Nos Johnny's Tout ce que vous voulez savoir sur nos Johnny's adorés. Vous trouverez ici des fiches complètes sur eux, leurs news, leurs chansons, photos... Arashi, Kat-tun, News, Kanjani8, Kis my ft2, Hey say jump, ... |
| | Metro Station | |
| | Auteur | Message |
---|
Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Metro Station Mar 13 Fév - 15:16 | |
| Hello ! Me revoici avec mon nouveau projet de fic intitulé : "Metro Station" Cette fic est encore centrée sur l'Ohmiya (pour changer ^^") MAIS il y a une petite surprise que je laisse à votre appréciation ^^ Dozo ! - Prologue:
L'homme affichait une moue dubitative depuis presque une demi-heure en lisant le feuillet qu'il avait entre les mains. Il le reposa finalement sur son bureau et le poussa en direction de son auteure avec une expression blasée sur le visage.
- Non. - Pourquoi ?
Il soupira, joignit devant lui ses mains sur le bureau et répondit à son interlocutrice.
- Ninomiya-san, je suis éditeur, je me réserve donc le droit de refuser de publier des manuscrits si cela me chante. - Ça ne vous empêche pas de me dire ce qui ne va pas avec le mien. Répliqua la jeune femme en le foudroyant de ses yeux sombres.
L'homme soupira à nouveau en calant son dos au fond de sa chaise et s'alluma une cigarette avant de répondre.
- C'est plat, fade, peu crédible. - Peu crédible ? - Vos personnages sont peu développés, on ne peut pas s'y attacher. De plus, ils se ressemblent tous et par-dessus tout, personne ne peut croire qu'une romance est en train de naître entre les deux protagonistes tellement leurs sentiments paraissent inexistants. Si vous voulez que je sois franc avec vous, je suis persuadé que mon chat ferait mieux que vous. Maintenant, s'il vous plaît, sortez de mon bureau j'ai d'autres personnes à voir.
Elle retint tant bien que mal sa colère et son envie de mettre son poing dans le visage de l'éditeur, saisit son manuscrit rageusement et quitta son bureau dans un claquement de porte tonitruant qui fit trembler les autres jeunes auteurs venus, comme elle, présenter leurs écrits et tenter de réaliser leur rêve. Rêve qui venait de partir en fumée pour elle.
Une fois hors du bâtiment elle se mit en marche en pleurant silencieusement, la tête baissée pour éviter le regard des gens, jusqu'à la première rame de métro. Mais pour ajouter à son affreuse journée, il se mit à pleuvoir des cordes. Comme il faisait beau en début de journée, elle n'avait rien sur elle pour la protéger de la pluie et elle dût se mettre à courir tandis qu’une pluie glacée fouettait et inondait son visage en même temps que ses larmes.
Quelques dizaines de mètres plus loin, elle s'élança dans les escaliers de la rame bondée de Tokyoïtes et quelqu'un la bouscula, lui faisant perdre l'équilibre et tomber lourdement sur le pavé de la gare. La chute éparpilla tout le contenu de son sac sur le sol. Lorsqu'elle voulut se relever et réparer les dégâts, une douleur fulgurante lui vrilla la cheville gauche et elle retint un cri. Toutes les personnes autour d'elle l'ignorèrent et ses larmes se remirent à couler sur ses joues.
- Daijoubu ?
Une voix calme et pleine d’une sincère inquiétude retentit dans ses oreilles. C'était une voix d'homme et plutôt mélodieuse qui plus est. La jeune femme releva la tête et tomba sur un homme bien habillé et au teint bronzé qui portait quelques feuilles roulées sous son bras et une sacoche à l’épaule. Ce bel inconnu la regardait avec des yeux bienveillants et l’air visiblement inquiet.
- Je suis désolé, je ne vous avais pas vue. Vous allez bien ?
Il lui tendait sa main. Elle la saisit et tenta à nouveau de se relever mais s'écroula encore une fois, un cri de douleur s'étouffant dans sa gorge et les larmes ne quittant pas son visage qu’elle baissa à nouveau pour fuir le regard de son interlocuteur.
- Vous êtes blessée ? - Ça ira. Dit-elle en commençant à ramasser ses affaires et surtout son manuscrit qu'elle fourra rapidement dans son sac. - Vous ne pouvez plus marcher, je peux vous emmener voir un médecin...dit-il en se penchant pour l'aider. - Ça ira, je vous remercie. Insista-t-elle en serrant les dents.
Elle ne connaissait pas cet homme et surtout ses intentions. Et s'il s'agissait d'un psychopathe ? Bon, c'était peut-être un peu exagéré mais de toute façon elle ne voulait pas qu'on l'aide, elle voulait qu’on la laisse seule, elle n’avait pas besoin qu’un étranger prenne pitié d’elle comme d’un chiot abandonné sous la pluie.
- Soyez raisonnable, votre cheville a l'air enflée, vous risquez d'empirer votre cas si vous essayez de marcher dessus.
Elle ne répondit pas, car il était vrai que la douleur était presque insupportable d'une part et d'autre part car l'homme l'avait déjà soulevée pour l'aider à marcher.
- Je vais appeler un taxi et vous emmener à l'hôpital. Après tout, je suis responsable de ce qui vous est arrivé.
Il lui souriait. Et elle ne sut dire pourquoi mais son cœur se mit soudain à battre avec plus de force encore que celle provoquée par la douleur lancinante dans sa cheville blessée.
Elle s'appuya contre lui, non sans rougir, et il passa un bras autour d'elle avant de se diriger tout doucement vers la sortie. Première chance de la journée, un taxi arriva rapidement après que l'homme lui ait fait signe. Il l'aida à s'y installer et indiqua l'hôpital au chauffeur qui se mit de suite en route. Au sec, au chaud et en compagnie de cet homme pour le moins altruiste elle se sentait un peu mieux que quelques minutes auparavant.
- Au fait, je ne vous ai pas demandé votre nom, je suis Ohno Satoshi et vous ?
Il lui souriait à nouveau, ce qui eut pour effet de redonner à ses joues une jolie teinte rosée.
- Ni...Ninomiya Kazumi. Bredouilla-t-elle, le cœur près à exploser dans sa poitrine.
| |
| | | magipink26 Sempai
Messages : 199 Date d'inscription : 03/10/2015 Age : 25 Localisation : Vaucluse Emploi/loisirs : Chef de MagiP Fansub Humeur : Toujours tranquille ;)
| Sujet: Re: Metro Station Mar 13 Fév - 18:10 | |
| | |
| | | Manue 33 Sempai
Messages : 203 Date d'inscription : 17/09/2017 Age : 42 Localisation : Lacanau Emploi/loisirs : stage Humeur : Joyeuse
| Sujet: Re: Metro Station Mer 14 Fév - 11:26 | |
| Chouette chouette chouette le nouveau projet............ Un parti pris intéressant, comme d'hab, et pleins de promesses....... Mais Attends... je viens encore de me faire piéger Va falloir attendreee | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Metro Station Mer 14 Fév - 13:28 | |
| Hello ^^ Heureuse que le prologue vous ai plu voici le premier chapitre, pour finalement entrer dans le vif du sujet ^^ Dozo! - Chapitre 1:
Kazumi fixait sa cheville bandée posée sur un coussin sur la table basse du salon sans vraiment la voir. Son esprit ne faisait que divaguer vers son bon samaritain rencontré la veille. C'était comme si ce dernier assiégeait entièrement son esprit. Son visage, sa voix, son sourire sa gentillesse se projetaient dans le subconscient de la jeune femme en quasi permanence. - Oi ! Kazu, reviens parmi nous ! Elle reposa en effet les pieds sur terre en entendant la voix du jeune homme planté devant elle. - Hein ? - Ça fait une plombe que je te demande ce que tu veux manger ce soir. - Hamburger...répondit-elle, nonchalamment. Il soupira. - C'est les antidouleurs qui te rendent si pensive ? Kazumi rougit. - Hum...sans doute, Mas'...j'en sais rien. Répondit-elle. Mas', enfin Masaki, était son demi-frère, né du premier mariage de sa mère qui n'aura pas duré longtemps. Lui et la jeune femme étaient très proches et vivaient d'ailleurs dans le même appartement depuis quelques années. - Tu veux quelque chose? Sa sœur se tourna vers lui en lui faisant son plus beau regard de chien battu. - Un grand verre de jus d'orange fraîchement pressé à la main, pas trop acide, sans pulpe, avec une rondelle d'orange sur le verre, un petit parasol fantaisie et une paille. - Je vais demander à la brique de jus d'orange dans le frigo ce qu'elle en pense. Dit-il avec un petit rire. Malgré tout, quelques instants plus tard, Masaki revint avec son verre qu'il lui tendit avant de s'asseoir près d'elle sur le canapé. - Sans rire, à quoi tu pensais ? - Moi ? À rien. - C'est le type qui t'a accompagnée à l'hôpital qui te fait cet effet-là ? - N'importe quoi. Dit-elle en rougissant violemment. - T'as rougi ! Vas-y raconte ! - Y a rien à raconter. - Mou...J'aimerais quand-même bien savoir qui est cet homme qui a pris soin de ma petite sœur alors qu'elle était blessée. - Je ne connais que son nom, Ohno Satoshi. - Vous n'avez pas discuté ? - Entre mes passages devant le médecin, la radio et les coups de fil d'Ohno-san, tout ce dont on a discuté c'est de ses excuses pour m'avoir bousculée. - Oh...je vois. Kazumi prit une gorgée de son jus d'orange. - Je suis désolé que l'éditeur ait refusé ton manuscrit. - Refusé ? Il a craché dessus, ouais... - C'est juste un connard, Kazu-chan. - Non, il avait raison. Je n'arrive pas à écrire quelque chose de bien... Seulement l'une ou l'autre petite nouvelle insignifiante postée sur le net. D'ailleurs mon nombre de lecteurs a atteint 3 ! - Kazumi... Son frère l'enlaça et posa sa tête sur son épaule dans un geste de réconfort. - Mas' ! Je suis plus une gamine, je peux surmonter ça ! Grogna la jeune femme. - Tu dis ça mais je suis sûr qu'en vrai, ton petit cœur souffre. Elle soupira en levant les yeux au ciel et rendit son étreinte au jeune homme avec un petit sourire apaisé. - Tadaima ! Le frère et la sœur se séparèrent et tournèrent le regard vers la porte d'entrée. - Okaeri Sho-chan ! Dirent-ils en cœur. Sho était le petit-ami de Masaki depuis deux ans maintenant. Il était sorti diplômé de l'université Keio pour ensuite entamer une carrière de journaliste. Le jeune homme fit son entrée dans le salon. Il transportait avec lui une petite boîte en carton qu'il posa sur la table non-loin du canapé où se trouvaient Kazumi et son frère avant de retirer son sac de son épaule et d'amener la boîte avec lui sur le canapé. - Regardez, je suis allé interviewer le gérant d'une pâtisserie et il m'a fait cadeau de sa spécialité, le cheesecake aux cerises. - Uwaaaaaa ! S'exclamèrent les deux autres de concert. - Vous savez que vous me faites peur quand vous faites ça ? Vous n'avez même pas l'excuse d'être jumeaux. - Je vais chercher des assiettes ! Fit joyeusement Masaki en s'éclipsant vers la cuisine. Sho s'installa près de Kazumi sur le canapé en soupirant. - Ton frère ne m'écoute même pas... - Bah...tu sais comment est Mas', un vrai gamin dans un corps d'adulte. ***** Satoshi poussa la porte de son luxueux appartement. - Tadaima. Lâcha-t-il. Seul l'écho de sa propre voix lui répondit. Il posa ses plans et retira ses chaussures avant d'enfiler ses pantoufles et de se diriger d'un pas las et traînant jusqu'à sa cuisine. Il désserra sa cravate et saisit une canette de bière dans le frigo qu'il alla siroter en observant les lueurs de la ville tel un oiseau sur son perchoir à travers la grande baie vitrée de son salon. Un soupir s'échappa de ses lèvres mais pas un soupir d'aise provoqué par la dégustation de sa boisson, non, c'était un soupir plein de lassitude, de solitude et d'ennui. Toujours les même journées répétitives, des chantiers à visiter, des plans à soumettre. Bien qu'il aime son métier, depuis quelques temps, il ressentait comme un manque à sa vie. Il pouvait voir du monde, il avait quelques amis avec qui il passait de bons moments mais une fois rentré chez lui, seuls les émissions de variété tardives et son canapé en cuir aussi glacé que ses bières au réfrigérateur l'attendaient. La jeune femme de la station de métro ne cessait d'occuper ses pensées depuis qu'ils s'étaient rencontrés et il était certain qu'elle aurait pu combler ce manque dans sa vie. Elle avait donné à son cœur l'impulsion qui lui manquait le temps d'une visite aux urgences. Mais ils n'avaient pas eu beaucoup l'occasion de parler, la faute aux coups de fil professionnels, et il ne la reverrait sans doute jamais. "Encore une chance de gâchée, Satoshi." Songea-t-il avant de reprendre une gorgée d'alcool dans un vain espoir d'écarter la jeune femme de ses pensées comme s'il s'agissait d'une vulgaire pilule coincée dans sa gorge. Son téléphone vibra contre sa cuisse. Il décrocha, sachant bien à qui il avait affaire. - Okaa-san ? - Satoshi, j'ai une merveilleuse nouvelle pour toi ! - Je me réjouis de l'entendre... marmonna-t-il. - Le patron du groupe Muraoka souhaiterait que sa fille te rencontre. Il soupira à nouveau. - Quand ? - Dimanche, il viendra à la maison avec son épouse et sa fille pour le déjeuner, ne soit pas en retard. - Haaai. Sa mère raccrocha sans même dire au revoir. Il y était habitué. Le jeune homme laissa retomber son bras le long de son corps. Fils de bonne famille, il n'avait rien à dire sur les choix que ses parents faisaient pour sa propre vie. Il avait 30 ans, le moment qu'il redoutait était venu. Ses parents voulaient le marier à une parfaite petite femme au foyer issue d'une autre famille riche. Il allait être forcé de partager la vie d'une femme qu'il n'aimerait sans doute jamais et pire encore, vivre avec le regret de ne pas avoir eu l’occasion de revoir celle dont il était tombé éperdument amoureux au premier regard, après l'avoir bousculée dans une rame de métro. ***** - Yosh, je suis crevé...fit Sho en éteignant la télé où défilait le générique d'un film. - Vraiment? T'as pas envie d'un petit câlin pour t'aider à dormir, Sho-chan ? Répondit Masaki en se nichant dans le cou de son compagnon. - Hum...je ne suis pas contre... Le journaliste posa délicatement ses lèvres contre celles de son amant et chercha sa langue de la sienne pour entamer une danse effrénée. Un ronflement à réveiller les morts à côté d'eux les fit sursauter et se séparer. Kazumi dormait paisiblement la bouche ouverte dont un petit filet de bave menaçait de s'échapper. Les deux hommes eurent un petit rire et Masaki embrassa brièvement son compagnon avant de se lever. - Va m'attendre dans la chambre, je vais la mettre au lit. - À vos ordres ! Sho s'éclipsa pendant que Masaki s'emparait de sa sœur pour l'emmener dans sa chambre. À la seconde où il la déposa sur le matelas, celle-ci afficha un sourire béat et marmonna un "Ohno-san" qui fit rire son frère. Il la couvrit et déposa un baiser sur son front. - Bonne nuit ma petite sœur amoureuse. Murmura-t-il avant de quitter la pièce pour se rendre dans sa propre chambre. Son amant l'attendait, comme il l'avait promis ce qui provoqua en lui un petit sourire en coin. Il retira son t-shirt et grimpa de manière sensuelle sur le lit pour le rejoindre. - Alors? Où en étions-nous ? ***** Kazumi prit tout son temps pour émerger des bras de Morphée. Après un examen détaillé du plafond, elle roula sur le ventre dans le but d'avoir accès à sa table de chevet et grimaça une seconde lorsque la manœuvre lui fit faire un faux mouvement de la cheville. Elle attrapa son téléphone. 10 h 36. La jeune femme tendit l'oreille. Pas un bruit. Masaki et Sho devaient sûrement être partis travailler. Elle se remit sur le dos et soupira en fermant les yeux quelques instants. Aussitôt, l'image d'Ohno-san apparut dans son esprit et elle se redressa brusquement en ouvrant les yeux, secouant la tête pour chasser cette pensée. Nouveau soupir. Son regard se posa sur son pc qui trônait sur son bureau puis navigua d'un côté à l'autre de la pièce à la recherche de ses béquilles. Aucune trace d'elles. Elle s'était sûrement encore endormie sur le canapé avec les garçons et son frère avait dû la mettre au lit sans les emmener. Kazumi leva les yeux au ciel et décida d'y aller à cloche pied. La distance était courte entre son lit et le bureau mais elle lui parut beaucoup plus laborieuse sur un seul pied. Kazumi alluma l'ordinateur, entra son mot de passe et sélectionna son manuscrit dans ses documents pour le faire glisser dans la corbeille qu'elle vida aussitôt après. Effaçant toute trace informatique de son dernier échec. La jeune femme fixa l'écran sans vraiment le voir pendant plusieurs secondes, revivant son entrevue désastreuse avec l'éditeur. Ses souvenirs, elle ne parviendrait pas à les effacer. Elle se reprit. Ses yeux se posèrent sur la porte en parfaite synchronisation avec les gargouillis de son estomac. Pas le choix, pour manger, elle devrait à nouveau sauter à cloche-pied. Une fois dans le salon, Kazumi repéra ses précieuses béquilles et elle put se reposer dessus. Enfin, un peu mieux que sur un pied car les cannes anglaises lui provoquaient des cloques aux mains et son corps semblait soudain peser une tonne lorsqu'elle se déplaçait avec. Elle alluma la télé sur les émissions de la matinée et après un petit éclat de rire devant le programme, alla se faire un café dans la cuisine qu'elle agrémenta de quelques toasts. Grâce à la communication entre les deux pièces, la jeune femme put regarder son émission tranquillement assise à la table de la cuisine. Ensuite, sur recommandation du médecin, elle prit les médicaments qu'on lui avait prescrit (et que son frère avait gentiment préparés avec une petite note signée d'un smiley souriant) alla s'asseoir sur la méridienne du canapé et plaça sa cheville blessée sur une pile de coussin avant d'entamer une partie de jeux vidéo qui finit par l'assommer. ***** Masaki rentra en fin d'après-midi et il ne fut pas surpris de trouver sa sœur endormie sur le canapé. Il s'approcha d'elle et embrassa son front pour la réveiller. Effet immédiat, car elle fronça les sourcils et ouvrit les yeux lentement tout en bâillant. - Debout belle princesse, arrête de rêver de ton prince charmant. - Quoi ? Fit-elle encore un peu dans le vague. - Rien, comment était ta journée ? - Chiante...je m'endors tout le temps avec ces foutus comprimés. - Ça va aller, tu ne les prend que pendant une semaine. - Youpie...On mange quoi ? - Bonjour nii-chan, comment c'était le boulot ? Fit-il en imitant Kazumi. Elle leva les yeux au ciel et sourit tandis que Masaki se laissait tomber à côté d'elle. - Bon alors ? - Les gamins infernaux, comme toujours, heureusement qu'ils ne sont pas tous comme ça. Et pour répondre à ta question, je comptais faire des pâtes. - Cool. - Sho-chan rentre tard ce soir alors ce sera juste nous deux. - Encore un reportage ? Parce que c'est pas le jour où il présente. - Non, il préfère boucler son article au bureau avec quelques collègues. - Malin, il sait bien que s'il était ici il finirait par te sauter dessus. À la tête que son frère afficha, elle comprit qu'elle avait vu juste. Celui-ci se leva tout d'un coup et se dirigea vers la cuisine avant de revenir avec une poche de glace et la trousse à pharmacie et de s'installer au niveau de ses pieds pour défaire son bandage. - C'est l'heure de tes 20 minutes de congélation ! - À t'entendre, on dirait que tu veux me tuer et me mettre au congélateur. - Parfois j'en ai franchement envie quand tu fais ta méchante petite sœur avec moi. La jeune femme lui tira la langue et le laissa faire. Le froid lui fit du bien et elle se cala mieux dans le fond du canapé. Plus détendue et heureuse d'avoir Masaki auprès d'elle, Kazumi aurait presque pu se rendormir. - J'ai supprimé mon manuscrit. Dit-elle. - Encore ? Kazu, tu ne devrais pas... - Je ne vais pas garder ces horreurs, tout de même ! - Ce ne sont pas des horreurs, ce sont tes œuvres ! - Quelles œuvres...grogna-t-elle en détournant le regard. Son frère soupira. - Ce n'est pas parce que des éditeurs ne veulent pas de tes textes qu'ils sont mauvais. - Celui de l'autre jour avait l'air d'affirmer le contraire. - C'était un imbécile, on ne crache pas sur les gens comme il l'a fait ! - Tu dis ça pour tous, Masaki, y en a bien un qui a raison. - Comme tu veux. Soupira-t-il. ***** Le jour crucial était enfin venu. Satoshi se retrouvait devant la maison imposante qu'était le domicile de ses parents, toujours aussi peu réjoui que lors de l'appel de sa mère. Il passa le portail en entra dans la demeure en s'annonçant d'une voix forte pour que sa mère l'entende. Le jeune homme retira ses chaussures et enfila une paire de chaussons. C'est ce moment précis que la maîtresse de maison choisit pour débarquer dans l'entrée. - Satoshi, heureuse de te voir, comment vas-tu ? - Bien. Marmonna-t-il en se dirigeant vers le salon adjacent, saluant par cette occasion son père qui lisait son journal sur le canapé. - Les Muraoka ne devraient plus tarder. Poursuivit Madame Ohno. - Hum...grommela toujours Satoshi en se laissant tomber dans un des fauteuils du salon, ce qui provoqua un soupir exaspéré de son père tandis que sa mère levait les yeux au ciel. - Hiroshi se débrouille à merveille dans la compagnie. Miyako, les enfants et lui se sont installés à quelques kilomètres d'ici récemment et Mitsuki est à nouveau enceinte. - Heureux d'entendre que mon cher frère aîné est le fils prodigue que vous attendiez tant et que ma sœur remplit son rôle de femme au foyer à merveille. Pardonnez-moi de n'être qu'un simple architecte. - Ne commence pas, Satoshi, nous vous aimons tous autant l'un que l'autre. Soupira sa mère. Ce fut au tour de l'architecte de lever les yeux au ciel. Sa mère fronça les sourcils et retourna en cuisine. Le patriarche, lui, se contenta de lire son journal en silence. Le tic-tac des aiguilles de la grosse horloge accrochée au mur de la pièce était alors le seul bruit qui pouvait être entendu jusqu'à ce que le jeune homme soupire en rejetant la tête en arrière pour admirer le plafond. Dans quelques heures son destin serait tracé, tout comme son frère et sa sœur avant lui. Ils étaient trois et lui était le plus jeune. L'aîné, son frère Hiroshi avec qui il ne partageait pas la relation la plus fraternelle qui soit, était entré dans la compagnie familiale comme le bon petit héritier mâle qu'il était. Peu de temps après, son mariage avait été arrangé avec la fille d'un associé de leur père et celle-ci lui avait donné un fils, Daigo, et une fille, Shizuna. Mitsuki, sa sœur, n'avait que deux ans de plus que lui et avait été sa plus grande complice de jeux, de farces et de bêtises quand ils étaient petits. Elle était vive et pleine d'ambitions. Mais sa mère avait repris son éducation de parfaite épouse en main à l’adolescence et son mariage fut également arrangé avec un jeune avocat. Des jumelles, Minami et Konami, naquirent de leur union. Un troisième enfant était visiblement en route d'après les dires de madame Ohno. Satoshi détestait l'idée qu'une femme se consacre entièrement à un homme et leurs enfants. Il voulait épouser la femme de sa vie pas un robot ou une servante ! Il aurait voulu rencontrer une femme pleine de rêves, qui ne refoulait pas son propre tempérament, avec qui il voudrait faire des tonnes de projets et pour qui il aurait envie de faire toutes les corvées du monde, bref, une femme simple et naturelle dont il serait amoureux comme la jeune fille du métro. Son téléphone vibra dans sa poche. Il jeta un œil en direction de la cuisine et un autre à son père qui n'avait toujours pas bronché. Il se leva ensuite et alla s'isoler sous la véranda pour prendre l'appel. - Si c'est pour avoir du soutien, je te remercie mais mon cas est désespéré. - Pourquoi ? Oh, c'est aujourd'hui ton rendez-vous ? - J'appellerais plutôt ça une entrevue forcée suivie d'une pendaison. Satoshi entendit son ami rire à l'autre bout du fil. - Désolé, je compatis et je ne peux que te plaindre puisque j'ai pu épouser la femme de ma vie. - Merci d'enfoncer mon moral, Toma. - Qui sait, peut-être que tu vas en tomber amoureux de cette fille. - Arrête ça. - Gomen ! Gomen ! - Pourquoi tu m’as appelé ? - Ah oui ! La chaîne d'hôtels Dream Storm a contacté le bureau hier pour te proposer un projet, ils veulent faire construire une nouvelle antenne et ils ont entendu parler de toi et... - Oui, oui, tu as leurs coordonnées ? - Oui. Je te les envoie par mail ou on en reparle au bureau demain ? - On en reparlera demain, merci de m'avoir prévenu. - De rien, je sens que ça va être un projet de dingue ! T'imagine un peu ? On aura notre nom sur un grand hôtel de luxe ! - Toma... - Quoi ? - Garde ton sang-froid, tu veux ? On se voit demain. Je dois y aller, je te laisse. - Ok, à demain. Le jeune homme raccrocha et tourna les talons pour quitter la véranda et retourner au salon. À sa grande surprise, ses parents étaient déjà attablés avec les Muraoka et leur fille. - Ah ! Le voilà ! Fit sa mère cérémonieusement. Les Muraoka se levèrent d'un seul élan et se penchèrent respectueusement devant lui, ce qu'il fit à son tour. - Excusez-moi j'ai reçu un appel professionnel. Dit-il en allant s'asseoir. - Vos parents nous ont dit que vous étiez architecte. Fit madame Muraoka. - C'est cela. - Dans une agence ou à votre propre compte ? Demanda son mari. - À mon propre compte, mais je travaille avec un associé qui m'aide et s'occupe de tout ce qui est administratif. Le couple hocha la tête avec un large sourire. Leur fille ne bougea pas et ne prit pas la parole. Satoshi profita du déjeuner pour l'observer. Chaque geste de sa part était aussi léger et aussi silencieux que la chute d'une plume, comme si elle craignait une punition si ses couverts tintaient au fond de son assiette. Elle n'adressa la parole à personne et ses parents vantèrent ses qualités dans diverses notions à sa place tout au long du repas. Satoshi hochait la tête poliment mais se fichait royalement des cours d'ikebana et des performances de la jeune femme lors de cérémonies du thé, il apprit néanmoins qu'elle s'appelait Airi et qu'elle avait 25 ans. La concernée, si on ne la voyait pas manger, aurait pu passer pour un simple mannequin d'exposition et c'est précisément ce à quoi l'architecte s'attendait et ce qui l'attristait. Elle se tenait droite comme un piquet et s'efforçait d'afficher un léger sourire à table mais son regard semblait mélancolique et perdu dans le vague, cherchant à s'évader d'ici le plus vite possible tout comme lui et il s'en sentit un peu soulagé. Les parents continuèrent de lui poser des tonnes de question sur lui, sur son métier, sur sa vie en général et lui demeura patient, calme et poli malgré qu'il ne supportait pas cet interrogatoire intrusif dans sa vie privée. Les Muraoka, après un copieux repas, un thé et de quoi rédiger la biographie de Satoshi, finirent par s'en aller. L'architecte reprit également la route. Sur son trajet il repensa au déjeuner qui venait de se dérouler et suite à ses observations, il demeurait certain qu'il n'aimait pas et n'aimerais jamais Airi mais aussi que malgré son éternel mutisme, elle non plus ne voulait pas de cette union. ***** Cela faisait déjà quelques jours que Kazumi avait repris le travail. Elle travaillait comme secrétaire pour le patron d'une chaîne d'Hôtels de luxe. Son bureau était situé dans le sas entre le bureau du PDG et le couloir. Elle prenait les rendez-vous, introduisait ses visiteurs au patron, s'occupait de la paperasse et préparait du thé. Clairement, la jeune femme s'ennuyait au travail, mais celui-ci la rémunérait plutôt bien par rapport au labeur qu'elle avait à fournir ce qui, pour elle qui était un peu radine et paresseuse, était non-négligeable. On était mercredi. Le chef, qui prévoyait de faire construire une nouvelle antenne à Chiba, devait recevoir deux architectes vers 14h. Le rendez-vous avait été arrangé lors de sa convalescence et sa remplaçante lui avait transmis toutes les infos recueillies la semaine précédente. La jeune femme soupira et rejeta la tête en arrière en faisant tourner sa chaise de bureau. 13h45 et il ne se passait rien de passionnant depuis une heure. Elle en arriverait presque à vouloir se fouler à nouveau la cheville pour rester chez elle avec Sho et Masaki. Elle s'empara de son téléphone portable pour ouvrir l'une de ses applications et tenter de faire passer le temps plus vite. Au bout de quelques minutes d'acharnement, deux hommes se présentèrent devant elle mais elle ne les aperçut pas tout de suite. - Excusez-nous. Fit l'un des deux. Kazumi rangea précipitamment son téléphone, les joues écarlates et se prépara à s'excuser mais la vue soudaine et inattendue d'Ohno-san devant son bureau lui ôta les mots de la bouche et la pétrifia instantanément.
Dernière édition par Nino sama le Mer 14 Fév - 14:32, édité 1 fois | |
| | | lalapanpan Sempai
Messages : 54 Date d'inscription : 28/02/2016 Age : 23
| Sujet: Re: Metro Station Mer 14 Fév - 14:24 | |
| nooooon !!! c'est sadique de s'arrèter comme ça trop bien ce prologue et premier chapitre | |
| | | Manue 33 Sempai
Messages : 203 Date d'inscription : 17/09/2017 Age : 42 Localisation : Lacanau Emploi/loisirs : stage Humeur : Joyeuse
| Sujet: Re: Metro Station Mer 14 Fév - 15:56 | |
| ahhhhhhhhhhhhhhhhhh du rab...... c'était bien ! On a envie de tous les connaître mieux et évidemment, d'assister à cet amour naissant..... Ohno-kun aura t'il le courage de s'opposer à ses parents pour l'amoouuuuuuur ?
Merciiiii | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Metro Station Mar 6 Mar - 14:54 | |
| Hey ! Désolée pour l'attente mais pour cette fic, je tiens absolument à avoir un chapitre d'avance et l'écriture du chapitre 3 a un peu traîné ^^" Voici le chapitre 2 ! - Chapitre 2:
Ohno-san et son associé étaient entrés dans le bureau du PDG depuis dix minutes. Kazumi, de son côté, préparait du thé et le servait dans des tasses non sans lancer quelques regards furtifs vers son sauveur assis sur un fauteuil en face de son patron. Elle ne pouvait pas entendre ce qu'ils se disaient mais soudainement, les trois hommes éclatèrent de rire.
Ohno-san avait un magnifique sourire qui diffusa instantanément une douce chaleur dans tout le corps de la jeune femme. Quelle était la probabilité qu'ils se revoient un jour ? Les chances étaient extrêmement infimes. Le thé prêt, elle souleva le plateau dans l'intention d'aller les servir, tenta de garder son calme et franchit la porte du bureau.
- Excusez-moi de vous déranger. S'annonça-t-elle en entrant.
Elle servit à chacun leur tasse et rougit violemment lorsqu'Ohno-san la remercia avec un sourire avant de s'éclipser discrètement pour retourner derrière son bureau aussi vite qu'elle était entrée. Kazumi expira profondément et se concentra sur des tâches administratives pendant deux bonnes heures.
Elle sursauta lorsque les deux architectes ressortirent du bureau et les salua brièvement lorsqu'ils passèrent devant elle. La jeune femme jeta ensuite un coup d'oeil à sa montre pour constater que sa journée était finie, elle rangea donc ses affaires, salua son patron et se retrouva bientôt devant les ascenseurs.
- Le monde est petit. Fit une voix familière derrière elle.
La secrétaire se retourna vers son interlocuteur les joues toujours plus écarlates.
- Ohno-san ? Vous ne rentrez pas avec votre associé ? - Je lui ai dit de partir sans moi. - So ka... - Je n'ai pas encore eu l'occasion de me faire pardonner. Dit-il. Je peux vous inviter à dîner ?
Le coeur de la jeune femme semblait prêt à exploser tandis qu'elle essayait de se persuader que la proposition s'agissait davantage d'amabilité et de politesse que d'intérêt réciproque.
- Vous ne devez pas vous sentir obligé, c'était juste un accident. Ça arrive. - J'insiste.
"Raaah ! encore ce sourire ! " songea Kazumi, prise entre deux feux. L'ascenseur émit une petite sonnerie et ses portes s'ouvrirent devant elle et l'architecte. Ohno-san fit un signe de la main vers les portes ouvertes pour laisser passer la secrétaire. Elle le remercia et tous deux s'engouffrèrent dans la cage de métal. Ils étaient seuls, étonnamment.
- Alors, vous acceptez ? - Je ne sais pas trop. - S'il vous plaît, j'aurais mauvaise conscience si vous refusiez.
Kazumi se noya quelques instants dans ses yeux sombres et intenses et se dit en fin de compte que ce serait probablement sa seule chance de passer du temps avec Ohno-san. Elle lui rendit son sourire et acquiesça.
- C'est d'accord. Dit-elle. - Je connais un bon resto, pas loin. Vous ne serez pas déçue. - Je l'espère.
Impatiente, la jeune femme prit tout de même le temps de prévenir son frère qu'elle ne serait pas là pour le dîner sans toutefois préciser qu'elle avait été invitée par l'architecte, histoire de ne pas passer à l'interrogatoire en rentrant.
*****
Satoshi ouvrit la porte de son restaurant de yakiniku préféré et laissa passer son invitée. L'établissement n'était pas très grand mais néanmoins convivial et chaleureux. Il l'avait découvert avec Toma lorsqu'ils avaient installé leur bureau dans les environs. La propriétaire, une dame d'une cinquantaine d'années les accueillit et il vit au regard de celle-ci qu'elle se doutait bien que Ninomiya-san n'était pas qu'une simple amie à ses yeux.
- Bienvenue Satoshi-san, une table pour deux ? - Hai, Togami-san. - Suivez-moi. Dit-elle en les guidant vers une table à l'écart.
Elle leur donna la carte et les quitta non sans lancer un clin d'oeil à son client fidèle. Ils furent alors seuls et la jeune femme se plongea dans le menu. Il en fit de même, il ne savait pas vraiment comment engager la conversation de toute façon, mais finit tout de même par lever la tête de la carte après de longues minutes de silence.
- Je vous recommande le boeuf. Dit-il timidement.
Ninomiya-san sursauta et leva également la tête pour acquiescer brièvement avant de poser le menu sur la table.
- Vous avez l'air d'être un habitué. Remarqua-t-elle. - Hum. Je viens souvent, notre bureau se situe quelques rues plus loin. - So ka.
S'en suivit un nouveau silence gêné en attendant le serveur qui prit leur commande et les laissa à nouveau seuls dans leur mutisme. Satoshi finit tout de même par briser celui-ci.
- Je vois que votre cheville va mieux. - Hum...j'ai repris le travail aujourd'hui à vrai dire. - En tout cas, votre convalescence n'a pas duré longtemps, je suis rassuré. - Je vous ai dit que ce n'était pas grand chose. - Vous avez fait une fameuse chute tout de même. - Merci de me le rappeler. Dit-elle sarcastiquement mais sans un poil de méchanceté, avec un petit rire qu'il trouva immédiatement adorable.
La jeune femme jeta ensuite un coup d'oeil prolongé vers son téléphone avant de taper un message et de le ranger dans son sac.
- Excusez-moi. - C'était sûrement important. - Pas vraiment, juste mon frère. - Vous êtes proches ? - Très. Dit-elle avec un petit sourire pour ponctuer sa phrase. - Avec le mien c'est tout le contraire et mes parents n'en parlons même pas. Par contre j'ai une grande soeur avec qui je m'entends extrêmement bien. - Tant mieux. En fait, si vous voulez tout savoir, je n'ai pas le même père que mon frère. Mes parents se sont mariés après sa naissance. - Je vois, mes parents à moi se sont mariés par accord entre les deux familles, de même que mon frère et ma soeur. - Et vous ? - Moi ? - Vous...vous êtes marié ? Oh, oubliez, ce ne sont pas mes oignons...
L'architecte eut un petit rire.
- Non, je ne suis pas marié. Et il n'y a aucun mal à poser la question, je vous rassure. - Quelqu'un en vue ? - Hum...c'est possible. - Je vois. Dit-elle avec un petit sourire en coin qu'elle dissimula à peine. - J'ai une question. - Allez-y. - Qu'est-ce qui vous intéresse dans la vie ? Sans vouloir vous offenser, rare sont les gens qui deviennent secrétaire par passion.
Elle rit brièvement et son coeur battit soudain plus fort.
- Vous avez raison. À vrai dire, j'écris à mes heures perdues et je présente de temps en temps des textes à des éditeurs mais malheureusement, je ne dois pas être assez bonne pour leur plaire. Aucun n'a encore accepté de travailler avec moi. - Ça finira par venir, vous devez persévérer si cela vous plaît vraiment. - Vous avez sans doute raison. Sourit-elle avant de boire une gorgée de son verre.
Satoshi se sentait maintenant plus détendu et il lui sembla que c'était le cas également de Ninomiya-san, puisqu'ils en étaient parvenus à parler de tout et de rien les concernant. Le courant semblait bien passer entre eux et le repas se déroula dans une bonne ambiance.
En quittant le restaurant, il ne manqua pas de proposer à la jeune femme de la raccompagner en taxi, ce qu'elle refusa poliment en se mettant en route à pied, assurant d'un air déterminé qu'elle n'habitait pas loin et qu'elle savait se défendre.
L'architecte la regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un point dans son champs de vision, un sourire niais au visage et se tourna finalement vers la route pour héler un taxi et s'engouffrer dedans, l'esprit braqué sur Ninomiya-san.
*****
Kazumi rentra discrètement dans leur appartement, retira ses chaussures et passa au salon où elle trouva son frère et son compagnon qui l'attendaient de pied ferme assis sur le canapé.
- Alors, ce rencard ? Fit. Masaki. - C'était pas un rencard, je te l'ai déjà dit. Dit-elle exaspérée en posant son sac sur la table. - Arrête, t'as vu ton sourire ? Il s'étend d'une de tes oreilles à l'autre.
La jeune femme porta ses doigts à ses lèvres pour constater la chose d'elle-même.
- Avec qui c'était ? Lança Sho. - Mais enfin, ça ne vous regarde pas ! - J'en connais une qui a quelque chose à cacher... La taquina son frère. - Pas du tout! Rougit Kazumi.
Elle alla se servir un verre d'eau fraîche à la cuisine puis revint au salon pour se laisser tomber dans le fauteuil.
- Wow! c'est fou ce que ta façon de te laisser tomber comme un gros bourrin tranche avec ta tenue de jeune femme distinguée ! Rit le journaliste.
La jeune femme grogna en levant les yeux au ciel.
- Si vous voulez tout savoir et puisque vous finirez de toute façon par le découvrir, j'ai dîné avec Ohno-san. - Eeeeeeeeh !! S'exclamèrent les deux hommes de concert. - En tout bien tout honneur, j'insiste. - Comment t'as fait pour le revoir ? T'avais son numéro ? Demanda Masaki. - Non. - Alors il avait le tien ? - Mais non ! Il s'avère juste que c'est l'architecte du prochain hôtel de la chaîne et qu'il m'a invitée pour se faire pardonner pour l'autre jour. - C'est le destin Kazu-chan ! Vous êtes fait l'un pour l'autre !
La secrétaire détourna le regard, gênée.
- Mas'...arrête tes bêtises... Bredouilla-t-elle. - Allo maman ? Tu devineras jamais...
Kazumi se tourna brusquement vers son frère qui tenait son téléphone collé à l'oreille gauche et se jeta automatiquement sur lui.
- Ne l'écoute pas Kaa-chan ! Il raconte n'importe quoi !!!
Tous deux atterrirent sur le tapis du salon dans un bruit sourd suivi d'une injure proférée par le vieux voisin du dessous. Le téléphone, quant à lui, demeurait sur le canapé tandis que son propriétaire riait aux larmes, immobilisé au sol par sa soeur.
- Haha ! T'as cru ! T'as vraiment cru que j'appelais maman pour lui dire !
La jeune femme se releva rougissante.
- On...on ne sait jamais ce que t'es capable de faire... Dit-elle en lui filant un coup de pied dans le flanc. - Vous avez bientôt fini, vous deux ? Fit Sho qui tendait la main à son compagnon pour l'aider à se hisser sur le canapé. On dirait deux petits enfants. Masaki arrête de l'embêter, tu ne devais pas être dans un meilleur état quand on a commencé à sortir ensemble. - C'est sûr, on l'aurait cru en transe. Dit Kazumi. - Kawaiii...murmura le journaliste avant d'embrasser son amant sur la joue.
La jeune femme leva les yeux au ciel en souriant et fit volte-face.
- Je vais me coucher, bonne nuit les amoureux, faites pas trop de bruits obscènes cette nuit, y en a qui bossent tôt demain.
Une fois dans sa chambre, Kazumi quitta son chemisier et sa jupe stricts puis son soutien-gorge, enfila un large t-shirt et un short et releva ses cheveux grossièrement à l'aide d'un gros chouchou avant d'aller se glisser sous la couette. Un soupir d'aise s'échappa de sa bouche lorsque sa tête se posa sur l'oreiller et qu'elle ferma les yeux mais à peine quelques secondes plus tard, son téléphone vibra sur sa table de chevet. Elle grogna et se saisit de l'appareil, bien décidée à remballer l'expéditeur du message. Mais sa réaction fut tout autre lorsqu'elle lut le message.
Sumimasen ! J'ai oublié de vous dire que votre patron m'a donné votre numéro au cas où j'aurais à lui transmettre des infos. Allez savoir pourquoi les patrons de grosses boîtes ne veulent pas communiquer directement, mon père est pareil... Bref! ^^" Ce dîner m'a beaucoup plu et vous ? Vous êtes bien rentrée ? On pourrait remettre ça si vous le souhaitez. Oyasuminasai ! o(^o^) Ohno-san
La secrétaire sourit malgré elle et ne put s'empêcher de répondre.
Je vais bien, merci de vous inquiéter ^^ je vous ai dit que je savais me défendre o(èoé)o On peut remettre ça quand vous voulez. Oyasuminasai
Elle verrouilla son téléphone, le reposa là où il se trouvait et roula sur le dos, fixant le plafond avec un sourire apaisé au visage. En fin de compte, elle n'avait pas sommeil. Bien au contraire, il lui sembla que ce simple message d'Ohno-san l'avait reboostée pour au moins un siècle ! Kazumi repoussa donc sa couette et se leva pour aller s'installer devant son ordinateur et commencer à écrire, écrire et encore écrire tout ce qui lui traversait le coeur et l'esprit sans se préoccuper du temps qui passe où de quelqu'autre élément extérieur.
Oubliant les critiques des précédents éditeurs, oubliant toutes ses déceptions antérieures liées à ses écrits jugés mauvais, les sentiments qui la submergeaient se changèrent en une incroyable inspiration et une passion qui donnèrent petit à petit naissance à des dizaines de pages noircies au rythme de ses doigts tapant sur le clavier. Elle se fichait de tout et ne faisait que ce qu'elle aimait sans cesser de penser aux encouragements d'Ohno-san : "Ça finira par venir, vous devez persévérer si cela vous plaît vraiment". Et finalement, au petit matin, elle cliqua sur "enregistrer" et s'endormit à son bureau, l'esprit satisfait et le coeur toujours plus amoureux.
*****
Satoshi, assis à son bureau, en avait oublié le projet sur lequel il travaillait sur ordinateur et fixait le dernier message reçu de Ninomiya-san qui s'affichait sur son écran de téléphone avec un petit sourire niais au visage lorsqu'il entendit la porte du bureau s'ouvrir et vit Toma entrer avec des cafés.
- Yo ! Tiens, voilà ton café. Dit-il en posant un gobelet en carton provenant du café du coin, rempli du liquide caféiné et fumant sur son bureau avant d'aller poser ses affaires sur une autre table un peu plus loin et s'y asseoir. - Arigatou. Dit Satoshi en buvant une gorgée qui lui brûla la langue. Aah ! Chaud ! - C'est malin, c'est l'amour qui te rend tête en l'air? - N'importe quoi. Grommela l'architecte en reposant son gobelet. - Au fait, comment c'était ton rendez-vous hier soir ? Vous êtes allés chez Togami-san ? - Hum, et c'était pas un rencard ! - Ok, ok ! Moi je pensais que quand deux personnes amoureuses l'une de l'autre sortaient quelque part un soir on appelait ça comme ça... - Qui te dit qu'elle est amoureuse de moi ? - Roooh, je t'en prie, un charmant et ravissant jeune homme comme toi... Et t'as enfin arrêté de nier que tu l'aimais aussi !
Satoshi leva les yeux au ciel.
- Ce que tu peux être stupide des fois... Soupira-t-il. - Mais sérieusement, t'as vu comme elle t'as regardé quand on est arrivés et comme elle a fui ton regard ensuite ? - Ça ne veut rien dire, les gens ne se fixent pas dans les yeux en permanence. - Crois-moi je suis passé par là. Si tu crois avoir une chance avec elle, il faut que tu annules tes fiançailles non ? - Techiquement, je ne suis pas encore fiancé. Je n'ai vu Airi qu'une fois et ses parents ne l'ont même pas laissée en placer une. - T'as compris ce que je voulais dire ! Ne laisse pas passer une chance d'être avec celle que tu aimes plutôt qu'une autre ! Tu pourrais le regretter toute ta vie et je te connais, ce n'est pas ce que tu veux non plus !
Il allait répondre mais une petite sonnerie retentit et le jeune homme coupa court à la conversation pour se tourner vers son écran d'ordinateur. Il venait de recevoir un mail, de Ninomiya-san qui plus est, qu'il s'empressa d'ouvrir. Celui-ci contenait une pièce jointe.
- C'est de qui ? - Ninomiya-san, sûrement des documents pour le nouvel hôtel. Oh ! - Quoi ?
L'architecte ne répondit pas mais lut le document texte attentivement. Ce n'était pas des documents provenant du PDG, on aurait plutôt dit un texte de roman... Le jeune homme le dévora en un clin d'oeil, captivé par les quelques pages qu'il avait sous les yeux. À la fin de celles-ci, il se tourna vers son ami.
- Toma ? Tu m'as bien dit l'autre jour que ta femme cherchait de nouveaux talents ? - Oui, mais quel est le rapport ? - Je crois que j'ai quelque chose qui pourrait l'intéresser.
| |
| | | leaulau Sempai
Messages : 33 Date d'inscription : 27/11/2017 Age : 40 Localisation : Actuellement, le Sud-ouest Emploi/loisirs : Vampire ascendant couturière
| Sujet: Re: Metro Station Mar 6 Mar - 21:28 | |
| Rohhh, j'adore cette histoire. L'idée de mettre Nino en fille est excellente parce que du coup, j'imagine pas du tout que c'est lui. Non pas que je n'aime pas l'ohmiya hien, mais ça fait du bien de lire un pairing différent, tout en étant quand même connu. Il me tarde de savoir ce que la femme de Toma pense des écrits de Kazu et surtout, de savoir si Kazu a envoyé volontairement ces bafouilles à Satoshi. Moi je crois plutôt qu'elle s'est trompée de bouton et a envoyé tout ça au lieu de l'enregistrer... Merci pour cette fic et bon courage pour la suite. | |
| | | Manue 33 Sempai
Messages : 203 Date d'inscription : 17/09/2017 Age : 42 Localisation : Lacanau Emploi/loisirs : stage Humeur : Joyeuse
| Sujet: Re: Metro Station Jeu 8 Mar - 18:59 | |
| Coooolll... Eh bien tout semble se dérouler pour le mieux...et ça me fait peur !!!!!! Je me demande quelle attaque sadique tu vas leur faire subir... Cette histoire de fiançailles ne me dit rien qui vaille...ça sent l'embrouille.... La suite...La suite | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Metro Station Sam 28 Avr - 13:30 | |
| Hello~! Il est enfin là ! J'ai réussi à venir à bout du chapitre 4 et il est temps maintenant de partager le 3 avec vous (je fais en sorte d'avoir un chapitre d'avance à chaque fois) Désolée pour l'attente et bonne lecture ^^ - Spoiler:
Chapitre 3
Kazumi en était déjà à son troisième café et pourtant elle ne parvenait toujours pas à se réveiller correctement et peinait à se tenir en alerte. La nuit qu'elle venait de passer à écrire semblait à présent se retourner cruellement contre elle. Elle bâilla devant son écran d'ordinateur tandis que son visage n'était supporté que par sa main et son coude reposant sur le bureau. Encore une heure avant la pause déjeuner, cela lui sembla être une éternité. Ses yeux se fermèrent. "Personne ne doit venir aujourd'hui, c'est pas grave si je fais une micro-sieste..." Songea-t-elle.
- Ninomiya !
La jeune femme sursauta en entendant son patron l'appeler. Quand était-il arrivé ? Depuis combien de temps avait-elle fermé les yeux ?
- Oui, Kuwabara-san ? - Vous dormiez au travail ? - Sumimasen. Articula-t-elle en se levant pour s'incliner devant lui. - Soit...dit-il. Je dois reporter le rendez-vous sur le terrain avec les architectes, je voudrais que vous les contactiez pour connaître leurs disponibilités. - Compris, monsieur. Dit Kazumi en se rasseyant. - Et que je ne vous reprenne plus à piquer du nez sur votre lieu de travail. - Bien, monsieur.
Le PDG s'éloigna pour retourner dans son bureau. Kazumi le regarda partir et claqua de la langue lorsqu'il ferma la porte.
"Emmerdeur..." Songea-t-elle.
Elle se rassit et comme son ordinateur était déjà allumé, ouvrit sa boîte mail et commença à taper l'adresse du bureau d'architecte d'Ohno-san. Sa simple image dans sa tête suffit d'ailleurs à la jeune femme pour retrouver le sourire.
L'adresse s'afficha rapidement dans la barre de propositions puisque celle-ci lui avait été transmise par sa remplaçante et qu'elle l'avait enregistrée dans ses contacts à son retour de congé maladie. Kazumi rédigea rapidement son mail et s'affala ensuite sur sa chaise en fixant son écran, prête à se rendormir. Mais son regard se posa sur un mail envoyé précédemment à l'adresse des architectes. Bizarre, elle ne se rappelait pas leur avoir écrit plus tôt, en particulier parce qu'elle ne les avait rencontrés que la veille. La jeune femme ouvrit le mail et retint une exclamation lorsqu'elle en découvrit le contenu.
"Oh merde..." Jura-t-elle entre ses dents.
*****
- Est-ce que c'est mal ce qu'on a fait ? - De quoi ? Demanda Toma, la bouche pleine. - Toma... Soupira Satoshi à moitié à cause de la mémoire de poisson rouge de son ami et à moitié parce que celui-ci venait de postillonner quelques grains de riz sur son visage. - Ah ! Oui ! Envoyer le texte de ta petite-amie à une éditrice qui recherche de nouveaux textes ? - Ce n'est pas ma petite amie ! - On se comprend... Soupira son ami. Bien sûr que non, ça peut être une chance pour elle, tu m'a dit qu'elle s'était fait recaler plusieurs fois auparavant. Si cette fois-ci ça ne marche pas non plus, elle n'en saura rien et au contraire si ça marche...
Satoshi vit son meilleur ami se fourrer une autre énorme bouchée de riz dans la bouche avant de répondre.
- ...elle aura un contrat avec ma chérie. - T'es tellement mielleux avec ta femme que ça en devient dégoutant... - Je l'aime, je peux pas faire autrement !
L'architecte leva les yeux au ciel et continua de manger en silence. Son téléphone vibra. Il le sortit de sa poche pour constater qu'il s'agissait d'un message de Ninomiya-san. Il sourit malgré lui et le lut.
Gomennasai !
Je ne voulais pas vous envoyer ce document, c'était assez personnel...
S'il vous plaît, effacez-le et oubliez-le...
- C'est elle ? Demanda Toma - Hum. Apparemment c'était involontaire, l'envoi de son texte. - Ça paraît logique, y avait pas d'autre message, seulement le document en pièce jointe. Et puis je ne vois pas pourquoi elle t'aurait soudainement envoyé un texte personnel comme ça. - Tu crois que je dois lui dire ? Je me sens un peu mal de ne pas le faire. - Si c'est mieux pour ta conscience, fais-le.
Le jeune homme fronça les sourcils et se mit à taper sa réponse.
Ne vous excusez pas, j'ai adoré.
Une amie à moi est éditrice et cherche de nouveaux auteurs, je lui ai envoyé votre travail pour voir ce qu'elle en pense.
Satoshi reposa son téléphone sur la table. Aucune réponse ne lui parvint pendant un long moment et les deux architectes retournèrent travailler comme à leur habitude après leur repas. La journée se poursuivit normalement, comme si de rien n'était mais toujours sans aucune réponse de la secrétaire, jusqu'à plusieurs heures après le dernier message de Satoshi. Celui-ci manqua d'ailleurs de faire un bond jusqu'au plafond lorsque son téléphone se manifesta enfin, tant il était parvenu à se plonger dans son travail...ou plutôt ses pensées... Mais le vibreur était plus long. Ce n'était pas un message mais un appel et il ne venait pas non plus de Ninomiya-san, il s'agissait de sa mère.
L'architecte soupira et se leva pour sortir de leur bureau avant de répondre.
- Maman, je t'ai déjà dit un million de fois de ne pas me déranger pendant le travail. - Bonjour à toi aussi, Satoshi. Ton père vient de rentrer, les Muraoka ont été ravis de te rencontrer, ils voudraient organiser un rendez-vous entre leur fille et toi pour que vous puissiez vous connaître. - Maman, je... - Quand es-tu disponible ?
Satoshi soupira.
- Samedi, je suis libre. Finit-il par dire, dégonflé. - Très bien, je te rappellerai plus tard pour te transmettre le lieu et l'heure. Je te laisse à ton travail. - Je...
Mais bien évidemment, madame Ohno avait déjà raccroché, comme toujours. Il fit de même et retourna s'asseoir rageusement derrière son bureau. Toma, qui l'avait vu revenir depuis sa chaise à l'autre bout de la pièce, voulut lui demander des détails mais après avoir vu sa tête et ses poings serrés, décida de s'abstenir et de retourner à sa tâche en silence.
L'heure de quitter le travail arriva bientôt. Toma rangea ses affaires et se prépara à sortir mais ce n'était pas le cas de son ami qui demeurait plongé dans son travail, les sourcils froncés. Il soupira, la main sur la poignée de porte.
- J'y vais, travaille pas trop tard.
La seule réponse que Satoshi donna fut un grognement et Toma quitta le bureau pour de bon.
Une fois seul, Satoshi tapa rageusement du poing sur la table dans un juron proféré entre ses dents puis se passa la main dans les cheveux en soupirant. Pourquoi sa vie n'était-elle pas un peu plus facile ? Pourquoi n'arrivait-il pas à dire clairement à ses parents le fond de sa pensée, qu'il en aimait une autre et qu'il voulait prendre le temps de la connaître avant de l'épouser ? Ou tout simplement qu'il voulait vivre sa vie d'adulte comme il l'entendait ? Ce n'était pourtant pas compliqué mais il n'y arrivait jamais, bien trop dégonflé pour envoyer balader les vieilles moeurs de sa famille.
Mais il pensa à la perspective d'un rendez-vous seul à seul avec la fille Muraoka. S'ils en discutaient, probablement que tous les deux arriveraient à inverser la tendance. Après tout, leurs parents forceraient-ils vraiment leur union alors qu'ils y étaient tous les deux opposés ?
*****
- Hai...hai...d'accord, merci beaucoup...à demain.
Kazumi raccrocha et fixa ensuite son portable pendant de longues secondes, bouche bée. L'amie d'Ohno-san avait lu son texte écrit la veille et envoyé par erreur à ce dernier et voulait la rencontrer dans les plus brefs délais. Jamais aucun éditeur n'avait voulu la revoir après lecture d'un de ses textes. La jeune femme était submergée par une immense joie qu'elle s'empressa d'aller manifester dans la cuisine où son frère terminait la vaisselle. Kazumi, sans chipoter, courut dans la pièce et se jeta sur Masaki, s'accrochant à son dos tel un singe à sa branche. Le jeune homme retint un cri mêlé de douleur et de surprise, quelque peu étouffé par les bras de sa soeur qui lui encerclaient le cou.
- Quelle est la raison soudaine de cette excitation ? Demanda-t-il en reprenant sa tâche comme si de rien n'était. - Un éditeur veut me rencontrer demain ! - Eeeeh ? Tu vois ? Je t'avais dit que ça allait marcher. - A vrai dire, hier, j'ai envoyé par erreur un texte à Ohno-san et il l'a transmis à une amie éditrice. - Adorable! il t'aide dans l'accomplissement de tes rêves, Kazu-chan !
La jeune femme resserra son étreinte autour du cou de Masaki, faisant tousser celui-ci.
- Arrête tes fantasmes... - Je préfère penser à Sho-chan pour ça. - Ah mou... Grogna Kazumi en se laissant glisser jusqu'au sol pour aller s'installer sur une chaise, les genoux repliés contre elle.
Son frère se tourna vers elle après avoir sorti la dernière assiette de l'évier et vidé l'eau.
- J'ai choqué ta petite âme sensible ?
Kazumi le fixa d'un air blasé.
- T'es sérieux ? - Ben c'est pas comme si t'avais beaucoup d'expérience en la matière... - Qu'est-ce que t'en sais, d'abord ?! - C'est mon t-shirt, ça. - Change pas de sujet ! - Je t'ai déjà dit que tu pouvais me passer ton linge sale quand je fais une machine au lieu d'attendre et d'en faire une à toi toute seule. - Je ferai ma lessive quand j'aurai le temps...marmonna-t-elle. - T'as peur de quoi ? Que je farfouille dans tes sous-vêtements ? Je te rappelle que je suis ton frère et gay qui plus est.
La jeune femme leva les yeux au ciel.
- Je m'en fous, j'ai juste la flemme.
Masaki saisit une assiette pour l'essuyer et s'appuya contre le plan de travail pour poursuivre la conversation.
- Difficile à croire qu'on partage une moitié de gênes... - Tout me vient de papa. - Sans doute. C'est vrai que maman devait souvent lui coller un balai dans les mains.
Les deux jeunes gens se mirent à rire brièvement.
- J'espère que ton rendez-vous se passera bien. Dit Masaki avec son sourire radieux. - J'espère aussi. - Masaki ! Grouille ! le bain est prêt et t'imagines pas à quel point j'ai envie de t...ouaaaaah ! Kazumi-chan tu es là...
Sho venait de faire son apparition dans la pièce, à moitié nu, le corps uniquement couvert par une serviette enroulée autour de ses hanches. Mais à la vue de la jeune femme, il s'était empressé de se retrancher derrière le mur pour ne laisser dépasser que sa tête.
- Ne t'inquiète pas, j'en ai vu assez pour me faire une idée, Sho-kun... Dit Kazumi avec un petit sourire en coin. - Je pensais que tu étais partie te coucher... - Une éditrice veut la rencontrer ! S'empressa de lui dire son frère.
Le journaliste se tourna vers elle.
- C'est génial ! Dit-il. Tu lui avais envoyé un texte ? Je pensais que tu avais supprimé le dernier. - Longue histoire. Répondit Kazumi. - J'arrive, Sho-chan, je finis la vaisselle. Dit Masaki sans perdre sa joie de vivre habituelle. - Oh...hum...
Voyant que le petit-ami de son frère la fixait toujours, la secrétaire fronça les sourcils.
- Quoi ? J'ai quelque chose sur le visage ? - Non...je me disais juste...que le t-shirt de Masaki te fait des petits seins...
Aussitôt, la jeune femme plaqua les mains contre sa poitrine, les joues rouges, tandis que le propriétaire du t-shirt étouffait son rire en frottant les assiettes.
- Oi ! Fit Kazumi en essayant de garder un minimum de sérieux malgré son propre sourire. Je te rappelle que t'es à moitié à poil en train de planquer ta virilité derrière un mur et que ton mec est dans la pièce ! - J'avoue qu'il a raison. Répondit le concerné et Kazumi remarqua que son frère fixait sa poitrine avec grand intérêt. - Maiiiiiiiiiiiieuuuuuh !! Geignit-elle en se levant pour retourner dans sa chambre.
Entendant les rires des deux jeunes hommes, elle s'arrêta à hauteur de Sho, lui fila un coup de pied aux fesses bien mérité selon elle, et poursuivit son chemin jusqu'à sa chambre en ignorant les protestations de sa victime.
*****
- Elle a accepté de la rencontrer ? - Je te jure, elle a adoré son texte et elle n'a pas arrêté de m'en parler toute la soirée. - Yokatta...soupira Satoshi, soulagé.
Toma poussa la porte du restaurant de Togami-san où leur déjeuner du vendredi se déroulait toujours. La femme les accueillit aussitôt chaleureusement et esquissa un petit sourire en coin à la vue de ses deux fidèles clients, sans doute en repensant au dîner de Satoshi avec Ninomiya-san. L'architecte, remarquant son petit jeu, se prépara mentalement à passer à la casserole.
- Votre table habituelle ou bien vous attendez quelqu'un d'autre ? Demanda-t-elle en fixant Satoshi. - Non, non, ma femme n'a pas le temps de déjeuner avec nous, Togami-san. Répondit Toma sans que l'allusion suggestive de leur hôte ne percute son cerveau. - Oui...oui...suivez-moi. Répondit-elle en levant les yeux au ciel avant de les mener à leur table habituelle.
Ils s'installèrent pendant qu'elle leur distribuait le menu. Satoshi tenta de s'y plonger le plus rapidement possible pour éviter tout interrogatoire mais sans succès.
- Alors, Satoshi-san ? Comment s'est terminé votre rendez-vous galant ?
Le jeune homme rougit violemment et reposa lentement la carte avant de répondre.
- C'était un dîner amical. - Elle est déjà mariée ? - Non. - Alors vous êtes gay ? - Non ! - Dans ce cas si vous osez me dire que vous n'en êtes pas amoureux, je me dirais soit que vous êtes vraiment difficile, soit que vous êtes fou, soit que vous mentez. - Il ment. Répondit Toma nonchalamment en parcourant le menu. - Toma !
Togami-san eut un petit rire et Satoshi retourna se réfugier derrière la carte des plats.
- Il n'y a rien de mal à être amoureux, Ohno-san. - Il est presque fiancé à une autre, Togami-san... - Toma ! Grinça Satoshi entre ses dents. - Oooh... Et vous l'aimez cette autre femme ? - Pas vraiment, non. Continua Toma.
Son ami avait déjà déclaré forfait dans cette conversation, se mettant maintenant en quête d'apprendre le menu par coeur.
- Si j'étais vous, je privilégierais l'amour, d'autant plus que cette jeune femme était ravissante et que vous aviez l'air de vous entendre à merveille. Maintenant, je ne connais pas tout le contexte et je ne devrais peut-être pas me mêler de ça... Deux bières ? - Hai, et une assiette de boeuf, comme d'habitude, s'il vous plaît. Tu prends quoi Satoshi ? - Hum...pareil... Grommela-t-il. - D'accord, je vous apporte ça tout de suite !
La propriétaire du restaurant les laissa après avoir noté leur commande et alla s'occuper d'autres clients.
- Hey, arrête de te cacher, il n'y a pas de mal... - Merci de répondre à ma place aux question. Dit-il en refermant le menu pour le poser sur la table. - Je pensais que tu n'avais pas envie de parler de ça.
Satoshi soupira en se massant la tempe droite.
- Je vais en discuter avec ma "fiancée", elle n'avait pas l'air de vouloir m'épouser non-plus, peut-être qu'à deux on pourra inverser la tendance. - Tu dois surtout t'opposer fermement à ta famille, tu es adulte, tu dois pouvoir faire ce que toi tu as envie. - Je sais...mais je n'arrive pas à m'opposer à eux, c'est plus fort que moi, je ne leur ai jamais désobéi. - Ouais ben il va bien falloir un jour que tu prennes tes couilles en main. - Toma... - On s'en fiche, tu tiens vraiment à vivre le reste de ta vie avec quelqu'un que tu n'aimes pas ? - Non, bien sûr que non... - Alors sois l'homme accompli et plus le petit garçon obéissant ! Franchement ! Tu risques de passer à côté de la femme de ta vie ! Et qu'est-ce que tu feras si ta future fiancée n'est pas de ton avis ? - Tu as raison. - Bien sûr que j'ai raison, mon mariage est aussi solide et rempli d'amour que...euh...ben je ne sais pas mais t'as compris l'idée ! Tout ça parce que j'ai épousé la femme dont j'étais amoureux, peu importe ce que cela m'a coûté ! - Ça ne t'as rien coûté. - Avec son caractère de diva, crois-moi, la réception de notre mariage m'a coûté un bras. - Merci, j'étais là, j'étais même ton témoin. - L'important c'est que t'as compris ce que je voulais dire. - Plus ou moins.
Son ami lui fila une tape sur la tête alors que tous deux se mettaient à rire. Toma était parvenu à le regonfler à bloc, comme toujours et leur repas se déroula parfaitement sans qu'aucun des deux ne fasse à nouveau allusion au dilemme de Satoshi.
*****
Kazumi ne s'était jamais rongé les ongles et pourtant, cette après-midi, assise à l'extérieur du bureau de l'éditrice censée la recevoir, le stress l'y avait forcée. De quoi son rendez-vous allait-il être fait ? D'habitude c'était elle qui demandait à être vue et ils suivaient toujours un même schéma : "bonjour - non-merci - au revoir". Celui-ci était différent, peut-être qu'il changerait sa vie, peut-être qu'il finirait comme tous les précédents. Impossible de prévoir et cet inconnu poussa la jeune femme à se ronger un doigt de plus.
La porte s'ouvrit et Kazumi sursauta, une jeune femme en sortit, la secrétaire. Elle lui sourit chaleureusement et lui désigna la pièce d'où elle venait de sortir.
- Dozo, ma patronne va vous recevoir. - Ha...hai...
Kazumi se leva et pénétra dans la pièce. Droit devant elle, un bureau auquel elle pensa trouver l'éditrice assise mais celui-ci se trouva être vide de toute présence.
- Par ici. Fit une voix sur sa gauche.
Kazumi se tourna dans la direction de l'appel et son regard tomba sur une jeune femme qui devait être à peine plus âgée qu'elle, aux longs cheveux d'ébène, lunettes sur le nez, respirant la classe et l'élégance et confortablement installée sur un sofa faisant face à une table basse et deux fauteuils. Aussitôt, l'écrivain en herbe se pencha respectueusement en guise de salutation et resta figée dans cette position plusieurs secondes.
- Oh, je vous en prie, pas de ça ici. Asseyez-vous, je vais vous servir une tasse de thé. Dit l'éditrice avec un sourire tandis qu'elle s'exécutait.
Kazumi obéit et s'installa sur l'un des fauteuils. C'est alors qu'elle remarqua le ventre arrondi de l'autre femme mais n'y prêta pas attention plus longtemps.
- Je suis Jun Matsumoto, même si depuis mon mariage, c'est plutôt Ikuta. Dit-elle en lui tendant sa tasse de thé. Mais ça, vous le savez déjà. Parlons plutôt de vous. Il paraît que vous êtes la nouvelle petite-amie de Satoshi ?
Kazumi manqua de recracher son thé à la figure de Matsumoto-san.
- Il doit y avoir une erreur, nous ne sortons pas ensemble ! - Mais vous êtes amoureuse de lui ? - Quoi ? Qui vous a dit cela ? Demanda-t-elle, le rouge lui montant soudainement aux joues. - Votre texte. - Mon texte ? - Bien sûr, un texte en dit beaucoup plus sur son auteur qu'on ne le pense. N'allez pas me faire croire que l'histoire de Kaoru, rencontrant un bel artiste appelé Tomoe dans une station de métro, n'est même pas un petit peu inspirée de quelque chose de réel ? - D'accord. Avoua Kazumi. Peut-être juste un peu... - Donc vous l'aimez ? - Oui...je suppose... - Eh bien, voilà.
Matsumoto s'adossa au dossier de son sofa tout en continuant de siroter sa tasse. Kazumi remarqua d'ailleurs qu'elle buvait dans un mug avec de petits dessins rappelant Harry Potter imprimés dessus et pas une tasse à thé plus élégante, comme celle qu'elle tenait dans les mains.
- Vous ne buvez pas de thé ? Demanda la jeune femme alors que la question lui brûlait les lèvre. - Vous essayez de détourner le sujet ? - C'est vous qui avez commencé, je pensais que vous vouliez me parler de mon texte. - Vous marquez un point. Non, je ne bois plus de thé depuis que je suis enceinte, uniquement de la camomille avec du miel, BEAUCOUP de miel ! C'est devenu une obsession chez moi. Probablement le bébé. Mon mari dit que c'est tant mieux parce que cela tempère un peu mon humeur de chien. Un homme charmant... Dit l'éditrice avec un petit sourire.
Kazumi ne put s'empêcher de rire un peu, elle aussi.
- Le pauvre, il ne sait pas ce qui l'attend, il aura bientôt une autre fille dans la maison pour lui faire la misère ! Hahaha ! Et dire qu'il était fou de joie en l'apprenant ! Aaaaah, les hommes... - Ne m'en parlez pas, je vis avec mon frère et son petit-ami... Hier, le petit-ami en question a débarqué dans la cuisine habillé seulement d'une serviette qui ne cachait pas beaucoup l'intérêt qu'il portait à mon frère, si vous voyez ce que je veux dire. - Je vois, je vois... Mon pauvre Toma, en voit de toutes les couleurs ces temps-ci. Avec la grossesse, mes hormones me donnent de ces envies de lui sauter dessus parfois ! C'est bien parce que Satoshi-kun travaille avec lui, sinon je courrais dans son bureau lui faire l'amour à n'importe quelle heure de la journée ! - Wow...alors c'est donc vrai ce qu'on dit... - Pour moi en tout cas.
Éclat de rire collectif.
- Ne, Ninomiya-san, j'ai envie qu'on s'entende bien vous et moi car j'ai vraiment envie de travailler avec vous sur votre texte. - Vous êtes sérieuse ? - J'ai adoré ! Ce serait vraiment sadique de ma part de vous faire venir pour rien, non ? J'ai vraiment envie de savoir ce qui va se passer ensuite. - Ce n'est pas l'avis des précédents éditeurs qui m'ont reçue dans leur bureau. - Combien en avez-vous vu ?
Kazumi leva la tête pour réfléchir un instant avant de répondre.
- Une bonne dizaine, je dirais. - Tous vos textes ont été refusés ? - Tous. - Ça m'intéresserait de les lire, juste par curiosité et pouvoir me pointer chez eux et les gifler. - Je ne les ai plus, à chaque échec je les ai supprimé. Et je doute sincèrement qu'ils ait été assez bon pour gifler ceux qui les ont refusés. - Dommage...ça m'aurait défoulée...Mais quoi qu'il en soit, votre futur roman sera un nouveau départ, je suis sûre que nous ferons du beau boulot ensemble ! Alors ? Affaire conclue ? Demanda Matsumoto-san en lui tendant la main.
Kazumi eut du mal à contenir sa joie à ce moment précis et se pencha dans la direction de l'éditrice pour lui serrer la main d'une poigne plus assurée que jamais.
- Affaire conclue. Répondit-elle.
*****
Satoshi tapotait des doigts sur la table depuis qu'il s'était installé à celle-ci, attendant qu'Airi pointe le bout de son nez. Et c'est ce qu'elle fit quelques minutes plus tard en s'excusant silencieusement, à un tel point que l'architecte se demanda sincèrement si elle savait parler. Elle s'assit sur la chaise en face de lui et ils n'échangèrent que banalité sur banalité entrecoupées de silences pesants. Au moins, sa capacité verbale s'était confirmée. Ce n'est que lorsqu'ils furent à la moitié de leur dessert que Satoshi, exaspéré, amena le vif du sujet sur la table.
- Muraoka-san !
La jeune femme sursauta quelque peu en entendant l'architecte hausser légèrement le ton. Satoshi se reprit et radoucit sa voix.
- Excusez-moi. Muraoka-san, c'est vraiment ce que vous, vous voulez ? - De quoi voulez-vous parler ? - Vous voulez vraiment que votre famille décide de la personne que vous allez épouser? - Non... Dit-elle de sa voix éternellement calme et monotone sans que la moindre émotion ne transparaisse sur son visage. - Eh bien moi non plus. Nous devons en parler à nos parents ensemble et leur faire comprendre qu'il faut annuler ces fiançailles ! Vous valez mieux que ça et vous avez votre mot à dire sur la façon de vivre votre vie !
La jeune femme reposa délicatement sa fourchette et baissa la tête.
- Gomennasai...je ne peux pas... - Pourquoi ça ? - Je ne peux pas décevoir mes parents, je regrette. - Vous êtes sérieuse ? C'est tout ? Vous allez laisser faire ? - On ne peut plus sérieuse. Dit-elle sans même prendre la peine de regarder Satoshi, continuant de manger son dessert comme si de rien n'était.
"Cette femme," songea Satoshi, " n'a vraiment que très peu de fierté...". Ce qui le mit presque hors de lui.
- Eh bien ne comptez pas sur moi ! Je ne me laisserai pas faire, je ne suis pas le pantin de mes parents, moi!
Le jeune homme ne dit plus rien et paya l'addition avant de quitter le restaurant. Airi ne prit même pas la peine de lui répondre, il y était habitué. Il s'était évidemment fait de faux espoirs. Comment avait-il pu être aussi stupide ? Comme lui avait dit Toma, le seul moyen de se sortir de là était de prendre son courage à deux mains et de réellement s'opposer pour la première fois à ses parents, seul. Lui au moins, avait un peu d'estime de lui.
À la prochaine ! | |
| | | Manue 33 Sempai
Messages : 203 Date d'inscription : 17/09/2017 Age : 42 Localisation : Lacanau Emploi/loisirs : stage Humeur : Joyeuse
| Sujet: Re: Metro Station Mar 1 Mai - 10:04 | |
| ahhhhh chouette ça faisait longtemps, ravie de retrouver Kazumi....et Matsumoto.... le compte est bon ! On imagine aisément que ses écrits tintés de réalité et de vraies émotions suscitent plus d'intérêts.... C'est pas bien Ohno de juger sa fiancé quand on a soit même peur de faire face au courroux familiale.... Espérons que ce ne soit pas seulement son orgueil qui parle et qu'il arrivera à tenir tête à maman. Bon c'était chouette mais évidement on attend la suiteeeeeeeeeee | |
| | | Nino sama Sempai
Messages : 151 Date d'inscription : 23/08/2013 Age : 24 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Metro Station Sam 19 Mai - 10:49 | |
| Hello~ Voici la suite tant attendue ^^ - Chapitre 4:
Chapitre 4
- Tu ne trouves pas ça sublime ? - Tout aussi merveilleux que toi. - Et dire que c'est nous qui l'avons fait... - Notre petite fille sera la plus belle du monde, Jun-chan !
Le couple soupira d'une même voix.
- Ça fait combien de fois qu'on regarde ce DVD ? - 5 ou 6 fois ? Répondit Toma avec un petit rire. - Bah...Qui peut nous le reprocher ?
Jun embrassa Toma et éteignit la télé où se jouait la vidéo de l'échographie qu'elle avait passée quelques jours plus tôt. Elle se blottit ensuite contre son mari qui l'entoura de son bras droit et glissa sa main gauche sur son ventre.
- J'ai hâte Jun-chan et on dirait que mini Jun-chan aussi. Elle n'arrête pas de me donner des coups de pieds dans la main. - Moi j'ai surtout l'impression qu'elle refait la déco de mon utérus sans arrêt. - C'est bien ta fille, impossible de la satisfaire complètement. Rit l'architecte.
L'éditrice lui fila un coup de poing dans le bras en guise de réponse.
- C'est faux, j'ai un gentil petit mari que j'aime et notre bébé qui est en route, une maison géniale, un boulot génial... Que demande le peuple ? - Comment ça se passe avec la petite-copine de Satoshi ? - Wow, t'es rapide dans tes transitions... Kazumi-chan ? Bien, bien, elle doit me soumettre son second chapitre dans un mois. - Avoue, tu attends ça comme le père Noël. - Un peu. J'aime beaucoup son histoire. Ça parle d'une jeune femme qui a fugué de chez elle où on la maltraitait quand elle était adolescente et qui vit comme elle peut dans une station de métro. Un jour, un bel et mystérieux artiste peintre lui vient en aide alors qu'elle est blessée, elle en tombe éperdument amoureuse et essaye de le retrouver à partir de rien dans cette immense ville qu'est Tokyo... - Wow, on dirait la façon dont elle et Satoshi se sont rencontrés.
Jun fixa son époux en silence pendant de longues secondes, espérant qu'il se rende compte de sa bêtise.
- Quoi ? - Tu te fiches de moi ? - Non, pourquoi ? - Fatalement que ça y ressemble! C'est normal, elle s'est inspirée de leur rencontre ! - Oooooh... Je vois... Fit son mari, pensif. - Toma, Kazumi-chan est amoureuse de Satoshi et Satoshi est amoureux d'elle. Il faut absolument qu'ils se mettent ensemble ! - Faudrait déjà qu'il ait le cran d'annuler ses futures fiançailles avec l'espèce de mannequin d'expo animé que ses parents lui ont présenté.
Jun soupira tout en glissant distraitement ses mains sur son ventre où le bébé remuait toujours avec vigueur.
- Evidemment, il s'était déjà attiré les foudres de ses parents quand il a voulu devenir architecte au lieu d'entrer dans l'entreprise familiale comme son frère. Cette fois-ci, ça risque d'être coton, surtout que ça ne dépend pas que de lui. Tu as pensé à l'autre famille ? Ils seront sûrement furieux... Et la pauvre fille ? Si ça se met elle s'est déjà pris des tas et des tas de râteaux... Mais d'un autre côté, Kazumi-chan est tellement choupi et au moins ils s'aiment tous les deux, d'autant plus qu'elle semble avoir de la personalité, elle, au moins, alors... - Jun-chan...arrête-toi...s'il te plaît... Dit Toma en posant une main calmante sur son bras. - Je sais mais cette histoire va me rendre folle ! - Pense au bébé, tu ne dois pas stresser, rester calme et te reposer. Ok ? - Hum. Grommela-t-elle.
Son mari, pour toute réponse, l'entoura de son bras et baisa sa tempe.
- Ça c'est ma gentille Jun-chan ! - Va te faire mettre. - Je t'aime aussi mon amour.
La jeune femme leva les yeux au ciel, se retenant tant bien que mal de sourire car elle l'aimait plus que de raison, il le savait très bien et leur fille n'en était pas moins sûre non plus puisqu'elle semblait dès à présent réclamer toute l'attention de son père par de grand coups de pieds.
- Toma...On te réclame. Dit simplement Jun. - Oh, désolé Mini Jun-chan. Dit l'architecte en se penchant pour embrasser le ventre de son épouse et se mettre à lui parler sans discontinuer.
La future mère finit par sourire, heureuse d'avoir à ses côtés un homme tel que Toma qui possédait toutes les qualités du monde à ses yeux. Elle se cala plus confortablement le dos contre le dossier du canapé et l'une de ses mains se faufila dans les cheveux du jeune homme, caressant sa tête au rythme où lui-même caressait son ventre rond, apaisée par sa voix et ses gestes.
Il y eut un petit moment pendant lequel l'éditrice ne dit plus rien, profitant de sa moitié qui la faisait se sentir toujours plus aimée, protégée et unique chaque jour qui s'écoulait. Il était l'homme qui l'avait prise comme elle était, avec ses défauts et ses qualités, qui lui donnait tout son amour sans condition, qui séchait ses larmes lorsque ça n'allait pas, qui prenait toujours le temps de lui faire oublier une longue journée de travail par quelque moyen que ce soit, qui arrivait toujours à tempérer ses colères et par dessus tout, qui lui avait fait, quelques mois plus tôt, le plus merveilleux cadeau qu'elle espérait recevoir : un bébé qu'ils allaient aimer à deux, un petit être qui les lieraient à tout jamais par sa simple existence et prouverait leur amour à tout le monde. Toutes ces pensées firent monter les larmes aux yeux de Jun qui essaya tant bien que mal de les retenir. Toma se releva enfin et, remarquant son état, attrapa immédiatement son visage entre ses mains pour retirer ses lunettes, sécher ses larmes à l'aide de ses pouces et l'embrasser tendrement.
- Pourquoi tu pleures Jun-chan ? Demanda-t-il, d'une voix calme et douce qu'elle savait réservée uniquement à elle. - Rien. Dit-elle avec un sourire en rechaussant ses verres correcteurs. - C'est tes hormones encore ? - Non !
Bien sûr que si et elle le savait très bien.
- Tu sais, c'est pas grave, c'est même normal quand on attends un bébé de pleurer un peu pour rien, je te l'ai déjà dit. J'ai lu ça dans un des bouquins que tu gardes sur ta table de nuit. - Urusai... Grogna-t-elle.
Toma rit quelques instants et embrassa les mains de sa bien-aimée avant de se saisir de la télécommande de la télé et de la rallumer sur le DVD qu'ils regardaient plus tôt.
- Encore une fois ? Proposa-t-il en se réinstallant correctement à côté d'elle. - Évidemment. Répondit-elle en se blottissant contre son torse.
*****
Bière à la main et yeux rivés sur sa télévision sans vraiment la voir, Satoshi broyait du noir, éternellement seul dans son appartement. Un long soupir s'échappa soudain d'entre ses lèvres après une énième gorgée de boisson alcoolisée. Le cas d'Airi s'était révélé encore plus désespéré qu'il ne le pensait et c'en était profondément triste. Il fallait d'autant plus qu'il tue leurs fiançailles dans l'oeuf dès qu'il le pourrait. Tout en y réfléchissant, il prit une nouvelle gorgée de bière et un message arriva sur son téléphone.
"Konbawa
J'espère que je ne vous dérange pas, je tenais à vous remercier pour avoir parlé de moi à votre amie éditrice. Nous avons signé un contrat l'autre jour, je n'aurais jamais espéré une chose pareille auparavant...
Puis-je vous inviter à dîner quelque part pour vous remercier ? "
Le jeune homme sourit bêtement, heureux à la fois d'avoir reçu un message de Ninomiya-san et d'avoir contribué à la réalisation de son rêve.
"Heureux d'apprendre cela \(^o^)/
Je serais ravi de retourner dîner avec vous, je vous laisse choisir l'endroit, j'ai hâte de voir où vous allez m'emmener ^^ "
Elle ne prit que quelques minutes pour lui répondre.
"Vous m'avez emmenée dans un restaurant que vous adorez, l'autre jour, alors je voudrais moi aussi vous montrer une adresse que j'affectionne tout particulièrement ^^ "
Et la conversation se poursuivit ainsi :
"Et pourquoi l'affectionnez-vous tant ? Je suis curieux..."
"Leurs hamburgers sont tout simplement divins ! Vous verrez, un vrai régal !"
"Il me tarde de voir ça ;-) quand êtes-vous libre ?"
"J'allais vous poser la même question ^^'
Vendredi 19h ?"
"Désolé, j'ai un dîner familial vendredi soir..."
"Samedi même heure alors ?"
"Parfait ^^"
"Je vous envoie tout de suite l'adresse ^^"
En effet, le message suivant de la jeune femme contenait les coordonnées du fameux restaurant où elle voulait l'emmener. Il sourit, simplement grâce à elle. Comment une seule et unique personne pouvait-elle lui procurer autant de bonheur sans même être avec lui ? L'architecte se dit que c'était probablement ce qu'on ressentait quand on était amoureux. Il la remercia dans sa réponse mais ne voulait pas pour autant mettre fin à leur discussion. Tant qu'elle le voulait bien, il voulait la prolonger un peu plus, juste un peu plus pour préserver cette chaleur qui s'était installée dans sa poitrine et faisait battre son coeur nettement plus vite.
" Arigatou :-)
Vous n'êtes pas fatiguée ?"
"Non, pourquoi ?"
"Je me disais qu'on pourrait ne pas terminer la conversation tout de suite. Si vous le voulez bien, bien sûr..."
"Je n'aurais jamais osé vous le demander..."
"J'ai failli ne pas le faire non plus à vrai dire ^^'
Donc vous avez rencontré Jun, maintenant."
"Hum.
Elle a l'air très gentille ^^"
"Elle l'est, mais je ne vous conseille pas de la fâcher, surtout en ce moment, vu qu'elle attend un bébé.
Mon ami Toma, son mari, en voit de toutes les couleurs malgré son amour immense pour elle..."
"ils doivent former un très beau couple :-)"
"Vous n'imaginez même pas x)"
"Hahaha ! Dites...Ce n'est pas un peu fatiguant de poursuivre cette conversation par sms ?"
"Que voulez-vous dire ?"
"Ce serait plus facile si on s'appelait non ?"
"Je pense aussi ^^"
Aussitôt, le jeune homme quitta la conversation et voulu appeler la jeune femme mais elle ne lui en laissa pas le temps car ce fut elle qui l'appela la première. Satoshi sourit malgré lui.
- Rapide. Murmura-t-il alors que que son pouce glissait déjà sur son écran pour décrocher.
*****
- Haha ! Vous n'aimez pas les carottes ? - Je les déteste vous voulez dire ! Riait Ohno-san à l'autre bout du fil.
Il faut préciser qu'ils discutaient déjà depuis plus d'une heure au téléphone.
- Et dans le curry ? - Je n'en mets pas. - Oui, mais si vous commandez du curry dans un restaurant ? Vous ne les laissez pas sur le bord de l'assiette quand même ? - Non, je les donne à mon ami Toma. - Mais si vous êtes seul ? - Je ne sors jamais dîner au restaurant seul. - Bien trop déprimant, je comprends. - Oui mais c'est surtout que Toma est un inconditionnel de la nourriture. Sortir manger sans lui me condamnerait à l'écouter me rappeler pendant plusieurs jours ce que j'ai osé faire.
Kazumi se mit à rire.
- Je vous jure, un vrai aspirateur à bouffe ! Je déconseille à quiconque de l'inviter au restaurant, c'est un coup à se ruiner ! - Vous vous connaissez depuis longtemps ? - Toma et moi ? Depuis l'école primaire, sa femme nous a rejoint au lycée quand ils ont commencé à sortir ensemble. - Je vois. Personnellement je n'ai plus vraiment de contact avec des amis d'école. - Même pas au lycée ? - J'étais plutôt du genre effacée en classe, j'ai eu une scolarité assez difficile quand j'étais plus jeune alors je me suis un peu renfrognée. - Ijime ? - Hum. Ma famille était recomposée, toutes les mères du quartier nous critiquaient et les enfants sont extrêmement méchant, d'abord ils racontaient ce qu'ils entendaient chez eux et de fil en aiguille, ils trouvaient tout un tas de raison pour se moquer de moi et me faire des farces humiliantes en permanence. Ça allait mieux après avoir déménagé ailleurs mais comme je l'ai dit, j'essayais de ne pas me faire remarquer. - ... - Désolée, je rentre un peu dans un sujet délicat. Oubliez ça... - Comment l'oublier ? Je trouve que c'est impardonnable ! Vous êtes quelqu'un de formidable et si on avait pris la peine de vous connaître un peu... - Vous pensez que je suis formidable ? - Euh...je...oui...de ce que je sais de vous, oui. Enfin j'ai peut-être exagéré, je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise... - Merci. Dit Kazumi alors que les mots d'Ohno-san résonnaient dans ses oreilles et faisait battre son coeur plus fort. - Vous n'êtes pas gênée ? - Non, ne vous en faites pas. - Je comprends cette situation, toute ma vie on m'a comparé à mon frère aîné. "Hiroshi ceci, ton frère cela..." Puis en voyant que je n'étais pas du tout comme lui, tous les adultes de mon entourage m'ont traité comme un moins que rien. J'avais vraiment l'impression de n'être qu'une copie ratée de lui. - Vous n'y pouviez rien, on est qui on est. - Oui, je sais et je n'ai jamais essayé de lui ressembler, je ne l'ai jamais vraiment apprécié de toute manière et ma soeur est sans doute la meilleure qu'on puisse avoir alors ça compense. - C'est ce que je pense à propos de mon frère...dit Kazumi avec un petit sourire. - Heureusement qu'on les a... - Hum.
La jeune femme entendit son interlocuteur bâiller à l'autre bout du fil.
- Oh, je suis désolé, c'était involontaire ! S'excusa Ohno-san un peu affolé.
La secrétaire tourna le regard vers son réveil pour constater qu'il était déjà un peu plus de minuit, il avaient parlé presque deux heures en comptant leurs sms échangés.
- Ce n'est rien, il est tard, on devrait aller se coucher et laisser un peu de conversation pour notre prochain dîner. - Vous avez raison. Bonne nuit...Ninomiya-san. Lui dit-il timidement. - Bonne nuit Ohno-san. Répondit Kazumi avant de raccrocher.
Son coeur faisait toujours des bonds dans sa poitrine et elle se laissa tomber la tête contre l'oreiller, un sourire benêt au visage. Elle se demanda tout de même comment une simple conversation téléphonique pouvait la mettre dans cet état. La réponse lui parvint bien sûr l'instant suivant et sembla clignoter en lettre de néons rouges dans ses pensées : "je l'aime". C'était aussi simple que ça. Elle en était tellement amoureuse que sa simple voix commença soudain à lui manquer. Le sommeil lui manquait également, elle était même en excellente forme et incroyablement inspirée ce qui la fit se lever, comme en transe et s'installer devant son clavier pour se mettre à rédiger des pages et des pages pour la suite de son futur roman, ne pensant qu'aux sentiments qui la submergeaient à l'instant présent et à Ohno-san, le merveilleux Ohno-san qui faisait vibrer tout son être.
*****
Comme chaque jour, Masaki était chargé d'accompagner les enfants de sa classe jusqu'au portail d'entrée de l'école maternelle où il travaillait. Comme chaque jour, des parents faisaient le pied de grue pour récupérer leur enfant pendant que d'autres étaient éternellement en retard. Le jeune homme soupira discrètement et se tourna vers les bambins restants.
- Vos mamans ne sont pas encore là, vous pouvez jouer un petit peu dans la cour en attendant. Dit-il avec sa joie de vivre habituelle.
Habitués à cette situation, la plupart des enfants se dispersèrent sans hésitation dans l'aire de jeu, seules deux petites filles demeuraient près de lui, la mine tristounette. Masaki papillonna quelques instants en réalisant qui elles étaient, leur mère n'était jamais en retard d'habitude, c'est pourquoi il s'empressa de se baisser pour les rassurer.
- Konami-chan, Minami-chan, je suis sûr que votre maman va arriver bientôt, elle est juste un petit peu en retard.
Les deux fillettes lui sourirent mais ne prononcèrent pas le moindre mot. À la place, elles s'attrapèrent par la main et demeurèrent ainsi près de lui.
- Vous ne voulez pas aller jouer dans la cour en attendant ? - Non, on sait que maman va arriver bientôt. Répondit Konami. - D'accord mais si elle met trop de temps à venir, n'hésitez surtout pas, je vous appellerai.
En se relevant, le jeune homme aperçut une mère retardataire et la salua.
- Ryoma-kun, ta maman est là ! Appela-t-il.
L'enfant lâcha aussitôt ce qu'il était en train de faire et courut dans les bras de sa mère. Le jeune homme et la mère se saluèrent sans plus de cérémonie et elle et son fils quittèrent l'école. Les deux soeurs se tenaient toujours en silence à côté de lui. Elles ne parlaient jamais beaucoup, c'était vrai, mais un peu plus et elles allaient finir par le mettre mal à l'aise.
Deux enfants quittèrent encore l'école un peu plus tard avec leurs parents mais toujours pas de nouvelles de la mère de Minami et Konami pourtant toujours si ponctuelle. Masaki consulta sa montre, une demi-heure s'était déjà écoulée et il se demanda ce qui pouvait bien la mettre en retard. Son regard passa ensuite au deux petites filles dont les visages s'illuminèrent presque aussitôt. Il tourna la tête vers la grille, leur mère était là et elles se précipitaient déjà dans ses bras.
- Gomennasai, Aiba-sensei ! S'excusa-t-elle. Mon rendez-vous a été retardé, j'aurais dû vous prévenir. - Ce n'est rien Ishikawa-san. Dit Masaki avec son sourire radieux. - J'espère qu'elles ne vous ont pas embêté. - Pas du tout, de vrais petits anges, comme toujours. - Tant mieux. Sourit la jeune femme à son tour. Bon, on va vous laisser. Nous sommes attendues chez leur grand-mère pour dîner. À lundi. Vous dites au revoir les filles ? - Au revoir Aiba-sensei ! Firent les deux petites filles avec un signe de main vers leur instituteur.
Le jeune homme le leur rendit et les regarda s'éloigner, écoutant malgré lui leur conversation.
- Ne mama ? Oncle Satoshi sera là ? - Oui, oui. Obaa-chan m'a dit qu'il serait là. - Yay ! S'écrièrent les deux fillettes.
L'esprit de Masaki marqua un temps d'arrêt. "Satoshi ?" Ce nom lui disait quelque chose, où avait-il pu l'entendre ? Il y réfléchit quelques temps lorsque, enfin, cela le frappa.
"Est-ce que ce serait ce même Satoshi...?"
Il secoua la tête. Non, il s'était sûrement trompé ou alors il s'agissait d'une pure coïncidence. Rien de plus. Il ne s'en fit plus et accueillit le parent retardataire suivant.
*****
- Oncle Satoshi ! S'écrièrent ses 4 neveux et nièces en se jetant sur lui à la seconde où il avait franchi la porte. - Uwaaa ! Faites attention, la prochaine fois vous risquez de me tuer ! Dit-il en riant devant leurs petites têtes adorables.
Sa soeur fit alors son entrée depuis le bout du couloir.
- Laissez un peu votre oncle respirer, retournez plutôt jouer dans le jardin jusqu'au dîner. - Haaaai !
Les enfants firent demi-tour et coururent jusqu'au jardin comme le leur avait indiqué Mitsuki. La jeune femme échangea un grand sourire avec le benjamin de la famille et l'enlaça chaleureusement avant de le mener au salon.
- Ça fait du bien de te voir Sa-chan ! Dit-elle à mi-chemin. - Toi aussi nee-chan, j'ai l'impression que ça fait une éternité. Au fait, comment tu te sens ? Okaa-san m'a dit que tu étais enceinte. - Je vomis tous les matins et je pleure le soir, c'est tout ce que je peux te dire. - Oh...je vois... Dit Satoshi en s'installant à table avec sa grande soeur.
Le jeune architecte regarda autour de lui, ils étaient seuls dans la pièce mais il entendait au loin les enfants jouer et sa mère s'activer en cuisine.
- Hiroshi et sa femme sont là ? - Oui, bien sûr, Aniki parle encore de l'entreprise avec Papa et Miyako est dans la cuisine en train de faire ce que toute femme qui se respecte doit faire. Dit-elle avec sarcasme. J'y ai échappé cette fois-ci parce qu'un être humain a élu domicile dans mon utérus.
Le frère et la soeur rirent avec complicité.
- Et ton mari ? - Mohi ? Il aura un peu de retard à cause du travail mais il devrait venir.
L'architecte se tut pendant de longues secondes et son air ennuyé n'échappa pas à sa soeur.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? Raconte à ta grande soeur chérie. - Okaa-san veut me marier à la fille des Muraoka. - Oh, je vois... - Elle n'a aucune personnalité, aucune fierté, on dirait un robot programmé pour servir son futur mari ! Pire que Miyako ! - Peut-être qu'elle fait semblant devant ses parents, un peu comme moi. - Elle n'est pas comme toi, nee-chan, je l'ai vue en tête à tête, elle ne veut rien faire pour empêcher une union dont elle ne veut pas ! - Calme-toi, calme-toi. D'accord, cette fille est probablement perdue à tout jamais mais toi, tu peux empêcher ce mariage si tu n'en veux pas. - Tu l'a fait toi ?
Mitsuki soupira.
- Non, mais c'était différent. On est tombés amoureux Mohi et moi et il comprenait parfaitement que je ne voulais pas être une simple femme au foyer. Je joue la comédie devant nos parents parce que c'est ce qu'ils veulent mais une fois dans le privé, tu sais bien que je ne suis pas comme ça. Mon cas est particulier, je te l'accorde mais j'aime mon mari et je ne l'échangerais pour rien au monde. - Je suis content que tu sois heureuse, nee-chan. Sourit Satoshi. - Tu n'es pas Hiroshi, tu es un garçon extrêmement gentil, intelligent et attentionné, tu mérites une femme qui te plaît et à qui tu plaît en retour. - Justement, à ce sujet...
Le visage de Mitsuki s'illumina.
- Oooooh !! Tu as une petite-amie ? Ou alors un petit-ami ? Dis-moi tout ! - C'est une femme, on ne sort pas encore ensemble mais on a eu un rendez-vous, on parle beaucoup au téléphone et... - Mais tu l'aimes ? - Énormément... - Alors ne loupe pas une chance avec elle, annule tes fiançailles. - Plus facile à dire qu'à faire. - Oui, je le reconnais mais l'amour fait soulever des montagnes.
Elle avait à peine terminé sa phrase que la porte du salon coulissa, laissant entrer Mohi, le beau-frère de Satoshi, un grand sourire aux lèvres.
- Désolé pour le retard, konbawa Satoshi-kun. - Konbawa Mohi-san.
Le jeune homme vint les rejoindre à table et embrassa son épouse sur la joue.
- Ça a été avec les filles ? - Comme sur des roulettes, on a pris le train pour venir. - Et ça va ? On t'a laissée t'asseoir ? - Avec deux petites filles de 4 ans, oui, évidemment, ne t'en fait pas.
Mitsuki embrassa son époux et celui-ci garda la main de sa femme emprisonnée dans la sienne. Satoshi, à l'autre bout de la table se dit alors que sa soeur avait raison, Toma avait raison, il ne pouvait pas passer à côté de ce qu'ils vivaient, il fallait absolument qu'il annule ses fiançailles avec Airi.
- Allo la terre !
C'était la voix de Mitsuki qui le sortait de ses pensées.
- À quoi pensais-tu, petit frère ? À des trucs cochons ?
Satoshi rougit.
- Oi ! N'importe quoi ! - Je te taquine ! J'ai plus le droit ? - Mou... - Ne t'inquiète pas, à la maison c'est moi qui ramasse. Rit son beau-frère. - N'importe quoi ! Écoutez le mari battu ici ! - Parfaitement !
Satoshi rit avec eux. Pour rien au monde il ne voulait manquer une chance de vivre ça.
Plus tard dans la soirée, tous était réunis autour du dîner et discutaient de leur côté. Satoshi avec sa soeur et Mohi, sa mère avec Miyako, son père avec son frère, bien que le premier semblait être lassé par la discussion avec son aîné, et les enfants qui avaient déjà terminé de manger jouaient dans un coin de la pièce.
Madame Ohno attira finalement l'attention de tout le monde.
- Nous avons une grande nouvelle ! Annonça-t-elle joyeusement. Satoshi va épouser la fille des Muraoka, Airi.
Les convives, excepté Mitsuki, déjà au courant de la nouvelle et du ressenti de son jeune frère, le félicitèrent mais détournèrent rapidement leur attention sur sa mère qui étalait déjà tout le projet qu'elle avait en tête pour le mariage, du lieu de la cérémonie jusqu'à la couleur des serviettes de table. Cela mit l'architecte hors de lui, il fallait qu'il arrête tout ça. C'est pourquoi, sans vraiment s'en rendre compte, son poing s'abattit sur la table, faisant sursauter chacune des personnes présentes dans la pièce et peut-être même le voisin d'à côté.
- Je refuse d'en entendre plus ! Je ne veux pas épouser cette fille ! Elle est à peine plus humaine qu'un mannequin d'exposition ! Je ne me marierai qu'avec celle que j'aime même si je dois m'acquitter de cette famille ! Protesta-t-il.
Satoshi quitta la pièce et alla se réfugier dans son ancienne chambre. Les murs de celles-ci, couverts de récompenses, ne faisaient que confirmer une fois de plus l'emprise que sa mère avait sur sa vie depuis sa naissance.
- Tu ne m'auras plus cette fois-ci... Murmura-t-il devant un vieux portrait de famille accroché au mur.
Il se laissa tomber assis sur son lit et la seconde suivante, on frappa à sa porte. Il alla ouvrir. Madame Ohno était là, droite, le visage fermé.
- Tu feras ce que je te dis, Satoshi. Articula-t-elle - Hors de question. J'ai assez donné, tu ne dirigeras plus ma vie. - Au contraire, moi je crois que si.
À la prochaine | |
| | | Manue 33 Sempai
Messages : 203 Date d'inscription : 17/09/2017 Age : 42 Localisation : Lacanau Emploi/loisirs : stage Humeur : Joyeuse
| Sujet: Re: Metro Station Sam 19 Mai - 23:18 | |
| Kazumiiiiii chouette chouette chouette, il était très sympas ce petit chapitre... L'intimité de Jun et Toma avec leur Vidéo.... Aiba-sensei à l'école....avec la soeur de Satoshi.... Elle a l'air cool leur relation à lui et sa soeur ! Bon je crois que Jun aura peut être son chapitre en avance Kazu semble motivée. Bon elle à quoi sa mère à Satoshi...elle va le faire chanter ? le fouetter? l'échanger contre un robot ? Lui implanter un parasite et le soumettre ? Lui dire qu'ils sont au bord de la faillite et qu'il doit les sauver en épousant cette fille????Ah mais en fait c'est le frère de Domioji..... Encoreeeeeeeeeeeeeee | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Metro Station | |
| |
| | | | Metro Station | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|