - 15:42 | |
| Bonne année !!♥
Ooooooh j'espérais la suite chaque jour xD Comme d'habitude tout est absolument choux >w< Satoe est parfaite, Satoshi est parfait, les souvenirs Ohmiya sont trèèèèès parfaits *^* Ils étaient trop choux ♥ Nino me manque du coup T-T Et l'arrivée de Shoooo ! Est-ce que ça va tourner en Yama ? xD Je pense que cette fiction fera partie de mes coups de coeur malgré l'absence de Nino, donc bravo ! J'attends la suite avec beaucoup d'impatience xD Bye ~ ♥ | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Sam 25 Fév - 23:48 | |
| Bonjour bonjour ! Et non, ce n'est pas encore le nouveau chapitre (pardonnez-moi, ne me frappez pas...) mais un petit message pour vous dire que je n'oublie pas cette fic, je manque un peu de temps pour me concentrer dessus et de ce fait la progression est un peu (beaucoup) ralentie ^^" Mais elle progresse tout de même et j'espère pouvoir poster le chapitre 7 dans le courant de la semaine, alors je vous remercie d'avance pour votre patience jusque là et pour les chapitres futurs À bientôt | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Lun 27 Fév - 14:23 | |
| Hello ! Grand évènement : l'arrivée du chapitre 7 comme promis ! ^^ Voilà voilà, je vous laisse découvrir tout ça :D - Spoiler:
Chapitre 7 - …Alors il ne nous manque plus que les carottes et la viande. Qu’est-ce que tu voudrais comme viande, Satoe-chan ? - Du porc ! répond-elle en sautillant à côté de moi. - Va pour du porc dans ce cas. Fais-je en me dirigeant vers le rayon boucherie. J’ai profité du samedi pour aller faire des courses avec Satoe et en discutant sur le chemin, nous avons décrété d’un commun accord que le repas de ce soir serait du curry. Arrivés au rayon qui nous intéresse, je sélectionne le paquet de viande qu’il nous faut et Satoe le met elle-même dans mon panier de courses. Nous nous éloignons ensuite vers les fruits et légumes. Par chance, il reste un paquet de carottes mais alors que j’allais l’attraper, une deuxième main agrippe celui-ci. - Oh ! Setsuna-chan ! s’écrie la petite. Je relève alors la tête et en effet, c’est Sakurai-san qui me fait face sans piper mot. Un t-shirt et un jean ont pris la place de son habituel costume-cravate de travail. Aussitôt, je lâche le paquet et m’excuse. Satoe qui a remarqué sa présence à son tour s’est empressée de se réfugier derrière moi. - Allez-y, je ne vous avais pas vu. - Non, non, je vais me débrouiller autrement, prenez-les. Dit-il en me tendant les légumes. - Je… - J’insiste. Il s’écoule quelques secondes durant lesquelles nous ne prononçons de nouveau aucun mot. Voyant que je ne bronche pas, il sourit et place les carottes dans mon panier avant de se replacer face à moi. - On se débrouillera, ne vous en faites pas, Ohno-san. Il me sourit et se tourne vers sa fille restée accrochée à sa jambe. - Setsuna, tu dis bonjour à Satoe-chan et Ohno-san? - Konnichiwa. Dit-elle timidement. Je remarque que Satoe est dans le même état que son amie. Elle répond d’une voix basse et cela m'arrache un petit sourire. Sakurai caresse la tête de sa fille et poursuit la conversation. - Ne vous en faites vraiment pas pour les carottes, je ne suis pas très doué en cuisine de toute façon. Je dois avoir le numéro de tous les restaurants qui livrent à domicile du quartier et je suis aussi un adepte du surgelé. Haha! Je peux vous offrir un thé à la maison? - Je ne voudrais pas vous déranger... - Allez, je vous rassure, je sais le préparer si vous craignez pour votre santé. - C'est gentil mais... - J'insiste. - Bien, Satoe et Setsuna-chan seront sûrement contentes de jouer ensemble. Ainsi, j’ai suivi Sakurai jusque chez lui. Sa fille et lui vivent dans un immeuble non-loin du supermarché. Une fois arrivés dans leur appartement, les deux fillettes retirent leurs chaussures en quelques secondes et nous abandonnent dans l’entrée. Sakurai rit silencieusement avant de poser ses sacs de courses et de retirer ses chaussures pour les ranger soigneusement de même que celles de sa fille. - Je vais préparer du thé, installez-vous dans le salon et surtout, faites comme chez vous. Dit-il en s’éloignant lui aussi après avoir repris ses provisions. Je pénètre donc seul dans le séjour et m’installe sur un canapé en cuir à l’apparence plutôt coûteuse. Tout est propre et bien rangé. La télévision me fait face et à ma gauche se trouve un meuble où s’étalent les photos de Setsuna-chan et son père. - Ça fait longtemps que vous vous occupez de Satoe-chan ? Je sursaute lorsque Sakurai s’adresse à moi depuis la cuisine. - Ça…ça fait 3 semaines. Dis-je. - Ça ne doit pas être simple d’avoir un enfant dans sa vie du jour au lendemain, c’était déjà compliqué de m’adapter à la naissance de Setsuna… - Je me débrouille, Satoe-chan n’est pas difficile et ça me tient à cœur. Il sort finalement de la cuisine avec un plateau chargé de la théière et de deux tasses. Il vient poser les poser sur la table basse du salon, remplit les tasses et s’assieds à côté de moi sur le canapé avec la sienne. Il boit une gorgée puis grimace, sans doute à cause de la chaleur, et la repose sur la table. - Vous étiez proche de Ninomiya-san ? me demande-t-il. - Oui, je vivais avec le père de Satoe-chan, on sortait ensemble. - Excusez-moi si je suis indiscret, mais il vous a quitté pour la mère de sa fille, non ? - C’est une longue histoire. Dis-je en me frottant nerveusement le genou. - Je comprends. Je n’aurais pas dû aborder le sujet. - Non, non, il n’y a pas de mal ! Il lève la tête au plafond et soupire dans le vague avant de tourner le visage dans ma direction. - Je ne connaissais pas Ninomiya-san, mais j'ai appris par la grand-mère de Satoe-chan qu'il était gravement malade. Toutes mes condoléances. - Merci. - Et la maman de Satoe-chan, elle ne peut pas s'occuper d'elle ? - Elle est morte en la mettant au monde. - Eh bien, heureusement que Ninomiya-san peut compter sur vous pour vous occuper d'elle. Je n'imagine même pas ce que deviendrais Setsuna si je disparaissais. - Elle n'a plus de mère non plus ? - Sa mère ne voulait pas la garder, c'est moi qui ai insisté et elle ne me le pardonnera jamais. Maya est mannequin, elle est tombée enceinte au moment où sa carrière prenait un tournant considérable, elle a dû refuser toutes les grandes opportunités qui s'offraient à elle et nous avons décidé d'un commun accord que j'aurais la garde exclusive de Setsuna et qu'on se séparerait après sa naissance. À cette époque, elle n’était plus la femme dont j’étais tombé amoureux, la célébrité l’avait changée… - Je suis désolé. - Ce n'est pas grave, ça fait 5 ans depuis et elle vient voir Setsuna un samedi sur deux. Que ma fille puisse voir sa mère même un petit peu, cela me suffit amplement. Sakurai-san me sourit et prend une gorgée de son thé. Je n'ose pas lui en demander plus. Nous avons chacun vécu nos malheurs amoureux et je suis bien placé pour le comprendre. Le silence règne alors un petit moment dans la pièce jusqu'à ce que ce soit à nouveau le maître de maison qui prenne la parole. - Alors, ce thé? Il est buvable, non ? - Il est délicieux. Dis-je avec un sourire. - Dommage qu'on ne puisse pas se nourrir uniquement avec ça, ça me faciliterait la vie, haha! Nous rions tous les deux et nous parlons encore pendant un moment de notre vie, notre boulot. Sakurai est un type très sympathique et apparemment très cultivé. D'après ce qu'il m'a dit, il est sorti diplômé de Keio et ses parents sont plutôt fortunés. J'ai fini par lui parler de Kazu, de notre rupture et de ses raisons qui l'y ont poussé. J'ignore pourquoi mais j'ai eu rapidement une confiance absolue en lui. Le temps passe et nous sommes interrompus par Setsuna-chan et Satoe-chan qui font leur apparition dans la pièce, je remarque alors en glissant brièvement le regard vers l’horloge accrochée au mur qu’une heure s’est déjà écoulée sans que nous nous en rendions compte. - Papa, j’ai soif. Dit Setsuna à son père. - Et le mot magique ? - S’il te plaît ! répond-elle avec un large sourire. - J’aime mieux ça. Dit Sakurai en ébouriffant les cheveux de sa fille. Il décale ensuite la tête en direction de Satoe restée un peu en retrait près de moi. - Tu veux un jus d’orange Satoe-chan ? La petite hoche timidement la tête et il lui sourit avant de se lever pour se rendre à la cuisine, sa fille sur les talons. Satoe s’installe ensuite à côté de moi sans dire un mot. - Alors ? tu t’amuses bien avec Setsuna-chan ? je lui demande. - Hum ! Me répond-elle en souriant. On jouait au docteur des animaux. - C’est vrai ? et vous en avez soigné beaucoup ? - Oui ! On a soigné un chien, un chat, un lapin et une girafe ! - Vous soignez même les girafes ? Il doit être grand votre cabinet ! - Hum ! Je souris. Sakurai revient avec deux verres de jus d’orange qu’il pose sur la table basse. - Et voilà, Satoe-chan. - A…arigatou. La petite saisit son verre pendant que son amie fait de même avant de grimper sur les genoux de son père qui l’entoure de ses bras pendant qu’elle boit son verre. Satoe les fixe alors sans piper mot et je devine une certaine jalousie dans son regard. Elle essaye de le cacher mais son père lui manque. Elle, elle n’a pas pu profiter de son père autant que Setsuna-chan et il est impossible de rattraper le coup puisqu’il nous a quittés. Malgré notre complicité qui se renforce petit à petit, je ne me fais pas d’illusion, je ne pourrai jamais remplacer Kazu à ses yeux. Quelques temps plus tard, nous quittons l’appartement de Sakurai et sa fille pour rentrer chez nous. Une fois rentrés, la fillette semble avoir retrouvé le sourire et m’aide de bon cœur pour ranger nos courses dans la cuisine. La soirée se passe ensuite aussi normalement que possible et après l’avoir mise au lit en veillant comme chaque soir à laisser la porte entrouverte, je vais m’installer sur le canapé avec le journal de Kazu. 18 octobre 2008
Cher Satoshi,
Satoe a 6 mois et elle a commencé à ramper depuis peu. Mon petit ange grandit de jour en jour, c’est fou !
Bon c’est encore le père gaga de sa fille qui parle mais la vitesse à laquelle elle progresse est véritablement incroyable. Un de ces jours, je me réveillerai et il ne restera plus de mon adorable petite fille qu’une adolescente avec le même caractère de chien que son père.
L’autre jour, je n’ai pas eu d’autre choix que de l’emmener au travail avec moi. Tout le monde, en particulier mes collègues de la gente féminine, était fou d’elle, même mon patron a fermé les yeux et a fondu devant son joli petit visage. À la pause déjeuner, mes collègues en ont profité pour sortir les photos de leur propres enfants de leurs portefeuille et argumenter sur le fait que les leurs étaient les plus adorables du monde.
Je m’en fiche, il n’y a que Satoe qui compte. C’est elle, la femme de ma vie et rien n’y changera. En dehors de ma mère, nous n’avons plus que l’un et l’autre c’est pourquoi je veux lui accorder le plus de temps et le plus d’amour possible. Peut-être que j’en fait trop, c’est vrai, peut-être que j’exagère mais je ne veux que son bonheur et rien d’autre. Je veux qu’elle sache que son père l’aime plus que tout au monde.
J’ai retrouvé mes consoles qui prenaient la poussière dans un carton, en rangeant ma garde-robe. C’est vrai, je n’y ai plus touché depuis notre rupture parce que je n’avais plus envie de rien après avoir épousé Chiemi et qu’une fois que Satoe est née, mon esprit ne s’est plus concentré que sur elle. Cependant je n’en ressens toujours pas l’utilité en ce moment puisque je vis au rythme de Satoe quand je ne suis pas au travail. Je prends mes repas en même temps qu’elle, je passe mon temps libre avec elle et le week-end, lorsque je ne travaille pas, je fais une sieste sur un futon dans sa chambre pendant qu’elle fait la sienne. Il n’y a que le soir, après l’avoir couchée que je peux me concentrer sur moi et laisser mon esprit être assiégé par une autre personne : toi.
Parfois, je passe une heure entière, plongé jusqu’au cou dans l’eau chaude du bain à penser à toi, Satoshi, et à tous les merveilleux moments que j’ai passé avec toi. J’ai aussi commencé à parler de toi à Satoe. Je lui dis à quel point on s’aimait toi et moi et à quel point tu es une personne formidable. Elle est trop petite pour comprendre, bien sûr, mais quand je parle de toi, elle me regarde et elle sourit sans produire le moindre son. Quelques fois, je rêve de nous trois, de toi qui rit en prenant Satoe dans tes bras, qui t’amuse avec elle pendant que je vous regarde, plus heureux que jamais d’avoir à mes côtés les deux personnes que j’aime. Mais à mon réveil, le vide à côté de moi dans mon lit me rappelle que ce ne sera jamais possible.***** J’ouvre la porte de ma chambre et la faible lumière du salon éclaire le petit corps endormi de Satoe qui serre son ours en peluche contre elle. Profitant de cette lumière, je déroule mon futon à côté du lit et éteint ensuite avant de me coucher. Je ne trouve pas le sommeil. J’écoute la respiration calme et régulière de la petite, cela me détend et je ferme les yeux. Je m’en veux de ne pas pouvoir totalement combler la perte de son père. Je m’inquiète pour elle, le regard qu’elle a jeté tout à l’heure à Sakurai et Setsuna-chan reste imprégné dans mon cerveau. Je me suis beaucoup attaché à elle en seulement 3 semaines et c’est assez pour mal supporter qu’elle me rejette parce qu’elle se rendra compte que je ne peux pas compenser l’absence de Kazunari. Il est mort trop tôt, c’est injuste, il l’aimait tellement et il n’aura même pas la chance de la voir grandir. Il ne sera pas là pour toutes les grandes étapes de sa vie, son entrée en primaire, au collège, au lycée, son diplôme, son mariage, ses futurs enfants… J’aurais tellement aimé qu’il soit toujours en vie, je ne l’aurais peut-être jamais revu mais il serait toujours auprès de Satoe et elle a bien plus besoin de lui que moi. Mais puisque le sort en a décidé autrement et qu’il ne reste que moi pour assumer son rôle, c’est à moi de la rendre heureuse et de tout faire pour qu’elle ne l’oublie jamais.
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| | | MirenaMatsumotoSK Sempai
Messages : 204 Date d'inscription : 21/04/2016 Age : 24 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Lun 27 Fév - 15:47 | |
| Wooooh ! C'était un chapitre absolument adorable ! Comme souvent d’ailleurs xD Mais encore une fois, le journal de Kazu et la fin... C'est tellement triste, ça me fait de la peine, autant pour Satoe que pour Satoshi :( J'ai trèèèès hâte de voir la suite, j'attends avec impatience Merci beaucoup pour cette fiction, c'est un plaisir de la lire ♥ | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Lun 15 Mai - 18:50 | |
| Hello ! Pardon pour cette attente de presque 3 mois et voici donc le chapitre 8 ! ^^ - Spoiler:
Chapitre 8
Ce matin, lorsque j'arrive dans la salle des professeurs, Jun n'est pas encore là. Je salue les autres profs et me dirige vers l'étagère où sont posées les tasses personnelles de chacun, saisis la mienne et me sers un café avant d'aller m'asseoir à mon bureau pour le boire calmement avant le début des cours.
Mon ami arrive enfin, les cheveux en bataille et les yeux cernés comme jamais. Il tient un carton plein à craquer dans ses bras qu'il cale comme il peut pour se servir sa dose de caféine et venir ensuite me rejoindre. Il pose brutalement sa caisse sur la table et s'assied avant de prendre une grande gorgée de son café et de finalement chausser ses lunettes.
- Quelque chose ne va pas? Je lui demande.
Un profond soupir désespéré que je ne connais que trop bien s'échappe de lui.
- J'ai quitté Shun.
Shun est, ou plutôt était, évidemment le petit ami de Jun. Ils vivaient ensemble depuis 1 an environ.
- Je suis désolé. Dis-je en posant une main réconfortante sur son épaule. Qu'est-ce qu'il s'est passé? - Il voyait quelqu'un d'autre et pas de chance c'est moi qui ai intercepté un message de son autre mec par hasard alors qu'il se douchait. On a eu une grosse dispute et je l'ai quitté en emportant mes affaires. - Je suis désolé, si t'as besoin de moi, je suis là. Dis-je. - Merci. Ça va aller, c'est pas ça mon plus gros problème, ça faisait déjà quelques mois que ça n'allait plus entre nous. Non, mon vrai problème c'est que pour le moment je n'ai nulle part où vivre. J'ai dormi dans ma voiture cette nuit. - Et ton ancien appart? - Vendu depuis que j'ai emménagé avec Shun, tu t'en doutes. - Tu veux venir chez moi?
Jun, qui portait sa tasse à ses lèvres, interrompt son mouvement avant de tourner la tête vers moi d'un air interrogatif.
- Eh? - Je peux t'accueillir autant que tu veux, t'as fait pareil avec moi à une époque. - C'est gentil mais je refuse, tu vis avec la gamine de ton ex je te rappelle. Elle a peur de moi, j'ai du mal avec les enfants et j'ai besoin de calme, tu le sais... - Satoe-chan est une enfant très calme et je suis sûr que si elle te connaissait un peu mieux elle n'aurait plus peur de toi. Et réciproquement. - Non merci.
Je lève les yeux au ciel, il est vraiment têtu comme une mule.
- Dans ce cas, tu as un autre plan? Tu sais où tu vas dormir cette nuit? Fais-je avec un petit sourire narquois.
Il me fixe, les sourcils froncés quelques secondes et cède finalement.
- D'accord...mais c'est bien parce que je suis désespéré.
La cloche sonne, l'heure pour nous d'aller en classe. Jun soupire, essaye de se recoiffer comme il peut et se lève ensuite. J'en fait de même et nous quittons la pièce comme d'autres professeurs.
- On se voit à midi. Dit-il avant que nos chemins ne se séparent.
J'acquiesce et me dirige vers la salle d'art pour aller donner cours aux première année.
*****
- Satoshi-kun!
Satoe, comme tous les soirs, se jette sur moi dès que je pose un pied dans la petite salle de classe. Ikuta-sensei me fait ensuite le rapport de la journée pendant que la petite va se changer. Assise à table, Setsuna-chan me sourit timidement avant de retourner à son coloriage. Ce n'est pas encore aujourd'hui que je reverrai Sakurai-san, visiblement. Satoe revient quelques minutes plus tard et nous quittons le bâtiment.
- Satoe-chan, j'ai quelque chose à te dire. Dis-je à mi-chemin vers la sortie.
La petite stoppe nette sa marche, me fixe droit dans les yeux et je peux lire la peur au fond des siens. Est-ce qu'elle croit que je l'abandonne?
- Tu veux plus que je reste chez toi? Je vais retourner chez grand-mère et je te verrai plus? C'est ça?
Elle semble au bord des larmes et son menton tremble. Bien joué Satoshi, tu vas faire pleurer une petite fille. Avant de déclencher une crise de larmes, je m'empresse de la rassurer comme je peux.
- Non ! Non ! bien sûr que tu peux rester avec moi, je te l'ai promis, non? - Hum... - C'est juste que mon ami Jun-kun va venir habiter quelques temps avec nous. - Celui qui est ronchon comme papa?
J'éclate de rire, cette petite est vraiment adorable. J'ébouriffe un peu ses cheveux et la prend par la main pour nous diriger vers la voiture de Jun qui nous attends devant l'école. Je lui ouvre la portière et l'aide à grimper dans le véhicule. Elle s'attache et je peux aller m'installer à côté de Jun.
Le silence règne. Jun se concentre sur la route et Satoe tire une tête d'enterrement sur le siège arrière. "Bon début..." Me dis-je. Et le trajet se fait en silence.
Lorsque nous arrivons devant notre immeuble, j'aide Satoe à sortir de la voiture et nous montons à notre appartement. Toujours ce silence pesant que je rêve pourtant de briser. La petite, qui est restée collée à moi, lève la tête en direction de Jun et ne le quitte pas des yeux. Au bout de quelques minutes, celui-ci fronce les sourcils, agacé.
- Qu'est-ce que tu regardes ? Demande-t-il froidement. - T'es pas aussi beau que mon papa toi... - Désolé de l'apprendre ! Répond-il, mi-embarrassé mi-vexé.
Je ris sous cape, je ne le connais que trop bien. La porte de l'ascenseur s'ouvre et nous nous dirigeons vers la porte d'entrée. Deux tours de clé plus tard, nous entrons dans l'appartement. Satoe va se débarrasser tandis que je pénètre dans la cuisine pour entamer la préparation du dîner. J'enfile un tablier et ouvre le frigo.
- Tu veux une bière? Je demande à mon cadet que je remarque installé à table. - C'est pas de refus.
Je saisis donc deux canettes et les pose sur la table avant de retourner chercher mes ingrédients et de me mettre à la tâche. J'entends mon invité ouvrir sa bière puis en prendre une gorgée et soupirer d'aise.
- Rien de tel qu'une bonne bière après le boulot. Dit-il. Merci encore de m'accueillir chez toi, Satoshi-kun. - Y a pas de quoi, je te l'ai déjà dit, tu m'a accueilli chez toi aussi à une époque. - hum...Je vais te dire, je pensais vraiment qu'avec Shun ça marcherais, mais y a quelques mois j'ai compris que j'avais tort. - Tu vas t'en remettre ? Je suis bien placé pour savoir qu'une rupture c'est parfois douloureux. - Daijoubu, lui et moi c'était pas vraiment de l'amour, c'était surtout...très physique. Forcément que ça pouvais plus coller au bout d'un temps. Toi, avec ton Kazunari, d'après tout ce que tu m'a raconté, c'était bien plus que ça.
Je souris dans le vague, bien sûr que c'était bien plus que ça. Kazu était mon âme soeur et j'espère qu'il ressentait la même chose.
- Satoshi ? - Hein ? Quoi ? - Qu'est-ce qu'on ressent quand on est amoureux ? Je veux dire vraiment amoureux ? - Tu ne peux pas t'empêcher de penser à celui que tu aimes, même si au début tu refuse d'admettre que tu aimes cette personne, chaque seconde passée auprès d'elle te remplit de bonheur et malgré les difficultés, ton coeur battra toujours aussi fort pour elle quoi qu'il arrive. Et sur le plan physique c'est juste... incroyable... indescriptible... En fait, tout dans l'amour véritable est indescriptible tellement ce sentiment est fort lorsqu'il te frappe. - Alors dans ce cas, c'est bien ce que je pensais, je n'étais pas amoureux de Shun et je suppose que lui non plus. - Tu trouveras ton âme soeur, j'en suis sûr.
Il me sourit et reprend une gorgée de sa bière pendant que je retourne à ma cuisine. Satoe fait alors timidement remarquer sa présence dans la pièce, sûrement à cause de celle de Jun.
- Satoshi-kun ? Je peux t'aider ? - Bien sûr. Dis-je en me baissant à sa hauteur. On mange des hamburgers ce soir, tu veux bien laver les tomates? - Hum !
J'installe un petit tabouret devant l'évier où j'ai placé les fruits écarlates et la petite se met de suite à la tâche en chantonnant. Jun ne dit plus un mot et continue de siroter sa bière à table, visiblement gêné par la présence de Satoe dans la cuisine. Je lève alors les yeux au ciel et retourne à ma viande hachée.
*****
Quelques temps plus tard, nous sommes assis à table devant nos assiettes. Jun et la petite se font face et se fixent étrangement du regard. Mon ami commence alors à manger, tout comme nous d'ailleurs, mord une fois dans son hamburger puis le repose dans son assiette avec une mine de dégoût avant de soulever le haut de son pain et de retirer les oignons qui se trouvaient dessous pour enfin se remettre à manger.
Satoe le fixe à nouveau de ses yeux inquisiteurs et je sais à ce moment qu'elle va lui faire une remarque ce qui me fait rire intérieurement.
- Pourquoi tu manges pas les oignons? - Parce que je n'aime pas ça. - Faut manger des légumes c'est important ! - Laisse-moi deviner, c'est ton papa qui l'as dit ? - Ouais et il a toujours raison ! Puis c'est pas gentil pour Satoshi-kun qui a fait à manger et aussi pour les gens qui on fait pousser les oignons! T'es méchant! - Oi ! Arrêtez, vous deux! Fais-je.
Tous deux se tournent alors immédiatement en pointant l'autre du doigt et se justifiant d'un : "C'est lui/elle qui a commencé ! "
- Peu importe qui a commencé. Toi, mange tes oignons, dis-je à l'attention de Jun, et toi, Satoe-chan, arrête de l'embêter.
Tous deux grommellent alors quelque chose dans leurs dents avant de se reconcentrer sur leur dîner sans prononcer le moindre mot pour le reste du repas.
*****
Il est 22 heures. Satoe dort et Jun sort de la salle de bain après son bain en essuyant ses cheveux mouillés à l'aide d'une serviette autour de son cou. J'ai déjà pris le mien et j'étais en train de consulter le journal de Kazu lorsque mon ami a refait surface. Il s'installe à côté de moi et fixe le carnet usé dans mes mains.
- C'est quoi? Demande-t-il. - Le journal de Kazunari, il était dans un carton avec des affaires que sa mère m'a données. - C'est pas un peu pervers de lire le journal intime d'un mort? - Peut-être mais en tout cas il m'aide beaucoup. Je le lis un peu chaque soir. Il l'a commencé quand Satoe est venue au monde, le jour-même. Elle l'a aidé à remonter la pente après notre rupture et son mariage forcé. - Mariage forcé ? - Hum. Dis-je en rangeant le journal dans mon sac. Les parents de la mère de Satoe les ont forcés à se marier quand leur fille est tombée enceinte. Et après la naissance de la petite, il avait trop peur que je le rejette à mon tour pour essayer de me revoir. - Je suis désolé. Tout ce temps, j'ai pensé qu'il t'avais jeté comme une vieille chaussette sans la moindre raison valable. - Moi aussi, jusqu'au mois dernier, quand j'ai appris sa mort par sa mère.
Nous restons silencieux quelques instants. Jun scrute le plafond pendant que je regarde Satoe dormir par la porte entrouverte de la chambre, toujours pelotonnée sous la couette avec son ours en peluche. Lorsque Jun brise à nouveau le silence, je sursaute en sortant brutalement de mes pensées.
- Ne Satoshi ? Maintenant que c'est fini...enfin...vraiment fini avec ton ex, tu devrais pas penser à voir d'autres personnes ?
Voilà la question qui tue, j'aime toujours autant Kazu et maintenant j'ai Satoe, je ne sais pas si je voudrais trouver quelqu'un d'autre. La petite me le rappellera sans arrêt, ce serait égoïste de s'engager dans une relation sans véritable amour partagé parce que je ne peux pas totalement oublier son père.
- Je ne sais pas, Jun, c'est compliqué avec la petite. Et je ne sais pas si je saurais retomber amoureux. - Tomber amoureux ça arrive sans qu'on le prévoit on ne sait jamais quand ça peut arriver. - Je sais. C'est pour ça qu'on verra bien si ça m'arrive à nouveau. Je vais me coucher, il est tard et on doit se lever tôt.
Je me lève du canapé, mettant fin à cette discussion. Jun me suis et en passant devant une bibliothèque du salon, il m'arrête soudainement.
- Satoshi ? - Hum?
Je me retourne et constate que mon ami s'est emparé du cadre avec la photo de Kazu que je gardais sur le meuble. Il me la montre.
- C'est lui ? - Hum. - Il était pas mal, je te comprends, sa fille est son portrait craché, comme tu me l'avais dit. - Et tu n'as même pas idée... Je murmure en poussant tout doucement la porte de la chambre.
Je m'installe sur mon futon, comme tous les soirs et Jun se dirige vers le sien un peu plus loin dans la pièce. Bon sang, ma chambre est en train de se changer en camping... Jun regarde Satoe dormir un petit instant et sourit finalement.
- C'est une vraie teigne mais elle est vraiment mignonne. - Ce n'est pas une teigne ! Fais-je le plus silencieusement possible en m'allongeant sous la couette.
J'entends mon ami ricaner alors qu'il en fait de même et j'éteins la lumière en lui souhaitant bonne nuit. Il me répond et bientôt le silence règne. Mes yeux se ferment et je m'endors sans difficultés.
*****
- Satoyan...c'est encore long ? - Patience. Dis-je alors que je marche en tête. - J'espère que ça en vaut la peine parce que le panier du pique-nique est super lourd. Pourquoi c'est moi qui le porte d'ailleurs ? - Tu veux un pique-nique romantique à la belle étoile oui ou non ?
J'entends mon compagnon grogner derrière moi et rit silencieusement,de peur qu'il ne m'entende. Quelques minutes plus tard, nous arrivons enfin à destination, un petit espace ouvert au sommet d'une colline qui offre une vue magnifique du ciel nocturne.
- Ouuuuaaaah...lâche mon amant.
Voyant qu'il reste figé la bouche ouverte à fixer le ciel, je m'approche de lui et l'embrasse sur la joue. Cela le fait réagir immédiatement et il me répond en m'emprisonnant dans un baiser plus passionné.
- Je présume que ça te plaît...fais-je avec un petit sourire en coin. - C'est magnifique ! Je n'avais jamais eu une aussi belle vue des étoiles jusqu'à aujourd'hui.
Aussitôt, il pose le panier et dégaine son appareil photo pour prendre une série de clichés de la voûte céleste. Je ris devant son enthousiasme et m'empare du pique-nique après avoir étendu une couverture sur l'herbe.
Lorsque Kazu revient vers moi, il s'empare d'un sandwich sans que j'aie eu le temps de tout préparer de façon romantique comme c'était prévu.
- Oi! Tu pourrais attendre que j'aie fini!
Il me regarde, incrédule, son sandwich dans la bouche, avant de se baisser à nouveau et d'en chiper un autre qu'il fourre dans la mienne.
- Désolé, j'ai faim. C'est de ta faute, tu m'affame jusqu'à la tombée de la nuit. Dit-il la bouche pleine pour se justifier.
Je lève les yeux au ciel et m'empare d'une serviette en papier pour essuyer la mayonnaise qu'il a au coin de la bouche.
- Mou...Satoyan, j'aurais préféré que tu m'embrasses. - Tu ne le mérites pas. Dis-je en m'allongeant sur la couverture.
Il fait la moue et se couche à côté de moi. Durant de longues minutes, nous regardons le ciel en silence. Je sens Kazu bouger à mes côtés et bientôt, un déclic retentit dans mes oreilles. Je soupire en souriant alors qu'il jette un oeil à ce nouveaux cliché de moi.
- Toujours aussi photogénique. Dit-il. Et je ne t'ai pas encore fait poser nu. - Quoi?!
Mon amant éclate de rire et m'embrasse tendrement.
- Je plaisante... Mais je suis sûr que tu serais bien payé, les jolis petits derrières comme le tien ça se fait rare... - T'es pas croyable...je soupire. - Oi! Oi! Oi! Regarde, une étoile filante! S'exclame-t-il en se redressant et en joignant les mains.
Je me remets en position assise et l'observe. Il est tellement plus beau au clair de lune. Je l'entends alors murmurer son souhait.
- Faites que Satoyan et moi on ne cesse jamais de s'aimer.
Je souris et l'entoure de mes bras pour le serrer fort contre moi.
- Je t'aime, Kazu-chan ! - Moi aussi, Satoyan, mais tu m'étouffe !
*****
Lorsque je me réveille, je suis seul dans la chambre. Mon regard se pose alors sur le réveil et je constate qu'il est déjà 7h30. Aussitôt, je sors des draps et me rends à la cuisine où Jun prends son petit-déjeuner avec Satoe.
- Ohayo Satoshi-kun ! - Ohayo Satoe-chan. Fais-je.
Elle est déjà habillée, de même que Jun. Je suis donc le seul qui n'est pas prêt. Mon ami se lève et me sers à manger.
- J'ai pas voulu te réveiller tant qu'on était pas à la bourre, tu sais que t'es adorable quand tu dors? Dit-il d'un ton sarcastique. - C'est ça, moque-toi. - T'as rêvé de Papa ? Demande la petite. - Comment tu sais ça? - Peut-être grâce à tous les "Kazu" que tu gémissais dans ton sommeil. Dit Jun.
Si je pouvais me voir dans un miroir, je suis sûr que je serais en train de rougir en ce moment.
- Et vous faisiez quoi? Continue Satoe.
Jun manque alors de s'étouffer avec son café. Je le foudroie du regard et me tourne vers la fillette.
- C'était un jour où ton papa et moi étions allés voir les étoiles tous les deux. - Ça devait être chouette ! Sourit-elle. Je vais me brosser les dents.
Sur ce, elle quitte la table et va dans la salle de bain. Mon voisin me fixe alors d'un drôle d'oeil.
- Quoi? - Avoue que c'était un rêve érotique. Vous faisiez plus que regarder les étoiles... - Ça ne te regarde pas !!
*****
Plus tard dans la journée, je pénètre dans la salle des professeurs après deux heures de cours et me laisse lourdement tomber sur ma chaise. Alors que je m'apprête à sortir mon carnet de dessin, mon téléphone vibre dans ma poche. Il s'agit de l'école de Satoe, cela signifie qu'il lui est sûrement arrivé quelque chose.
- Ohno desu. Dis-je avec appréhension. - Ohno-san, je vous appelle parce que Satoe-chan a eu un petit accident dans la cour de l'école. - Un accident ? - Ikuta-sensei est avec elle à l'hôpital et nous avons aussi prévenu sa grand-mère. - D'accord...je...j'y vais tout de suite. Merci de m'avoir prévenu.
Je raccroche, range toutes mes affaires d'une main tremblante et préviens mes collègues avant de quitter la pièce pour m'élancer aussi vite que je peux vers la sortie. Et ainsi être le plus vite possible auprès de la petite.
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| | | MirenaMatsumotoSK Sempai
Messages : 204 Date d'inscription : 21/04/2016 Age : 24 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Lun 15 Mai - 19:28 | |
| 3 mois~ Je n'y croyais pluuuus xDD Maaaah ce chapitre était comme les autres : parfaitement adorable ♥ J'adore la relation Jun Satoe :3 J'ai encore eu les larmes aux yeux, Kazuuuuuu~ Le rêve/souvenir de Ohno était trop mignon :0 J'espère que Satoe va bien >< Merci pour ce chapitre ♥ | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: When he left me... (15/15) Lun 12 Juin - 22:08 | |
| Bonsoir bonsoir ! En cette heure tardive, je vous propose le chapitre 9! - Spoiler:
Chapitre 9
Lorsque j'arrive dans la salle d'attente que l'on m'a indiquée à l'hôpital, essoufflé, la mère de Kazunari est déjà là. J'étais si inquiet que j'ai couru jusqu'ici, ma première action fut donc d'essayer de me calmer et de reprendre mon souffle.
- J'ai fait aussi vite que j'ai pu. Dis-je en allant m'asseoir près de Ninomiya-san. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? - Satoe est tombée de la cage à poule à l'école. Ikuta-sensei n'a pas pu arriver à temps pour la rattraper mais il a vu ce qui s'est passé et il est allé expliquer ce qu'il a vu au médecin - So ka...Et elle va bien? - Oui, ce n'est rien de grave, elle s'est cogné la tête et elle s'est cassé le bras mais vraiment rien de sérieux. - Je suis soulagé. Fais-je. - Tout va toujours bien tous les deux? - Parfaitement bien. Mais vous, elle ne vous manque pas ? C'est vrai qu'on ne vient pas beaucoup chez vous alors que vous êtes son parent le plus proche. - mon fils m'a dit la même chose quand il a décidé de te confier Satoe-chan. Oui, elle me manque, c'est ma petite-fille mais nous en avons discuté avec mon fils et nous pensions qu'il valait mieux que ce soit toi qui en ai la garde. Je ne suis plus toute jeune et mon fils voulais vraiment que vous vous rencontriez. - Je comprends. Mais on viendra vous voir plus souvent, c'est promis.
Elle me sourit puis son visage devient soudainement plus mélancolique et un soupir s'échappe de ses lèvres.
- Je n'étais plus venue dans cet hôpital depuis sa mort. Sa chambre se trouvait quelques étages plus haut et donnait sur le parc de la clinique, la vue était magnifique au crépuscule. - J'aurais tellement voulu être près de lui pendant ses derniers instants. - Je sais. Je regrette de ne pas t'avoir prévenu à ce moment-là. Kazunari m'a fait promettre de ne pas le faire parce qu'il ne voulait pas que vous vous retrouviez comme ça. Il a pris la décision de te confier Satoe quelques jours seulement avant que son état ne se détériore considérablement.
*****
La mère de Kazu était allée se chercher un café et lorsqu'elle était revenue, elle avait aperçu son fils et sa petite fille pelotonnés l'un contre l'autre dans le lit du malade qui semblait visiblement sur le point d'avoir une discussion importante avec Satoe. Ne voulant pas les déranger, elle est restée dans le couloir et a écouté ce que Kazunari avait à dire à la petite.
- Tu sais, Sato-chan, je vais bientôt aller au ciel. - C'est vrai ? Pourquoi? - Ma maladie est trop grave pour être guérie, tu sais. Parfois, les docteurs ne peuvent pas guérir les malades. Tu seras sage quand je ne serai plus là? - Hum...
Il a sourit et a levé la main pour ébouriffer gentiment la tête de la petite. Celle-ci, étonnamment ne pleurait pas. Mais on pouvait nettement lire de la peur et une profonde tristesse dans ses yeux sombres.
- N'oublie jamais que je t'aime fort et que je te regarderai toujours depuis le paradis. - Moi aussi je t'aime papa mais je veux pas que tu t'en ailles !
Ninomiya-san voyais bien que son fils retenait ses larmes de toutes ses force alors qu'il tentait de dissimuler son chagrin à Satoe.
- Je suis désolé de te laisser ma chérie. Mais obaa-chan sera là, elle s'occupera de toi et si un jour tu rencontres Satoshi-kun, tu pourras toujours lui faire confiance et je suis sûr qu'il te protègera quand je serai au ciel. - Je voulais vous avoir tous les deux. - Je sais Sato-chan. Dit-il en caressant la tête de sa fille. Tu me fais un gros câlin?
La fillette a hoché la tête et a entouré le cou de son père de ses bras avant de le serrer de toutes ses forces pendant qu'il l'imitait, sentant sans doute que ce serait peut-être la dernière fois qu'il verrait sa fille.
Émue, c'est ce moment que Ninomiya-san a choisi pour entrer dans la chambre.
- Satoe-chan, je ne savais pas ce que tu voulais boire tu sais aller te choisir quelque chose au distributeur toute seule comme une grande? - Hum.
La petite s'est levée après avoir serré son père une dernière fois, a saisi la monnaie que sa grand-mère lui tendait et a quitté la pièce. Une fois seuls, Kazunari a fondu en larmes et sa mère l'a pris dans ses bras à son tour, comme lorsqu'elle le berçait quand il était enfant.
- Elle est trop petite... A-t-il sangloté. Je ne veux pas l'abandonner, elle a besoin de moi... - Je sais, Kazu, je sais. J'aimerais pouvoir prendre ta place. J'ai pu te voir grandir alors que tu n'auras pas cette chance avec Satoe.
Il s'est ensuite séparé de sa mère, a tenté de sécher ses larmes et a saisit quelque chose dans le tiroir de sa table de chevet : une enveloppe, cette même enveloppe que Ninomiya-san m'a donnée quand elle m'as annoncé la mort de l'homme que j'aimais.
- Qu'est-ce que c'est? Lui a demandé celle-ci. - Quand je serai mort, je voudrais que tu contactes Satoshi et que tu lui donnes ceci. - Kazu, ça fait 6 ans, il a sûrement changé de numéro de téléphone et d'adresse... - Je t'en pries, essaie... Je voudrais qu'il adopte Satoe ou au moins qu'il accepte de la rencontrer. Il ne sera peut-être pas d'accord mais s'il y a une petite chance... - Tu ne veux pas le contacter maintenant ? Pour le voir une dernière fois? - Non, je ne veux pas qu'on se retrouve comme ça. Mais je lui dois la vérité, j'ai eu tort de la lui cacher si longtemps. C'est pour ça que j'ai écrit cette lettre hier soir.
Sa mère a soupiré et l'a embrassé. Puis elle a rangé l'enveloppe dans son sac et s'est assise à côté du lit de son fils en saisissant sa main qu'elle a serré fort dans la sienne.
- Promets-moi que tu ne le contacteras pas derrière mon dos, je ne veux pas qu'il me voie dans cet état. - Je comprends, c'est promis. - Tu es vexée que je veuilles que Satoshi ait la garde de Satoe? C'est toi son parent le plus proche après tout, je comprendrais... - Kazu, je respecterai ton choix quel qu'il soit, si tu veux qu'ils soient réunis, je ne m'y opposerai pas et puis, ça ne m'empêchera pas de voir la petite.
Ils ont souri tous les deux en se regardant et Satoe est revenue avec une canette de jus de fruits dans la chambre. La petite a rendu la monnaie à sa grand-mère, est retournée se blottir contre son père sans un mot et a siroté son jus de fruits.
À la fin des heures de visites, quand le jour a commencé à décliner et que Ninomiya-san s'est levée de sa chaise pour se préparer à rentrer, Kazunari et sa fille s'étaient endormis serrés l'un contre l'autre. Quand la mère de mon aimé a voulu retirer la petite des bras de son père, elle a vu de fines larmes couler à travers les paupières de Satoe dans son sommeil et a eu, immédiatement en les séparant, un pincement au coeur et l'impression de commettre le plus atroce des crimes contre son fils et sa petite-fille.
*****
Ninomiya-san termine à peine son récit que la porte de la pièce de soin s'ouvre sur Satoe, Ikuta et le médecin. Nous nous levons immédiatement et la petite se jette presque sur sa grand-mère.
- Obaa-chan ! - Satoe-chan ! Tu nous a fait une de ces peurs ! - Gomen.
La mère de Kazu saisit la petite et l'installe dans ses bras. En effet, son bras droit est plâtré et un pansement orne le côté de son front.
- Enchanté, Ninomiya-san, je suis le docteur Kato. Dit-il en serrant la main de la femme d'abord.
L'homme, qui ne doit pas être plus vieux que moi, se tourne dans ma direction et me sourit en me tendant sa main.
- Vous êtes ? - Ohno Satoshi...je suis...
Bonne question. Qu'est-ce que je suis pour elle ? Je ne suis pas encore réellement son tuteur légal, ni son père, ni son oncle, comment dois-je me présenter ?
- Satoshi-kun s'occupe de Satoe depuis peu. Intervient Ninomiya-san. - Oh, je vois. N'ayez crainte, dit-il pour nous deux cette fois, ce n'est qu'une petite fracture, dans 6 semaine on pourra lui retirer le plâtre et le bras de Satoe-chan sera comme neuf. Pour ce qui est de la blessure au front, rien d'alarmant non plus, vous pourrez retirer le pansement ce soir. - Arigato, sensei. Disons-nous en nous penchant respectueusement.
Il s'éclipse ensuite et Ikuta s'incline profondément devant nous.
- Pardonnez-moi ce manque de vigilance, c'est ma faute ce qui est arrivé à Satoe-chan. - Ne vous en faites pas voyons, les enfants jouent et se blessent, c'est dans l'ordre des choses, Ikuta-sensei. Répond Ninomiya-san avec un sourire bienveillant. - Maintenant que Satoe-chan est entre de bonnes mains, je vais retourner à l'école. À bientôt, et bon rétablissement à Satoe-chan.
Et il s'en va à son tour. Nous laissant seuls.
- Tu devrais retourner travailler, Satoshi-kun, je peux garder la petite en attendant. - Je peux appeler pour leur dire que j'ai un empêchement. - Non, il vaut mieux que tu y retournes. Ne t'inquiète pas je te la rendrai en fin de journée. - Gomen ne, Satoshi-kun, tu rates ton travail à cause de moi. Dit Satoe la tête posée contre l'épaule de Ninomiya-san. - Ce n'est rien Satoe-chan, tu es plus importante que mon travail, tu sais ? Je veux d'abord m'assurer que tu vas bien.
La fillette me sourit largement et me fait signe de me rapprocher. Une fois que je me suis exécuté, elle m'embrasse sur la joue. Ninomiya-san rit doucement devant la scène qui vient de se jouer devant elle.
- Tu veux que je te ramènes? Je suis venue en voiture - Je ne dis pas non.
*****
- T'étais où? Me demande Jun lorsque je m'installe en face de lui avec mon plateau à la cafétéria. - À l'hôpital. - Quoi? - Pas pour moi, j'ai reçu un coup de fil de la maternelle, Satoe est tombée d'un module dans la cour et elle s'est cassé le bras. - Oh, je vois. Et ça va ? Tu l'as quand-même pas ramenée à l'école ? - Oui, oui, elle va très bien, sa grand-mère était là, elle la garde cet après-midi. On passera la prendre après les cours.
Jun termine son assiette alors que je commence seulement la mienne.
- Tu devrais te grouiller, on sonne dans 10 minutes. - Merci captain obvious. Fais-je en m'efforçant d'accélérer la cadence à laquelle je mange.
Je vois alors mon ami avaler sa dernière bouchée et commencer à se servir sur mon plateau.
- Hey ! C'est à moi, ça ! T'as qu'à aller te resservir si t'as faim. - Relax, je ne faisais que t'aider en bon ami que je suis. D'ailleurs, tu n'as pas besoin de ce muffin. - Garde tes mains près de toi et laisse-moi manger ! Ris-je alors que sa main s'approche dangereusement de mon dessert. - Comme tu veux mais ne viens pas te plaindre quand tu seras obèse. Rit-il en rechaussant ses lunettes.
Je lève les yeux au ciel.
- Tu m'as déjà regardé? Je suis sûr qu'on peut arriver à me faxer. - Avec tout ce que t'arrive à engloutir sur un seul repas, c'est un miracle. Bon, je te laisse finir, je dois aller préparer du matériel dans un labo pour le premier cours de l'après-midi. On se voit en fin de journée. - hum, à tout à l'heure.
*****
- Alors ? On a essayé de voler ? Demande Jun à la petite sur le trajet de retour.
Je peux alors voir Satoe lui tirer la langue dans le rétroviseur.
- J'ai pas voulu voler, je suis tombée c'est tout ! J'ai même pas pleuré ! - C'est toujours mieux d'essayer de voler que de courir au milieu de la route, hein Jun ?
Mon ami devient rouge vif et fronce les sourcils sans dire un mot.
- C'est pas bien de courir sur la route. - Eh bien Jun-kun, quand il avait ton âge, il a traversé la route en courant et il s'est fait renverser par une voiture. - Oooh pauvre Jun-kun...fait la petite, toute triste. - Oui, bon ben ça va je suis toujours en vie.
Je lève les yeux au ciel, toujours aussi grognon. Je me tourne alors vers la petite.
- C'était bien, chez Obaa-chan ? - Hai ! On a regardé plein de dessins animés et elle a fait des sandwichs en forme de coeur à midi. - Ça m'a l'air d'un super programme tout ça. - Hum !
Tout le long du trajet, Satoe nous raconte sa journée chez sa grand-mère. Une fois rentrés, nous mangeons tous les trois tranquillement et vers 20h, je mets la petite au lit.
- Ne, Satoshi-kun... - Hum? - Tu dessines super bien, tu dessineras sur mon plâtre?
Je lui sourit en la recouvrant de la couette.
- Bien sûr. - Yatta !
Alors que j'allais me lever et quitter la pièce, mon regard se pose sur son pansement au front.
- J'allais oublier, le docteur a dit qu'on pouvait enlever ton pansement ce soir.
Elle me laisse faire sans broncher et l'opération est vite expédiée. Cependant, son large sourire a soudain disparu et elle s'accroche presque désespérément à mon t-shirt.
- Doushita ? Je lui demande en prenant sa petite main dans la mienne. - Papa il avait mal à la tête. Après il est allé à l'hôpital et il est mort. Moi aussi j'ai eu mal à la tête et je suis allée à l'hôpital, je vais mourir ? - Non, Satoe-chan. Ton papa...c'était différent, il avait mal dans sa tête à cause d'une maladie et toi, tu t'es juste fait une égratignure au front. - Hum. - Ne pense plus à ça, lui dis-je avec un sourire. Et fait de beaux rêves.
Je me lève, prêt à quitter la chambre et me dirige vers la porte.
- Bonne nuit, Satoshi-kun. - Bonne nuit. Dis-je avant de fermer la porte.
Jun est assis sur le canapé avec un magazine. Lorsqu'il me voit émerger de la pièce, il fait un geste du menton vers mon téléphone posé sur la table.
- Ton téléphone a vibré deux fois, c'était un numéro inconnu. - Arigato.
Je m'empare de mon portable et rappelle le numéro tout en me rendant à la cuisine. Une sonnerie...deux sonneries...trois sonneries et la voix qui décroche est, à mon grand étonnement, celle de Sakurai-san.
- Moshi moshi ? - Sakurai-san ? - Ohno-san ! J'ai essayé de vous joindre il y a peu de temps. Désolé, j'ai demandé votre numéro à Ikuta-sensei, Setsuna s'inquiétait vraiment pour Satoe-chan alors... - Ce n'est pas grave, je comprends. - Alors? Comment va-t-elle ? C'est grave ? - Elle va très bien, juste un bras cassé mais rien de grave d'après le médecin. - Aah, yokatta ! Ano...j'appelais aussi parce que le week-end prochain, ma fille fête son anniversaire et je me disais que je ferais d'une pierre deux coups en invitant Satoe-chan. - Je suppose qu'elle sera d'accord. - Tant mieux, ça fera plaisir à Setsuna et je suppose qu'à Satoe aussi. - Je n'en doute pas. - D'en ce cas, à bientôt et désolé du dérangement. - Vous ne m'avez pas dérangé, à bientôt.
Il raccroche et je fais de même avant de retourner au salon. Mon ami lève les yeux vers moi.
- C'est quoi ce sourire niais sur ton visage ? - Hein?
Mes doigts vont aussitôt effleurer mes lèvres et je peux me sentir rougir.
- Et d'ailleurs, c'est qui ce Sakurai-san ? - C'est juste le père d'une amie de Satoe. Je soupire en me laissant tomber sur le canapé. On s'entend plutôt bien.
Il me regarde d'un air dubitatif avant de poser son magazine et de quitter la pièce en décrétant aller prendre une douche.
"Mais qu'est-ce qu'il s'imagine ?" Je hausse les épaules et m'empare du journal dans le sac de Kazu, resté contre la table basse.
26 novembre 2008
Cher Satoshi,
Aujourd'hui, c'est ton anniversaire, le deuxième que je passe sans toi. Mais cette fois-ci, je ne suis pas aussi abattu que l'année dernière. On était séparés depuis 3 mois à ce moment-là et la seule chose que j'ai fait c'est noyer mon désespoir dans l'alcool une bonne partie de la nuit.
Mais maintenant que j'ai Satoe, j'ai décidé de faire de ce jour une fête pour nous deux et de me remémorer ton souvenir comme quelque chose de joyeux. Parce qu'avant tout, tu m'as rendu heureux.
Le nouveau trip de Satoe, c'est pointer du doigt. Elle sait ce qu'elle veut, comme son père, et elle a appris à s'en servir pour qu'on lui accorde l'objet de ses désirs mais ce matin, crois-moi ou non, c'est un cliché de toi et moi qu'elle a pointé.
Je n'ai pas su quoi en penser et elle insistait en fronçant les sourcils. Je lui ai donc tenu le cadre devant elle et elle a joué avec ses petites mains sur le verre en nous regardant attentivement.
Je me demande si au fond d'elle même elle sait que c'était l'homme que son papa aimait. Sans doute que non, c'est juste un bébé après tout. Mais j'aime à penser qu'elle t'aime autant que moi uniquement d'après ce que je lui raconte.
30 novembre 2008
Cher Satoshi,
Je t'écris depuis l'hôpital où je vis un des pires moments d'angoisse de ma vie.
Satoe s'est mise à pleurer au beau milieu de la nuit, chose qui n'était plus arrivée depuis des mois. Elle a contracté un rhume il y a quelques jours mais sans gravité d'après le pédiatre. Je suis allé la voir dans sa chambre et je l'ai trouvée les joues plus rouges qu'une tomate.
Je l'ai prise dans mes bras, elle était brûlante évidemment et secouée de tremblement. J'ai essayé de faire baisser la fièvre mais elle ne diminuait pas et mon bébé continuait de pleurer et de pleurer, brisant mon coeur qui ne supporte pas de la voir souffrir, alors je l'ai emmenée aux urgences.
Elle a attrapé une pneumonie. À l'heure où j'écris, elle dort dans un lit d'hôpital à côté de moi et on lui fait passer des médicaments dans le sang par intraveineuse. Elle est si petite, j'ai du mal à croire qu'une chose pareille lui tombe dessus.
Le docteur dit que ça se soigne très bien et qu'elle a surtout besoin de beaucoup de repos mais je ne peux pas dormir en sachant ma petite fille dans cet état. Pour une fois, ses petits doigts ne réagissent pas au toucher des miens au creux de sa paume, je sais qu'elle va mal. Son petit corps lutte contre cette infection mais c'est une battante, j'en suis sûr.
1er décembre 2008
Cher Satoshi,
Ma nuit a été rude mais j'ai fini par m'endormir hier soir en surveillant Satoe et à ma plus grande joie, ce sont ses petits doigts sur mon nez qui m'ont réveillé. Elle me souriait, comme s'il ne s'était rien passé mais une quinte de toux m'a rappelé son état. Au moins, sa fièvre a disparu et elle ne pleure plus.
J'étais si soulagé, je n'ai pas pu résister et je l'ai serrée dans mes bras. Elle a même su manger un peu. Le pédiatre a dit que c'était bon signe même si mon petit ange reste faible et doit encore être hospitalisé plusieurs jours.
- Le journal de ton ex?
Je sursaute en voyant revenir Jun de la salle de bain.
- Oi ! Tu m'as fait peur ! - Gomen. Dit-il en venant s'asseoir à côté de moi, l'odeur de son shampooing envahissant mes narines. - Et il parle de quoi le Kazunari ? - Je croyais que tu trouvais ça pervers de lire le journal d'un mort. - Bah...qui peut te le reprocher, ça te fait du bien de savoir ce qu'il ressentait. - Hum. Il parle surtout de Satoe. Quand elle était bébé, elle a contracté une pneumonie et a dû être hospitalisée, Kazu a eu la peur de sa vie et il l'a veillée toute la nuit. - Ça devait être un bon père. - C'était un bon père. Satoe n'avait que lui et sa grand-mère. - Et la famille de la mère? - Ils ne la considèrent pas de leur famille parce qu'ils rejettent la mort de leur fille sur Kazunari et la petite. - Pffff...bonjour la responsabilité... - Sa mère m'a raconté une des dernières fois où il a pu voir la petite avant de mourir. Il a fait un choix difficile en acceptant son sort. Quand je pense que j'ai douté de lui pendant des années alors qu'il n'a jamais cessé de m'aimer. - Tu ne pouvais pas savoir, tu ne dois pas t'en vouloir. - Je sais. Il m'a laissé son héritage le plus précieux. Dis-je, le sourire s'élargissant sur mon visage. Je pense qu'il me faudra encore un peu de temps, mais maintenant que je suis fixé sur ce qui lui est arrivé, je pense que je vais pouvoir penser à trouver quelqu'un d'autre.
Mon ami applaudit en sourdine.
- Bravo ! Maintenant, reparlons de ce Sakurai-san. C'est un beau mec ? Il est célibataire ? Qu'est-ce qu'il fait dans la vie.
Aussitôt, je me lève du canapé et me dirige vers la chambre pour aller me coucher.
- Allez, réponds, quoi ! Chuchote-t-il en me suivant alors que je ricane en silence.
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